Je venais de m'endormir. Ce soir là, j'étais plutôt nostalgique et avait mis plusieurs heures à trouver le sommeil. Mon esprit voguait dans le Néant, lorsque soudain, une image apparut au fond de ma tête. Je me tenais debout, derrière un hangar. Le seul endroit sur de l'instant. Autour de moi, tout le monde était sur les nerfs. La majorité des gens était armée. J'étais morte de peur et ne cherchais rien d'autre qu'un endroit pour me mettre à l'abri. Ce hangar était parfait. Après m'être assurée qu'il n'y avait personne aux alentours, je pénétrai à l'intérieur. Il n'y avait qu'un seul vaisseau dans le hangar. Sans réfléchir aux conséquences, je courus vers le vaisseau et montai à l'intérieur. Je me dirigeai vers l'arrière de l'appareil, me roulais en boule et commençais à sangloter.
J'étais seule et sans famille. Partout où j'allais, l'on m'appelais la ''p'tite '' perdue. Personne ne m'adressait la parole ou ne m'approchait. Personne, sauf un homme qui se nommait Lester. Il m'avait accueilli chez lui lorsque j'avais deux ans. Il ne me révéla la raison de ma présence sous son toit, que lorsque j'eus atteint l'âge de treize ans. Il m'avait demandé de m'asseoir. Je voyais qu'il hésitait et qu'il était tourmenté.
- Hallizïa, il est à présent temps que tu apprenne la vérité. Je ne peux cependant pas tout te dire car cela te mettrait en danger.
- Hum… fis-je.
Il inspira profondément, et continua.
- Tes parents ont été assassinés.
- Par qui demandais- je d'une voix sombre.
- Je ne peux pas te le dire Hall fit-il doucement.
- Puis - je au moins connaître leurs nom, le nom de mes parents ?
- Surtout pas! fit- il. Tes parents savaient qu'ils étaient en danger, alors ils m'ont demandé de veiller sur toi s'il leur arrivait quelques chose. Environ deux semaines plus tard, ils furent tués et je t'amenais ici chez moi sur cette planète.
J'avais alors perdu tout contrôle sur moi-même, et m'étais mise à pleurer. Je mis beaucoup de temps à me remettre, et je passai plus d'un mois dans ma chambre, ne sortant que pour manger et faire ma toilette.
Au bout d'un certain temps, je repris contact avec la vie, et recommençais mes activités. La vie continuait et tout allait bien jusqu'au jour, ou un an et demi plus tard, ce violent conflit éclata.
Lester m'interdisait toute sortie, ce qui m'agaçait vraiment. Je savais que c'était pour mon bien, mais je n'aimais pas être retenue contre mon gré.
Je n'arriverai jamais à décrire ce que je ressentis ce matin là lorsque, attirée par un cri de douleur, je trouvai Lester étendu sur le plancher du salon.
- Lester que s'est-il passé ? demandais-je.
- Ils sont revenus te chercher… Ils savent que tu es en vie… ils te croyaient…morte… ils vont… ils…ils…
- Reste tranquille dis - je d'une voix douce
- Hall… sauve toi… ne reste pas… ils…ils vont… ils vont te tuer…
Sa tête retomba sur son épaule et j'éclatais en sanglots. Je tentais de le faire revenir mais en vain, il était mort, tué par ceux qui avaient tué mes parents. Je pris ma veste et l'arme de Lester et sortis pour sauver ma peau.
Assise au fond du vaisseau, me remémorer la mort de Lester n'eut pour effet que de faire redoubler mes sanglots. Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer, toute ma vie n'avais été que rejet, mensonge et mort. Je souhaitais que tout s'arrête, d'avoir une vie normale.
Finalement, à bout de force et d'émotions, je m'endormis au fond du vaisseau.
Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque je m'aperçus que nous n'étions plus dans le hangar. Sans réfléchir une seule minute, je me levai et m'écriais.
- Mais ou suis-je ?
Un homme qui venait de passer devant le vaisseau, me saisit par le bras et me sortit de là.
- Que fais-tu là dedans ?
- Je me cache.
- De qui ?
- Je n'en sais rien.
- Tu n'en sais rien ?
- En fait mes parents sont morts, je ne sais pas qui ils étaient et celui qui m'a élevée, Lester, est mort hier.
- Et tu t'es cachée là-dedans ?
- Oui monsieur.
- Viens je vais te conduire chez mon Maître.
Il me saisit par la taille, et me porta dans ses bras pour que je ne puisse pas m'enfuir. Croyant qu'il voulait me tuer, je me débattais comme une vraie folle. Je le frappais, espérant qu'il me lâche. Je finis par me calmer, ressentant en moi une étrange sensation de bien être. Je me sentais soudainement très bien avec cet homme.
Il passa par trois milles chemins et corridors, puis entra dans une immense salle ronde. Il me déposa à terre, et salua les gens devant lui.
- Chers Maîtres, j'ai trouvé cette enfant dans mon vaisseau.
- Que faisait-elle là? demanda l'un des Maîtres
- Je me cachais dis-je
- De qui ?
- De ceux qui veulent me tuer dis-je
- Pardon? fit le même Maître
- Maître si je puis me permettre, les parents de la jeune fille ont été tués il y a fort longtemps et un certain Lester qui a veillé sur elle est mort hier.
- Pourquoi t'es-tu cachée dans ce vaisseau? me demanda un homme qui répondait au nom de Mace Windu
- Parce que c'était le seul endroit où j'étais en sécurité, du moins... selon moi.
- Tu n'avais pas d'amis chez qui te réfugier ? fit l'homme du vaisseau.
- Personne ne voulait m'approcher. Probablement à cause de mon histoire louche dis-je.
- Maîtres, si je peux me permettre encore une fois, je crois que cette enfant est sensible à la Force
- La quoi ? fis-je
- C'est aussi ce que je perçoit chez elle fit Windu.
- Voudriez vous la tester ?
- Pas maintenant, elle doit être épuisée et je crois qu'il serait préférable pour elle, qu'elle puisse dormir dans un endroit sécurisé.
- Bien entendu, je la garderai avec moi fit-il
- C'est entendu fit Windu. Que la Force soit avec vous.
L'homme me fit signe de le suivre et je lui obéis. Je n'osais pas poser de question et me couchais sans rien dire, bien que je n'en finissais plus de réfléchir à toutes sortes de choses.
Bien que j'essayais de ne pas montrer mes interrogations, il se redressa dans son lit et me demanda se qui me tracassait.
- Qu'est-ce que la Force ?
- La Force est à la base de toute chose, la Force est la source même de la vie. Il y a deux façons de ressentir la Force, par la Force vivante, ou par la Force unificatrice.
- Quelle est la différence ?
- La Force vivante, est celle que l'on utilise pour ressentir le moment présent; uniquement le moment présent. La Force unificatrice, elle est celle que l'on utilise pour se projeter dans le futur.
- En quoi consistent les tests dont vous parliez tout à l'heure ?
- En fait, les Maîtres du Conseil vont voir par ces tests, si tu es réellement sensible à la Force.
- Hum… je vois. Merci.
- C'est tout naturel fit-il en souriant.
- Bonne nuit !
- Bonne nuit à toi.
Je me couchais et m'endormis presque aussitôt. Le lendemain matin, lorsque j'ouvris les yeux, l'homme était debout et me souriait. Il me fit alors part de la demande du Conseil. Tout en le suivant je me posais encore une fois mille et une question. Il me fit signe d'entrer dans la salle, s'inclina devant les membres du Conseil et se retira.
Un petit être tout vert me fit signe d'avancer au centre de la pièce. Mace Windu me demanda mon nom, mon âge et le petit être vert qui répondait au nom de Yoda fronça les sourcils lorsque je répondit que j'avais quinze ans. Windu m'interrogea sur mon passé et je lui répondis plus souvent qu'autrement par -je n'en sais rien.
Il me posa ensuite plusieurs questions de plus en plus difficiles et je répondis aux mieux de mes capacités. Ils me demandèrent alors d'attendre dehors. Je sortis et laissai entrer l'homme. La porte se referma et je me laissais tomber sur un banc et attendis.
Pendant que j'attendais, les membres du conseil et l'homme n'avaient pas perdu une seconde.
- Jai pris l'échantillon de sang durant son sommeil.
- Bien apporte le moi.
- En cette enfant, beaucoup de colère je ressens fit Yoda
- Vous ne la formerez pas alors fit l'homme.
- Nous n'avons pas encore décidé.
- Bien fit-il sèchement
- Nous allons analyser l'échantillon de sang, et en parler avec elle.
- Bien Maître fit-il sur le même ton.
- Que la Force soit avec vous fit Windu.
- Que la Force soit avec vous tous Maîtres fit - il en s'inclinant.
Il sortit et passa devant moi, sans me regarder. Au bout d'un moment, Windu vint me voir. Je le fixai droit dans les yeux. Il m'attira à l'écart et, après s'être assuré que personne ne nous voyait, il commença.
- Hallizïa, nous ne pouvons pas te former ici pour des raisons que tu comprendras plus tard.
- Que vais-je faire moi dis - je.
- Nous ne pouvons cependant pas te laisser aller comme ça. 'est pourquoi demain matin, tu quitteras Coruscant, et tu rejoindras notre école de Jedi, qui n'est connue que de Maître Yoda et moi-même. Tu ne dois pas en parler. Est-ce clair ?
- Oui Maître.
- Cette nuit, tu resteras ici et bientôt, tu auras une vie normale.
Je me réveillais en sursaut, réalisant que j'étais sur le Legacy, là ou personne ne chercherait à me tuer, et où j'avais des amis sur qui je pouvais me fier. Tout les soirs, depuis mon arrivée sur le Legacy, je faisais ce rêve troublant.
Mais qui allait s'en plaindre ? Certainement pas moi. Ce rêve étant après tout, mon seul souvenir.