Je me rendis alors au lac du temple, pour nager un peu. J’avais besoin de me défouler. J’avais d’abord pensé aller en salle d’entraînement pour m’exercer au sabre laser. Mais je n’avais pas envie de me lancer dans un duel armé. J’avais juste besoin d’évacuer la douleur que j’avais dans le cœur, me meurtrir les muscles, qu’ils me fassent mal, transférer cette douleur de l’âme vers mon physique pour mieux la contrôler.
Il me fallut deux bonnes heures de natation pour arriver à mes fins. Je m’étais vidée complètement l’esprit dans l’effort physique. Et lorsque je sortis de l’eau, épuisée, je me sentis plus calme. Je n’étais pas libérée de ma douleur. Je savais qu’il me faudrait bien plus que deux heures de natation pour cela. Mais elle s’était transformée en chagrin. Je n’éprouvais plus de colère contre Kiara. C’était déjà ça. Chaque chose en son temps, disait Qui-Gon. Chaque problème après l’autre. Je n’étais pas encore prête à aller la voir. Je n’aurais su quoi lui dire. Mais au moins, je ne lui en voulais plus. Mais je pouvais maintenant me présenter devant les maîtres du Conseil. J’avais retrouvé mon calme.

Apres la séance du Conseil, Ma-Lahossa silencieuse à mes cotés, je passais la journée dans le Jardin Bleu. J’avais besoin de méditer. J’avais besoin aussi de me souvenir de tous les bons moments que j’avais passé auprès de mon ancien maître. Je voulais m’en souvenir, comme si j’avais peur que le temps ne les efface. Il n’était plus là. Il ne me restait plus que mes souvenirs. Et je ne voulais pas les perdre, comme je l’avais perdu lui. C’était la deuxième fois que je le perdais. Mais cette fois, je ne pourrais même plus apercevoir sa silhouette altière dans les couloir du Temple. Je ne serais plus rassurée de le savoir aux cotés d’Obi-Wan, veillant sur notre impulsif de fils. Il ne me restait plus que les souvenirs, si précieux pour mieux comprendre le présent et appréhender l’avenir. Il avait toujours fait partie de moi, depuis le jour où je l’avais bousculé dans les couloirs. Il ferait toujours partie de ma vie, parce que je lui devais tout ce que j'étais devenue. Je lui devais mon bonheur avec Mace, je lui devais d’être l’heureuse mère de trois enfants, un de lui, et les deux autres qui n’auraient pu naître s’il ne m’avait appris à aimer.

Perdue dans mes pensées, je ne m’étais pas rendue compte que mes pas m’avaient emmenée devant la porte ouverte de l’une des classes. Maître Yaddle était là, en compagnie d’une dizaine de tout jeunes enfants. Je me revis à leur âge, environ un an après mon arrivée au Temple en compagnie de Mace, alors Padawan. La Force commençait à se révéler à mes jeunes sens. C’était maintenant le tour de ma cadette, Tai-Lana. Je l’aperçus au milieu de ses camarades. Je savais qu’elle avait senti ma présence. Mais elle gardait son attention sur les paroles de son professeur. Brave petite Jedi. Je souriais en voyant son sérieux.
Maître Yaddle leur faisait se concentrer autour des cristallisoirs contenant de fines couches de sable dans le fond, ce sable que j’avais tant manipulé dans la Force pour y faire apparaître en relief les images qui se formaient dans mon esprit. J’aimais tant cet exercice. Je me décidais à franchir le seuil de la salle de classe.
« _Mes respects, Maître Yaddle. Puis-je participer ?
_Les enfants, accueillir Maître Lusiana vous devez.
_Bonjour, Maître Lusiana.
_Bonjour, les enfants.
_Faire cet exercice avec vous, Maître Lusiana désire. Vous voyez ? Un maître Jedi, Lusiana est devenue, et pourtant, des exercices elle pratique toujours. Votre entraînement, jamais vous ne devez négliger, même quand Jedi vous serez. »
Je pris place entre un jeune ithorien et une jeune togruta. Et je commençais à me concentrer dans la Force pour faire apparaître des images simples, des images qui me réconfortaient.
Pendant près d’une demi-heure, je fis bouger les grains de sable devant moi, au gré de mes pérégrinations mentales. Le cours prit fin. Maître Yaddle renvoya ses élèves. C’était l’heure du goûter. La fin de la journée approchait.
« _Maître Yaddle, pourrais-je m’entretenir avec la jeune Tai-Lana Windu ?
_Bien sur. Tai-Lana ? Avec Maître Lusiana, tu veux bien aller ?
_Oui, Maître. » Répondit ma petite fille de sa petite voix timide et cristalline. »
Je m’inclinais devant Maître Yaddle, Tai-Lana en fit autant avant de me suivre en silence.

Nous marchions dans les couloirs, j’avais envie de passer un moment avec ma fille. Et je l’emmenais dans le Jardin Bleu. Nous marchâmes pendant quelques minutes entre les bosquets fleuris des plantes exotiques, sans rien dire. Je sentis, alors que nous approchions d’un banc, sa petite main se glisser timidement dans la mienne. Le contact de ses petits doigts me réchauffa le cœur.
Je m’assis sur le banc, et elle s’installa près de moi, et attendit que je parle.
« _Tai-Lana, tu sais qui je suis, n’est ce pas ?
_Oui, vous êtes le maître de ma grande sœur.
_Oui, mais est-ce que tu sais qui je suis d’autre ?
_Oui, mais Maître Windu, mon papa m’a dit qu’il ne fallait jamais que je dise que vous êtes ma maman.
_C’est vrai, il a raison. Mais nous sommes entre nous, il n’y a personne d’autre. Et je voulais te dire que je suis très fière d’être ta maman.
_Moi aussi je suis très fière. Ce n’est pas tous les enfants qui ont des parents Jedi ici.
_Qu’est ce que cela te fait de savoir que tes parents vivent à coté de toi, mais que tu ne peux pas les voir comme tu veux.
_Ben… je trouve que j’ai plus de chance que les autres. Les autres enfants, leurs parents sont très loin, sur d’autres planètes. Alors que moi, je vous vois souvent, quand vous n’êtes pas en mission. Papa vient me voir tous les jours quand il est au Temple, et vous aussi. Vous nous racontez souvent des histoires le soir. Alors, même si je n’ai pas le droit de vous appeler maman, j’ai plus de chance que les autres. Et ce n’est pas la façon dont j’ai le droit de vous appeler qui compte, c’est que je sais que vous m’aimez bien.
_Ton père et moi t’aimons énormément, tu sais.
_Oui, je sais. » Me répondit-elle avec de grands yeux pleins d’amour. « Quand Ma-Lahossa sera devenue Jedi, est ce que vous serez mon maître à moi aussi ? »
Je soupirais avant de lui répondre. Cette question, ma sœur me l’avait posée le jour où j’avais reçu le titre de chevalier. Puis ma fille aînée me l’avait aussi posée. Je souhaitais de tout mon cœur être aussi le maître de Tai-Lana. Mais je savais que ce n’était pas aussi simple. Elle avait encore bien du chemin à parcourir avant d’être proposée comme Padawan. Et ce n’était pas parce que son père et moi étions maintenant des maîtres, ce n’était pas parce que ses aînés avaient franchi cette étape en leur temps qu’elle atteindrait le niveau nécessaire pour cela. L’hérédité est certes un facteur important dans l’évolution d’un être doué de la Force, mais elle est aussi très aléatoire. Mais je ne pouvais lui répondre ça à cet instant.
« _Je ne sais pas, Tai-Lana. Cela dépendra des maîtres du Conseil, de ce que tes professeurs penseront de toi. Je ne peux pas en décider toute seule. Tu comprends ? Mais si tes professeurs sont satisfaits, s’ils estiment que te peux devenir Padawan, alors je ferais tout ce que je pourrais pour que le Conseil accepte que tu deviennes ma Padawan. Je pense que lorsque le moment sera venu, ta sœur aura passé les épreuves et qu’elle sera Jedi. Alors je pourrais devenir ton maître. Mais cela ne se passera pas avant beaucoup de temps. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre.
_Oui, je sais. Et je vous promets de très bien travailler. »
Elle planta son regard sombre et doux dans le mien.
« _Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?
_Je t’écoute.
_Est-ce que je peux vous appeler Maman lorsqu’on est toutes les deux, ou quand Ma-Lahossa est là ?
_Cela me ferait énormément plaisir. Cela me touche beaucoup. Est-ce que cela te plairait de venir goutter à la maison, avec ta sœur et moi ? Peut-être aussi que ton frère sera là avec son nouveau Padawan.
_Oh oui ! »

Je passais le reste de la soirée, entourée de mes filles et de mon mari. Cela me fit du bien. Lorsque le soir arriva, je ne m’étais pas rendue compte que la journée touchait à sa fin. Je m’étais isolée du reste des habitants du Temple. Toute la journée, je m’étais détachée de mon quotidien de Jedi, pour me réfugier dans mes souvenirs de femmes. Je me répétais sans cesse les dernières paroles que Qui-Gon m’avait dites lorsqu’il m’était apparu au soir de sa mort. « Vis aussi pour toi… » Et c’était ce que j’avais décidé de faire. J’avais décidé de m’occuper un peu plus de ma famille, nous rapprocher les uns des autres, avant qu’il ne soit trop tard. Et cette soirée en famille n’était que le commencement.
Puis, lorsque j’eus raccompagné Tai-Lana à son dortoir, et que Ma-Lahossa fut couchée, je me blottis dans les bras de Mace, puisant dans son calme pour retrouver un peu de paix. J’avais une famille merveilleuse. Et je ne devais pas laisser mon chagrin remettre en cause tout cela. Je m’endormis plus sereine, en me promettant d’aller voir Kiara dès le lendemain pour enterrer la hache de guerre.

Comme à l’accoutumée, je me réveillais de bonne heure, à l’instant où je sentais l’esprit de Mace sortir des limbes du sommeil pour toucher le mien et me dire bonjour. Ce moment de complicité que nous partagions depuis presque quinze ans m’émerveillait toujours autant. Il m’était devenu tellement précieux que je me demandais ce matin là comment serait mon réveil s’il arrivait à Mace la même chose qu’à Qui-Gon. Mon cœur se serra alors. Comment avais-je pu être aussi cruel avec Kiara ? Comment avais-je pu être à ce point égoïste ? Cette douleur que j’éprouvais à l’évocation d’une probabilité, elle l’éprouvait dans son cœur et dans sa chaire à cause d’une terrible réalité. Je comprenais pourquoi Mace me disait que j'étais la seule à pouvoir comprendre sa douleur. Je l’étais parce que j'étais la seule femme Jedi à qui un tel drame pouvait arriver.
Mace vint se blottir contre moi, comme pour me rassurer. Il était là, à ce moment là, et c’était tout ce qui comptait. Je ne devais pas envisager l’avenir sous des auspices aussi funestes. Je ne devais pas me projeter ainsi dans un avenir dont j’ignorais tout. Cela m’empêchait de vivre le seul moment qui comptait vraiment, le présent.
Et le présent et son quotidien ne tardèrent pas à me rattraper. Apres la méditation matinale que nous n’aurions jamais manqué de partager, Mace et moi, nos devoirs de maîtres Jedi nous accaparèrent une bonne partie de la journée.

Au détour d’un couloir, je croisais Obi-Wan qui se dirigeait chez nous. Je venais d’envoyer Ma-Lahossa prendre des nouvelles de Kiara. Et je rentrais méditer un peu. J’appréhendais d’aller la voir. Je me demandais ce que j’allais pouvoir lui dire, et surtout comment elle allait prendre ma visite après l’accueil plutôt glacial que je lui avais réservé la veille.
« _Tu es seul, Obi-Wan ? Qu’as-tu donc fait du Jeune Anakin ? Ne me dis pas que tu as déjà décidé de te séparer de lui ? » Lui dis-je d’un ton qui se voulait jovial et teinté d’humour.
« _Nous étions chez Kiara lorsque Ma-Lahossa est arrivée. Elle a proposé à Kiara de lui faire visiter le Temple. Je lui ai alors demandé d’emmener Anakin avec elle. »
Je hochais la tête d’assentiment.
« _Obi-Wan, pourrions-nous parler un instant tous les deux ?
_Bien sur. J’allais justement chez vous. Que puis-je pour vous ?
_Allons en parler chez moi. »

Obi-Wan prit place dans le sofa du salon, pendant que je revenais avec une théière fumante et deux tasses sur un plateau.
« _Obi-Wan, nous n’avons jamais pris le temps de vraiment discuter tous les deux. Je ne sais pas vraiment ce que tu penses de moi, de Mace ou bien de tes sœurs.
_Mère… je n’ai rien à penser de votre situation. C’est votre vie privée. Cela ne me regarde pas. » Me répondit-il d’un ton sec.
« _Mais tu n’approuves pas.
_Je n’ai pas à approuver ou à désapprouver. Néanmoins…
_Néanmoins ?
_Nous avons prêté serment de fidélité à l’Ordre Jedi et à son Code. Et votre situation et celle de Maître Windu va à l’encontre de notre Code.
_Tu penses donc que cela fait de nous de mauvais Jedi ?
_Je pense que lorsqu’on commence à faire des exceptions, c’est ouvrir la porte au désordre, et aux débordements.
_Je comprends. Et je ne chercherai pas à nous justifier. Pourtant… après ce qu’il vient de se passer, je crois que notre famille devrait…
_Vous pensez vraiment que nous sommes une famille ?
_Oui, Obi-Wan. Je le pense. » Je me tus un instant, buvant une gorgée de thé brûlant, comme pour me donner un peu de contenance. « Tu sais, lorsque j’ai du me séparer de ton père à cause de l’interdit du Code, ce fut le moment le plus terrible de toute ma vie. Enfin, je l’ai cru jusqu’au jour où j’ai du me résoudre à te faire adopter par les Kenobi, jusqu’à ce que tu sois en âge de venir au Temple. Je t’ai toujours considéré comme mon fils, Obi-Wan. Même si je n’étais pas très présente, je t’ai toujours aimé, et j’ai toujours fait de mon mieux pour veiller sur toi, même si je devais garder le secret sur ta naissance.
_Je sais. Je me souviens que vous veniez me voir très souvent, que vous veniez nous raconter des histoires le soir au dortoir, lorsque j'étais petit. En fait, même si personne ne m’avait dit que vous étiez ma mère, je le savais, inconsciemment, tout au fond de moi.
_Et maintenant ? Qu’est ce que tu en penses ?
_Je me dis que d’un coté, j'étais un peu un élève privilégié d’avoir ma mère près de moi. Les autres élèves étaient loin de leur famille, et elle leur manquait.
_Tes sœurs pensent la même chose.
_Mère, je n’ai pas à juger votre passé. Vous êtes certainement une des Jedi les plus sages que je connaisse. Et, je suis fier d’être votre fils et celui de Qui-Gon. Mais c’est aussi pour cela que sa mort me fait si mal.
_Ton père t’aimait. Même s’il ne te l’a jamais vraiment dit, il t’aimait. Il était très fier de toi, et pas seulement de son Padawan, mais surtout de son fils.
_Je sais. Je l’ai compris depuis longtemps. Je vous en ai voulu pendant très longtemps, à tous les deux. Mais je sais que vous n’avez pas vraiment eu le choix, et que vous avez toujours fait de votre mieux.
_Merci, Obi-Wan. Cela me touche beaucoup.
_Mère… je sais que je ne vous l’ai jamais dit, mais j’ai beaucoup de respect pour vous, entant que maître Jedi. Mais j’ai aussi beaucoup d’affection pour ma mère. »
Je ne sus que répondre. Des larmes d’émotions me montaient aux yeux.
« _Tes sœurs te respectent énormément, et elles aiment aussi beaucoup leur grand frère.
_Elles sont adorables. Agaçantes, mais adorables. J’aimerais les connaître d’avantage.
_Il n’en tient qu’à toi.
_je ferais un effort, je vous le promets. Vous avez raison. Nous sommes une famille, une famille un peu bizarre, mais une famille tout de même. Et c’est très précieux. Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard avant de nous dire que nous nous aimons. » Il fouilla dans sa poche, et en sortit une disquette. « Kiara m’a demandé de vous remettre ceci. Elle… elle a … elle souffre beaucoup. Vous devriez aller la voir.
_Je comptais y aller. Mais après l’accueil que je lui ai réservé hier, je…
_Mère, je crois qu’elle a besoin de vous.
_Je sais. J’ai compris mon erreur.
_Comprenez-moi bien. C’est vrai que je n’approuve pas que vous soyez Jedi, qui plus est enseignante, et que vous ayez…
_Une vie privée ? Obi-Wan, dis-toi bien que Mace et moi avons cherché une autre solution. Je sais que notre enseignement nous apprend à maîtriser nos sentiments. Mais… éprouver ce sentiment qui rapproche deux êtres comme j’ai pu l’être avec ton père ou comme je le suis depuis dix-sept ans avec Mace, cela ne se commande pas.
_Avez vous essayé au moins ?
_Obi-Wan ! Tu ignores tout de ce que Mace et moi avons pu traverser avant de nous résoudre à accepter nos sentiments. Tu ignores tout également de ce qu’il s’est passé entre ton père et moi, et surtout de ce qu’il s’est passé après notre séparation. Je ne souhaite à personne de la vivre. Tout ce que je peux te dire c’est que si j’ai réussi à surmonter la douleur d’avoir du me séparer de Qui-Gon, je me suis aperçue qu’il aurait été pire de lutter contre mes sentiments pour Mace que d’accepter de les vivre.
_Vous voulez donc dire que vous aimiez moi mon père que Maître Windu.
_Absolument pas. J’ai toujours aimé ton père, et je ne cesserai jamais de l’aimer. Je me suis simplement aperçue que les sentiments que j’ai éprouvés pour ton père lorsque j'étais son élève n’étaient pas aussi matures que ceux que j’éprouve pour Mace. Ton père m’a appris à aimer. Ton père a fait de moi une femme. Qui-Gon fut mon premier amour, celui qui détermine du reste de votre vie.
_Je continue de penser que le Code a raison. Les Jedi ne doivent pas s’attacher de cette manière. Cela provoque trop de problème.
_C’est ton opinion, Obi-Wan. Ce qui fait la richesse de notre culture, c’est justement que nous sommes libres d’avoir des opinions différentes. L’important c’est de savoir se respecter les uns les autres.
_Peut-être. De toute façon, nous pourrions en discuter des heures, nous ne serions jamais d’accord. Mais revenons à Kiara. Je pense que vous seule pouvez l’aider, justement à cause de cette vie privée que je vous désapprouve. Vous seule pouvez l’aider à surmonter sa douleur, parce que d’une certaine façon, c’est celle dont vous avez souffert lorsque vous avez du quitter Qui-Gon. Et puis, vous êtes la seule Jedi que je connaisse qui sache ce que c’est que d’attendre un enfant.
_C’est ce que Mace pense aussi. D’ailleurs, il a accepté d’être son maître pour les raisons que tu viens d’évoquer.
_Je ne comprends pas la décision du Conseil d’avoir accepté que Kiara suive la formation Jedi. Les maîtres avaient pourtant refusé Anakin dans un premier temps, Maître Windu en tête. Et pourtant, Anakin est beaucoup plus jeune. Je ne comprends pas ce revirement d’opinion.
_Il ne nous appartient pas de comprendre ou pas, d’approuver ou pas, les décisions que prennent les Sages du Conseil. Tout ce que nous avons à faire, c’est notre mieux pour remplir les taches qu’ils nous confient. Kiara est maintenant la Padawan de Mace. Nous sommes tous les deux des maîtres. Mace m’a demandé mon aide, je me dois de la lui apporter. De même que je t’aiderai volontiers si tu as besoin de moi avec ton jeune élève.
_Je pense pouvoir me débrouiller seul. Et si j’ai besoin de conseil, je pense que je m’adresserai plutôt à Maître Yoda. » me dit-il avec un air de défit que je ne relevais pas.
« _Je comprends. Tu désapprouves ma conduite, alors tu préfères éviter de risquer que je te donne des conseils qui iraient à l’encontre de tes convictions. Je comprends. Tu viens d’être ordonné chevalier, Obi-Wan, tu viens tout juste de l’être. Et te voilà maître en même temps. Ce sont de bien lourdes responsabilités qui sont posées sur tes épaules, toutes en même temps. Je n’aurais qu’un conseil à te donner, Obi-Wan. Ne crains pas de demander conseil à des maîtres plus expérimentés. Ce ne sera jamais faire preuve de faiblesse. Au contraire.
_Je sais ce que j’ai à faire, Maître. » Me répondit Obi-Wan.
Il se leva, et s’inclina pour prendre congé.