Rien ne destinait Kiara à devenir Jedi. Pendant longtemps d’ailleurs, elle n’en entendit pas parler ou alors de façon très épisodique. Naboo était un monde pacifiste et relativement autarcique où les conflits étaient rares et réglés par les autorités locales. Le mot Jedi semblait d’ailleurs banni du vocabulaire familial sans qu’on lui en donnât la raison.
Née à Theed, dans une famille de la classe moyenne, son enfance fut heureuse et sans histoire. Son père, Akar Welles, travaillait à l’Ingénierie du Palais Royal. Il s’était spécialisé dans la propulsion et fit partie de l’équipe d’ingénieurs qui mit au point la dernière version des chasseurs Naboo N1. Sa mère, Kerryane dite Kerry, dirigeait un atelier artisanal. Elle créait des objets d’intérieur. A ses moments perdus, elle était artiste peintre.
Kiara était la seconde enfant d’une fratrie de trois. Timide et effacée, d’un physique ordinaire, elle était très observatrice, intuitive et introvertie. Elle évitait les conflits et optait souvent pour des solutions de médiation pacifiques. Mais sa vie à venir allait lui enseigner à se battre pour survivre. Kiara était très proche de son jeune frère Kenyo, adolescent idéaliste et un peu bohème qui décidera de parcourir la galaxie en vivant de menus travaux et de musique.
Par contre, elle l’était beaucoup moins de sa sœur Kristyna, jeune femme ambitieuse et arriviste dont le rêve était d’épouser un diplomate ou un politicien.
Des problèmes de santé, ennuyeux sans être graves, lui firent découvrir très tôt le milieu hospitalier. Kiara décida très vite de vouer sa vie à ceux qui souffraient. Comme la majorité des adolescents naboo, elle effectua un service civil au sein d’associations d’aide aux démunis. Elle y œuvra pendant un an avant d’opter pour des études médicales à l’Université royale de Theed. Elle les commença avec ardeur. Elle s’y investit totalement, délaissant quelque peu les loisirs des jeunes de son âge. D’un tempérament assez solitaire et réservé, elle s’y réfugiait, y trouvant une forme d’accomplissement personnel. Elle poursuivait également ses activités au sein des associations caritatives, quand elle en avait la possibilité.
C’est dans l’une d’entre elles qu’elle rencontra Stovan Baez, un migrant, venant des territoires inconnus. Il avait été victime d’une attaque de pirates de l’espace. Le peu de biens qu’il possédait avait été dérobé et il était arrivé sur Naboo, complètement perdu. Elle tomba amoureuse de lui et se maria quelques mois plus tard. Ses études médicales se transformèrent alors en études d’infirmière et elle travailla à l’Hôpital Royal de Theed. Sa vie se déroulait sans histoire. Elle était terne, trop d’ailleurs. Kiara n’était pas malheureuse, pas heureuse non plus, auprès d’un homme dont les valeurs et les aspirations étaient totalement différentes des siennes. Deux ans plus tard, ils se séparaient.
Kiara décida alors de reprendre ses études médicales, le fit et passa avec succès l’examen final. Elle décida alors de les compléter par une spécialisation en génétique et biologie moléculaire et commença son cursus.
Quelques semaines plus tard, elle rencontrait Loris Yarn, étudiant comme elle. Elle se rapprocha peu à peu de lui. Cette fois, l’attachement était différent, plus mature. Ils avaient décidé de s’unir à la fin de leurs études. Peu avant les examens, elle se rendit avec Loris sur Tatooine, afin de rendre visite à l’oncle du jeune homme et découvrir la planète. La vie de Kiara bascula à ce moment. Elle avait un peu moins de 24 ans.
Lors d’une excursion dans le désert des Mesa, le groupe dont Kiara faisait partie fut attaqué par une dizaine d’hommes vêtus de noir et encagoulés. Loris, qui tentait de s’interposer, fut tué devant ses yeux. Les hommes furent massacrés et les femmes enlevées. Commme les autres femmes, Kiara fut droguée et enchaînée, jetée au fond d’une cale sur un transport qui faisait route vers Malastare. Quelques jours après, elle était transférée avec d’autres prisonnières sur le laboratoire de recherches itinérant de la Chemistral Society. Elle devait y devenir sujet d’expériences médicales. Sa mort était certaine à plus ou moins brève échéance.
Roman Nadert, Le directeur de la société pharmaceutique, découvrit qu’elle avait des connaissances médicales, bien qu’elle les cachât. Il l’intégra de force à l’équipe de recherches, également prisonnière. Quelque temps après, elle fut remarquée par un étrange humanoïde cornu, au visage tatoué. Il s’appelait Dark Maul. Le laboratoire, sous une façade respectable, œuvrait pour Dark Sidious, Seigneur des Sith. Peu après, Kiara découvrit qu’elle était enceinte de Maul. Son fils, Seyfer, naquit et lui fut aussitôt enlevé. Elle ne put vraiment être une mère auprès de lui. Il grandit loin d’elle. Elle ne le voyait que très rarement, jamais seul.
Son fils était, comme tous les enfants nés sur cette base, formé pour devenir un adepte de l’ombre. Cela fut et restera sa plus grande souffrance.
Sept ans passèrent. Kiara, après une période de révolte initiale durement réprimée, sembla se résigner à son sort. Mais il n’en était rien. Elle n’était pas dupe. Elle savait que, tant qu’elle serait utile aux Sith, elle resterait en vie. Sinon elle mourrait. Elle nourrissait le secret espoir de s’enfuir avec son enfant. Tout en pratiquant, contre son gré, des expériences de clonage et diverses manipulations dans le cadre d’un projet secret baptisé Simus, elle prodiguait ses soins à ses compagnes prisonnières et affrontait, avec ses maigres moyens, les autorités de la base, afin d’adoucir le sort de ses compagnes. Quand elle le pouvait, elle rendait les expériences inoffensives pour les prisonnières ou les retardaient au maximum. Cela lui valut d’épouvantables raclées et quelques séjours dans les cellules cryogéniques de la base. Kiara en ressortait avec une détermination encore plus accrue de s’enfuir avec son fils et de d’agir pour faire libérer les prisonniers.
Personne n’avait vraiment connaissance des activités secrètes de ce laboratoire itinérant qui allait de monde en monde, sous une façade des plus respectables. Une grande majorité des prisonniers étaient enlevés sur des territoires qui n’étaient pas sous contrôle de la République. Les enquêtes classaient les affaires sans suite. Personne ne les recherchait.
Un peu plus d’un an avant la bataille de Naboo, une commission d’enquête sénatoriale se rendit à bord du vaisseau, afin de juger le bien fondé d’une demande de financement public faite par le laboratoire. Cette commission était composée de deux hommes vêtus de bure et d’une femme. Les deux hommes étaient les Chevaliers Jedi Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi. La femme était une assistante du Chancelier Suprême Valorum. Comme elle le faisait à chaque fois qu’elle le pouvait, Kiara fit passer un appel au secours. Plusieurs essais avaient été infructueux. Elle y parvint cette fois. Les Jedi repartirent avec un message codé que Qui-Gon remit à son amie Lusiana Nakeji, pour décryptage.
Les deux Jedi repartirent aussitôt en mission. Ce fut Eriadu, dont l’échec amorça la chute de la République et l’émergence des Sith.
A son retour, Qui-Gon prit connaissance du contenu du message codé. Il décida alors, sans en avoir référé au Conseil , de revenir enquêter sur place. Il le fit un peu plus tard en compagnie de son padawan. Il réussit à rencontrer la personne qui apparaissait dans le message qui lui avait été remis. Une jeune femme brune en blouse blanche. Il se trouva donc face au Docteur Kiara Welles, Directrice de recherches en biologie moléculaire, qui lui présenta une expérience de clonage cellulaire sur virus mortels, en laboratoire sécurisé. Le Directeur, qui avait compris à qui il avait affaire, avait fait trafiquer la combinaison du Jedi. L’expérience tourna mal.
L’homme échappa de justesse à la contamination. Avant de repartir, il assura le médecin de son aide. Il demanderait au Conseil Jedi d’intervenir. Au moment où les deux Jedi allaient quitter le laboratoire, ils furent attaqués, devant leur vaisseau, par un Jedi sombre. Le maitre Jedi fut blessé dans l’affrontement et Kiara partit avec eux. Elle laissait, malgré elle, son fils sur la base. Cet abandon la hantera pendant de longues années et elle ne s’en remettra jamais tout à fait.
De retour à Coruscant, Qui-Gon Jinn informa le Conseil Jedi de ce qui se tramait sur le laboratoire. Kiara y fut également entendue. Elle dévoila ce qu’elle savait du projet Simus, ce qu’elle suspectait également. Les sages étaient stupéfaits d’apprendre la création d’un virus mortel résistant à toute thérapie et de mutants immunisés destinés à devenir des soldats. Le Maitre Jedi demanda alors la permission de retourner sur la base rechercher le fils de Kiara, âgé de 6 ans et de délivrer les prisonniers. Le Conseil refusa, préférant organiser une opération élaborée et de plus large envergure. Cependant, conscient que Kiara étant en danger par sa fuite, le Conseil plaça le jeune médecin sous la protection de l’Ordre. Qui-Gon serait chargé de sa sécurité. Qui-Gon Jinn passa outre l’interdiction qui lui a été faite. Il pensait que l'enfant était en danger, suite à la fuite de sa mère. Il retourna sur le laboratoire avec son padawan réticent et la jeune femme. L’opération, pourtant minutieusement préparée, fut un désastre. Les deux Jedi réussirent à récupérer le garçonnet mais furent attaqués par des droïdes. Le combat fut bref et Kiara vit avec horreur son petit garçon tomber devant ses yeux. Elle s’effondra. Obi-Wan fut blessé et. Qui-Gon réussit, sous les tirs des destroyers, à faire sortir le vaisseau du laboratoire et les emmena chez sa sœur. Kiara sombra dans une profonde douleur. Elle se culpabilisait de la mort de son fils, de la blessure d’Obi-Wan, qu’elle soigna. Qui-Gon décida alors d’installer Kiara chez sa sœur. Elle veillerait sur elle. Il pourrait également l’assurer de son soutien et de son aide à surmonter l’épreuve qu’elle traversait.
Quelque temps plus tard, Kiara s’inquiétait toujours du sort de ses compagnons prisonniers du laboratoire et en fit part à Qui-Gon. Ce dernier affronta à nouveau le Conseil qui décida alors d’investir le laboratoire. Une équipe de Jedi fut désignée. Kiara les accompagnait. Le groupe tomba dans un traquenard. Le laboratoire était vide et piégé. Deux personnes les attendaient cependant. Un Jedi sombre et un enfant blond vêtu d’une toge noire. Kiara s’aperçut que son fils, qu’elle croyait mort, était vivant. Il portait sur le front la marque des élèves Sith. Elle en fut profondément ébranlée. Peu après, la structure explosait. Les Jedi réussirent à fuir mais deux d’entre eux périrent dans l’explosion et Qui-Gon fut gravement blessé. Il fut hospitalisé pendant plusieurs semaines. Kiara le veilla jour et nuit avec le médecin Jedi dépêché par le Temple. Elle prit alors conscience du sentiment qu’elle commençait à éprouver pour lui. Traumatisée par sa détention et la perte irrémédiable de son fils, elle refusa cependant toute idée d’attachement.
Sorti de convalescence, Qui-Gon repartit en mission avec Obi-Wan sur Bosanis, une planète pratiquement inconnue. Ils y mirent fin au règne despotique de la reine Nefer et de son ami ainsi qu’au joug qu’ils maintenaient sur leur peuple. Les deux monarques se nourrissaient de l’énergie vitale des habitants de la planète qui, pour une raison inconnue, ne dépassaient pas la trentaine d’années. Les Jedi y avaient découvert que les enfants recevaient, à leur naissance, un implant cérébral qui mettait fin à leur vie à l’âge critique.
Quand il le pouvait, Qui-Gon revenait auprès de Kiara. Il avait besoin de la voir et ne lutta pas contre le sentiment amoureux qu’il éprouvait pour elle. Il parvenait, bien que cela lui coûtât de plus en plus, à concilier sa vie personnelle et son engagement. Par contre, Obi-Wan voyait cet attachement d’un œil plus critique, conscient que son maitre enfreignait le code Jedi et ne se gênait pas pour le lui faire remarquer. Il désapprouvait surtout le fait que son père vive sa liaison alors qu’il ne l’avait pas fait avec sa mère. Kiara reprit peu à peu goût à la vie auprès de Qui-Gon. Elle ne luttait plus contre son amour pour lui. Elle voulait le vivre même si elle savait qu’ils seraient souvent séparés par les missions du Jedi. Elle acceptait ce fait même si elle en souffrait. Elle ne le montra pas. Mais Qui-Gon le ressentait. Elle retrouva la confiance en elle qu’elle avait perdue lors de sa longue captivité. Quelques mois avant la bataille de Naboo, elle lui apprit qu’il allait être père. Qui-Gon décida alors qu’il ne tairait plus cet amour. Il ne cachait pas sa liaison avec elle et faisait fi des remarques qu’il entendait sur son passage, quand il revenait à Coruscant.
Quelques semaines avant la bataille de Naboo, Kiara décida de retourner voir sa famille. La Fédération du Commerce commençait sa campagne d’intimidation mais rien ne laissait présager le blocus de Naboo. Il existait seulement un désaccord entre la Reine Amidala et les autorités némoïdiennes sur la taxation des routes commerciales. Qui-Gon la laissa partir. La veille du départ, Kiara et Qui-Gon se remettaient le serment d’union Naboo, un bracelet d’argent gravé à leurs deux noms mêlés. Le Maitre Jedi lui dit qu’à son retour, elle vivrait avec lui au Temple. S’ils ne pouvaient le faire, il quitterait l’Ordre. Il ne voulait plus avoir à choisir entre son devoir et son cœur comme il l’avait fait pour son premier amour. Il était conscient de la rigidité de certains points du code et surtout conscient qu’amour et devoir n’étaient pas incompatibles. D’ailleurs, d’autres Jedi, dont Ki-Adi Mundi et surtout Mace Windu avaient également une vie privée, officiellement cachée, il était vrai. Mais chacun savait que le senior du Conseil Jedi avait femme et enfants qui vivaient au Temple. Qui-Gon Jinn ferait de même. Le lendemain, Kiara montait à bord du transport qui la mènerait sur Naboo. C’était la dernière fois qu’elle voyait Qui-Gon vivant.
Dans le cadre de ses négociations, la Fédération du Commerce avait installé un blocus filtrant autour de la planète. La mission de médiation, menée par Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi auprès des autorités némoïdiennes, échoua. Les Jedi parvinrent cependant à délivrer la Reine Amidala, prisonnière des Némoïdiens et à quitter Naboo. Qui-Gon réussit à joindre Kiara avant la rupture totale des communications et à l’avertir du danger qui menaçait la planète. Mais c’était déjà trop tard. Le blocus était total. Peu après, Theed était envahie par les armées droïdes de la Fédération du Commerce. Kiara fut arrêtée avec sa famille et enfermée à la Bibliothèque universitaire de Theed. La Reine Amidala, après l’échec de son appel au secours devant le Sénat, décida de libérer son peuple avec l’aide des Gungan et des deux Jedi. La bataille de Naboo commençait. Dans la capitale, des groupes d’étudiants attaquaient les droïdes. L’insurrection fut durement réprimée. Les Gungan affrontaient les armées mécaniques à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Kiara ressentait de plus en plus fortement la présence de Qui-Gon et le danger qui le menaçait. Au péril de sa vie, elle parvint à s’échapper et à rejoindre le palais où elle sentait la présence du Maitre Jedi. Elle ne sut comment elle parvint à s’introduire dans le complexe du générateur. Elle sut, plus tard, que c’était la Force qui la guidait, ce d’autant que Qui-Gon avait ressenti un fort potentiel en elle, confirmé par un dosage de midi-chloriens. Elle arriva trop tard. Qui-Gon venait de mourir, victime du Sith qui avait été le bourreau de la jeune femme pendant des années. Folle de douleur, Kiara veilla Qui-Gon avec Obi-Wan puis assista à la cérémonie funéraire au côté de la sœur du Maitre Jedi défunt, des membres du Conseil Jedi et des dignitaires naboo. Elle projetait de revenir dans sa famille, mettre ses enfants au monde et de se consacrer à eux.
Juste après la cérémonie, Yoda, qui savait que Kiara et les enfants à naître étaient fortement sensibles à la Force, envoya Depa Billaba proposer à la jeune femme d’intégrer l’Ordre. Kiara refusa. Elle jugeait l’Ordre Jedi responsable de la mort de Qui-Gon. Elle se culpabilisait également de n’avoir pu empêcher le drame. Elle était complètement déstabilisée. Elle en voulait aux Jedi et pourtant elle souhaitait ressentir la présence de Qui-Gon, à l’endroit où il avait passé la plus grande partie de sa vie. Elle finit par accepter d’intégrer l’Ordre après un entretien houleux avec le Maitre Jedi Even Piell. Il lui fit comprendre qu’elle n’avait pas trop le choix. La menace de voir ses enfants enlevés par l’Ordre avant leur troisième année, était à peine déguisée. Peu après, Mace Windu, qui s’était proposé pour assurer sa formation, la tressait et lui faisait prêter le serment de padawan. Quelques heures avant, Yoda avait morganatiquement uni Kiara au maitre Jedi défunt.
A 34 ans, Kiara Welles Jinn intégrait l’Ordre Jedi et en devenait ainsi l’une des padawan les plus âgées.
Dès son arrivée au Temple, quelques jours après la mort de Qui-Gon Jinn, elle fut rejetée par une grande majorité des Jedi. Ils voyaient en elle, celle qui avait détourné un Maitre Jedi des plus émérites, de son devoir. Elle affichait, à leurs yeux, un mépris intolérable du Code. Elle arrivait, tressée à un âge avancée et enceinte. Sur le tarmac, elle fut accueillie par Lusiana Nakeji, premier amour de Qui-Gon Jinn, mère de son fils et épouse de son maitre formateur. L’accueil fut des plus froids mais très vite, la généreuse Lusiana découvrit la richesse de cœur et d’âme de Kiara et elles devirent très rapidement amies, ce d’autant que Kiara éprouvait une affection très forte pour la jeune femme. Elle nourrit très vite, à son encontre, une amitié indéfectible qui se prolongera des années durant. Quatre mois après son arrivée, ses enfants, Mai Olani et Liu Ken Jinn vinrent au monde.
Adi Gallia fut l’opposante la plus farouche à la formation de padawan de Kiara et à son séjour au Temple. Elle mena, des mois durant, une campagne de calomnies envers la jeune femme et ses amis, dont Lusiana Windu et Obi-Wan Kenobi. Mais ils tinrent bon. Kiara s’accrochait malgré les difficultés. Sa formation ne fut pas des plus faciles pour son maitre. Elle ne parvenait pas à faire le deuil de Qui-Gon, malgré l’affection sans faille de Lusiana et le soutien de Mace Windu.
Un peu plus d’un an après son arrivée au Temple, Kiara fut autorisée à rendre visite à sa famille sur Naboo, afin de lui présenter ses enfants. Elle partit avec Lusiana et sa fille, Ma-Lahossa, qui était également sa padawan. Lusiana Nakeji devait rencontrer la Reine Amidala pour déterminer le dédommagement que les Némoïdiens devaient acquitter aux Naboo et aux Gungan, suite au blocus. Kiara, ébranlée, revint sur les lieux de la mort de Qui-Gon, décidée à le rejoindre. Lusiana parvint de justesse à l’en empêcher. Au retour de Naboo, pour une raison inconnue, leur vaisseau s’abîma sur Artonis. Lusiana fut grièvement blessée. Malgré les soins, son état restait critique. Il nécessitait une transfusion sanguine. Ma Lahossa, sa fille, était incompatible. On découvrit alors que Kiara l’était, sans en comprendre la raison. Elle était pourtant bien simple. Les analyses sanguines confirmèrent que Kiara était la sœur cadette de Lusiana. Plus tard, les recherches permirent de découvrir que Kiara était également la sœur de Sylcat Nakeji, tout jeune Chevalier Jedi et d’une jeune fille, Ithil, fille cachée de Depa Billaba. Leur père n’était autre que le Compte Dooku, Jedi qui avait décidé de quitter l’Ordre juste après la bataille de Naboo. Dooku avait été aussi le maitre de Qui-Gon Jinn. Kiara comprit alors la raison du ressentiment anti-Jedi de sa famille et surtout la nature du lien exceptionnel qui l’unissait à Lusiana.
Elle termina sa formation auprès de Mace Windu. Elle était un brillant médecin et une padawan motivée. Mais elle était toujours, par son engagement pacifiste, peu encline aux affrontements au sabre. Elle était surtout peu sûre d’elle dans ce domaine. Mace Windu était intransigeant sur son entraînement au combat, ce qui valut à Kiara des accrochages avec son Maitre et aussi avec le Conseil. D’ailleurs, elle entendait souvent dire d’elle qu’elle avait le même caractère entêté que Qui-Gon et qu’elle était aussi rebelle que lui. Tout comme lui, elle était très fortement portée vers une sensibilité vivante de la Force, au détriment d’une vision plus unificatrice. Peu avant ses épreuves (soit 8 ans après son arrivée au Temple), elle partit sur Belkadan avec son mentor afin de récupérer un maitre Jedi et sa padawan, tombés dans une embuscade lors d’une mission de pacification. Ils les localisèrent dans un environnement des plus hostiles et affrontèrent les pirates qui voulaient les tuer. Kiara fit preuve d’un courage exemplaire, aux yeux de son maître. A leur retour sur Coruscant, malgré ses soins, elle ne put sauver Maitre Galaad Uter. Il rejoignit la Force. Amidala Durron, sa padawan, également blessée, était auprès de lui. Kiara s’occupa d’elle, consciente du déchirement de la jeune fille devant la mort de son maitre, qu’elle admirait. Kiara avait, elle-même, vécu une situation identique, des années avant. Quelques jours après, Kiara Jinn était adoubée chevalier Jedi.
Guidée par sa profonde empathie, Kiara se rapprocha de la jeune Durron. Elle éprouvait une sympathie très forte pour elle et comprenait également sa douleur. Quand la jeune fille commença à émerger de sa peine, Kiara affronta le Conseil Jedi. Elle avait décidé de finir la formation de la jeune fille. Le Conseil s’y opposa, tant par le parcours de Kiara que par celui de la padawan Durron, fille d’un égaré. Kiara tint bon et Ami devint sa première padawan. La formation de la jeune fille se déroula sans aucun problème. Toutefois, Ami doutait beaucoup de ses capacités pourtant immenses. Kiara était proche d’elle, l’écoutait, la guidait, sans la juger.
La République s’affaiblissait de plus en plus et les coups de force séparatistes, orchestrés par le Comte Dooku, étaient de plus en plus fréquents. L’apogée fut atteinte sur Geonosis, où les Jedi envoyés sauver le Maitre Jedi Obi-Wan Kenobi, son padawan Anakin Skywalker et la sénatrice de Naboo, Padmé Amidala, affrontèrent les forces séparatistes. Sur les 200 Jedi qui combattirent dans l’arène, une poignée survécut. Kiara Jinn, Lusiana Windu, Ami Durron et d’autres faisaient partie du nombre. Sylcat Nakeji périt dans l’arène. Blessée par le tir d’un super droïde de la Fédération du Commerce, Kiara fut évacuée et rejoignit le Temple. La Guerre des Clones avait commencé.
Conscients du péril qui menaçait la République et l’Ordre, Yoda et Mace Windu décidèrent de sauver ce qui pouvait l’être de l’Ordre Jedi. Dans le plus grand secret, un immense vaisseau fut construit sur Mon Calamari. Il devait, à l’image du Chu’untor, autre académie Jedi itinérante qui s’était écrasée sur Dathomir, bien des années auparavant, assurer la pérennité de l’Ordre menacé. Kiara Jinn fut pressentie pour en assurer la direction avec sa sœur, Lusiana Windu. Elles allaient porter la Lumière de la Force, face à l’obscurité grandissante qui s’abattait peu à peu sur la Galaxie. Un peu plus d’un an après la bataille de Géonosis, le Legacy, nom de cette école, appareillait vers Kathol avant de se diriger vers les territoires inconnus. Kiara Jinn, Lusiana Windu, leurs enfants, leurs padawan, dont Ithil Dooku of Endor et une vingtaines de Chevaliers, Maîtres et élèves faisaient partie du voyage. En franchissant les frontières de la République moribonde, la trace du Legacy fut volontairement perdue. A bord, Kiara eut le bonheur immense de voir les mérites de sa padawan reconnus par Yoda qui la fit Chevalier Jedi.
La Galaxie était à feu et à sang. Mais l’Ordre millénaire ne mourrait pas. Même si, face à la résurgence des Sith, il devait rester dans l’ombre, il reviendrait à nouveau à la Lumière. Il n’y avait pas de mort, même pour l’Ordre. Il y avait la Force.