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Par Neve Solo

Chapitre 6 : Mission.


Ce matin là, il faisait froid. Le vent soufflant à la surface transperçait tous les vêtements et c’est avec grand peine que je retenais le claquement de mes dents. Il ne faisait pas encore jour et l’aube pointait à peine, créant une atmosphère de demi pénombre, grisâtre et froide autour de moi. Atodeinon s’entretenait avec Dakhan devant et moi je restais légèrement en retrait, derrière. Mon cœur battait à tout rompre. J’allais quitter Korriban pour la première fois et cela m’effrayait un peu, je dois l’avouer. Me rendre sur un autre monde, voir des gens que je ne voulais pas voir, me mêler à une foule d’êtres vivants incultes et ennuyeux…
Seulement je n’avais pas choix, je devais suivre les instructions d’Atodeinon et le rendre fier de moi. J’étais excitée et en même temps, profondément troublée. Un nombre intolérable de question glissait à la surface de mon esprit et je ne savais quoi y répondre. Je soupirais, éloignant de ma tête toutes ces idées stupides de faibles. Dakhan s’éloigna et mon Maître vint me rejoindre. Je me plaçai à ses côtés et suivit sa cadence sans mot dire. Sa présence frôla mon esprit et il déclara :
« -Reste calme et lucide en toutes circonstance, je ne voudrais pas que le monstre qui sommeil en toi s’éveille sur Correlia. Contrôle toi.
-Oui Maître. Répondis je simplement.
-Reste sur tes gardes. C’est un monde accessible par les Jedis de façon rapide. Si tu découvres que l’un d’eux vous a repéré, tue le et revenez immédiatement. J’ai donné à Dakhan le plan exact du quartier que vous devrez décimer.
-Sans vouloir vous offenser Maître, pourquoi détruire tout un quartier ? Y a t’il une cible précise ?
-Il est vrai, ma jeune apprentie, que la destruction de toute une population va sembler suspect aux yeux de la République, mais celle-ci est trop occupée par des conflits provoqués par Sidious, donc je pense qu’ils ne découvriront le carnage que d’ici quelques jours, lorsque vous serez déjà de retour.
-Bien Maître.
-Et concernant la cible, oui, il y en a une. Seulement elle s’est cachée dans cet endroit et nous n’avons pas le temps de la repérer avec plus de précision.
-Entendu. Ils seront tous exterminés, selon vos ordres, mon Maître. »
Je m’inclinais respectueusement devant lui et il posa sa main sur ma tête. Lorsque je me redressais, je pus distinguer un léger sourire sur son visage pâle. Sa voix ne fut qu’un murmure mais je l’entendis nettement dans le fond de mon esprit :
« -C’est bien Neva. Tu es devenue un apprentie digne de ce nom. Va maintenant, et mets en pratique ce que je t’ai enseigné pour la destruction et la mort.
-Oui, Maître. » Répondis-je en souriant à mon tour.
J’étais devenue apprentie. A quel prix ? Cela m’était revenu cher, mais personne n’aurait pu être plus fier et plus heureux que moi ce matin là alors que je rejoignais le petit biplace qu’Atodeinon nous avait confier pour nous rendre sur Correlia. Dakhan était assis aux commandes et ma première réflexion lorsque je fus à bord fut :
« -Tu sais piloter ?
-Si je suis assis là, d’après toi ?
-Non. »
Il soupira, agacé.
« -Si t’as pas confiance dégage, j’ai pas besoin de toi pour faire cette mission.
-J’ai pas confiance, ça ne changera pas de si tôt, mais je ne vais pas te laisser ramasser tous les lauriers. Je préfèrerai de loin récupérer tes petits morceaux comme la dernière fois. »
Il ne répondit rien mais marmonna quelques jurons en mettant lentement les moteurs en route. Du coin de l’œil je l’observais. Je ne savais pas piloter ce genre d’engin, mais l’idée de devoir dépendre de ce parasite pour voyager ne me plaisait guère. Peut-être devrais-je l’abandonner sur Correlia et faire croire à Père qu’il était mort ? Ce ne serait pas une mauvaise idée après tout…je serais ainsi débarrassée une bonne fois pour toute de ce gêneur et imbécile.
Nous décollâmes.
Je me sentie lentement soulevée et en regardant par la vitre, je pus voir le sol qui s’éloignait et Atodeinon, dans sa bure noire soulevée par le vent des propulseurs, qui nous regardait partir. J’eus un nœud au ventre. Je ne voulais pas partir, je ne pouvais pas quitter cet endroit, ma planète…était-ce de la peur ? Non. C’était plutôt cette sensation d’arrachement. Mon esprit, mon corps même était lié à la planète, j’en avais besoin pour survivre, pour me sentir forte et puissante. Mais plus on s’éloignait, plus l’espace se rapprochait…et plus j’avais l’impression de perdre toutes mes facultés une à une. On me les arrachait, elles restaient fixées à cette planète, à ce monde qui m’avait vu grandir…
Le malaise ne fit que s’amplifier lorsque le biplace se mit à tanguer. Nous atteignons la haute atmosphère et cela créait quelques perturbations. Dakhan se débrouillait comme il le pouvait avec cet engin, mais je n’étais pas tranquille. Le petit appareil se déportait successivement à gauche puis à droite dans des mouvements saccadés et à l’intérieur de moi, une voix que je ne connaissait pas murmurait :
« -Tu es à moi, tu m’appartiens, ne t’en va pas, reste ici avec moi. »

Lorsque nous fûmes enfin dans l’espace et que Korriban ne fut plus qu’un petit point derrière nous, cette sensation d’oppression disparut, de même que la voix dans mon esprit. Je me détendis légèrement et commençait à apprécier le voyage…

Je ne sais pas combien de temps dura le voyage, je passais mon temps à dormir ou à méditer. Je ne voulais pas parler avec le parasite et c’était réciproque. Nous étions entrés en hyper espace et après cela, lui aussi s’était trouvé des occupations…
J’avais cru qu’un voyage spatial était plus…palpitant, mais cela en devint vite ennuyeux à mourir et je souhaitais rapidement être déjà arrivée sur Correlia. Je dus prendre mon mal en patience et l’excitation du départ disparut peu à peu. Je n’attendais plus qu’une chose, mettre mon savoir en pratique…

Le biplace commença à ralentir et il sortit de l’hyper espace telle un flèche argentée. Plusieurs petits bips retentirent dans le cockpit et Dakhan déclara :
« -Nous sommes dans la zone d’arrivée. Correlia est…
-La planète droit devant nous, je sais. » Coupai-je d’un ton froid.
Il me toisa mais je ne relevais pas. L’impatience revenait à la charge et je me retenais de ne pas lui demander d’avancer plus vite. Seulement, nous devions être discrets et cela me suffit pour me calmer. Je n’avais pas le droit à l’erreur, sans quoi, en rentrant, Atodeinon m’arracherait les yeux et ce, dans le meilleur des cas.

Dakhan posa le vaisseau au spatioport de Coronet et nous quittâmes le bord. Nous n’avions été inquiété par personne ce qui me sembla tout d’abord suspect. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi on ne s’inquiétait pas plus des allées et venues des gens. Corellia était une planète surprenante d’aspect. Il faut dire que je n’en avais vu que des hologrammes et la réalité était plus belle que je n’aurais pu l’imaginer. Seulement, je n’avais pas envie de m’attarder sur l’observation de la mer, des plaines et de la ville. Je n’étais pas là pour faire du tourisme, même si ma curiosité m’aurait entraîné à pousser des investigations beaucoup plus loin. Nous quittâmes l’astroport et prîmes la direction du quartier qu’il nous fallait annihiler. Les ordres avaient été stricts. Nous devions détruire toutes formes de vie dans la rue qui nous était décrite sur le databloc et ce sans que qui que ce soit s’en aperçoive avant notre départ. Nous nous dirigeâmes vers l’est comme cela nous était indiqué sur les documents laissés par Atodeinon. Tels des ombres, nous marchâmes en silence, le long des rues, prenant garde à ne pas être aperçu par qui que ce soit. La plus part des gens ne faisaient pas attention à nous, ce qui nous facilita hautement la tâche. Cependant, Dakhan pestait. Pour lui, la ville était trop large, avec peu de place pour se dissimuler. Personnellement je trouvais cela idiot de vouloir se cacher. Lorsqu’il faut faire quelque chose discrètement, il faut le faire devant tout le monde ainsi personne ne s’en aperçoit.
La population était composée en grande partie d’humain mais aussi des Seloniens et Drall. Les Seloniens n’étaient pas très représentés étant donné qu’ils préféraient vivre sous la surface. Le fait d’en voir me surpris un peu mais cela me permis de réaliser à quoi ils ressemblaient. Cela changeait beaucoup des données dont je disposais sur Korriban mais je parvenais tout de même à les rapprocher à ce que je voyais. En fait, j’avais décidé d’analyser et de noter intérieurement tout ce que je voyais. Corellia était un monde très coloré, comparé à Korriban et beaucoup plus vivant. La Force était présente d’une façon différente sur ce monde et je me plaisais à l’analyser en silence, pendant que le parasite s’évertuait à se dissimuler et à avancer.
Moi qui avait l’habitude du silence et de la solitude, je m’étais rapidement retrouvée noyée dans un univers où l’on parlait plusieurs langues différentes où les comportements étaient étranges et où le moindre espace de silence pouvait apparaître comme suspect. C’était une toute nouvelle vision des chose et même si cela m’effraya tout d’abord, je restais convaincue qu’il fallait que je m’adapte, que j’apprenne. Un Sith ne devait pas être surpris, un Sith ne devait pas craindre l’inconnu, un Sith devait faire face à toute situation. Je proposais donc à Dakhan d’attendre la nuit pour poursuivre notre route et de rester ici pour le moment et observer. Il ne répondit rien et ne fit que me regarder. Je changeais donc de ton et lui ordonnais de poursuivre ce plan. Là, il bougonna mais obéit et s’installa. Dans l’entrée d’une ruelle sombre, il s’assit, dos au mur et ferma les yeux. Je l’imitais et vint me poster en face de lui. Je restais cependant à regarder les passants, lançant la Force autour de moi, détectant le moindre mouvement…

La nuit arriva bien plus rapidement que je ne l’avais espéré. Les lumières s’allumèrent dans les rues et le nombre d’être vivant diminua petit à petit jusqu’à être presque inexistant à l’heure du dîner. Mon estomac criait d’ailleurs famine et je dus user de persuasion pour le faire taire. Je sortais Dakhan de sa transe, ce qui me valut un semblant de claque que j’esquivais en dernière minute. Un regard foudroyant s’abattit sur lui, mais il n’en tint pas compte et se leva en marmonnant :
« -T’as enfin décidé de bouger ton cul !
-Un imbécile de ton gabarit aurait été capable de tuer tout le monde en pleine après-midi. Voilà qui est signe de finesse ! Je croyais qu’on nous avait ordonné d’être discret ?
-Discret ou pas, j’en ai ma claque de poireauter ! J’ai bien voulu suivre tes petits ordres mais maintenant c’est moi qui dirige cette mission.
-C’est ce qu’on va voir… »
Il partit devant et je restais quelques pas, derrière lui, telle son ombre. Il se dirigea rapidement vers le quartier concerné en se faufilant le long des murs, se cachant à la vue d’autrui lorsque quelqu’un passait. Je le laissais diriger les investigations pour le moment, de façon à l’observer et à me fixer un jugement sur lui. Je n’avais pas confiance et je ne voulais pas que cette mission échoue parce que monsieur avait pris la grosse tête maintenant qu’il était devenu élève Sith. En fait j’espérais qu’il fasse une erreur et me donne ainsi l’occasion de le tuer. Mais cette occasion ne vint pas, à mon grand regret. Nous arrivâmes à l’endroit précis quelques minutes plus tard et fixant le databloc, Dakhan m’indiqua sept maisons. D’apparence ordinaire sur Corellia, je dois dire que si nous n’avions pas eu d’information, il nous aurait été impossible de les reconnaître. Je comprenais donc à présent, pourquoi Atodeinon nous avait demandé d’éliminer une partie de ce quartier. Je saisis le databloc des mains de Dakhan et vérifiait par moi même que cet imbécile ne s’était pas trompé. Il serrait poings et dents mais ne parvint pas à retenir lentement sa colère :
« -Alors, qu’est-ce que tu attends, murmura t’il. On n’a pas que ça à faire !
-Je vérifie que tu as bien ciblé l’emplacement indiqué par le databloc. »
Il marmonna un juron et se dirigea vers la première maison d’un pas rapide. Je soupirais. Aucun sens de la hiérarchie et encore moins de la patience qui mène au bon résultat. Je le suivis, bon gré, mal gré et le vit s’arrêter devant la porte. Métallique et fermée magnétiquement, il était impossible de la forcer avec des méthodes ordinaires. Un large sourire s’affichant sur mon visage, je murmurai :
« -Tu comptes sonner et leur demander de te laisser entrer ? »
Il ne répondit rien mais se tourna vers moi :
« -Bon tu l’ouvres ou tu veux que je te supplie ?
-Je n’aurais rien contre à ce que tu te mettes à genou devant moi, mais ce n’est ni le moment ni le lieu. Mais je retiens la remarque pour la prochaine fois. »
Il m’insulta mais je n’y prêta pas attention. Je fis affluer la Force et ordonnai à la fermeture magnétique de céder et à la porte de s’ouvrir. Elle le fit dans un sifflement aigu et presque aussitôt, Dakhan se glissa à l’intérieur. Je le suivis et bloquai la porte derrière moi. L’entrée était composé d’un simple vestibule qui donnait presque aussitôt sur la salle à manger. C’était une maison plutôt petite et joliment meublé. Cependant je ne m’attardai pas sur les détails. A notre entrée, celui que je supposais être le père de famille s’était brusquement levé de table. Tous les regards étaient braqués vers nous et m’insinuant dans leur esprit je bloquais leur mouvement. Dakhan ne se posa pas de question et alluma son sabre. Je ne savais pas d’où il tenait ce dernier, étant donné que le mien était fixé à ma taille. Je supposais donc qu’Atodeinon lui en avait fournis un, car il était absolument inconcevable que Dakhan sache déjà construire un sabre laser alors qu’il n’avait que trois semaines de formation.
Pendant que je cogitai sur ce détail, le parasite s’était élancé dans la salle à manger et avait déjà décapité la mère de famille et ses deux enfants. Aucun des trois n’avaient remué le moindre membre étant donné que je leur avais ordonner de ne pas bouger. J’avais assimilé leur crainte à notre entrée et l’avait renvoyé en eux, de telle façon qu’ils étaient tout simplement pétrifié, trop apeuré pour remuer le moindre membre ou pour crier. Plus les têtes volaient et plus il m’était facile de me concentrait sur ce qui restait encore de survivant. Ainsi, lorsqu’il ne restait plus que le père, il était tellement effrayé qu’il tremblait de la tête pied, suait comme un porc et suppliait Dakhan du regard de l’épargner. La peur. Une arme bien trop facile. Dakhan hésita un instant et je déclarai :
« -Qu’est-ce que tu fou, dépêches on n’a pas que ça à faire !
-Je voudrais bien mais ce crétin est en train de se pisser dessus.
-En quoi ça te gène ?
-J’ai pas envie de puer la pisse de un et de deux, j’adore quand on me regarde avec ces yeux là. »
Je soupirai. Imbécile, tu n’y étais pour rien dans cette peur. C’était moi qui l’alimentais par les propres sentiments du crétin en question. J’avais très envie de le lui faire remarqué, mais je songeai que cela le blesserai dans son ego et que la dispute qui en suivrait ne ferait que nous retarder. Je gardais donc mes commentaires pour plus tard. Lorsque enfin il se décida à finir sa tâche je débloquais l’ouverture et sortie discrètement dans la rue, le parasite sur mes talons. Il puait la fierté et son regard arrogant pimenté d’un large sourire me donna la nausée.
« -Alors, miss j’en branle pas une ?
-Si tu crois que tu peux te démerder sans moi, c’est raté. Si je n’étais pas là tu ne serais même rentré.
-Oh mais j’y serais arrivé.
-Bien sûr, ironisai-je, mais dans ce cas, ils auraient tous détalé comme des lapins avant que tu ais pu faire quoi que ce soit ou alors, la témérité du père t’aurais achevé à coup de chaise ou de tabouret. J’aurais enfin pu prouver que tu n’avais pas de cervelle. Je me demande pourquoi je t’ai filé un coup de main.
-Parce que tu ne veux pas en recevoir de la part de notre Maître. » Répondit-il agacé.
Je ne sais pas s’il avait compris que j’avais raison, ou bien si tout simplement il avait décidé de mettre un terme à cette conversation inutile. Personnellement je considérai que c’était lui qui m’était inutile et non pas la discussion, mais je gardai mon opinion pour moi et me dirigeai vers la seconde demeure. Là aussi je du utiliser la Force pour faire céder la porte et là encore Dakhan passa devant pour laminer à coup de sabre toute une famille. Des parents et quatre enfants. Il n’en épargna aucun et les décapita tous d’une vitesse qui, je dois l’avouer, me surpris un peu. Je dus là encore trouver un moyen de les retenir à l’intérieur et il fut aisé de manipuler leur sensation. Les enfants avaient un esprit faible et il suffisait de les laisser se faire tuer en premier pour anéantir les parents qui se baissaient alors leur garde mentale. Cela m’amusait de voir à quel point ils étaient pitoyables et faibles. Je pouvais les manipuler à mon gré et si j’avais pu faire croire à l’un d’entre eux que le fait de danser pourrait leur sauver la vie, ils se seraient mis en quatre pour y obéir. Minable que cet instinct de survie. Tous des faibles, des peureux dont la mort me délectais. Le silence qui s’établissait dans la maison notre entrée et la crainte qui les gagnait presque aussitôt. Ensuite lorsque Dakhan commençait à faire tomber les têtes, la crainte augmentait, devenant terreur, au point qu’ils s’emprisonnaient eux-mêmes dans leur prison de sentiments. Prison dont j’étais la gardienne. Je me nourrissais de leur crainte, de leur faiblesse et je ne m’en sentais que plus forte !
Lorsque le parasite eut détruit la troisième famille, il se tourna vers moi d’un air dégoûté :
« -J’ai l’impression que tu prends ton pied à me voir les charcuter !
-C’est le cas. Répondis-je en souriant. Mais ce n’est pas toi, ce sont eux. Tu ne ressens donc pas leur peur ? C’est tellement bon de se sentir maître face à eux. »
Il ne répondit rien. Nous arrivâmes devant la maison suivante et là il déclara :
« -J’y vais seul.
-Oui c’est ça oui. Mais encore ?
-Je vais les exterminer sans ton aide. »
Je ne pus m’empêcher de rire.
« -Mais bien sûr. Je te parie ce que tu veux que tu n’y arriveras pas.
-Pari tenu. Si j’y arrive, je veux que tu t’occupes personnellement de la suivante et sans sabre laser.
-Ça marche. Mais si tu plantes et que tu n’y arrives pas, je veux que tu m’obéisses au doigt et à l’œil autant de mois que de personnes qui parviendront à s’enfuir.
-Tenu. » Répondit-il après un instant.
A ma grande surprise il s’insinua à l’intérieur par une fenêtre ouverte. Je pestai. Cet imbécile l’avait remarqué et avait profité de cette occasion pour lancer le pari. Je me mordis les lèvres pour en pas crier ma rage contre lui. Il ressortit par le même endroit qu’il était entré et vint vers moi en souriant :
« -Six morts.
-Tu as triché.
-Tu as tenu le pari, à toi maintenant.
-Je vais le faire. Mais je veux que tu m’accompagnes et que tu observes ce que tu ne parviendras jamais à faire. »
Je détachais le sabre laser de ma ceinture et le lui tendit en disant :
« -Avise toi seulement de penser à me tuer et tu n’auras pas le temps de m’approcher, c’est compris ? »
Il ne répondit rien et se saisit de mon arme. Il nous restait encore deux maisons et celle-ci était pour moi, personnellement. Je m’approchais de la porte, lançait la Force et l’ouvrit. Je me glissais à l’intérieur. Je m’étais nourris de peur et de colère, il était facile de les réutiliser pour faire affluer la Force. Dakhan resta près de l’entrée en tant qu’observateur alors que je me glissais à l’intérieur. L’arrangement était le même dans chacune des maisons, ce qui me faisait penser qu’il s’agissait de classe moyenne de population qui avait acheté des bâtiments pré fabriqués. Aucune originalité. Pas étonnant qu’ils étaient aussi faibles.
Je fis affluer la Force à travers mon corps tout entier et plus particulièrement dans mes bras, mes mains et mes doigts. Je manipulais ainsi la Force et la concentrais en un point. Les membres de la famille : un homme, une femme, deux enfants de mon âge et un bébé cessèrent de manger à mon arrivée et levèrent les yeux vers moi. Le père se leva, sourcil froncé et vint vers moi en disant :
« -Mais qui es-tu ? Qu’est-ce que tu fais là ? »
J’avais gardé les yeux fermé pour poursuivre ma concentration et maintenant que je sentais que la Force m’avait obéis et était prête à être manipulé comme bon me semblait, je le fixais droit dans les yeux. Surpris, il recula…
« -M…mais… »
Il s’était approché suffisamment de moi pour que je puisse l’atteindre et malgré sa taille plus importante que la mienne, j’étais décidé à le mettre à genou. Alors qu’il reculait sans me tourner le dos, je m’avançais en avançant les mains. Il restait à me fixer dans les yeux et sa crainte alimentait mon courage et ma détermination. Lorsque je fus assez proche, je reculais la main droite, ce qui le soulagea un instant, mais il comprit trop tard. J’enfonçais ma main, doigts tendus dans son corps à hauteur du rein. Du sang commença à couler de la plaie, le long de mon avant bras et son regard terrifié m’incita à avancer davantage. Un pas de plus et le bout de mes doigts apparut de l’autre côté de son corps. J’avais traversé le rein. La chaleur de l’intérieur de son corps m’envahissait. Il tremblait, suait et la douleur que j’avais fait naître dans son corps et son esprit affaiblirent ses mouvements. Il posa sa main sur mon bras droit et avant même qu’il ne tente de le serrer je retirai brutalement ma main en écartant les doigts. Il poussa un hurlement. Il se replia sur lui même, tentant de fermer le trou que je lui avais fait à l’aide de ses propres mains. L’afflux sanguin de son corps était trop important pour qu’il y parvienne sans une aide médical et il était voué à mourir de toute façon. Seulement, je n’avais pas le temps de l’observer agoniser et alors qu’il se focalisait sur son premier rein, ma main gauche se glissa dans son corps de l’autre côté. Je m’arrêtai à hauteur du rein, le broyais et ressortis la main. Il tomba à genou, la voix étouffé de sanglot et de transpiration. Il me fixait d’un regard ahuris. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait…
Je m’approchais de lui, baissait ma tête et approchait mes lèvres de son oreille. Je focalisais son attention sur mes mots et les articulais nettement alors que je murmurai :
« -Maintenant j’ai assez joué. Tu vas mourir et toute ta famille te rejoindra bientôt, de la même manière. »
Je reculais la tête et plongeais mon regard dans celui, anéantis et terrifié de cet homme sans nom et qui n’en aura jamais. Un large sourire victorieux s’afficha sur mon visage d’enfant et je plongeais ma main droite dans le thorax à hauteur du cœur, les côtes volant en éclat. Ma main était à peine assez large pour tenir le cœur palpitant et brûlant. Alors que mes doigts le frôlèrent, l’homme eut un soubresaut. Je souris de plus belle et de ma main gauche couverte de sang, je lui caressai le visage.
« -Tu as peur d’une enfant ? »
A ces mots je saisis le cœur à pleine main, créant un spasme dans le corps de l’être agonisant et l’extirpai d’un geste brusque. Il ouvrit la bouche pour hurler, mais aucun son ne sortit et il s’effondra devant moi. Le cœur continuait à battre dans ma main droite, répandant du sang sur moi et partout autour. Plusieurs goûtes giclèrent sur mon visage et je les essuyais de ma main libre avant d’amener mes doigts à mes lèvres. Le liquide encore tiède et métallique glissa à l’intérieur de ma bouche et excita mes papilles. Ce goût…j’adorais ce goût. Du sang. Il m’en fallait davantage, plus de mort, toujours. Personne ne devait exister à par moi, personne ! Je marchais sur le cadavre qui m’empêcher de m’approcher de la mère, tétanisée. L’un des deux enfants était penché sur le côté de la table et avait vraisemblablement vomi ce qu’il avait commencé à manger. Je posais le cœur encore battant sur l’assiette de la femme et posant ma main sur son épaule murmurai :
« -Tu vas le rejoindre. »
Elle n’avait pas bougé de sa chaise et n’osait même pas me regarder. Tout son corps tremblait et son regard était perdu dans le vague. Son esprit fuyait la réalité. Que c’était ennuyeux. Lorsqu’elle reviendrait à elle, la mort l’attendrait la seconde suivante. Faisant affluer la Force je plongeais les doigts à hauteur de la carotide et arrachai l’artère. Elle allait mourir en quelques minutes, le temps qu’il me restait pour qu’elle observe ses enfants mourir. Le premier, me fixait d’une façon étrange, il y avait de la peur, mais en même temps, une insoutenable envie de fuir, de courir. Je souriais et murmurai :
« -Essai seulement, ça n’en sera que plus amusant. »
Il se leva de sa chaise et se dirigea vers la porte. Avant qu’il ne l’atteigne, je l’avais projeté contre le mur, tête la première. Simplement blessé je m’approchais de lui.
« -Pas assez rapide »
Et d’un coup pied bien placé, je fracassais sa boite crânienne.
Revenant sur mes pas, il ne me restait plus que le deuxième enfant, un fille et le bébé. La fille était prostrée sur sa chaise, les vêtements couverts de rejections, le corps puant sueur et terreur. Je commençais à me lasser de ce petit jeu et de la même façon que pour son père je lui arrachais le cœur.
Il ne restait plus qu’un seul survivant dans cette maison et il s’agissait de ce bébé. Je lui donnais six ou sept mois, pas plus et comme s’il avait saisis qu’il valait mieux pour lui qu’il se taise, il ne criait pas, ne pleurait pas mais me regardait avec un regard innocent, l’air de dire :
« -Pourquoi ? Ils ont mal ? »
Je m’approchai de lui, posa le cœur de sa sœur dans son assiette et saisissant sa tête entre mes deux mains je la fit tourner rapidement sur la droite. Un claquement survins dans sa colonne vertébrale alors que tout son corps s’amollissait.
Revenant vers Dakhan je tendis ma main pleine de sang pour récupérer mon sabre. Il la saisit, regarda respectivement mes yeux et mes doigts et passa mon index et majeur sur ses lèvres avant d’y passer sa langue. Il resta ainsi quelques instants, me tenant la main avec une sorte de douceur. Cela eut l’étrange effet de calmer mon envie de meurtre, de victime et de sang. Puis il finit par me rendre mon sabre et sortit en disant :
« -Il en reste une. »
Il s’en chargea rapidement et nous quittâmes les lieux au plus vite. Je me fis plus discrète sur le chemin du retour et me servit de ma bure pour couvrir mes membres et mes vêtements maculés de sang. Nous atteignîmes le biplace deux heures plus tard et Dakhan fit chauffer les moteurs. Je m’installais confortablement, les yeux dans le vague. Corellia avait été mon premier bain de sang. Mon baptême Sith, ma première épreuve. Je l’avais réussis haut la main et je ne sais pas si j’en étais heureuse ou non. Maintenant que l’excitation était retombée que mon sang avait cessé de bouillir, que ma vie reprenait son court normal je triais mes idées…
Je ne parvenais pas à me souvenir nettement de ce que j’avais fait, comme si l’espace de quelques minutes j’avais été possédé par un monstre, un monstre fabriqué par la Sith et qui me faisait vivre. Je voyais encore le visage du père de famille, mais aucun son à par le bruit du vent soufflant sur les plaines desséchées de Korriban, ne venait agrémenter cette image. La chaleur d’un corps sur le mien, la douceur d’un liquide chaud coulant le long de mes membres blessés et fatigués, le plaisir de la Force, l'ivresse de la mort à porté de main…

« -Tu t’es bien débrouillé. »
C’est tout ce que j’entendis de la bouche d’Atodeinon lorsque nous revînmes à Korriban. Il congédia Dakhan et resta seul avec moi. Je n’opposais aucune résistance lorsqu’il souleva mes bras, regarda mes ongles, toucha ma peau.
« -Est-ce que cela t’a plus ? Demanda t’il.
-Oui, mon Maître. Répondis-je.
-Alors je t’en donnerai d’autre encore. »
Chaleur, douceur…c’était tout ce qui m’importait, tout ce que je voulais…
En quittant la pièce, il déclara :
« -Vient avec moi ce soir. »
Je le suivis, silencieusement. Il était capable de me donner ce que je voulais. Il était le seul sur ce monde à se préoccuper de mes désirs et à les satisfaire. Il était le seul à pouvoir me donner d’autres missions qui m’offrirait une vie, une vie que je voulais…que je désirais.
Il se dirigea vers ses quartiers et pénétra dans sa chambre. Je restais devant la porte et il m’intima l’ordre d’entrer. Je me dirigeai vers l’emplacement qui avait autrefois était mien, lorsque j’étais encore une petite fille mais il m’arrêta en disant :
« -Non Neva. Je t’ai dis que cette nuit tu serais avec moi. »
Je ne compris pas ce qu’il désirait, pourtant il était mon Maître, celui qui faisait de moi un être vivant, celui en qui je devais avoir confiance, celui qui était mon père. Alors que j’arrivais près de son lit il déclara :
« -Déshabille toi. »
Je l’observais, fronçant les sourcils. Il me regarda et reprit :
« -Fais ce que je te dis ! »
Lentement, j’obéis, retirant un à un mes vêtements. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me disait de fuir, de partir, de courir loin et vite, seulement je n’y parvenais pas. Je ne pouvais pas. J’essayais de savoir ce qu’il voulait de moi, mais son esprit était fermé à mes contacts et je ne voulais pas insister sous peine d’être punie.
Lorsque je fus entièrement dénudée il m’observa et me fit signe de m’allonger à côté de lui. J’hésitais un instant, avec toujours cette sensation, ce désir de fuir instamment avant de perdre quelque chose de précieux…
Je sentis alors ses mains se poser sur moi et j’eus un sursaut.
« -Laisse toi faire si tu ne veux pas avoir plus mal que nécessaire. »
Il continua ses caresses et je me sentais de plus en plus mal à l’aise. J’avais envie de partir, de me laver de ses souillures mais je ne pouvais pas…pas plus que je ne pus l’empêcher de me faire du mal. Un mal intérieur, profond, que je ne connaissais pas. Un mal qui ne s’effacerait pas à coup de pansement, de médicament et de cataplasme. Je ne compris que plus tard la réelle signification de ses gestes mais pour moi, ce soir là, ce fut un mélange de douleur et d’écoeurement. Et j’avais beau tenter de fuir par l’esprit, il faisait toujours en sorte de me rappeler à l’ordre.

Lorsque tout cessa, il faisait tellement noir dans la chambre que je ne voyais rien. J’avais mal au ventre, mal aux jambes, la nausée et je tremblais de froid, étalée telle que je l’étais sur le lit. Le moindre de mes mouvements me faisait gémir et je dus retenir mes larmes. Atodeinon dormait à côté de moi, je sentais sa respiration sur ma peau, son souffle lent et tiède que j’avais sentis toute la soirée sur mon être alors qu’il était sur moi. A cette idée j’eus un haut le cœur. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je ne savais pas…
Et j’entendais encore ses dernières paroles avant qu’il s’endorme :
« -Voilà la juste récompense pour ton travail. Le sang de tes victimes sur toi et le tiens sur moi. »
Ça une récompense. Je ne trouvais pas que…
Je fermais les yeux et tentait de dormir, mais je n’y parvins pas. Je n’osais bouger pas même me couvrir. Lorsque mes yeux se fermèrent enfin je sentis Atodeinon se lever et déclarer :
« -Lève toi, tu dois reprendre tes exercices. »
J’obéis malgré la douleur. Je me couvris seulement de ma bure et quittais la chambre. Je me dirigeai vers mes quartiers à petit pas, en serrant mes vêtements contre mon corps douloureux, lorsque je croisais Dakhan. Il fronça les sourcils en me voyant passer, mais je détourner le regard. Il s’approcha de moi et me fixa :
« -T’étais où ? »
Je n’osais pas répondre. J’avais mal d’une douleur qu’on ne pouvait expliquer alors que je ne pouvais la comprendre et même si j’y arrivais je ne me sentais pas capable de l’exprimer. Il poussa légèrement ma bure et vu que j’étais nue…
Il détourna le regard et marmonna un juron :
« -C’est qui qui t’a fait ça ??? » Demanda t’il.
Je ne parvins pas à répondre. Je ne voulais qu’il sache qu’on pouvait me faire mal de cette façon, pas lui, pas ce parasite. Il me prit par les épaules et me conduisit jusqu’à ma chambre. Là il me força à poser mes vêtements et alla en prendre d’autres, après quoi me conduisant jusqu’aux douches il déclara d’un ton froid :
« -Lave toi. Tu te sentiras déjà un peu mieux. »
Je ressentais de la colère émanant de lui mais non dirigée contre moi, mais contre quelqu’un d’autre…
Lorsque je montais à la surface, il m’attendait et fit une partie du parcours avec moi. J’avais mal, tellement mal. Je n’arrivais pas à courir sans avoir la sensation que mon corps se déchirait de l’intérieur à l’endroit où Atodeinon m’avait blessé…pourtant je n’avais d’autre choix que de faire ce qu’il me demandait sinon, en plus de cette douleur, il m’en couvrirait de nouvelles…mais à choisir, je préférai encore ces dernières…