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à etre entrés en contact avec l'ordinateur du Jedi Legacy depuis le 261003


 
     
 

Par Lusiana Windu


Situation:
A bord du Legacy quelques jours avant la fin de la République.

Personnages:
Lusiana Windu: Maitre Jedi
Akurungu: Ho Tang (créature metamorphe ayant la capacité de se transformer en créature volante, pouvant supporter le vide spatial et se nourrir des rayons cosmiques.)
Mace Windu: Maitre Jedi
Kiara Jinn: Maitre Jedi
Peek O'Hsraat: Padawan
Liu Ken: Padawan

Cela faisait maintenant trois jours que je sentais une tension inhabituelle dans le vaisseau. Kiara s’était renfermée. Elle se réfugiait dans son travail. Je la sentais inquiète et perturbée. Quand je lui posais la question de savoir ce qui n’allait pas, elle fermait les yeux comme sous l’emprise d’une intense douleur. Elle secouait la tête de dénégation, soupirait et répondait systématiquement :
« _ Ne t’inquiète pas, Sister. Ça va aller.
_Tu es sure ? Dis moi ce qui ne va pas.
_Je t’en prie, Lus’. Cesse de me poser des questions.
_Mais…
_Sister, je t’en prie. Ça va passer. Ne cherche pas à sonder mon esprit.
_Tu sais bien que je ne le ferais jamais.
_Laisse-moi, Sister. Si tu m’aimes, cesse de me poser des questions.
_Très bien, comme tu voudras.

Le départ de ses enfants à la suite de leurs maîtres, mes deux filles, l’avait profondément affectée. Mais elle connaissait les affres de la vie de Jedi. Elle savait qu’ils faisaient leur devoir, comme nous tous. Pourtant, moi même, je ne pouvais m’empêcher de penser à mes filles qui avaient quitté le vaisseau quelques mois après leur père. Et je commençais aussi à ressentir des choses étranges qui m’inquiétaient.

Depuis le départ de Mace et de Yoda, nous étions toujours restés en contact avec eux. Maître Plo Koon nous contactait également régulièrement. C’était sporadique. Mais il y avait toujours ce lien qui nous rattachait à la République et au Temple. Nous n’étions pas complètement livrés à nous même. Mais depuis plus de deux semaines standard nous étions dans le flou total. Nous ne recevions de la République que les nouvelles diffusées sur les canaux d’information d’Holonet.
Les temps étaient confus comme durant toutes les guerres de cette envergure. Les Séparatistes gagnaient du terrain. Et les Jedi se battaient aux quatre coins de la galaxie aux cotés des troupes clones. Il nous fallait être prudents pour préserver notre anonymat. Mais Mace et Yoda arrivaient toujours à nous transmettre des messages, même les plus courts.

Nous avions amené le Legacy en orbite d’une géante gazeuse cernée d’anneaux de glace et de roches. Les volutes de gaz vertes et violettes se déplaçaient au gré des vents des couches atmosphériques. Des nuages blanc nacré s’entremêlaient aux acides et aux oxydes volatiles. Ces couleurs en dégradé de camaïeu dessinaient des figures étranges pour s’effacer aussitôt et en former de nouvelles. Par la baie de transparacier de la grande galerie du troisième niveau, j’observais ce maelström atmosphérique.
Quatre équipes avaient quitté le bord pour aller cartographie le système et observer le biotope de la cinquième planète que nous avions appelée Maldunor, du nom d’un héros de la mythologie de Chandrila. Tout était calme à bord. Trop calme. Comme si une chape de plomb s’était abattue sur les esprits.
Mes pensées se perdaient, hypnotisées par le spectacle des circonvolutions gazeuses. Il me semblait que cela faisait des siècles que nous étions partis. Nous attendions. Nous attendions encore et toujours un message qui nous aurait permis d’appareiller et de rentrer chez nous, qui nous aurait permis de reprendre le cours normal de notre vie, en paix. Mais rien ne venait. Aucun message, aucune nouvelle ne nous parvenait plus.
Que faisions-nous là ? Pourquoi n’étions nous pas en train de nous battre avec les autres ? Pourquoi devions nous nous tenir à l’écart de ce qui aurait du être aussi nos missions ? Certes, Maître Yoda avait vu un avenir très sombre, presque désespéré pour l’Ordre Jedi. C’était ce qui nous avait valu notre exil. Mais n’aurions nous pas été plus utiles pour l’Ordre Jedi et la République en contribuant à la lutte contre les Séparatistes ? Pourquoi n’aurions nous pas été plus en sécurité au Temple qu’ici, caché comme des kiwaks dans leur terrier ? Quel avenir si terrible avait bien pu voir Maître Yoda pour qu’une telle décision soit prise ? Et ne répétait-il pas sans cesse : Toujours en mouvement, l’avenir est. Difficile à voir il est ?

Que se passait-il donc là bas, à des milliards de milliards de kilomètres ? Nous avions appris que les Séparatistes s’étaient rapproché de Coruscant. Une nouvelle était même tombée : Palpatine avait été kidnappé par le général Grievous sous les ordres de Dooku (mon très cher géniteur), ceci malgré la protection des Jedi.

J’imaginais ce qu’il pouvait se passer là bas, le chaos qui y régnait. Mon esprit vagabonda vers les gratte-ciel de la capitale. Et puis, je vis le Sénat, et j’entendis les éclats de voix des débats à n’en plus finir. Quelque chose s’était emballé. Un frisson me parcourut l’échine. J’eus froid, mal au ventre, et… peur. Je vis une vitre voler en éclat. Et je vis un homme faire le grand plongeon. Mace ! Mon cœur se sera. Je tombais à genoux. La vision fut tout de suite remplacée par des flammes qui dévoraient le Temple Jedi au loin.
Non ! Ce n’était pas vrai ! C’était impossible ! Cela ne pouvait se passer ainsi. Non ! Je n’avais pu voir ce qui était en train de se passer. Je refusais d’y croire.

J’ouvris les yeux. J’étais toujours dans la grande galerie, effondrée contre la paroi transparente. Ma vision était si réelle. On m’avait toujours appris qu’il fallait se méfier des visions. Et j’en avais fait l’expérience au cours de ma vie de Jedi. Mais là… c’était comme si j’y avais été. Non. C’était impossible. Je n’avais pas pu voir ce qui était en train de se passer. Je ressentais toujours la présence de Mace dans la Force. Je calmais mon esprit. J’inspirais profondément. Je recherchais les signatures de mes proches. Ils étaient tous là. Mais je n’étais pas rassurée pour autant. Il se passait quelque chose de très grave, ou bien ce n’allait pas tarder. Une terrible angoisse m’étreignait la poitrine au point que j’avais du mal à respirer.
Toujours en mouvement, l’avenir est. Difficile à voir il est.
Si ce que je venais de voir était l’avenir, j’avais encore peut-être le temps de le changer. J’avais peut-être encore le temps d’intervenir. Je ne pouvais laisser les choses se passer ainsi. La Force m’avait permis de les voir. Ce n’était pas pour rien.
« _Comment la servir au mieux, à toi de décider. En intervenant, plus de bien que de mal tu fasses. »
Maître Yoda, vous savez très bien que je n’en ai toujours fait qu’à ma tête, et c’est même pour cela que vous m’aimez bien.
J’étais déjà dans le lift.
« _Legacy, où se trouve Maître Kiara ?
_Maître Kiara se trouve dans la serre de culture hydroponique 3B, Maître Lusiana.
_Depuis combien de temps ?
_Depuis exactement 3’57’’, Maître. Dois-je la prévenir de votre arrivée ?
_Surtout pas. Préviens-moi plutôt quand elle retournera à son bureau si je n’en suis pas sortie avant.
_A votre service, Maître. »

Je me précipitais vers le bureau de ma sœur. Je ne voulais pas la croiser. J’entrais dans la pièce. J’attrapais un morceau de cellulo sur lequel je griffonnais rapidement :
« Pardonne-moi de partir ainsi. Mais je dois faire ce que me dicte ma conscience. Je vous retrouverais bientôt. Je serais très prudente. Je te le promets. Que la Force vous protège à tout jamais. Lus’.
P.S. : Je vous aime tous de toute mon âme. »

Je ne tardais pas à arriver dans le hangar où le Reine de Hapes était apponté. R3-BK y était déjà, comme je le lui avais demandé quelques instant plus tôt. Il trilla à mon arrivée.
« _Ne t’inquiète pas, BK. Nous allons juste faire une petite excursion. »
Le droïde trilla à nouveau, doutant de ma réponse.
« _Rassure-toi, nous n’irons pas loin. » Insistais-je.
« _Où que vous alliez, vous n’irez pas sans nous. » Tonna une voix derrière moi,
Je me retournais.
« _Akurungu, s’il vous plaît. Je dois y aller seule.
_C’est hors de question. Peek, reste ici. Je n’en ai pas pour longtemps. Je voudrais juste vérifier une petite chose et je reviens.
_Une petite chose comme ce qu’il se passe sur Coruscant, Maître. » Je regardais le jeune homme quelque peu surprise. « Vous êtes mon maître et vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a un lien entre nous. Mon devoir est d’être auprès de vous, et c’est bien ce que je compte faire.
_Mon devoir est de te protéger dans les situations périlleuses et c’est ce que je compte faire. Tu sais que j’en ai les capacités plus que toi.
_Je sais aussi que vous n’en ferez rien, parce que c’est contraire à votre éthique d’employer de tels moyens. Maître, laissez moi venir. Vous savez très bien que je dois venir avec vous. Si vous refusez de nous laisser monter à bord, je préviens tout de suite la passerelle pour vous empêcher de partir.
_C’est du chantage. Et c’est indigne de toi.
_Je ne suis encore que padawan. J’ai encore le droit de commettre ce genre de bêtise, Maître. »
Je perdais du temps, j’en avais conscience. Et puis, je ne voulais surtout pas que Kiara ai le temps d’intervenir.
« _D’accord, c’est bon. Vous avez gagné. Dépêchez-vous. »

Neldolas qui était de quart sur la passerelle n’avait pu nous empêcher de passer en hyperespace quand il s’était aperçu que nous étions en train de calculer un saut. Il n’avait pu que protester.
« _Maître Windu ! Je vous en prie ! Vous ne pouvez pas faire ça ! Nous avons des ordres qui nous ont été donnés par le Conseil ! Vous êtes en train de désobéir !
_Je sais, Maître Neldolas. Pour empêcher le vaisseau de partir, vous ne pouvez que nous tirer dessus. Et vous ne le ferez pas. Que la Force protège le Legacy à tout jamais. »
J’avais coupé l’intercom. Les étoiles devinrent des stries blanches. Un léger bang se fit entendre à l’intérieur lorsque la poussée des réacteurs atteignit le seuil de la vitesse lumière. Nous étions partis.