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Par James Luceno
Titre original: Cloak of Deception

Chronologie : un peu moins d’un an avant la bataille de Naboo.

L’histoire:

L’histoire commence un peu moins d'un an avant la bataille de Naboo. On assiste, au large de Dorvalla, à une attaque digne des plus grands actes de piraterie. Elle est menée contre un gigantesque cargo de fret battant pavillon de la Fédération du Commerce. Cette attaque est dirigée par le Capitaine Cohl, leader du Front Nebula. Le vaisseau est perdu. La cargaison bien anodine de minerai qu'il transporte, est larguée dans l’espace. Les pillards s’emparent de plusieurs milliards de crédits sous forme de lingots d'aurodium. C’est cette dernière perte, le produit des pots de vins versés par ses clients, qui inquiète le plus le lobby commercial.
Excédée par ces attaques de plus en plus fréquentes, la puissante Fédération du Commerce va demander au Sénat l’autorisation de s’armer afin de protéger ses navires. Cette demande suscite un débat des plus sensibles et houleux au sein de la Chambre. Afin de satisfaire la demande de la Fédération, le Chancelier Valorum, conseillé par le Sénateur Palpatine, veut imposer une taxe sur les routes commerciales. Les oppositions sont nombreuses.
Les pressions sont de plus en plus fortes au sein des différents clans politiques du Sénat. Le Chancelier Suprême ne sait plus comment endiguer la montée en puissance du lobby commercial et la corruption occulte mais de plus en plus importante de l’institution républicaine.
Toujours sur les conseils du Sénateur Palpatine de Naboo, le Chancelier Valorum organise, dans l'urgence, une conférence de la dernière chance sur la planète Eriadu. Elle regroupera les divers protagonistes en présence. Il espère ainsi calmer la vague grondante et croissante des opposants au régime et régler les problèmes inhérents aux tractations commerciales.

Parallèlement, le chancelier Suprême a demandé une enquête discrète sur le Front Nebula. Dans le cadre de cette enquête, les Chevaliers Jedi Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi, vont découvrir que les membres du Front Nebula ont décidé de frapper au cœur des différents pouvoirs. Valorum veut désamorcer une situation qu'il sent tendue. Une délégation, composé de membres du Département Judiciaire et de Jedi doit rencontrer les leaders du Front Nebula, un peu avant le Sommet d’Eriadu. Ils doivent également préparer la rencontre et protéger les délégués des attaques des groupuscules terroristes. Cette rencontre préalablre devra avoir lieu sur Asmeru. Ce sera un piège.
Valorum échappe à un attentat dont les commanditaires sont inconnus. Ce n’est que le début des tracas dont le point d'orgue se situera, un peu plus tard sur Eriadu. Ce qui aurait dû être une simple mission de pacification va se transformer en une vaste opération de déstabilisation savamment menée au cœur d’un gigantesque maelström politique. Les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être.
Des forces mystérieuses agissent dans l'ombre et tirent d’une main experte les ficelles dans le but de laisser la République exsangue. Les complots vont bon train parmi les différents opposants au Chancelier Suprême et au sein même du Front Nebula. Et, à l'évidence, le Chancelier Valorum risque fort de ne pas en être la seule victime...


La critique de Maitre Kiara.

Enfin, un roman digne de ce nom qui se situe dans l’univers étendu de notre lointaine galaxie si chère. Une intrigue bien montée et riche sur les événements qui précèdent la bataille de Naboo.

"Le Chancelier n'a que peu de pouvoir. Il est traîné dans la boue par des accusations dénuées de fondement. Un scandale fabriqué de toutes pièces se fomente dans son entourage", déclare le Sénateur Palpatine à la Reine Amidala, au moment où elle doit s’adresser au Senat. Remontant la chaîne d'événements qui vont plonger la République dans le chaos, Vent de trahison suit le destin du Chancelier Valorum dans sa perte du pouvoir suprême. Il nous raconte sa déchéance et nous présente les puissances néfastes qui tireront le meilleur parti de cette redoutable situation.

Ce livre est non seulement rempli d’action, mais aussi d’intrigues politiques et diplomatiques. Il fourmille de détails qui ont leur importance. De prime abord, le style peut paraître peut-être un peu plus lourd que celui de Michael Reaves dans l’Ombre du Chasseur. Il n’en est rien. L’intrigue, je pourrai même dire les intrigues, sont des plus complexes et Luceno jongle avec art et démonte habilement toutes les manœuvres policito-politicardes qui se trament dans les coulisses des pouvoirs. Dans Vent de Trahison, tous les personnages sont développés et bien étoffés, même le plus anodin. Le génie de Palpatine/Sidious prend ici toute sa dimension. Ce sont des personnages qui ont du coffre et non des fantoches sans consistance, même si certains s’avèrent être des pions.

Les ingrédients types d’une bonne intrigue diplomatico-politique sont bien amenés.
Luceno nous montre une Fédération du Commerce fourbe, calculatrice et avide de pouvoir, des couards pour reprendre la définition donnée par Qui-Gon Jinn à Obi-Wan Kenobi, quelques mois plus tard, dans la salle de conférence d’un vaisseau amiral de la même Fédération. Mais des couards manipulateurs qui n’hésitent pas à provoquer les exactions dont ils sont victimes pour arriver à leurs fins. Et ceci habilement greffé dans un contexte économique où la Fédération aurait apparemment une place de bienfaiteur pour les uns et de spolieur pour les autres.
Le Capitaine Cohl, leader du groupe terroriste "Front Nebula", se pose en justicier face au lobby commercial. Il nous attirerait presque à sa cause s’il n’utilisait pas les mêmes manœuvres que ceux qu’il condamne. Luceno nous le dépeint comme un idéaliste politique et cynique, défenseur un peu maladroit et plein d'emphase des causes perdues. Un bandit au grand cœur.
Les Jedi et les membres du Département Judiciaire sont, quant à eux, montrés comme les émissaires d’une République vieillissante, tentant de faire leur devoir dans un contexte de manœuvres basses et complexes dont ils n’ont pas encore les tenants et les aboutissants. Là où Jude Watson nous aurait montré des Jedi inconsistants menés par le bout du nez (je me réfère à la si mal nommée "chasseuse de primes"), Luceno nous montre des hommes tentant de remplir leur rôle de garants de la justice sur un échiquier truqué. Et l’équipe qui doit assurer la sécurité du sommet prend, sous sa plume, toute sa dimension d’hommes tentant de composer au mieux avec le peu d’informations dont ils disposent. On les découvrent sur le terrain, loin des tours feutrés du Temple ou de leurs bureaux huppés de Coruscant. Ils y ont une autre dimension que celle des pauvres héros insipides des "champs de bataille" de Jude Watson qui ne dépassent pas les cours de récréation des écoles.

Le summum est atteint avec brio dans la description des deux personnages qui ont un rôle majeur dans le déroulé de la chute de la République. Le Chancelier Valorum, homme intègre qui s'appuie sur une splendeur passée, est dépassé par les évènements. Il est conscient des problèmes mais impuissant devant une République corrompue et pourrie jusqu’à la moelle. Il n’est pas en reste d’ailleurs, victime de scandales dont il aura le plus grand mal à se dépêtrer.
Face à lui, bon conseilleur, le sénateur de Naboo, Palpatine qui va, sous l’apparence bienveillante et intègre qu’on lui connaît, être l’artisan de sa chute. On le voit "mettre ses pions et appuis en place" devant un Chancelier Suprême intègre mais paralysé par les scandales et devant un Sénat dont les intérêts des membres passent avant celui de la République et des citoyens qu'ils sont sensés représenter.

Vent de Trahison est un très bon roman où intrigue et action sont en parfaite symbiose. Un roman complexe ou les coulisses sont sous le feu de la rampe. Il décortique avec maestria le climat politique troublé qui précède la chute du Chancelier Valorum et de la République vieillissante. C'est la montée de l'ombre dans les coulisses. Palpatine se révèle être un excellent stratège. L'auteur parvient à nous brosser un tableau fidèle du creuset économico-politique où des représentants intègres, pour ne pas dire idéalistes voire utopistes, cotoient des corrumpus avides de titres honorifiques, de pouvoir et de fortune. On s’aperçoit que le Sénat Galactique et les innombrables luttes d’influence qui se trament sous sa coupole, n’ont rien à envier ou à démontrer à nos hémicycles. Les chambres parlementaires de notre lointaine galaxie et de notre planète bleue ne sont pas si éloignées les unes des autres. Palpatine, Rydder, Organa et les occupants de nos perchoirs ou bancs matelassés de rouge ! même combat. Bien vu, Monsieur Luceno !

On retrouve également dans Vent de Trahison les scènes propres à l'univers de Star Wars. J’ai nommé les combats spatiaux et autres duels au sabre laser, dans lesquelles James Luceno excelle. C'est vif et bien emmené. Grâce à une parfaite maîtrise du schéma politique complexe de la galaxie créée par George Lucas et à un formidable sens du dialogue, Luceno réussit à animer une galerie de personnages fascinants, qu'ils soient connus (Valorum, Palpatine, les Jedi) ou nouveaux venus (le Capitaine Cohl et ses sbires).
Un roman d'un excellent cru qui, malgré quelques longueurs, nous tient en haleine et nous permet d'en apprendre davantage sur le riche univers de Star Wars.

Monsieur Luceno, sans vous hisser au niveau du maitre incontesté de l’Univers étendu qu’est Timothy Zahn, vous pouvez, sans prétention aucune, vous considérer comme étant dans ses traces. Vous n’êtes pas loin de la plume de Matthew Stover dans Point de Rupture. Vous avez su captiver le lecteur sur un sujet des plus rébarbatifs pour les non-initiés : la politique et les manigances des coulisses du pouvoir.

Un roman à lire pour savoir comment une bataille qui semblait anodine, j’ai parlé de celle de Naboo, n’était que l’émergence de l’iceberg, dans une mer bien noire de corruption et de magouilles politiques dans une République qui paraissait des plus respectables. Le si peu connu sommet d’Eriadu était la première marche montée par Palpatine dans l'ascension au pouvoir de celui qui allait devenir le redoutable Empereur.