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Par Lusiana Windu


Chapitre 10

Nous suivîmes Kiara et à bord de son speeder nous primes la direction du spatioport.
« _Hé ! Sister ! » Je fis un clin d’œil à ma sœur et je me mis à fredonner un air que nous connaissions bien.
Kiara avait compris. Et il ne lui avait pas fallu plus d’une mesure pour que sa voix se joigne à la mienne.
« _Qu’est ce que vous chantez ? » Demanda Obi-Wan assis à l’arrière.
« _Un truc terrien. Un des morceaux de la musique des films qui nous rendaient dingues. » Répondis-je.
« _On dirait "Par delà les Etoiles" de Yon Guyl’hom.
_De qui ? » S’écria Kiara.
« _Yon Guyl’hom. Ne me dites pas que vous n’avez jamais entendu parler de ce compositeur.
_Sister, Yon Guyl’hom… Guyl’hom, ça ressemble à Guillaume en français, et ça donne William en anglais. » Expliquais-je.
« _Attendez. » Obi-Wan pianota sur la console située entre les sièges avant du véhicule. « C’est un classique. Ça doit être dans les banques de données de musique de l’ordinateur de bord. Ah ! Voilà ! J’ai trouvé. Ecoutez. »
Les premières notes s’élevèrent dans l’habitacle.
« _incroyable ! » Murmura Kiara.
« _Oui, complètement dingue. Mais nous aurions du nous en douter. »
Quelques secondes plus tard, nous chantions à tue-tête les accords qui nous avaient tant fait vibrer dans notre rêve.

La neige continuait à tomber à l’extérieur. Et nous étions en train de nous égosiller comme nous en avions l’habitude lors de nos voyages, courts ou longs.
Je m’en souvenais. Et Kiara aussi. Nous partagions ces souvenirs qui pourtant n’avaient jamais existé. Un deux août, le jour de mon anniversaire terrien, nous étions parties de Paris pour revenir en Bretagne. C’était durant cette canicule de sinistre mémoire. Et alors que nous étions tous inconscients du drame estival qui se jouait cette année-là, nous filions sur l’autoroute des vacances. Kiara jetait des œillades enamourée à la figurine de son zomme qui pendait au rétroviseur pendant qu’elle conduisait, la jupe relevée jusqu’à mi-cuisse pour passer de la teinte cachet d’aspirine à la teinte écrevisse à l’armoricaine, permettant aux routiers sympa de se rincer un œil grivois, et moi pieds nus sur le tableau de bord, les fenêtres grandes ouvertes et la musique à fond mais n’arrivant pourtant pas à couvrir nos vocalises. Arrêt café dans les stations service jalonnant la route. Deux nanas en goguette, ça ne peut être que des… vous savez, des qui en sont ! Ouai et alors ? Ça vous dérange ? Quelle bande de réac’ ! Ça ne vous a pas effleuré l’esprit que nous pouvions nous aimer d’une autre manière que ce que vous insinuez ? Et quand bien même ce serait le cas, regardez vos vies. Vous êtes loin d’être les mieux placés pour juger. Qu’est ce qui vous dérange le plus ? De voir deux personnes qui s’aiment ou de voir que vous, vous avez raté votre histoire, englués dans vos préjugés et dans vos normes bien pensantes ? Mais non. L’histoire est bien plus simple. Nous sommes juste deux sœurs. Ça vous rassure ? Il ne faut pas grand-chose ! Allez, on vous laisse. Nous avons notre vie à croquer, des sourires à donner, et notre bonne humeur à partager avec un garçon de café qui, de sa voix trachéotomisée sait aussi donner de la vie dans un simple crème.
Que de rires ! Que de complicité !
Kiara gara son véhicule. Obi-Wan en descendit le premier, ravi d’échapper enfin à notre brouhaha vocal.

« _Où êtes-vous apponté ? » Demanda Kiara.
« _Devine.
_Hangar 49 ?
_Bingo !
_comment est-ce que tu as deviné, Tante Kiara ? » Je lançais un regard amusé à ma sœur. « Question idiote. » Bougonna-t-il.
« _C’est par là. »
Nous suivîmes Kiara.
Le spatioport de Theed n’était pas aussi spectaculaire que le fameux East Port de Coruscant. Mais tout de même, pour quelqu’un qui n’avait pour souvenir que les aéroports terriens, c’était démesuré.
« _On aurait du prendre un glisseur. Il est complètement à l’autre bout. » Grogna Obi-Wan.
« _Ton père et ta mère t’ont donné des jambes vigoureuses, et en plus elles n’ont que seize ans d’age, elles ne sont pas encore usées. » Lui rétorqua sa tante.
« _Tu peux parler, toi, Mademoiselle Cure-de-Jouvence. Tu as la mémoire courte. Qui se traînait derrière moi dans les rues de Paris ?
_Je suis une intellectuelle, moi, madame. Je n’ai jamais été une sportive. »
Nous continuions à marcher d’un pas alerte vers le hangar du Reine de Hapes, où nous attendaient Qui-Gon et Mace. Nous devions prendre garde aux trains de chariots de marchandises et de bagages, aux voyageurs qui allaient et venaient d’un pont à l’autre, aux employés, aux droïdes de déneigement. Les courants d’air nous obligeaient à rentrer la tête dans les épaules, et à serrer nos manteaux autour de nous.
« _Quel temps ! C’était sympa au début. Mais là, j’espère que la tempête qui se lève ne va pas nous empêcher de partir. » Dit Kiara au milieu du brouhaha ambiant.
« _Ne t’inquiète pas, ce n’est pas un avion de Air Poubelle que nous allons prendre. C’est un vaisseau spatial. Même le vaisseau privé de Jean-Luc n’est pas aussi classe.
_Jean-Luc ? C’est qui encore celui-là ?
_Là, par contre, je doute qu’il existe. » Répondit Kiara. « Jean-Luc Picard, le capitaine de l’Entreprise qui succéda à Kirk. C’était une fiction dont ta mère était méga fan sur Terre. Un chauve lui aussi. Ta mère adore les calvities.
_ça doit être pour ça qu’elle a quitté mon père.
_Je n’ai pas quitté ton père. Le Conseil nous a ordonné de nous séparer.
_De toute manière, ça n’aurait jamais marché entre vous.
_ça marchait bien jusqu’à ce que le Conseil s’en mêle.
_ça n’aurait pas marché, et tu le sais. Qui-Gon n’est pas fait pour toi. Vous auriez fini par vous bouffer le nez.
_Parce que tu le connais mieux que moi sans doute ? Vous ne vous êtes même pas encore rencontrés ! » Protestais-je.
« _Si je le connais.
_En rêve !
_Et alors ? Je le connais quand même. La Force ne me l’aurait pas fait connaître en rêve, si cela avait été pour des prunes.
_De toute manière, je te le laisse. J’ai mon Mace, et franchement, je ne regrette pas Qui-Gon le moins du monde. Si tu acceptes de prendre les restes, c’est ton problème.
_Les restes sont plutôt encore bien conservés. Ce n’est pas de ma faute si tu n’as aucun goût.
_Moi ? Je n’ai aucun goût ? Non mais tu t’es vue, radasse !
_Greluche !
_Catin !
_Traînée !
_Pouffiasse !
_Morue !
_Pétasse !
_Heu… heu… Ok. Tu as gagné cette fois. Mais tu ne perds rien pour attendre.
_Des barges ! Ma mère et ma tante sont des tarées notoires. Si c’est ça avoir des gènes Dooku, et bien je suis mal parti ! » Soupira Obi-Wan.
Nous éclatâmes de rire comme deux gamines. Ça faisait du bien de se retrouver. Ça faisait énormément de bien. Et nous nous retrouvions dans ce que nous avions rêvé. Nous nous rencontrions pour la première fois, « en vrai ». Et pourtant nous nous retrouvions. C’était magique. Cela avait la force de la Force.

En discutant joyeusement, nous arrivâmes à un embranchement du couloir. Nous sentîmes alors une ondulation dans la Force. D’un seul corps, nous nous arrêtâmes. C’est seulement à ce moment là que nous nous aperçûmes que nous étions seul dans cette partie du spatioport.
« _Ça cocote pas bon. » Bougonna Kiara.
Et comme au ralenti, comme dans les films, musique de Ennio Morricone en fond sonore, nous vîmes apparaître une jambe bottée d’ébène sous des plis de tissus noir comme les abysses. Le reste du corps ne tarda pas à suivre. Mais à l’instant où nous l’avions senti arrivé, nous savions qui il était.