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Par Lusiana Windu


Chapitre 1

J’ouvris les yeux. Je fus éblouie par une lumière blanche au-dessus de moi. Je refermais immédiatement les yeux. « Rendors-toi. » Me dis-je. « C’est un rêve. »
Mais je ne pouvais me rendormir. J’étais réveillée. Je grimaçais. Je me sentais toute engourdie. Qu’est ce que j’avais encore ce matin ? Décidément, il va vraiment falloir que je décroche ce boulot que nous puissions acheter un matelas digne de ce nom.
« _Iana ? Tu m’entends ? »
Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux. Je ne voulais pas me lever. Non ! Pas maintenant. Encore dodo ! Je voulus tirer la couette pour me blottir au dessous. Mais le drap n’étais pas comme d’habitude. Pas aussi moelleux. Et puis cette voix… Décidément, je rêvais des trucs délirant en ce moment. Il faut vraiment que je me calme avec ces histoires du Legacy. Ça commence à me faire tourner le citron à l’envers.
« _Iana, réveille-toi. Ouvre les yeux. Iana ? Mon cœur, réveille-toi.
_Hummm !
_De loin, Maître Lusiana revient. »
Hein ? Mais c’est quoi ce délire ? Voilà le nain qui s’y met maintenant. Faut que j’arrête ! C’est décidé. Le Legacy : pas plus d’une heure par jour dorénavant. Fini les veillées jusqu’à pas d’heure à bosser sur cette saloperie de site. Le cerveau sature là.
« _Les fonctions vitales et cérébrales sont revenues à la normale, Maître Windu. » Nasilla une autre voix.
Fonctions vitales ? Fonctions cérébrales ? Ha ! Qu’est ce que je disais que j’ai le cerveau qui commence à être atteint ! Je vais m’intoxiquer avec Potter, ça va me changer et peut être me remettre les neurones à l’endroit.
« _Iana, il faut faire un effort. Il faut ouvrir les yeux. »
Bon ! Ça va ! Je les ouvre ! Pas la peine d’insister autant. Je me réveille, moi. Et tant que je n’ai pas eu mon café le matin, faut pas me causer.
« _Comment te sens-tu ? » Me demanda le visage noir au-dessus de moi.
« _Heu…
_Tu as subi un terrible choc. Nous ne savons toujours pas ce qui t’est arrivé. Mais l’important c’est que tu ailles mieux. »
Il en a de bonnes, lui ! Je vais mieux ? Ah bon ? Mais c’est qui lui, d’abord ? Et qu’est ce que je fous là ? Bon pas grave. Je suis en train de rêver. Donc on va lui faire plaisir, jouer le jeu, et attendre que le rêve se passe. Si je me souviens de ce rêve, je vais bien rigoler quand je vais le raconter à Sister. Ça va lui changer des noises que lui cherche Patin.
« _Du temps pour reprendre pied, il lui faut. »
Je tournais la tête. Mes yeux durent ressembler à des soucoupes, tellement je dus les ouvrir grand. Yoda était en face de moi. Yoda ! LE Yoda ! Oki, j’arrête même le café, la clop, les mandarines et les barres de Lion. J’arrête le thé bergamote, et le miel d’acacia. J’arrête le Boursin et les tomates provençales. Bref, j’arrête tout ce qui contient des herbes.
« _Ok. Je vois » Répondis-je en voulant m’asseoir dans mon lit.
Je regardais dubitative le drap gris argenté qui me recouvrait jusqu’au buste. Mais la tête me tourna vite. L’homme noir à ma droite m’aida à me rallonger.
« _Doucement, mon cœur. Tu es encore faible, même si tout est entré dans l’ordre. »
Ah non ! Là, la plaisanterie va trop loin ! C’est quoi cette histoire de fou ? Faut vraiment que je me réveille. Ça va trop loin.
« _Tout est entré dans l’ordre ? » Commençais-je. « Comment ça tout est entré dans l’ordre ? C’est quoi ce délire ? Où est ce que je suis ? Qu’est ce que je fais là ? Où sont mes chats ? Où est ma télé pourrie ?
_Iana, calme toi…
_Je ne m’appelle pas Iana. Je m’appelle Cathy. »
Je vis que l’homme regarda la petite créature qui se prenait pour Yoda, l’air inquiet. Yoda fronça son nez encore plus soucieux.
« _Hé ! Je suis là, moi. Vous me dites ce qu’il se passe, et tout de suite !
_Tu ne me reconnais pas ?
_Mais bien sur que si ! Prends moi pour une bille. Mais ce n’est pas normal. Toute cette situation n’est pas normale. Je ne devrais pas être là. Je sais qui vous êtes tous les deux. Mais le souci c’est que vous n’existez pas. Alors laissez moi me rendormir que je puisse me réveiller chez moi. Je suis fatiguée.
_C’est le choc post-traumatique. » Commença à expliquer une créature métallique.
« _Et en plus y’a des droïdes maintenant. De mieux en mieux !
_Iana, il a toujours eu des droïdes à l’infirmerie du Temple.
_Le Temple n’existe pas. Et puis même, il a été détruit y’a six mois au cinoche. Je le sais, je l’ai vu se faire détruire cinq fois, dont trois fois au Rex avec Sister et ceux du Legacy.
_Mais de quoi parles tu ?
_Ok. C’est un rêve insistant. Alors on va jouer le jeu. Je suppose que je suis Lusiana ? Ok, ça me va. Donc je suis la femme du grand Mace Windu, alias Samuel Lee Jackson. Punaise, je me tape Samuel ! Et ça veut dire que je me suis tapée Liam ! ! Wouaw ! Dommage que je n’en ai aucun souvenir. Enfin ! » Je soupirais.
« _Samuel ?
_Ah oui, pardon. On est dans un rêve, donc là, c’est Samuel qui n’existe pas. D’accord. Je me concentre. Donc tu es Mace Windu, ex maître de Depa Billaba qui a sombré…
_Depa n’a pas sombré ! C’est quoi cette histoire ?
_Ah, pardon. On n’est pas encore rendu à cette période. Bon alors on en est où ?
_Mais de quoi est ce que tu parles ?
_Je voudrais savoir à quel moment de l’histoire on se situe.
_Tu veux dire la date ?
_Oui, la date si tu veux.
_Nous sommes le 13eme jour du quatrième mois de l’année 4569 de la République.
_Et ?
_Et quoi ? _Qui est chancelier ?
_Eixeles Valorum. Pourquoi ?
_Les neimoïdiens ? Ils ont commencé leur cirque à Naboo ?
_Qu’est ce que les neimoïdiens iraient faire à Naboo ?
_Foutre un tel bordel que la République ne s’en relèvera pas.
_Mais tu es sure que ses fonctions cérébrales sont normales ? » Demanda alors Mace au droïde.
« _Tout à fait certain, Maître Windu.
_Alors pourquoi est ce que ce qu’elle dit est complètement incohérent ?
_He ! Ho ! Je suis là moi. Et je suis loin d’avoir perdu la boule. Du moins pour le moment. Ça ne va peut être pas traîner. Mais pour le moment je sais encore ce que je dis. » Protestais-je. « Bon, alors Finis est toujours en place, et les neimoïdiens se tiennent tranquilles pour le moment.
_Pas Finis. » Me reprit Mace. « Eixeles, son père. Finis n’est pas chancelier.
_Pas encore. Et puis je m’en tape. Ce n’est pas le plus important, parce que de toute manière il va se faire jeter comme une vieille chaussette. Mais ça veut dire que Qui-Gon est toujours en vie. Ça veut dire surtout que Palpatine n’a pas encore commencé à foutre le dawa. Ça veut donc dire… qu’on peut tout changer. Ça veut dire qu’on peut sauver la galaxie.
_La sauver de quoi ?
_La sauver de la résurgence de la Sith. La sauver d’un bain de sang qui va durer des années, et surtout sauver tes miches et celles de tous les Jedi. Si on n’agit pas maintenant, le Pruneau d’Agen va te faire faire le grand plongeon de son balcon, et l’asthmatique va faire un carton. » Mace et Yoda me regardèrent éberlués. Je soupirais. D’accord. Je vois qu’on ne va pas se comprendre. « Ecoutez… je ne sais pas ce que je fais là, ni le pourquoi de ce rêve. Et d’ailleurs pour vous, ça n’a pas l’air d’en être un. Mais je vous assure. Tout ce qu’il se passe ici n’existe pas. Vous n’existez nulle part ailleurs que dans des films, des livres et les délires imaginatifs de millions de fans à travers le monde. Mais puisqu’on y est, autant jouer le jeu. Les Sith sont en train de préparer leur retour. Quelque part, dans cette galaxie, un maître Sith entraîne son apprenti. Je sais qui est ce maître que vous allez mettre plus de dix ans à découvrir. Je sais qui est son apprenti. Je sais où trouver le maître. C’est le sénateur de Naboo, Palpatine. Si vous ne l’arrêtez pas maintenant, si vous laissez les choses se faire, Qui-Gon va mourir sous le sabre de l’apprenti. Et Palpatine va manipuler tout le monde pour destituer Valorum et se faire élire à sa place. Ensuite, il va se proclamer empereur, juste après t’avoir balancé du 1500eme étage. Ensuite Maître Yoda et lui vous aller vous affronter et ravager le Sénat. Pendant ce temps Skywalker va commencer à prendre les Jedi pour cible d’entraînement et faire un carton. C’est résumé, mais je vais à l’essentiel.
_Mais pourquoi est ce que tu parles de rêve ?
_Mais bon sang ! Parce que tout ça, tout ce que nous sommes en train de nous dire, ça ne se passe que dans les méandres tortueux de mon cerveau ravagé par du Starwars en intraveineuse ! » Criais-je. « J’ai faim. Vous n’auriez pas un café, un bout de pain avec du beurre et de la gelée de coing ? » Demandais-je au droïde.
« _Du quoi ?
_J’ai faim ! Tu comprends ça ? Faim. Manger. Dévorer. Ingurgiter. Bouffer. Grailler. S’empiffrer. S’en mettre plein la lampe. Se baffrer. J’ai FAIM !
_Je comprends bien, Maître Nakeji.
_Maître Windu ! Je suis Lusiana Windu. Et je m’en fous de ce qu’on peut dire. Ça aussi ça va changer si je reste dans ce foutu rêve ! J’ai faim. Et si on ne m’apporte pas à bouffer tout de suite, je fais un malheur. En plus, je suppose qu’il n’y a même pas de clop dans ce bled. Alors donnez moi à bouffer.
_Je ne comprends pas. » Continua le droïde. « Je vous assure que toutes les fonctions cérébrales sont parfaitement normales. » Dit-il en montrant l’écran du moniteur à coté de moi.
« _Je te crois, Doc. » Répondit Mace.

Puisqu’on me regardait toujours de cette manière sceptique quant aux propos que je tenais, il m’apparaissait évident qu’il fallait que je prenne les choses en main. Je décidais de me lever. Puisque le médi-droïde affirmait que tout allait bien, il n’y avait pas de raison pour que je reste à l’infirmerie. Et puisque nous étions soit disant au Temple Jedi de Coruscant, il devait bien y avoir de quoi manger quelque part.
A nouveau, je me relevais pour m’asseoir. Cette fois, la tête me tourna moins, et je pus ne rien en laisser paraître. Ce fut seulement à ce moment là que je me rendis compte que j’étais dénudée. Je ramenais prestement le drap sur ma poitrine.
« _Où sont mes vêtements ?
_Qu’est ce que tu fais ? » Me demanda Mace en retour.
« _Et bien pour un maître Jedi, tu n’es pas très intuitif. Je voudrais mes vêtements pour pouvoir me lever et aller manger quelque chose, puisqu’il est impossible d’avoir un café ici. »
Mace soupira et se dirigea en maugréant vers un plafond qu’il ouvrit. J’aperçus alors un manteau marron. Mace le prit, ainsi qu’une camisole blanche soigneusement pliée, une veste de kimono écrue, une ceinture de cuir, un hakama noir, et une paire de bottes noires parfaitement cirées.
Je le regardais poser les vêtements sur le bas du lit.
« _Vous ne connaissez pas les sous-vêtements et les chaussettes dans cette galaxie ?
_Les quoi ?
_Les sous-vêtements et les chaussettes. »
Mace et Yoda se regardèrent à nouveau, perplexes et interrogateurs.
« _Des chaussettes. » Répétais-je. « Ne me dites pas que vous ne savez pas ce que c’est.
_Je t’avoue que non. Mais tu vas nous l’expliquer.
_Une chaussette est une sorte de tube de fibre textile tricotée. Ce tube est fermé à une extrémité, tandis que l’autre est doté d’élastique pour que cela ne glisse pas de la cheville ou du mollet.
_Et ça sert à quoi ?
_Cela sert à se protéger du froid. Cela permet aussi d’éviter les frottements du cuir de tes bottes sur la peau sensible et délicate de tes petits petons.
_Ah ! Des moufles ! » S’écria le Jedi.
« _Des moufles ? Non ! Là c’est pour les pieds.
_C’est bien ce que je dis.
_Non. Les moufles, c’est pour les mains. » Protestais-je encore.
« _Tu mets des moufles à tes mains ? Depuis quand ?
_Nan mais je rêve ! Des moufles au pied ?
_Depuis que je suis tout petit, oui. Et toi aussi. »
Je regardais Windu, éberluée. Qu’est ce qu’il m’arrivait ? D’accord. J’étais dans un rêve. Mais les rêves n’étaient pas aussi précis que ça d’habitude. Et puis, les scènes se faisaient par bribes quelques fois complètement illogiques entre elles. Et là… là, tout semblait si cohérent. J’avais l’impression que c’était moi qui était à coté des mes bottes. Pourtant, je n’étais pas folle. Tout ceci n’était pas réel. J’en étais certaine. Alors pourquoi est ce que ça s’éternisait autant ? Pourquoi est ce que mon rêve persistait dans cette logique ? Pourquoi est ce que je ne me réveillais pas ?
« _Chérie ? Tu es vraiment certaine que ça va bien ?
_Hein ? Oui… oui, ça va. » Non, ça n’allait pas. Ça n’allait même pas du tout. Mais qu’est ce que je pouvais faire ? Je n’étais pas folle. C’était ma seule certitude. Donc ça allait encore bien… pour l’instant. « D’accord. Allons-y pour les moufles, puisque ça s’appelle ainsi ici. Puis-je en avoir ?
_Ils sont intégrés dans tes bottes.
_Ah ? Vraiment ?
_Oui.
_Bon et bien dans ce cas… Et les sous-vêtements ?
_Je vais t’en chercher. »
Quelques secondes plus tard, Mace m’apportait une brassière de tissus élastiques et un boxer short du même textile. Je regardais, un peu perplexe. On était loin des dentelles et des soutiens-gorge à balconnet de chez Cadolle ou Chantal Thomas. Mais après tout, j’étais Jedi, selon toutes les apparences. Les fanfreluches ne faisaient pas partie de la panoplie. Demandez donc à Lara Croft de mettre une talée aux méchants en guêpière et en bas résille. Heu… mauvais exemple. Je suis sûre qu’elle y arriverait tout en se faisant faire une french manucure.

Bref, passons.
Je regardais Mace et Yoda.
« _Quoi ?
_Je pourrais avoir un peu d’intimité le temps que je m’habille ?
_Je te rappelle que je suis ton époux. Tu ne dois pas te sentir embarrassée devant moi. Ce n’est pas la première fois que je te vois t’habiller. »
Un point pour lui.
« _Peut-être, mais… » J’hésitais une seconde. J’étais sa femme. C’était certain. Je n’avais aucun doute là-dessus. Pourtant, cette vie n’était pas ma vie. C’était une histoire de fou. « Peut-être, mais pas lui. » Rétorquais-je alors en me tournant vers Maître Yoda.
Le vieux Jedi s’éloigna en claudiquant.
« _Des problèmes Lusianiens, arriver je sens. » Bougonna-t-il en sortant du box. Il appuya sur un bouton et les vitres s’occultèrent.