Par Maitre Ami Durron
Le Singus Capus est un primate quadrumane originaire de la planète Chandrila.
Les mâles de cette espèce atteignent en moyenne la taille de 45 à 55 cm standard, et les femelles sont en moyenne plus petites de 5 à 10 cm.
Hormis cette différence de taille, il n’existe pas de véritable dimorphisme sexuel. En effet, les mâles et les femelles présentent les mêmes caractéristiques physiques.
La taille de leur queue, qui leur sert en général de balancier, est généralement d’une dizaine de centimètres de moins que la taille de leur corps.
Ce qui fait leur particularité physique est que leur corps est quasiment entièrement recouvert d’écailles, à part sur l’abdomen, qui reste couvert de poils, comme le bout de leur queue. Leur visage reste, en revanche, quasiment entièrement glabre.
Ces écailles sont de couleur rousse sur le sommet du crâne et sur le dos et les bras, elles sont plutôt de différentes nuances brunes.
Les Capus vivent en général en groupes familiaux d’une dizaine d’individus, multi-mâles et multi-femelles.
Généralement, les mâles sont issus d’une même fratrie, ou, plus largement, d’une même « famille ». Ces liens sont d’ailleurs primordiaux pour la stabilité du groupe.
Cependant, il existe au sein de ces groupes, une hiérarchie véritablement stricte. En effet, chaque groupe a son mâle dominant, souvent le plus âgé, qui a par ailleurs le monopole de la reproduction avec les femelles.
On s’est toutefois rendu compte, par des tests génétiques, que les petits de chaque groupe ne sont pas tous issus du dominant.
Il apparaît donc que les mâles subordonnés (c’est le terme usité par les zoologues pour définir les autres mâles) arrivent régulièrement à se reproduire, soit par un subterfuge, et donc à l’insu du dominant, soit car ce dernier semble les laisser faire, particulièrement si lui même se trouve avec sa femelle favorite.
Selon certains spécialistes, ce serait parce que l’Evolution permettrait au mâle dominant de savoir que les petits issus de ces croisements-là lui sont malgré tout apparentés, d’où son intérêt de ne pas forcément les contrecarrer. Mais l’explication de cette dernière hypothèse reste sujette à polémique et cela est difficilement démontrable
Ce sont principalement les mâles qui font les approches des femelles en vue de la reproduction mais ce sont ces dernières qui ont le « dernier mot », qui décident du moment de l’accouplement, si elles le désirent.
La gestation dure 4 mois et la femelle donne naissance à 1 petit en général, plus rarement 2. Le petit reste longtemps attaché à sa mère, ne se séparant quasiment jamais d’elle durant les premiers mois. La femelle se consacre exclusivement à lui, puis petit à petit entame le long processus de sevrage. A l’âge d’un an, les petits sont déjà bien intégrés à leur groupe, et deviennent de moins en moins dépendants, surtout s’ils ont un compagnon de jeu.
Les mères s’occupent ainsi de l’éducation de leurs petits, qui par la suite s’en éloignent pour apprendre de tous les autres membres du groupe.
Au niveau alimentaire, les Capus privilégient un régime frugivore, et couvrent leurs besoins en protéines par la consommation d’insectes et de jeunes feuilles. Ils sont d’ailleurs physiologiquement adaptés à la consommation de feuilles car ils possèdent un estomac qui leur permet de digérer les composés chimiques secondaires comme les tannins et les alcaloïdes contenus dans ces végétaux verts.
Cependant, quand le manque de fruits et de leurs autres aliments préférés se fait sentir, les Capus chassent en groupe de petits mammifères parfois deux fois plus gros qu’eux. Bien que cela leur permet de subsister, il est clair qu’ils préfèrent se nourrir de fruits, car en pleine saison, ils ne chassent (ou ne pêchent) jamais.
Il est à noter que les zoologues pensent que les Capus ont un véritable comportement de plaisir de consommation de certaines nourritures les plus prisées ; ils choisissent spécifiquement tel ou tel aliment, et cela varie selon l’état de maturation du fruit par exemple aussi.
On peut aussi préciser que la collecte alimentaire se fait régulièrement au moyen d’outils, choisis spécifiquement pour chaque situation qui se présente.
Les jeunes apprennent l’usage et le choix de ces outils par l’observation des adultes et qui ainsi perpétuent les habitudes de leurs ancêtres ou plus précisément des ancêtres de leur propre groupe familial.
A ce sujet, il faut préciser certains zoologues parlent même d’une sorte de culture, car pour de mêmes aliments, et de mêmes situations, chaque groupe de Capus utilise des outils différents. Il est donc clair que face à une même situation, les différents individus ont su réagir de façons totalement distinctes.
On a même démontré quelques cas où des individus jeunes ont « inventé » un comportement, et qui a fini par se propager dans tout le groupe mais de façon ascendante cette fois (c’est-à-dire que les « anciens » ont appris des plus jeunes, ce qui est toutefois assez rare car généralement, c’est l’inverse qui se produit). Il y a d’ailleurs eu un cas célèbre au parc Gladean Statae, célèbre réserve animale de Chandrila : une petite femelle avait pris brusquement pour habitude de laver un fruit particulier avant de le manger, ce qui avait pour effet de laver la terre qui salissait ce bulbe. Après quelques temps (quelques courtes années malgré tout), tout le groupe avait pris également cette habitude, les jeunes comme les aînés et même le dominant. Et il est capital de préciser que seul ce groupe eut ce comportement durant les quelques années suivantes. Puis certains autres groupes l’acquirent également, et des test génétiques prouvèrent que certains animaux du premier groupe avaient migré, et ainsi transmis à nouveau à d’autres ce comportement.
La plupart du temps, les membres du groupe restent soudés et les contacts sont fréquents (épouillage mutuel, léchage mutuel, etc.). Ces comportements là sont d’ailleurs le ciment des relations sociales entre les individus de groupe.
Il existe également des comportements dits « agonistiques », c’est-à-dire des comportements agressifs (menaces, tapes, etc.), la plupart du temps dirigés vers les animaux hiérarchiquement plus bas, c’est-à-dire que c’est souvent le dominant qui les émet contre tous les autres, ou encore, par exemple, les femelles envers les petits trop turbulents.
Il arrive que des individus migrent vers d’autres groupes. Il est à noter que ce sont dans la majorité des cas des jeunes femelles, rarement des mâles seuls.
En revanche, si trop de mâles adules vivent dans le groupe, deux ou trois jeunes mâles migrent ensemble, pour partir reformer un autre groupe ailleurs, soit avec des femelles migrantes elles aussi, soit en prenant le contrôle d’un autre groupe en combattant les mâles de ce dernier et particulièrement le dominant.
Ce sont ces migrations qui ont permis que l’espèce ne périclite pas en permettant sans cesse des renouvellements des pools de gènes, en évitant la consanguinité et ses ravages sur l’avenir des espèces en général.
Les Capus n’ont que peu de prédateurs sur Chandrila, et de plus, ils peuvent aisément leur échapper en se déplaçant très rapidement dans les arbres.
En effet, il arrive que les groupes descendent à terre pour récolter de la nourriture, ce qui les place à découvert et donc en danger face aux prédateurs car ils ne sont pas aussi rapides au sol que dans les arbres.
Dans ces moments, un des membres du groupe, une « sentinelle », la plupart du temps un mâle, le « second » du dominant voire le dominant lui-même, reste dans un arbre et a pour rôle de surveiller les environs et l’arrivée d’un éventuel prédateur. S’il en aperçoit un, il se met à pousser un cri strident, une sorte de sifflement, qui alerte les autres qui se précipitent ainsi à couvert dans les branchages.
Enfin, il est à noter que l’on en trouve des Capus en dehors de Chandrila, bien que l’on soit sûr qu’ils soient bel et bien originaires de cette planète. Cependant, ces spécimens-là, ou plutôt leurs ancêtres, ont été importés par des colons, soit comme animal de compagnie, soit dans un but de repeupler des milieux, surtout des forêts, quand la population de ces planètes a commencé à s’attacher à la protection de la nature et à la biodiversité dans leurs milieux naturels.
Les animaux importés pour tenir compagnie sont rapidement, en quelques générations, redevenus sauvages, et ont d’eux même recolonisé les forêts.
De par tout cela, l’espèce n’est pas du tout en voie d’extinction et se porte bien, mais il faut rester vigilants malgré tout, car un bouleversement climatique, des dégâts dans leurs lieux d’habitations pourrait faire dangereusement basculer le nombre d’individus. Le problème rencontré ne serait alors pas tout de suite le nombre même d’individus restants mais plutôt la baisse de la diversité génétique de certaines souches. Il ne resterait alors plus qu’à réimporter des animaux dans d’autres lieux, en prenant mille précautions de choisir les bon individus dans les bons milieux pour ne pas aggraver le problème.
Les Capus, s’ils ne sont pas victimes au cours de leur vie de prédation ou de maladies, peuvent atteindre l’âge de 40 ans.