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Par Neldolas



Chapitre 1



Ce texte a pour but de vous faire découvrir mon passé… Ce qui s'est réellement passé, pour autant que je m'en souvienne. Le premier chapitre concerne mon " réveil " sur Yavin 4. J'ai tenu à en parler au présent. C'est un peu une façon d'exorciser ce passé qui m'est très douloureux…



Froid… J'ai… froid. Où suis-je ? Je ressens une douleur monstrueuse, lancinante dans le flanc. Que se passe-t-il ? Quel est cet endroit ? Je suis perché sur un arbre, à plus de 10 mètres du sol. Qu'est ce que je fais ici ? Et… Qui suis-je ? J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne sais plus qui je suis. Mon… nom ? Je l'ignore. J'ignore tout de moi. Quel âge ai-je ? D'où viens-je ? Toutes ces questions hurlent dans ma tête en un vacarme tellement assourdissant que je me demande pourquoi les animaux ne fuient-ils pas ce bruit… Mais ce vacarme ne retentit que dans mon esprit… Secouant la tête, je fais partir ces questions de mon esprit. Chaque chose en son temps, il faut que je descende de cet arbre et que je sache où je suis.

Je me lève facilement, malgré ma position précaire. Là, debout sur cette branche, je ne peux m'empêcher de m'observer, me tâter… Histoire de découvrir qui je suis. Pas mon identité, mais… Moi. Cette sensation que j'éprouve est toute particulière… C'est comme si je n'avais jamais vécu avant… Comme si je venais de pousser mon premier cri… Mais c'est impossible ! Totalement inimaginable ! Aucun être dans la galaxie ne peut grandir aussi vite… En quelques secondes ! Et pourtant, j'avais cette étrange sensation de n'être jamais né… De ne jamais avoir vécu avant maintenant…

Je regarde en contrebas. Le tronc est lisse jusqu'en bas. En bas… Plus de 10 mètres… Comment suis-je arrivé ici ? Qui m'a déposé à cet endroit ? Comment vais-je faire pour descendre ? A peine me suis-je posé la question qu'un sentiment d'excitation me prend. Non… Je ne dois pas perdre mes esprits maintenant. Je dois trouver un moyen de descendre sans me broyer les os. A peine formulée dans mon esprit, cette question réveille encore une fois un sentiment d'excitation sauvage. J'entends dans mon esprit une voix qui me dit : " Tu peux le faire ! ". Faire quoi ? Sauter ? Je vais me tuer si je fais ça… Mais plus je réfléchis, plus j'ai l'impression que cette voix qui chuchote à l'intérieur de ma tête a raison… Et plus je la laisse aller, plus je me sens… Bien. Confiant, sûr de moi, déterminé… Quelle étrange sensation, liée avec la peur et l'appréhension ! Mais je dois mettre de côté mes peurs, mes doutes, et cette douleur qui me transperce le côté. Je n'ai toujours pas osé regarder de ce côté-là. Je préfère être d'abord sur la terre ferme… Levant mes bras devant moi, je remarque toute une série de griffes rétractiles, cachées dans mon fin pelage marron à striures claires et foncées. Je note aussi une griffe, plus grosse, placée dans le creux du poignet. Ma découverte me réconforte : je pourrai m'accrocher pour descendre.

Plaçant les mains avec appréhension sur le tronc, je tente d'y accrocher mes griffes… Qui s'y fixent solidement… Basculant la tête en bas, j'entreprends de descendre le long du tronc. Prudemment d'abord, mais bientôt, mon assurance prend le dessus, et c'est au pas de course que je termine ma descente. Ca y est ! Je suis en bas !

Bizarrement, cette perspective ne me donne aucun motif de réjouissance… Je suis en bas… Je… Qui est " je " ? Qui est cette personne qui se cache dans cette tête, dans ce corps ? Qui suis-je ? QUI SUIS- JE ? Mon cri retentit dans la forêt comme une explosion, mais aucune réponse ne survient. J'erre pendant quelques minutes, hagard, exténué, meurtri, mon esprit embrumé par toutes ces questions auxquelles je ne parviens pas à trouver de réponse… Je lutte contre le désespoir qui m'envahit. Je suis… Seul. Tout seul. Je n'ai personne, je ne sais même pas si quelqu'un me connaît. Gagné par le désespoir, l'amertume, la rage et le chagrin - je ne saurai pas définir exactement ce que j'ai ressenti - je m'effondre dans le tapis de feuilles mortes, hurlant et pleurant mon désespoir. Je m'endors là, apeuré, affamé, et torturé par toutes ces questions…