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Par Ithil Dooku of Endor




Il s'agit là du texte d'épreuve de Chevalier du Maitre Ithil.

L’attente.
Ithil attendait que son Maître vienne la chercher. Le moment était venu. Ce qu’elle avait toujours espéré, ce pourquoi elle avait toujours vécu et travaillé allait se réaliser. Ithil Billaba-Dooku of Endor, allait devenir Chevalier de l’Ordre Jedi.
Elle attendait dans le salon panoramique de la cafétéria, fine silhouette découpée dans l’immensité de l’espace. A l’abri sous sa cape, la jeune Chalactan se laissa aller à la réminiscence. Elle se revoyait plus jeune, menée devant le Conseil pour qu’on lui présente celui qui serait son premier Maitre, Shaar Mond. Le vieux Twi’lek avait été choisi personnellement par Depa Billaba, pour ses qualités de pédagogue. Le vieux Maître avait dédié sa vie à l’étude de l’interaction entre la Vie et la Force. La mère de l’adolescente avait pensé protéger sa fille en la confiant à cet être discret et sage, qui ferait d’elle une Jedi scientifique, à l’abri des combats.
Elle avait vécu paisiblement auprès de Maître Shaar, loin de l’agitation du Temple, traversant la Galaxie comme deux pèlerins, pour étudier les manifestations de la Force sous toute ses formes. Son entraînement avait été axé sur l’exobiologie et la médecine notamment. La pratique du maniement du sabre laser avait été jugée secondaire par le Maître. Il ne pensait qu’au développement des capacités de son apprentie dans la Force.
Son existence, auparavant paisible et dédiée à l’étude, avait été bouleversée le jour où sa mère était réapparue.

Depa Billaba, ayant atteint les rives sombres de la Force, voulut que sa fille la rejoigne. Pour cela elle la fit capturer par son homme de main. A la pensée de ces moments sombres, les yeux de la jeune Jedi s’embrumèrent. Elle revivait presque les scènes. Le combat inégal et trop rapide. L’image de son Maître étendu, laissé pour mort. La douleur, le goût de sang dans la bouche. Le cachot sombre et moisi. Sa mère. L’aveux de son ascendance et l’invitation. Le refus. Le fouet électromagnétique qui crépite. Les meurtrissures.
Une larme coula sur la joue d’Ithil. Une larme de joie. Ce fut lors de cet épisode sombre de sa vie qu’elle retrouva ses deux demi-sœurs : Kiara Jinn et Lusiana Windu. Toutes trois issues d’un même père. Toutes trois Jedi. Toutes trois enfin réunies.
Ensembles elles avaient affronté le Comte Dooku. Ensemble, elles s’en étaient sorties. Ensemble elles demeureraient désormais.

De retour au Temple, Lusiana et Kiara s’étaient vu confier la mission de créer une académie itinérante, qui explorerait les Territoires Inconnus. La jeune Chalactan ayant retrouvé son Maître sauf, avait cru à une séparation ad vitam aeternam. Elle se souvenait avec quelle tristesse elle avait envisagé le fait d’être séparée d’elles. Un lien très fort s’était tissé entre elle et ses sœurs. Un lien qu’elle n’avait jamais connu, pas même avec son Maître.
Il n’en fut rien. Le Conseil décida de confier la jeune Endor à l’enseignement de sa sœur aînée : Maître Lusiana Windu. Une connexion très forte dans la Force était présente entre les deux sœurs. Le lien unissant naturellement un précepteur Jedi à son élève. Ithil avait enfin trouvé le mentor que la Force lui avait destiné.
La benjamine Dooku avait donc achevé sa formation avec sa sœur première née.
A ses côtés Ithil avait pu s’épanouir dans son rôle d’apprenti, mais aussi en tant qu’adulte. Elle avait vécu son adolescence dans le secret, isolée des autres, pour être protégée de son père déchu. Au contact de la communauté du vaisseau, elle avait renoué avec les sensations d’amitié et de chaleur humaine.

Toujours dans ses pensées, le cheminement de sa formation passée, l’amena à un autre moment phare de sa vie de padawan : la construction de son sabre.
Ithil s’en souvenait, comme si cela venait de se produire. Elle se souvenait de son trouble juste après que Lusiana soit sortie de sa cabine. Elle était venu lui annoncer qu’elles partaient en mission. Seules. La padawan avait demandé de quoi il retournait ; elle avait été étonnée de cette mission si soudaine. Mais ce qui l’avait déstabilisé réellement, avait été la réponse de son Maître.
« - Tu sauras bien assez tôt de quoi il en retourne. Prépare ton pack de survie Ithil et rejoins moi dans une heure à bord du Lost Heart. »
Sans un mot de plus, elle avait quitté la chambre de la padawan, d’un pas semblant des plus naturels. Ithil se souvenait d’avoir à cet instant perçu les tensions de son mentor. Cette mission avait semblé des plus importantes. La jeune Chalactan s’était demandé si il n’y avait pas un lien avec la République qu’ils avaient quitté depuis plusieurs mois. Les questions s’étaient bousculées dans sa tête. Elle avait senti une angoisse inhabituelle monter en elle. Jamais auparavant elle n’avait ressenti cela. Et elle s’était alors demandé pourquoi.
Assurément cette mission était importante. Ithil l’avait ressenti dans tout son être, à travers chaque fibre de son corps, la Force l’avait informé de cela. Elle s’était demandé maintes fois, quel pouvait être donc pouvait en être l’objet. Au bout d’un long moment cependant, elle avait entrepris de ne plus y penser. « La Force nous réserve bien des épreuves et c’est à nous d’en tirer le meilleur pour grandir en Elle. » Cet enseignement de son premier Maître, avait résonné dans l’esprit de la Chalactan pour apaiser ses doutes.
« - Je dois considérer tout cela d’un œil serein. Si je m’angoisse dès maintenant je ne serais d’aucune utilité à mon Maître ! Allons Ithil ! Reprends-toi !C’est pas le moment de se laisser aller ! »

S’étant focalisé sur son paquetage, la padawan avait réussi à retrouver un état d’esprit relativement calme pour rejoindre Maître Windu.
Cette dernière avait achevé tous les préparatifs nécessaires au décollage du vaisseau et attendait son apprentie pour partir.

« - Installe-toi à la navigation ; nous allons partir.
- Oui Maître. Où allons nous ?
- Mets le cap sur la Région d’Expansion, nous allons sur Circapous V.
- La Région d’expansion ? » Ithil avait fixé son Maître d’un air interrogateur. Elle s’était reprise et avait poursuivit. « Bien Maître. »

Le Lost Heart avait alors pris son envol vers cette zone peu entraînante de la Galaxie, devenue au fil des millénaires sa « zone de fret ». La région se composait initialement de planètes minières d’exploitation rapportant peu. Mais depuis quelques décennies des spatio-ports géants avaient fait leur apparition, permettant de relever la zone du marasme économique. Quand à Circapous V, ce nom ne lui avait guère parlé à l’époque, d’autant plus dans le cadre d’une mission. Tous en se remémorant ce qu’il y avait à savoir sur cette région, Ithil se souvenait avoir paramètré le passage en hyper-espace.

« - Maître, les coordonnées sont rentrées, tout est prêt pour le saut.
- Très bien Ithil. »

Le maître avait alors amorcé le saut du vaisseau spatial. Une fois le Lost Heart stabilisé dans l’hyper-espace, Lusiana lui avait dit :

« - J’ai enclenché le pilote automatique, je vais méditer. Je te laisse assumer la première partie du voyage. En cas de soucis n’hésite pas à me déranger. Je viendrais te relayer dans quelques heures.
- Bien Maître. Que votre méditation soit bénéfique. Qu’elle vous apporte les réponses que vous recherchez, ainsi que la paix intérieure.
- Merci Ithil, à tout à l’heure. »

Son maître partie, Ithil se souvint que sa curiosité l’avait à tel point dévorée, qu’elle avait entrepris une recherche sur cette planète -Circapous V- dans la base de données du vaisseau. La jeune femme aimait, depuis son plus jeune âge, connaître le maximum de paramètres pour être en mesure d’accomplir sa mission avec succès. Elle avait donc voulu savoir de quel type de population se composait cette planète. Elle avait désiré s’imprégner de la culture des autochtones, de leurs mœurs.
Tout ce que la jeune femme avait découvert, avait été que cette planète était également connu sous le nom de Mimban. L’écosystème était majoritairement marécageux. L’atmosphère était à base d’oxygène.
Mimban était habitée par deux espèces vivantes intelligentes les Coway et les Mimbanites, en plus d’abondantes flore et faune. Ces deux espèces étaient humanoïdes avec respectivement, la peau grisâtre et verdâtre. Les deux peuplades peu nombreuses et de technologie peu avancée, étaient organisées en villages souterrains pour les premiers et de surface pour les seconds.
La planète ne présentait à priori aucunes richesses dignes de convoitise. Il n’avait pas semblé, en outre, que les deux ethnies fussent en conflit. Vraiment la Chalactan ne concevait pas, l’objet de cette mission a priori. Mais elle avait clairement ressenti l’importance qu’elle avait dans la Force. Ithil avait senti un événement majeur en marche. Quelque chose allait lui arriver là-bas. Quelque chose d’intense dans la Force. Mais elle ne savait pas alors quoi.
Elle n’avait cessé de ressasser ses questions sans réponses. Et tout cela l’inquiétait.
C’est alors qu’elle avait entendu la voix de son maître derrière elle.

« - Ne t’inquiète pas Ithil, tout se passera bien. »

La padawan avait été très surprise de l’entendre, perdue dans ses pensées.

« - Pardon Maître je ne vous ai pas entendue arriver ! Je suis vraiment désolée, je » Elle s’était interrompue un moment, rougissant, confuse de sa faute. « J’étais perdue dans mes pensées. J’aurais du être plus attentive à ce qui m’entoure. Veuillez me pardonner Maître. »

Ithil se souvenait du sourire de son Maître en cet instant. Son expression était beaucoup plus calme et sereine qu’avant sa méditation. Le maître avait vraisemblablement reçu les réponses à ses questions. Lusiana lui avait répondu, posant une main sur son épaule.

« - Je comprends tes interrogations Ithil. Tu ne sais pas ce qu’il va se passer et cela te travaille. Ne t’inquiète pas ma padawan, tout se passera bien. Nous n’allons pas régler un conflit. Notre mission consiste uniquement à aller récupérer quelque chose de valeur. Je ne peux t’en dire plus pour le moment. Mais je n’ai aucune inquiétude au sujet de cette expédition. »

Cette réponse, associée à la sérénité de son maître transparaissant dans la Force, avait apaisé quelque peu Ithil. Lusiana avait alors continué.

« - Tu as veillé un bon moment et je vois que tu as fait des recherches sur notre destination. Tu devras être en parfaite condition physique et mentale pour notre arrivée sur Mimban. Je te laisse aller méditer sur tes inquiétudes, leurs origines et te reposer un peu ensuite. Que la Force te guide ma padawan.
- Merci, Maître. »

La padawan s’était exécuté sur le champs. Après s’être restaurée brièvement, elle s’était dirigée vers sa cabine et avait entrepris d’entrer en transe Jedi. Cet exercice était difficile, mais la jeune Chalactan, de part ses origines, y était plus accoutumée que ces camarades humains du même niveau. En effet, elle avait connu peu avant la « Petite Illumination Chalactane ». Cela s’était traduit dès lors par un état de communion très intense dans la Force. Elle pouvait donc faire appel à cette capacité pour entrer plus aisément en transe, mais aussi s’y maintenir et se guider.
Elle s’était assise en tailleur sur son lit. Sa couche était pour elle le meilleur endroit pour méditer, car il lui était familier et intime. La padawan avait pris une profonde inspiration, fermé les yeux en expirant et elle avait laissé la Force affluer en elle. Elle s’était, comme à chaque fois, laissée emporter par son mouvement, ses fluctuations. Au bout de quelques minutes, elle était en parfaite adéquation avec Elle.
Des images avaient alors défilées dans sa tête en un tourbillon de flashs. Tout allait trop vite. Elle avait uniquement pu distinguer un système qu’elle avait identifié comme représentant Mimban et ses deux satellites. Les images tourbillonnaient en tous sens, donnant des nausées à la padawan. Elle avait risqué plusieurs fois pendant la transe, de se faire emporter par le flot de la Force, mais elle avait tenu bon. Ithil se souvint avoir eu de nombreuses difficultés à ouvrit les yeux. Elle était haletante et la sueur perlait sur son front. Un moment important dans sa formation allait se produire dans les heures qui suivraient. La padawan l’avait su en cet instant : une telle intensité dans la Force ne pouvait que traduire cela.
Epuisée, elle s’était alors allongée sur le lit pour plonger dans un sommeil profond, dépourvu de rêves.

Le bip du comlink avait résonné dans toute la cabine. Cela pour signifier que le vaisseau quitterait l’hyper-espace sous peu. Cela avait voulu aussi dire qu’il était plus que temps pour la padawan de se lever. Après s’être rafraîchie, Ithil avait rejoint Maître Windu au poste de pilotage.

« - Je me suis assoupie un long moment Maître, veuillez m’excuser de ne pas avoir pu prendre votre relève.
- Si j’avais voulu que tu prennes ma relève je t’aurais appelée jeune Endor. Cesse de te torturer l’esprit pour si peu Ithil ; il est des choses beaucoup plus graves et importantes.
- Heu, oui Maître. » Avait murmuré la jeune Chalactan, ses joues se colorant d’un teinte rosée, comme d’accoutumée, quand elle avait incliné sa tête.
« - Si tu veux un jour devenir chevalier, il faudra vraiment que tu fasse disparaître cette timidité maladive ! Sois sure de toi ma padawan ! Et arrête un peu de rougir !
- Heu, oui Maître. » se souvint avoir dit -de nouveau dans un filet de voix- la padawan.
« - Ithil ! Lève la tête ! Je veux un port altier, sois sûre de toi ! Et par la Force, je veux de l’assurance dans la voix ! combien de fois devrais-je te le répéter !
- Oui, Maître ! »
Le ton avait été plus explicite, le regard décidé. Malgré cela, Ithil à cette époque doutait encore et toujours, malgré ce qu’elle avait vécu, de ses capacités. Vraiment ce test devait être décisif pour la Chalactan. Tout aussi crucial pour son avenir de padawan, que pour son cheminement en tant qu’être pensant.

Le système de pilotage avait alors annoncé la sortie du vaisseau de l’hyper-espace. Les deux Jedi étaient demeurées silencieuses pendant toute la manœuvre de sortie, ainsi que durant la procédure d’approche de la planète.
L’approche de Mimban était une vraie gageure pour tout pilote. Seuls les plus expérimentés parvenaient à se poser sur la planète et non sans encombres ! Ithil se souvenait de quelle épreuve cela avait été ! Lusiana lui avait confié les commandes avec ces mots :

« - La réputation de l’atmosphère de cette planète n’est plus à faire et je sais que tu en es consciente. Seuls les plus habiles parviennent à la traverser sans trop de dégâts. Je sais que tu es capable de le faire Ithil. C’est pourquoi je te confie les commandes pour l’atterrissage. Le vaisseau est à toi !
- Mais Maître, je… » Ithil n’avait pas eu le temps de formuler sa remarque, que Lusiana l’avait interrompue.
« - Ithil ! Je t’en prie ! Si tu as l’intention de devenir Chevalier un jour, il va falloir te mouiller plus que ça ! C’est en étant face aux situations que tu apprendras le plus ! Arrête de vouloir toujours tout contrôler ! La vie est faite d’imprévus. Le plus important est de savoir y faire face, de la meilleure façon qui soit ! Tu prends donc les commandes seule ! »

Ithil, à ce souvenir, avait retrouvé la teinture rosée que ces joues avaient alors prises. C’était encore ancré en elle. Elle se remémorait parfaitement cet instant où elle avait pris les commandes. Ce n’était pas la première fois, bien sur. Mais elle avait eu soudain l’impression qu’elle faisait son entrée dans le monde. Le défi était de taille et il fallait qu’elle le relève avec succès, elle l’avait senti .
La jeune padawan avait profondément inspiré, puis avait coupé le système d’auto-guidage. Les commandes lui avaient appartenues à partir de là. Elle était crispée sur les manettes. Elle était mal à l’aise et cela s’était ressenti dans son pilotage, si souple d’ordinaire. La padawan avait toujours détesté se sentir perdre le contrôle d’elle même. Elle souvint s’être ressaisie par la pensée de la Force.
« - Aller Ithil on se détend. La Force est avec toi, ne l’oublies jamais ! C’est ta plus grande alliée. Sollicite là ! »
La jeune Chalactan s’était alors apaisée par de profondes inspirations et expirations. Son esprit s’était concentré à son paroxysme, ses sens aiguisés au plus haut point. La traversée des ceintures de Mimban débutait. La Jedi virevoltait entre les géants de pierre et de glace dans ce ballet spatial. Un seul pas hors de la mesure et le vaisseau était pulvérisé par les astéroïdes. Ithil, telle une danseuse étoile de l’Opéra Galactique, ondulait avec une grâce semblant naturelle. Mais le geste était d’une précision chirurgicale, derrière cela se cachait une maîtrise d’elle-même, et de son vaisseau, sans failles.
La Jedi avait réussi à se faufiler entre les projectiles des ceintures enlaçant la planète. Restait l’atmosphère. Elle était composée d’un mélange gazeux particulièrement dense en haute atmosphère. Ce mélange rendait toute visibilité directe très limité. De plus, le champs magnétique de Mimban était particulièrement puissant. Il rendait tout système de navigation dans la haute atmosphère, hors d’usage durant plusieurs minutes. Cela, Ithil l’avait appris lors de ces recherches. Mais elle avait délibérément occulté cette information pour se concentrer sur le présent. Elle s’était plongée dans l’instant. Comme si le vaisseau avait été son prolongement, la padawan ressentait en toutes les modifications externes sur ce dernier : la différence de pression atmosphérique suivant le relief, la vitesse du vent, la densité de la couche gazeuse. Tout ce qui influait sur le déplacement du vaisseau, Ithil le percevait alors. Elle avait au plus vite trouvé une solution pour traverser ce dédale gazeux : se mettre en planeur. Pour passer la haute atmosphère, il fallait couper les moteurs et se laisser « porter » par les très forts courants d’air la traversant. Ithil n’avait pas eu le temps de trouver un autre moyen. Elle s’était mis en position perpendiculaire par rapport à la couche gazeuse et avait coupé les moteur dès que les vents avaient atteint le Lost Heart. Pour éviter un trop grand échauffement, les boucliers déflecteurs avaient été poussés à fond sur la partie basse du vaisseau. L’embarcation fit donc une entrée assez lente dans la planète. Ithil se laissait guider par les courants que lui indiquait la Force, les moteurs ne servant qu’à donner l’impulsion nécessaire pour changer de flux. Finalement après des minutes qui avaient paru interminables ou presque, les appareillages de navigation furent de nouveau opérationnels et peu après, le sol fut enfin visible. Lusiana n’avait prononcé aucune parole, ni fait aucun mouvement pendant la manœuvre. Le mentor avait observé son apprentie.

La padawan avait fait atterrir le Lost Heart dans une des nombreuses zones marécageuses de Mimban. Une fois le vaisseau posé, la Chalactan avait laissé échapper un soupir de soulagement, mêlé de contentement. Elles étaient saines et sauves ! Ithil épongea son front moite et se leva pour dégourdir ses muscles trop tendus lors de l’atterrissage. Maître Windu avait choisi ce moment pour rompre le silence.

« - Ithil nous sommes arrivées. Prends tes effets et prépare-toi à un départ imminent.
- Bien Maître, j’y vais de ce pas. Que désirez-vous.. » Ithil n’avait pas eu pas le temps d’achever sa phrase que son maître lui avait dit avec un léger sourire :
« - Ne t’inquiète pas pour moi, prends ton nécessaire. »

La Chalactan se souvint qu’il ne leur avait fallu que quelques minutes pour être prêtes. La tension chez la jeune padawan d’alors était presque palpable. Ses flashs, dont elle ne connaissait pas alors la signification, n’avaient cessé de la hanter depuis qu’elle avait achevé la manœuvre périlleuse.. Ils avaient formé comme une « toile de fond » dans son esprit, depuis que le Lost Heart avait coupé ses moteurs.

Les deux Jedi s’étaient aventurées à l’extérieur du vaisseau d’un pas décidé. Ithil pouvait presque, tant son souvenir était clair, sentir l’odeur putride s’élevant des marécages. Maître Windu avait pris la tête. Elle ne se laissait guider que par la Force et cela Ithil l’avait parfaitement ressenti. Elle avait perçu les sens de son mentor en alerte ; la zone était dangereuse.
Elles cheminèrent un long moment tentant, autant que faire se pouvait, de se frayer un chemin « au sec ». L’air était à peine respirable, tant les émanations nauséabondes étaient prenantes en ces coins reculés. La zone avait paru totalement inhabitée. Ithil s’était demandé pourquoi son Maître l’avait aventurée dans ces lieux. Elle n’était pas rassurée. A cause de la vigilance de Lusiana, à cause des conditions particulièrement inhospitalières des lieux et à cause de ce sentiment de danger qui croissait en elle. Ces visions lui étaient revenues en tête de plus en plus intensément, mais sans s’éclaircir. Tout était devenu si confus dans son esprit qu’elle en avait des nausées. La padawan avait cependant continué sans piper mot à sa sœur. Elle était Jedi, elle devait être capable de maîtriser son corps et son esprit ! Ithil se remémorait difficilement cette longue lutte contre elle-même. Ces moments avaient été particulièrement éprouvants. Et il y avait ce sentiment de danger croissant. Elles se dirigeaient droit vers un lieux néfaste. La Chalactan avait comparé cela à la recherche de la naissance d’un courant d’air froid. Plus elles avançaient, plus elles se rapprochaient de l’œil du cyclone. La traversée de ces marais avait vraiment été un calvaire. Ithil était dans un état second, comme saoul. Sa tête –avait-elle alors pensé- était sur le point d’imploser. Son sang battait alors tellement fort contre ses tempes, qu’elle avait pensé que ses vaisseaux allaient exploser à chaque pulse. Et cependant elle avait continué à avancer, cachant son état de son mieux à son Maître. Son obsession d’alors lui revint en mémoire : ne pas paraître faible pour ne pas décevoir son Maître. « Si je me montrais faible, je ne serais pas digne d’être padawan. Si mon Maître m’a emmené avec elle c’est qu’elle me jugeait apte à l’accompagner. Je ne peux trahir sa confiance. Non ! Je ne peux pas ! » Se souvint s’être dit la padawan, pour se redonner courage.

Par moments, le tourbillon de ces visions s’éclaircissait. Elle apercevait quelques secondes avant les obstacles sur son chemin. Malgré sa vue brouillée par la douleur, elle n’avait pas trébuché sur la racine proéminente au milieux du sentier. Tout comme elle avait évité de justesse l’attaque ce de Serpent d’eau qui s’était précipité sur les deux Jedi. Ithil avait « vu » la scène se produire quelques instants avant. Elle s’était « détachée » du chaos de ces visions. La Jedi avait eu juste le temps de se projeter en avant et de plaquer son Maître au sol, pour éviter la queue de l’animal.
Les deux femmes s’étaient alors, en l’espace d’un battement de cœur, relevées dans une pirouette élégante et séparées. Faire en sorte que l’assaillant ne sache pas où donner de la tête. Telle était la stratégie dans un tel cas. Ithil servirait d’appât, laissant libre cours à son Maître pour terrasser la bête d’un coup de sabre bien placé. Cela se passait généralement comme cela. Mais pas cette fois. Ithil avait déjà pris ses appuis pour bouger et attirer l’attention de la créature, quand Lusiana lui avait envoyé son sabre laser et lui avait crié : « - Couvres-moi ! », en se précipitant vers le serpent.
La jeune Chalactan avait alors empoigné l’arme, l’avait fixé une seconde avant de l’activer. Elle ne ressentait plus à ce moment là, la douleur martelant sa tête. Ses préoccupations étaient autres. Elle s’était placée en position d’attaque, en retrait par rapport à Lusiana. Elle était hors du champ de vision de l’animal. Le serpent avait aux trois quarts émergé hors de l’eau grâce aux mouvements de Lusiana. Il se tenait à la verticale et se préparait à attaquer le Maître Jedi alors que celle-ci se tenait debout, immobile.
Ithil avait alors foncé vers la créature en pleine attaque. Elle s’était projetée dans les airs et en se retournant au dessus du serpent d’eau, lui avait tranché la tête d’un coup de sabre laser circulaire, pour ensuite retomber dans une roulade. L’attaque avait été nette et précise, tout le corps avait servi à donner de la puissance au coup porté. Ithil avait montré qu’elle maîtrisait son corps à la perfection. Le sabre laser avait été plus qu’une simple arme. Il avait été le prolongement de son être.
La padawan s’était relevée et s’était approchée de son Maître. Elle lui avait tendu la garde du sabre respectueusement des deux mains.

« - Voici Maître, merci de me l’avoir prêté. J’espère en avoir usé comme vous le souhaitiez »
« - Tout à fait ma padawan. » Avait répondu Lusiana, en reprenant son seul bien. « Nous sommes arrivées à destination. La nuit approche, préparons le campement. »
« - Nous sommes arrivées ? Mais nous sommes en plein marécage ? » Avait interrogé Ithil, d’un air surpris.
« - Oui nous sommes parvenues à destination. Nous n’irons pas plus loin. Cet endroit est parfait pour établir notre camp pour la nuit. » Avait déclaré Lusiana en désignant un buisson proche. « Nous serons à l’abri des prédateurs ici. » Face à l’air dubitatif de sa padawan, Maître Windu avait continué. « Je sais que tu as beaucoup souffert aujourd’hui. Crois-tu que je n’ai pas ressenti ta douleur ? tu es désarçonnée je le sais. Mais s’il te plais retire-toi ces interrogations de la tête et repose-toi. Tu en auras besoin. Demain sera une journée des plus éprouvantes, crois-moi ! C’est l’endroit parfait, c’est un îlot de Côté Clair dans l’océan de Côté Obscure que nous traversons. Cesse de te tourmenter et viens m’aider ! »

La padawan avait acquiescé. Elle avait admis alors qu’en ce lieu le tourbillon de ces visions s’était apaisé et qu’elle était dans un état de fatigue certain. Elle avait encore une fois constaté qu’il lui était impossible pour elle de cacher quoique ce soit à Lusiana. Leur connexion était vraiment intense dans la Force.
Le repos des deux Jedi s’était passé sans que ni l’une ni l’autre ne prononce mot. Le moment avait été à la réflexion et à la préparation pour les épreuves à venir.
Ithil se souvenait de son sommeil troublé cette nuit-là. Elle avait rêvé d’une sorte de sombre caverne. Puis elle s’était vue tenant un objet. De la matière brute, elle le savait. Sa main était soudain devenue luminescente. De plus en plus l’objet avait brillé, jusqu’à l’aveugler complètement pour la réveiller brusquement. La jeune Jedi se souvint qu’il lui avait été impossible de dormir davantage. Elle était cependant demeurée couchée, immobile. Lusiana au terme de quelques minutes, avait rompu le silence, pour interroger sa padawan sur son insomnie. Cette dernière avait alors raconté son rêve, accompagné des bribes de phrases qu’elle avait perçu tels que « la Force transforme » et « Jedi ». A l’issu du récit, Lusiana s’était levée et avait dit :

« - Ithil, je crois que tu sais de quoi il en retourne maintenant. Sois toi-même et tout se passera bien. J’ai confiance en toi. Je ne peux t’accompagner à l’intérieur. Toi seule devras trouver ton chemin jusqu’à ton but. La Force sera ton unique guide.
- Quelles épreuves m’attendent à l’intérieur Maître ? »
Ithil se souvait que Lusiana avait marqué une longue pause avant de lui répondre, avec une expression se voulant la plus neutre possible :
« - Pour devenir un chevalier accomplit, le Jedi ne doit pas craindre le Coté Obscur qui est en lui. Il doit le dominer. Vaincs le Coté Obscur en toi et tu auras accompli ce grand pas vers la chevalerie. Les voies de la Force nul ne les connaît toutes. Je ne peux donc te dire ce qui t’attends en ce lieu. » Maître Windu s’était arrêtée quelques instants. Elle avait déjà menée plusieurs padawans à cette épreuve, mais à chaque fois l’émotion était la même. Le Maître intima la Chalactan à se préparer. Elle lui tendit un coffre et une dague laser. Le coffre contenait les éléments nécessaire à la réalisation de l’objet et la dague permettrait la taille de la pierre. Ithil se souvenait de l’étreinte de sa sœur qui lui avait dit quelques mots avant son départ, l’émotion lui montant au bord des yeux. « J’ai confiance en toi petite sœur, vas et reviens vite ! » Ithil se remémorait le regard plein de tendresse de Lusiana qui l’accompagnait par la pensée vers l’entrée de la grotte. En cet instant la sœur aînée avait pris l’ascendant sur le Maître.

Ithil ne savait combien de temps elle avait erré dans ce tunnel étroit sculpté par la nature. Guidée uniquement par son éternelle Alliée, elle avançait dans le noir. Sa concentration avait cru jusqu’à atteindre son paroxysme, tout comme sa communion avec la Force, lors de cette longue marche. Elle se souvenait avoir perçu une source de lumière au hasard d’un croisement et s’était dirigée vers elle. La Chalactan était parvenue à la source lumineuse, provenant d’une petite ouverture au coin du plafond et donnant sur l’extérieur. Ce trou avait crée un faisceau presque aveuglant dans cette obscurité totale et décrivant une diagonale sur le passage qui s’était élargit depuis l’intersection, jusqu’à permettre le passage d’un rancor autant en largeur qu’en hauteur. Ainsi, Ithil était parvenue jusqu’à une sorte de salle. Le rayon de lumière s’achevait sur deux blocs de minéraux à l’état natif, juxtaposés. Il avait presque semblé à la padawan que les deux minéraux n’en étaient en réalité qu’un seul, tant l’enchevêtrement de l’une dans l’autre était étroit. La première pierre était d’un azur éclatant et chacune de ses excroissances jouaient avec la lumière comme autant de prismes. Sa jumelle était d’un écarlate profond. il avait semblé à la Chalactan que des dizaines de soleils se couchaient en même temps sur quelques centimètres carrés, tant le rouge de ce cristal était vif au contact des photons.

Ithil s’était avancée vers les blocs rocheux. Elle était parvenue à son but, elle avait trouvé un cristal pour son sabre, elle le savait. Mais lequel choisir ; ceci elle l’ignorait. La Force qui l’avait guidée, ne lui soufflait plus rien au creux de l’esprit. C’était à elle seule de choisir. Elle avait entreprit de sonder les deux rochers pour sentir lequel lui conviendrait.
La padawan avait effleuré le bloc de cristal bleu tout d’abord. Celui-ci s’était mis à briller au contact de sa main. Des images s’étaient immédiatement formées dans sa tête et elle avait clos les paupières pour mieux les percevoir. Elle s’était vue plus âgée, elle était Maître Jedi. Elle tressait son nouveau padawan, un jeune humanoïde d’une douzaine d’années, pas plus. Ses sœurs et ses amis la félicitaient de son choix et se réjouissaient pour eux deux. La vision de cette cérémonie l’avait remplie de joie. Elle pouvait être une Jedi accomplie. Elle n’était pas destinée à suivre la voie déviante de ses géniteurs.
Les yeux toujours clos, sa main était parvenue au cristal rouge, qui s’illumina également. D’autres images s’étaient alors imprimées dans son esprit. Elle s’était revue petite, mais dans un passé n’était pas le sien. Elle s’était vue riant dans un jardin immense, jouant avec d’autres enfants. Elle était sur Serenno, dans les domaines de son père. Sa mère et son père l’observaient d’un regard plein de tendresse. Ces visions ne pourraient jamais être réelles, Ithil le savait. Mais elles avaient été persistantes. Une voix intérieure n’avait cessé de lui répété :

« - C’est possible, tu pourras vivre dans le futur des instants de bonheur comme celui-là. La Force mène l’esprit fort où il le désir vraiment. » Troublée par ces visions et gênée par une telle insistance, la padawan avait engagé le dialogue.

« - Ces souvenirs ne sont pas les miens. Je n’ai jamais vécu cela.
- Le cristal rouge te montrera la voie pour enfin connaître des moments comme ceux-ci, avec tes parents.
- C’est impossible, mes parents ont sombré tous deux.
- Rien n’est impossible avec la Force pour alliée ! Choisis le cristal rouge, c’est l’amour, la passion, la vie !
- Mais aussi le sang. Quel est le prix à payer pour vivre ce qui n’est pas possible ?
- Il n’y a aucun prix à payer. Choisis la lame du cœur et tes parents t’accueilleront les bras ouverts. N’est-ce pas ce que tu as toujours voulu, connaître ta famille, vivre avec eux ?
- Je connais ma famille, je suis heureuse auprès de mes sœurs.
- Tes sœurs, elles ne le sont qu’à demi. Mais tes parents, ils le sont pleinement. Ils t’attendent avec impatience, ils te réclament pour que vous soyez enfin réunis en une vraie famille. La lame écarlate te guidera vers eux. Tu seras l’héritière du Comte, tu pourras enfin être révélée telle que tu devrais être, une aristocrate, intelligente et gracieuse, sage et élégante. Un leader doublé d’un fin stratège.
- Je ne suis pas comme cela. Je ne suis pas aristocrate ! Je ne suis pas une hautaine et précieuse gamine capricieuse et trop gâtée. Je suis une Jedi, le Jedi ne recherche pas le pouvoir, il recherche la paix.
- Cesse de réciter tes leçons comme une écolière ! Que désires-tu ? Que désire Ithil Billaba-Dooku ?
- Je désire, je désire… »

En cet instant la padawan avait hésité. Qu’avait-elle désiré toute sa vie ? Elle avait désiré connaître sa famille, comme tous les autres younglings à un moment ou un autre de leur vie. Elle avait eu l’opportunité rare et douloureuse, de rencontrer ses géniteurs, mais elle avait surtout eu la chance de connaître Lusiana et Kiara, qui avaient comblé ce vide en elle, qui l’avaient accepté dans leur cercles familiaux déjà constitués. Non, elle désirait plus savoir d’où elle venait. Billaba-Dooku… oui ces noms était les siens. Et elle avait l’intention de leur rendre l’éclat qui avait été les leurs par le passé. Elle voulait être Jedi ! Elle voulait plus que tout dédier sa vie à la paix. S’être vue tressant son futur padawan, cela l’avait transporté de joie. Elle avait choisi l’avenir.

« - Alors que désire-tu le plus ?
- Je désire plus que tout être Jedi. Je désire plus que tout être au service de la paix et de la justice. Je désire plus que tout servir la Force. Ce que tu me montres ne sera jamais réel. Je ne serais pas un leader politique. Je ne suis pas avide de pouvoir. Tu peux cesser de me marteler l’esprit avec cela, c’est peine perdue ! »

Sur ces paroles, Ithil avait retiré sa main avec force de la pierre rouge. Celle-ci avait cessé de luire. Elle avait alors empoigné sa dague laser et avait tranché dans la pierre bleue. Elle avait au creux de sa main le morceau de minéral qu’elle avait obtenu ; celui-ci s’était mis à briller de plus en plus fort, illuminant toute la grotte. Baignée de lumière, la padawan avait cru entendre ces paroles : « - Transforme cette matière brute en éclat de lumière, comme la Force transforme le Jedi en être de lumière » ; puis la lumière du cristal avait décru jusqu’à mourir tout à fait.
Le futur chevalier, en se remémorant de ce moment regardait sa main, comme si elle tenait encore le minéral au creux de cette dernière. Puis elle empoigna la garde de son sabre. Elle la détacha de sa ceinture pour l’observer. Cette garde n’avait pas été modifiée depuis sa construction sur Mimban. La Chalactan se souvenait de l’assemblage de chacun des éléments. Elle se souvint aussi de la phrase qu’elle avait gravée sur la garde une fois le sabre achevé. Les mots qu’elle avait perçut quand elle avait pris la pierre, elle les avait gravés sur son sabre.
Lusiana entra dans la salle à ce moment, pour venir chercher le futur chevalier.
« Transforme cette matière brute en éclat de lumière, comme la Force transforme le Jedi en être de lumière ». Cette phrase, elle la relisait en cet instant, où à son tour, elle allait entrer dans la lumière.