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Par Kiara Jinn



Au Temple Jedi de Coruscant. Quelques jous après la mort de Qui-Gon. Obi-Wan est devenu le Maitre d'Anakin Skywalker. Ses impressions.

Obi-Wan : 25 ans
Kiara : 34 ans
Anakin : 9 ans

Obi-Wan sortit de l’appartement de Kiara et resta un long moment à regarder la porte fermée. Ses souvenirs l’assaillaient. Il s’adossa contre le mur attenant. Il avait fermé les yeux. Une page de sa vie était désormais tournée. Tout avait changé. Il baissa la tête. Il pensait à Qui-Gon. Derrière ses paupières closes, il revoyait les images terribles du combat où son maitre avait trouvé la mort. Il avait tenu bon devant Kiara quand il était chez elle, dans l'appartement de son maitre. Il ne voulait pas se laisser aller à sa peine. Tout comme elle, il avait ressenti la présence de son Maître, plus forte que jamais. Qui-Gon lui manquait horriblement. Son Maître qu’il n’avait pu tirer des griffes du Seigneur des Sith, son Maître qui était mort dans ses bras… Les larmes lui montèrent aux yeux. Il lui semblait sentir, sur son avant-bras, le poids de la tête de Qui-Gon mourant. Il revoyait son regard posé sur lui. Il sentait le frôlement léger de sa main sur sa joue. Ils s’étaient tellement dit en si peu de temps, seulement par leurs regards. Cet échange avait été l’un des plus intenses qu’il avait eu avec son maitre durant tout le temps où ils étaient restés ensemble.

Obi-Wan essuya rageusement ses yeux d’un revers de manche. Il ne devait pas craquer, surtout pas ici. Il devait être fort. Il avait une mission, grandiose à ses yeux. Il devait s’occuper de l’Elu, cet enfant qu’il avait rejeté dans un premier temps. Il devait aussi veiller sur Kiara et sur ses enfants à naître. Il en avait fait la promesse à Qui-Gon. Kiara aurait besoin de lui, même si elle ne demandait rien, même si actuellement, la douleur intense qu’elle ressentait lui faisait repousser toute aide. Il veillerait sur elle, non pas comme son mentor le faisait mais il serait présent à chaque fois qu’elle aurait besoin de lui. Il allait revenir le soir même lui préparer un repas. Il savait qu’elle ne s’alimentait pas. Il reviendrait le lendemain matin, puis le soir. Il reviendrait encore et encore jusqu’à ce qu’elle refasse surface, jusqu’à ce qu’elle accepte enfin de vivre. Il se secoua et après un dernier regard à la porte fermée, se rendit à son appartement.

Obi-Wan entra chez lui. Anakin avait commencé à déballer ses affaires. Il s’était assis, attendant que son maitre revienne et lui indique sa chambre. Le jeune Jedi le regarda longuement. La vie continuait. Il allait le guider sur la longue route du parcours du Jedi, comme Qui-Gon l’avait fait pour lui. Obi-Wan ferma un instant les yeux. Il ne connaissait pas cet enfant ou alors si peu. Il devrait apprendre à le connaître et le comprendre. Il devrait ajouter son nom à celui de Qui-Gon dans le coeur d'Anakin.
L’enfant avait reporté ses espoirs sur lui après avoir cru en Qui-Gon. Il devait en être digne pour son mentor. Il allait devoir former l'enfant comme son propre maitre l’aurait fait s’il avait vécu.
La tâche s’annonçait des plus difficiles. La présence de son Maître, ses précieux conseils lui feraient défaut. Il le savait. Il le sentait. Il se rendait bien compte que le défi qu’il devait relever était des plus téméraires. Anakin était âgé pour un padawan. 9 ans ! A cet âge, les enfants s’apprêtaient à quitter les clans d’initiation pour suivre leur maître. Anakin intégrait seulement l’Ordre à cet âge.
Obi-Wan sentit une impression nouvelle en lui. Il savait que Qui-Gon le soutenait. C’était sa présence affectueuse qu’il percevait ainsi. Il savait, que même mort, son Maître ne le serait jamais tout à fait pour lui. Il pensa à Kiara. Par rapport à elle, il avait appris à maîtriser ses émotions. Il avait grandi au Temple Jedi On lui avait enseigné à ne rien montrer même si, une fois seul chez lui, il se laissait aller à sa peine ou même à sa colère. Durant son apprentissage des voies de la Force, il avait appris à travailler sur lui. Kiara, elle, ne le savait pas. Elle était aux prémices de cet enseignement. Elle entrait dans le monde Jedi car elle était réceptive à la Force ainsi que ses enfants. Elle entrait, à un degré moindre, sur le coup d’une émotion, de l’amour, ce sentiment dont le code Jedi interdisait la manifestation. Elle était incapable de dominer sa douleur. Elle coulait. Il s’en rendait parfaitement compte. Elle ne luttait pas, ne cherchait même pas à le faire. Elle n’avait pas, en elle, la force minimum pour se faire. Elle était anéantie, brisée. Même ses enfants à venir ne semblaient pas la motiver pour vivre. Il devait être là, pour l’enfant, pour elle. Il devait être pour son maître qui avait placé tant d’espoir en lui.

Il aida Anakin à ranger ses affaires. Il lui montra l’appartement qu’il découvrait lui-même. Tout comme il l’avait fait chez Kiara, il programma les différentes installations à la voix de son padawan et à la sienne. Tout était nouveau également pour lui. Il n’était plus padawan. Il était chevalier Jedi. Il était même Maître. Il guidait un enfant dans les voies de la Force. L’enfant, intimidé, ne disait rien. Obi-Wan le regarda longuement. Il ne savait pas comment s’y prendre avec lui. Il savait que ce gamin était fortement attaché à Qui-Gon, qu’il avait vraiment espéré qu’il serait son maître. Mais rien ne s’était passé comme l’enfant l’avait souhaité. Il avait perdu ses repères, tout comme lui. Obi-Wan était complètement désemparé. Il n’avait pas l’habitude des enfants. Il connaissait les réactions enfantines à travers celles des gamins du Temple et de ses sœurs qu’il voyait relativement souvent. Mais il n’avait jamais vécu seul avec un enfant. Obi-Wan laissa Anakin s’installer dans la plus petite des deux chambres, celle qui, dans la configuration de l’appartement qu’il avait occupé avec Qui-Gon, était celle du padawan. Il ne l’avait pas fait volontairement. Un acte manqué aurait dit son maître en souriant.

Obi-Wan s’allongea sur son lit et ferma les yeux. L’enfant épuisé, venait de s’endormir. Il s’était assis près de lui, avait répondu à ses questions puis était sorti de sa chambre. Le jeune homme avait programmé le synthétiseur de repas et s’était ensuite réfugié dans sa pièce.
Anakin ! Cet enfant était un inconnu pour lui. Il se remémora les discussions qu’il avait eues avec Qui-Gon à son sujet et sur sa propre approche d’un éventuel élève. Qui-Gon ne doutait pas des qualités de maîtrise d'Obi-Wan. Il lui avait donné de précieux conseils. Mais le jeune homme les avait oubliés. Le choc de la mort de Qui-Gon avait faussé ses repères. Il doutait d'être un bon maitre pour l'enfant perdu de Tatooine. Il doutait d'être le mentor adéquat pour l'Elu. Pour lui, Anakin était un enfant gentil mais sans plus. C’était un gamin ordinaire quoique très doué pour son entourage. Personne ne soupçonnait sa sensibilité à la Force. Anakin était un enfant relativement facile à vivre. Il ne demandait pas plus que ce qu’il avait. Sur Tatooine, il se contentait de sa vie tranquille et programmée avec sa mère, son maître toydarien et les courses de Pod dont il était friand. Il n’avait rien d’autre que ses rêves. Par contre, c’était un génie du bricolage et il aimait rendre service. Un gamin ordinaire pour une vie ordinaire pensa Obi-Wan avec amertume. L’enfant était également une victime de cette condition d'esclave dont il ne connaissait ni les tenants ni les aboutissants. Un état de soumission aux évènements que l'on pouvait qualifier de fatalisme. Il existait également chez sa mère, mêlé à un sentiment de sacrifice. Obi-Wan ne connaissait pas Shmi Skywalker mais Qui-Gon lui avait parlé de ce qu’il avait ressenti en la voyant vivre auprès de son fils, en parlant avec elle. Il en avait été marqué. Il avait beaucoup d’admiration pour elle, de compassion aussi.
Selon Qui-Gon, Anakin était profondément respectueux, intègre, honnête. Il avait une très forte perception des valeurs morales données par sa mère. Qui-Gon lui en avait longuement parlé. Le profond dénuement matériel de la famille Skywalker lui permettait de se concentrer sur les valeurs morales.

Durant le voyage vers Coruscant, Anakin lui avait fait part d’un rêve qu'il faisait depuis très longtemps. Il était devenu Jedi. Il se battait pour la paix et la justice. Il savait que cela était possible, qu'il réaliserait de grandes choses. Obi-Wan sentait lui aussi que cet enfant avait un fort potentiel. Obi-Wan se souvenait même avoir lu le résulat du test de midi-chloriens de l’enfant à la demande de son Maître. Un taux ahurissant. Plus élevé que celui de Yoda ! Il avait surtout perçu cette sensibilité quand Anakin était revenu au vaisseau avec son Maître et le générateur de propulsion. Il avait été frappé par l’intensité de la Force en lui.
Obi-Wan eut un léger sourire. Qui-Gon s’était trouvé sur la route d’Anakin ! Le maître Jedi était devenu le signe, le moment, l'opportunité. Le gamin savait qui il était et ce qu'il représentait. Qui-Gon croyait en Anakin ! Il ressentait que cet enfant avait quelque chose de différent. Il retrouvait les caractéristiques de la Force vivante en lui. Obi-Wan avait admis que son maitre ne s'était pas trompé sur l'enfant.

Anakin pouvait donc réaliser son rêve ou plutôt de suivre son destin : être l'Elu car Qui-Gon l’avait emmené avec eux. Il avait même voulu libérer Shmi Skywalker. Mais le ferrailleur de Mos Espa n’avait pas accepté. Ensuite, la vie d'Anakin était devenue une série de chocs déterminants. Il en avait parlé avec Qui-Gon. Le premier choc fut le départ de Tatooine, l’abandon de sa mère et la brutale plongée dans la vie, même aux côtés de Qui-Gon. Obi-Wan convenait que c’était dur pour un enfant de 9 ans. Même s'il avait confiance en Qui-Gon et était attaché à Padmé Naberrie, la jeune suivante de la Reine de Naboo, il devait être difficile de quitter sa famille et de suivre des inconnus. L’enfant devait avoir peur même s'il était débordant de gratitude envers Qui-Gon qui, pour lui, allait représenter la nouvelle structure familiale. Il serait le père qu'il n'avait jamais eu. Il serait l'ami, celui qui allait lui permettre de s'accomplir.

Peu après son arrivé à Coruscant, l’enfant avait subi un second choc. Le Conseil Jedi ne voulait pas de lui parce qu’il était trop âgé. Qui-Gon avait pourtant annoncé clairement son intention de le prendre comme Padawan. Obi-Wan se souvenait parfaitement de leur passage devant le Conseil Jedi et de la réaction qu’il avait eue à ce moment précis. « Je prends le jeune Anakin comme apprenti-padawan ». Obi-Wan n’avait pu réagir comme il le voulait devant le Conseil. Il avait du maîtriser son émotion. Il n'avait pas encore passé ses épreuves et Qui-Gon voulait s'occuper d'Anakin. Il était en colère contre son maître, profondément dépité, amer. Il lui en avait voulu. Les paroles des sages lui revenaient à l’esprit malgré lui. Ces paroles radicales qui désavouaient son Maître une fois de plus. « L’enfant ne sera pas formé. Il est trop vieux. Impossible d’avoir un autre padawan. Notre code l’interdit. » Le "non" catégorique de Mace Windu. Les yeux pleins de larmes d’Anakin qui s’étaient levés vers le visage de celui qui pensait devenir son Maître. Le bref sursaut de Qui-Gon, très vite étouffé. Le oui de sa tête devant la décision de ses pairs mais le refus de son cœur. Obi-Wan se souvenait des mots de Yoda qui ressentait la peur chez l’enfant ainsi qu’une colère latente. Il refusait la formation. « L'avenir de cet enfant chargé de nuages est. Impossible de voir son futur il est ».
Qui-Gon avait affronté le Conseil Jedi. Il avait pris le parti d’Anakin. Il avait tenté d’imposer l’enfant. A ce moment, Obi-Wan lui avait lancé un regard des plus meurtriers. Il se souvenait parfaitement de la profonde blessure que les mots de Qui-Gon avaient ouverte en lui. Mais Qui-Gon croyait en Anakin. Il aurait tout fait pour que l’enfant ait sa chance. « C’est celui qui apportera l’équilibre à la Force. C’est l’Elu. Vous devez me croire ».
Sur Naboo, peu avant la bataille, Anakin avait appris que la jeune suivante de la Reine était, en fait, la souveraine de Naboo. Elle assurait ainsi sa sécurité. Un nouveau choc pour lui. Il admirait une suivante. Il l'aimait même. Cet amour devenait impossible. Anakin pourrait-il admettre cet état de faits ? Obi-Wan n'en était pas certain.

Le dernier choc et non des moindres fut la mort de Qui-Gon. Tout s’était écroulé autour d’Anakin. Celui en qui il avait reporté tout son amour, après sa mère, n'était plus. Son rêve prenait violemment fin. Il se rendait compte qu’il était seul. Il quittait brutalement et définitivement l’enfance Le Conseil était, quant à lui, revenu sur sa décision initiale. Il comprenait l’insistance d’Obi-Wan suite à la promesse faite à son Maître. Il acceptait la demande de Qui-Gon. Il confiait la formation d’Anakin à lui, Obi-Wan. Tout ceci était décidé contre l’avis de Yoda. Le jeune Jedi était parfaitement conscient que l’enfant allait se raccrocher à lui.
Il se souvenait parfaitement de ses paroles, sur Tatooine, quand Qui-Gon lui avait annoncé qu’il allait rechercher l’enfant. « Maître, je sens que nous allons encore récupérer une forme pitoyable de vie ». Il se souvenait de cette propension immense qu'avait Qui-Gon de vivre en fonction de ses intuitions, de son ressenti. Elle faisait défaut à Obi-Wan. Celui-ci se réfugiait dans la globalité de la perception d'un futur établi.

Obi-Wan se rendit parfaitement compte de la difficulté de la tâche sur le plan relationnel. Il n’était pas particulièrement expansif en matière d’attachement. Il espérait que l’enfant n’en souffrirait pas. Il était surtout parfaitement conscient qu’il n’avait pas la sensibilité quasi féminine de son Maître. Il n’avait pas le recul nécessaire pour être formateur. Il venait d’être fait Chevalier Jedi. Il était jeune, trop jeune. Mais il était un fonceuravant tout. Il agissait en accord avec la Force et surtout avec ses convictions profondes. Il le faisait après mûre réflexion. Il ne se fiait pas à ses intuitions qu'il prenait pour des émotions fugaces. Il était tout d’un bloc. Il ne discutait pas. Il obéissait. Pour lui, la volonté de la Force se manifestait par les ordres du Conseil et les préceptes du code.
Obi-Wan soupira longuement. Il regretta furtivement d’avoir pris en charge la formation de l’enfant. Mais il se reprit très vite. Il avait fait ce vœu à son maître mourant, de même qu’il lui avait promis de veiller sur Kiara et ses enfants. Il allait honorer sa promesse. Il le ferait quoiqu’il arrive. Il se le devait. Il allait assumer malgré les difficultés. La question ne se posait même pas. Il serait à la hauteur des ambitions de son Maître. Qui-Gon serait fier de lui !