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Par Emrys Harriet



VI

Couché sur le lit de l’infirmerie, Iano’macha se reposait. Plusieurs tuyaux transparents étaient fixés sur son avant-bras, afin que son sang puisse revenir au cœur. Le maître Jedi l’avait battu. La colère de la défaite l’envahissaient. Il concentrait la Force pour ne plus sentir la douleur qui lui montait depuis le bras. Il regardait son sang vert passer dans les tubes qui fermaient son circuit sanguin. Un bruit attira son attention. L’infirmier entra dans la pièce. Le patient fâché, cria.
- Alors ! Qu’est-ce que vous attendez pour me remplacer ce bras !
- Je suis désolé, monsieur, fit l’infirmier. Mais nous n’avons plus de membres en conservation et vous ne nous avez pas rapporté le vôtre.
- Je vous ai dit que mon avant-bras a été bouffé par les plantes carnivores.
- Je suis navré, mais je…
- On trouve toujours un moyen. L’infirmier commença à suffoquer comme si quelqu’un l’étranglait. Iano’macha avait un petit sourire. C’est lui qui concentrait la Force afin de créer un étau invisible se resserrant sur la gorge de la victime. L’infirmier porta ses mains à son cou, comme pour enlever une écharpe qui l’étouffait, mais en vain. Il tomba à terre, heurtant une table derrière lui. Puis, il resta inerte sur le sol. Plus un bruit, plus un souffle.
- A l’aide, cria le blessé. Vite ! L’infirmier s’étouffe.
Iano’macha projeta la Force pour envoyer la table contre le mur et la fracasser. De forts bruits de pas se faisaient entendre dans le couloir et la porte de la chambre s’ouvrit brusquement. Deux indigènes entrèrent dans la pièce, les deux en habits blancs.
- Que s’est-il passé ici ? Demanda le plus grand.
- Je n’en sais rien, répondit Iano’macha. Il a commencé à avoir de la peine à respirer, puis, s’est écrasé contre la table.
Le deuxième s’approcha de l’infirmier et l’ausculta. Ensuite, il se tourna vers le plus grand.
- Il est mort, docteur.
- Quoi ? Répondit celui-ci.
- Il est mort par strangulation.
- Faites voir !
Le docteur s’approcha de l’infirmier et il fit le point. Iano’macha regarda sa victime, puis, se recoucha dans son lit. Le docteur et son assistant se relevèrent. Le docteur se tourna vers Iano’macha.
- Je suis le docteur Mari’oni. Nous allons utiliser son corps pour vous greffer un nouveau bras. Avez-vous une quelconque objection ?
- Non, docteur.
- Bien, nous allons préparer le membre pour l’opération.
- Merci, docteur.
- Nous vous laissons, vous reposer, en attendant.
Les deux personnes sortirent de la chambre portant avec eux l’infirmier. Iano’macha regarda son bras.
-Ne t’inquiète pas. J’ai tout arrangé. Tu seras bientôt fonctionnel et cette ordure de maître Jedi prendra la raclé de sa vie.

Kana s’avança dans la grande avenue. Il devait réunir toute la population pour leur annoncer ce qui allait faire d’eux : Des Jedi. Le temps pressait, il le savait. Il devait avertir le chef de l’ordre public, mais pour le persuader que c’est le meilleur moyen, il faudra un bon prétexte. Mais Kana avait déjà tout prévu. La mort du fabriquant d’armes pourrait tout déclencher. D’une manière où d’une autre, il devait s’en débarrasser. Le fabricant avait été un Jedi à une certaine époque. Seule une personne ayant une grande connaissance de la Force pouvait aligner correctement des cristaux composant les armes. C’est un travail méticuleux. Une seule petite erreur engendrerait l’explosion de l’appareil, lors de son activation. Chaque cristaux sont différents, ce qui fait qu’aucune industrie ne peut exploiter une fabrication. Cet ancien Jedi a pris sa retraite et emploie ses dons pour confectionner des armes.
Cet homme n’a plus rien à faire ici, se disait Kana. On peut se passer de lui.
Kana arriva près de la petite boutique. Plusieurs types d’arme étaient exposés en vitrine : des arcs à faisceaux, des lasoflèches, deux trois lansolasers, mais la plupart des armes restaient des sabrolasers. Kana entra dans le bâtiment. Il n’y avait personne à l’intérieur. Ses yeux observèrent le magasin et s’approcha de la caisse. Il sentait la présence du vieillard, mais fit comme tout le monde et frappa sur la sonnette de la caisse. Tout au fond de la boutique, sortant de derrière une porte, le Jedi s’approcha.
- Que désirez-vous, monsieur ? Dit-il.
- J’aimerai voir le dernier sabrolaser que vous avez fabriqué.
- Oui. Bien sûr.
Le Jedi se retourna et chercha dans un grand tiroir où était entreposée une centaine de sabrolaser. Il en prit un, le mit dans les paumes de ses mains et le présenta.
- Le voilà.
- Puis-je ?
- Mais bien entendu.
Kana approcha les mains et prit le sabre. Il s’écarta et l’activa. Une lame d’orange vif sortit de l’appareil. Kana admira la couleur du rayon, fit quelques petits mouvements.
- Je le prends, dit-il enfin.
- Ça fera 725 Rani.
- Non. Vous avez mal compris. J’ai dit que je le prenais.
Le vieillard fronça les sourcils.
- Vous comptez me voler ?
- Non… Je compte vous tuer.
Le vieux Jedi recula d’un bond et utilisa la Force pour faire voler dans ses mains deux sabrolasers. Il les activa et deux lames d’un blanc pur apparurent.
- Faite attention, dit-il. Je manie bien les armes, alors je vous conseil de partir et de laisser mon sabre ici.
Kana ne répondit pas. Il ferma les yeux et concentra la Force sur le tiroir rempli de sabres. Il fit sortir les sabrolasers les uns après les autres, en les activant et en les projetant sur le Jedi. Celui-ci se retourna vivement et défia chacune des lames mortelles et tous les sabres tombèrent à ses pieds. Puis, le Jedi commença à s’élancer sur Kana en poussant un terrible cri. Kana ne bougea pas. Il leva simplement les bras vers le ciel et tous les sabrolasers qui se trouvaient à terre partirent d’un bond, lame à l’avant, aux trousses du vendeur. Sentant, la menace, il se retourna et dévia deux trois lames, mais la suivante lui traversa la jambe. Il hurla. La douleur le déconcentra et les autres lames le heurtèrent, à la tête, au bras, à la taille. Une cinquantaine de traits laser le transperça. Il tomba à terre. Les sabres s’éteignirent.
Kana ouvrit les yeux, regardant le Jedi, perforé en tout point. Son sang coulait sur le sol, tachant les tapis. Les armes de sa mort étaient répandues un peu partout sur lui. Le tueur observa le sabrolaser dans sa main et le désactiva pour le porter à sa ceinture. Puis, il commença à partir, mais se retourna.
- Merci quand même pour le sabre.
Kana partit de la boutique dans un rire abominable.

Iano’macha se trouva au bord d’un lac, debout sur la côte. Plusieurs rancors se trouvaient dans les eaux épaisses qui allaient jusqu’à l’horizon. Iano’macha se trouvait inquiet, rien que de les voir hurler dans le soleil levant.
- Tu n’as rien à craindre, Iano’macha. A cette période de l’année, ils restent dans les eaux fraîches la journée, car il fait trop chaud en plein soleil.
Iano’macha se retourna et découvrit un humain de petite taille, assis sur un rocher près du lac.
- Qui ?… Qui êtes-vous ? Lui dit-il. Où somment-nous ? Et comment savez-vous mon nom ?
- Je m’appelle Artanis Bover. J’étais le maître Jedi de Kana. Je connais ton nom parce que j’ai vu ce que tu as fait sur Rïnoya.
- Nous ne sommes pas sur Rïnoya.
- C’est exact. Nous sommes sur Dathomir.
- Dathomir ? Mais comment est-ce possible ? Comment suis-je arrivé là ? Je n’ai pas pu partir de l’infirmerie ? Mon bras… (Iano’macha regarda son bras et remarqua qu’il était intact.) Mon bras n’était-il pas coupé ?
- Oui qu’il est coupé, Iano’macha. Tu es toujours à l’infirmerie, mais tu dors.
- Je rêve alors ?
- Non. Ton esprit est parti vers moi, quand je t’ai appelé.
- Grâce à la Force.
- Oui.
Iano’macha le regarda dans les yeux.
- Pourquoi m’avez-vous appelé ?
- Pour te mettre en garde.
- Me mettre en garde ?
- Oui. Il faut que tu fasses attention. Tu risques…
Iano’macha se réveilla. Kana venait d’entrer dans la chambre.
- Je ne savais pas que tu dormais.
- Je ne dormais pas, maître. Je me reposais.
Iano’macha regarda son bras et vit qu’il était toujours tranché et que son sang passait toujours dans les tuyaux fixés à l’extrémité.
- Qui a-t-il ? Fit Kana, intrigué par son comportement.
- J’ai vu votre maître.
- Mon maître ?
- Oui. Il m’a parlé à travers la Force. Il voulait me mettre en garde contre quelque chose, mais il n’a pas réussi à me le dire.
- Il voulait te mettre en garde contre Jason.
- Jason ?
- Le maître Jedi que tu as affronté. Il est très fort et apprend vite les obstacles qu’il doit franchir.
- Comment savez-vous qu’il s’agissait de cela ?
- Je l’ai aussi vu tout à l’heure. Il m’a dit ce qu’il fallait faire. Nous n’arriverons pas à le battre tous les deux. Il sait beaucoup de choses sur nous, parce qu’il avait un espion dans cette ville.
- Le marchand d’armes ?
- Exactement, mais je lui ai réglé son compte.
- C’était une très bonne initiative.
- Oui, certes. Mais il faudra former des gens pour pouvoir chasser ce Jedi définitivement.
- Vous pouvez compter sur moi. Je vous aiderai.
- Merci Iano’macha. Les autorités vont trouver le cadavre. Il faudra tout faire pour les rallier à notre cause.
- Oui, maître.
Kana regarda le bras de Iano’macha.
- Quand vont-il te greffer un autre bras ? Ils sont vraiment lents.
- Ils ne vont pas tarder. Il n’avait plus de membres en stock. J’ai tué l’infirmier pour en avoir un. Ils sont en train de le préparer pour l’opération.
- Bien. Le plus tôt sera le mieux.
- Oui. J’en ai marre de voir mon sang passer dans ces tuyaux.
- Je vais voir s’ils ont trouvé le cadavre. Et toi, sors de cette infirmerie dès que tu le pourras.
Kana passa la porte et la claqua en la fermant. Iano’macha s’aplatit dans son lit pour profiter de ces derniers instants de repos, car dès sa sortie, le lendemain sera pénible, surtout pour tuer le maître Jedi dans sa ville bien fortifiée.

Kana sortit de l’infirmerie et s’arrêta devant son entrée.
« J’ai vu votre maître. »
Il repensa aux paroles que lui avaient dites Iano’macha et claqua la porte d’une grande violence. Son maître avait gâché sa vie. Les Jedi lui avaient arraché les liens qu’il avait avec sa famille et ses amis. Jamais il leur pardonnerait. Il avait formé un Jedi et il en formerait d’autre, mais si son ancien maître leur apparaissait pour les monter contre lui, ses plans allaient tomber en fumée. Ce soir, il était arrivé à temps, mais peut-être qu’un autre jour Artanis réussirait à tout dévoiler et à semer la confusion en Iano’macha.
Kana ne pouvait pas se le permettre.