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Par Emrys Harriet



- 24 962 ans
Le danger approche…

La République a été mise en route et beaucoup de monde en fait déjà partie. Mais celle-ci veut unir tous les peuples dans son système politique. Les Jedi aident essentiellement à cette tâche. Pour cela le conseil des Jedi s’est créé et a demandé à tous les Jedi de la galaxie de venir en aide au nouveau gouvernement de la République à partir de Coruscant. Mais loin de là, le maître Jedi Jason était parti à la recherche d’un de ses amis disparus. Il sentira une présence dans la Force que le poussera à se poser sur Rïnoya. Il croit qu’il y retrouvera son ami, mais quelque chose cloche. Ne pouvant pas entrer dans une ville pour cause de quarantaine, il enverra des messages pour connaître l’identité d’un Jedi quelconque. Mais les seules réponses qu’il reçut, lui disent de disparaître et de ne plus jamais revenir. Intrigué, il décida de rester, mais la perturbation qu’il avait ressentit devint vite noire et chargée de haine.



I

Le soleil commença à se lever à l’horizon et sa couronne jeta des rayons orangés sur les parois des fortifications de Kartel. Capitale de Rïnoya, cette ville compte environ 25 000 habitants. Il y a 200 ans, les premiers colons des mondes du Noyau qui étaient arrivés sur la planète décidèrent de construire leur ville au sommet d’une grande colline pour avoir une vue d’ensemble sur tout le périmètre, au cas où des indigènes belliqueux viendraient les attaquer. Il n’en fut rien. Ceux- ci les accueillirent à bras ouverts et les saluèrent, criant tout fort, dans leur dialecte, le nom actuel de la planète, Rïnoya. C’est de cette manière que les colons annoncèrent officiellement le nom opté pour la nouvelle planète et son système solaire.
Jamais une guerre n’eut lieu à cet endroit de la galaxie, même pas entre les colons et les indigènes. Mais peut-être bien que la première allait venir. Sur la muraille, Jason Strike, le maître Jedi résidant dans cette ville, observait la ville la plus proche qui se trouvait en contre bas dans la plaine lorsque son apprenti arriva à ses côtés.

- Vous pensez qu’il va partir, maître ?
- Non, Rick. Il prépare quelque chose, répondit le Jedi, puis il fronça les sourcils. Je le sens de plus en plus, comme s’il se rapprochait.
- Va-t-il attaquer ?
- Bien sûr que oui, mais il attend. Pourquoi me poses-tu ces questions ?
- Je voulais voir si je ressentais la même chose que vous, maître.

Jason adressa un sourire à son apprenti avant de fermer les yeux et leva tête vers le ciel afin de mieux se laisser guider par la Force.

- Il est encerclé, déclara-t-il. Mais c’est ici qu’il va venir." Il regarda Rick. " Il faut surveiller le vaisseau, jour et nuit. S’il veut s’échapper, c’est ici qu’il viendra.
- Maître, je sens qu’il veut plus que s’échapper.
- C’est possible, mais nous garderons le véhicule. Jusqu’à ce que les renforts soit arrivés et ensuite… Il devra bien se soumettre.
- Oui, maître.

Rick sentait que quelque chose de grave allait se passer et cela se lisait sur le visage de son maître. Il essaya de fouiller dans l’esprit de Jason, mais celui-ci été bloqué d’accès, comme si le Jedi ne voulait pas qu’il sache quelque chose.
Au loin, ils regardèrent la grande plaine et pensèrent au sang qui allait peut-être y couler. Puis ils chassèrent tous deux cette idée de leur esprit.

- Non. C’est impossible.
Tels furent les mots du maître Jedi Ardon Grévis qui résonnèrent dans la salle du conseil.
- Jamais un Jedi utiliserait ses dons pour influencer des êtres à des fins personnelles. Cela s’appelle de l’esclavage.
- Mais c’est ce que maître Jason nous a dit dans son message.
- J’ai un très grand respect envers maître Jason, malgré ses derniers actes méritant, d’ailleurs, réprimande. Mais un Jedi utilise ses pouvoirs pour régler les conflits et apporter la paix dans la galaxie, non pas en créer, maître Simada.

Simada regarda l’assemblée, un membre après l’autre et déclara enfin.

- Les êtes choisissent de devenir bon ou mauvais. Pourquoi pas les Jedi ?
- Les êtres deviennent bons ou mauvais d’après leur destin, maître Simada et le destin d’un Jedi est de juger le bien et le mal pour faire respecter la loi.
- Et si ce Jedi confond le bien et le mal ? Vous y avez pensé maître Ardon ? Ce Jedi ne fera plus respecter la loi, mais la sienne.

Pendant un moment Ardon resta les yeux rivés sur Simada. C’était la première fois qu’un membre du conseil des Jedi le défiait verbalement. Et il n’aimait pas du tous cela. Les autres maîtres Jedi le remarquèrent et échangèrent quelques mots à voie basse.

- Vous voyez, maître, lança Simada avec un sourire. En ce moment vos pensées sont tournées contre la loi.
- De toute manière la République n’enverra pas de vaisseau de guerre sur Rïnoya, reprit Ardon d’un ton calme.
- Pourquoi cela ?
- Les sénateurs trouvent qu’il n’y a pas besoin d’envoyer une armée entière pour un seul homme. Et en plus, ils n’en ont pas le droit. Rïnoya est une planète indépendante. Si un vaisseau de guerre ou une armée venait à elle, cela annoncerait officiellement une guerre. Le sénat déclare qu si la planète n’envoit pas un avis de détresse, la République n’interviendra pas.
- Mais laisserait-elle que nous y allions ?
- Simada ! La république est fragile et vous savez autant que nous tous que les Jedi doivent l’aider à grandir.
- Oui, je le sais, maître. Mais un mauvais Jedi peut très bien faire le travail inverse.
- Je crois qu’il a raison.

Tous les yeux de la salle se tournèrent vers un membre de l’assemblée. Mirano Bench. Il avait les deux coudes appuyés sur son siège, les mains jointées et la tête levé vers le ciel, tandis qu’il parlait.

- Si ce Jedi existe, il ferait régner le mal autour de lui pour commencer. Et après, il le fera progresser. Si nous ne l’arrêtons pas, ce sera le désastre dans toute la galaxie. Il est plus facile d’éteindre une bougie qu’un incendie.

Ardon soupira. Il était vaincu. Et d’une certaine manière, il savait qu’il faudrait encore un peu de temps à ses collègues pour prendre entièrement le parti de la République.

- D’accord, je parlerai au chancelier dès demain pour obtenir une séance auprès du sénat. Maître Simada et maître Mirano, vous m’accompagnerez et défendrez vos arguments. Annoncez au maître Jason qu’aucun renfort n’arrivera pour l’instant." Il leva le bras. " La réunion est terminée.

Tous les membres de l’assemblée se levèrent et partirent en silence. Pourquoi parler ? Jamais un Jedi n’est devenu mauvais et tout le monde avait un peu de mal à y croire, mais cela valait la peine d’aller jeter un coup d’œil, si ça s’avérait vrai.

Kana regarda par la fenêtre de la tour de Sirana. Il savait qu’un Jedi le guettait et le surveillait. Il devait s’en débarrasser et vite. Cette planète était à lui. Rïnoya était à lui et aucun autre Jedi ne devait venir ici.
Il se retourna et s’avança vers un homme de grande taille, d’une peau bariolée de vert et de noir, un indigène. Celui-ci avait un sabrolaser activé dans les mains et faisait des mouvements avec lui. La lame éclairait la petite salle d’un rouge ardent. Puis, l’indigène éteignit son arme et regarda Kana d’un air soucieux.

- Il est encore là, maître ?
- Ils sont encore là, Iano’macha. Ils nous ont encerclés.
- Mais ils ne feront rien.
- Non. Ils ne feront rien tous seuls.
- Pensez-vous qu’ils aient appelé des renforts ?
-Bien sûr que oui. " Il retourna vers la fenêtre et regarda le ciel. " Mais lorsqu’ils arriveront, nous serons prêts. Rïnoya sera totalement en notre possession. " Il observa la ville de Kartel et resta silencieux un moment. " Je veux que tu ailles à la capitale cette après-midi.
- Oui, maître.
- Tu demanderas à voir le Jedi, seul, et dans la plaine.
- Et s’il refuse.
- Il ne refusera pas. Sa curiosité l’a mené sur Rïnoya. Cette faiblesse causera sa mort. Me suis-je bien fait comprendre.
- Oui, maître.
- Si tu sens que tu vas perdre le combat, reviens immédiatement. Je mettrai au point une nouvelle stratégie. Surtout ! Reviens vivant.
- Et pour l’autre Jedi ?
- Une chose à la fois. Je t’ai bien formé, mais je reste tout de même ton maître ne l’oublie jamais.
- Oui, maître.

Les appartements du chancelier étaient spacieux et très luxueux. Au dehors, l’on pouvait voir les véhicules qui affluaient dans le ciel de Coruscant. Ardon, Simada et Mirano étaient là, assis chacun sur un fauteuil. Ils attendaient silencieux, leurs esprits plongés dans d’innombrables pensées. Le chancelier avait une réunion avec les sénateurs et il avait averti qu’il aurait un léger retard, mais là c’était un peu excessif.
Puis, pour finir, la porte coulissa vers le haut et le chancelier entra dans la pièce.

- Bonjours messieurs, déclara-t-il. Navré pour ce retard.
- Encore un petit apéritif après de longues et interminables négociations, chancelier Tona. Je suppose que vous avez amené du vin Corellien.

Tona se tourna vers Ardon.

- Je vois que rien ne vous échappe, maître Ardon.

Simada et Mirano se regardèrent et échangèrent un petit sourire. Comparé, à leur confrère, ils n’avaient jamais eu l’occasion de rencontrer le chancelier. Ardon était le maître Jedi qui s’occupait de la relation avec les dirigeants de la République.

- Je crois savoir que vous vouliez me parler de choses plus sérieuses, continua Tona.
- Effectivement, répondit Simada avant qu’Ardon ne continue le petit jeu verbal avec le chancelier. Nous aimerions obtenir une audience auprès du sénat.
- Pourquoi cela ? Demanda Tona d’un air surpris. Le conseil des Jedi m’a bien fait comprendre qu’il ne voulait pas s’initier aux affaires politiques de la République. N’est-ce pas ?
- C’est exact, mais ceci n’est pas seulement une affaire politique envers la République, mais également un problème pour nous autres Jedi. Il faut donc que le sénat et le conseil soient sur la même longueur d’onde.
- Vous voulez probablement parler de l’affaire concernant Rïnoya.
- Bien entendu.
- Je tiens à vous dire que nous en avons longuement débattu et je n’ai rien à redire. Je ne reviendrai pas sur notre décision.
- Vous voulez parler de la décision du sénat, chancelier Tona, répliqua la voix de Mirano qui entra dans la discussion.
- Oui. Le sénat a classé cette affaire.
- Et le conseil des Jedi également.
- Mais les deux ensembles n’ont rien fait, conclut Ardon.

Pendant un long moment un silence emplit la salle. Tona regarda un par un, les trois maîtres Jedi. Puis il s’avança vers la fenêtre et pencha son regard à l’extérieur.
Les Jedi aidaient la République et ça, Tona le savait. Si les Jedi n’avaient pas affirmé qu’ils étaient là pour venir en aide à un gouvernement juste et non pas pour gouverner, la République ne serait jamais née.
Il se retourna.

- C’est entendu, mais ce sera votre parole contre celles des sénateurs.
- Celles des sénateurs ? Répondit Simada.
- Oui. Je vous aiderai du mieux que je pourrai, mais je crains que cela ne soit pas suffisant. J’espère, cependant, que votre sagesse pourra à faire changer d’avis le sénat et que vous pourriez amener d’autres points importants dans le débat. Des points que le sénat aurait omis. (Il fit une légère pause.) Il vous faudra trois représentants.
- Nous serons représentants.
- Très bien. La séance aura lieu dans deux jours à 10 heures au parlement. Je vous y attends tous les trois.
- Ne pourrions-nous pas avancer cette date, chancelier ?
- Je suis désolé, maître Simada, mais c’est le seul jour où je serai disponible, ainsi que le sénat. C’est le plus tôt que je puisse vous offrir.
- Ce sera parfait, chancelier, commenta Ardon.
- Bien. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je dois prendre congé. J’ai une réunion.
Tona inclina la tête pour saluer ses visiteurs. Il se dirigea vers la porte. Elle s’ouvrit et il sortit par le couloir tandis que la porte se refermait.
- Il n’a pas l’air convaincu que notre présence fera changer les choses, dit observer Simada.
- Il se soucie d’abord de la République, continua Ardon.
- Si maître Jason était là, on aurait un meilleur appui, car c’est lui qui a tout détecté, acheva Mirano.

Il eut un moment de silence.

- Mes Amis, reprit Ardon. La lutte va être dure, mais il faudra bien vérifier ce qui se trame sur Rïnoya. Et vite.
Sur son visage, l’on pouvait voir de la crainte. La crainte que les absurdités de Jason soient vraies. Une crainte lointaine, mais grande et profonde. Il ne pouvait voir aucune image de cette peur, mais il la ressentait profondément.