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Par Lusiana Windu


Chapitre 9

Je la suivais sans rien dire. Elle retrouvait son chemin comme je l’avais fait au Temple, instinctivement.
Au détour d’un couloir, elle s’arrêta et me sera dans ses bras, émue.
Les images de mes arrivées sur le quai de Montparnasse resurgirent. La première fois, surtout. J’avais du remonter tout le quai, ayant voyagé comme très souvent dans la voiture de queue. Dieu qu’il était long ce quai, surtout lorsqu’on est en proie au stress de rencontrer pour la première fois une personne avec qui s’est construit une amitié. Nous nous connaissions par téléphone interposé et par le biais des liaisons MSN. Mais comment est ce que cela allait se passer une fois en face l’une de l’autre, sans nos écrans interposés ? Dieu qu’il était long, ce quai ! Et que ces sacs étaient lourds. Est-ce qu’elle va être là ? Saurons nous nous reconnaître au milieu de cette foule ? Est-ce que je vais lui plaire ? Est-ce que notre amitié va être aussi forte ? Et si cela gâchait tout ? Et ce code Jedi que je me répétais comme un mantra pendant que le train ralentissait pour prendre sa place le long du quai.
Et au milieu de la foule des familles et amis venus accueillir les arrivants, sous les panneaux d’affichage, à une bonne trentaine de moi, je n’ai plus vu qu’elle. Elle était là, dans son manteau de Jedi qu’elle s’était fait confectionner. Une drôle de petite bonne femme, ma sœur. Nous nous étions reconnues entre mille. Courant sur le quai, bousculant les autres voyageurs avec mes valises sur la trentaine de mètres qui nous séparaient encore, jetant mes sacs à quelques pas d’elles, nous jetant dans les bras l’une de l’autre. Pas de ralenti savamment orchestré par un réalisateur, pas de chabadabada. Il s’agissait d’une vraie rencontre. Il s’agissait de véritables émotions, de celles qui font qu’il n’y a pas de hasard dans la Force. Car rien ne pourra jamais me convaincre que la Force n’avait rien à voir dans notre histoire. Ce que nous avions vécu, même en rêve, était trop exceptionnel pour qu’il ne soit qu’humain. Et nous avions savouré chaque seconde de ces émotions.
Il n’y a pas d’émotion, il y a la Force.
Je commençais à comprendre pourquoi je n’avais jamais été vraiment d’accord avec l’interprétation du Code. Bien sur que les Jedi vivaient des émotions. Les Jedi n’étaient pas que des êtres de lumières. Ils étaient faits de chair et de sang. Ils étaient pleins de défaut. Ils étaient comme tout un chacun. Ils vivaient des émotions. Mais leur connaissance les rendait plus fort. On ne peut surmonter que ce que l’on comprend. On ne peut comprendre que ce que l’on connaît. On ne connaît que ce que l’on vit.
Et notre rencontre ici, dans cette vie, dans cette galaxie, n’était déjà plus une première fois. Nous avions déjà tant de vécu en commun, tant d’épreuves traversées ensembles à nous soutenir l’une et l’autre. Notre première rencontre, nous l’avions déjà vécue en rêve, durant notre coma. Mais était-ce vraiment un rêve ? J’en doutais de plus en plus. C’était autre chose. Et c’était parce que nous nous étions déjà rencontrée que nous allions pouvoir nous concentrer sur ce que nous avions à faire : empêcher Palpatine de prendre le pouvoir.

« _Sister, il faut y aller.
_Oui. » Soupira-t-elle. « Ton vaisseau est au spatioport ou au docking bay royal ?
_Au spatioport.
_D’accord. Viens. Mon speeder dois toujours être devant le centre médical. C’est à deux pas. »
Je la suivis. Et je m’arrêtais tout d’un coup.
« _Kiara ! Regarde ! » M’écriais-je en montrant le ciel à travers l’une des grandes fenêtres du couloir.
« _C’est un signe, Sister. Il neige ! Comme la première fois où nous nous sommes rencontrées à Paris.
_Oui. C’est un signe. » Approuvais-je.

Pendant quelques instants, nous restâmes à regarder les flocons tomber sur Theed.

Les images du film nous avaient montré une Naboo fleurissante et douillette. On oubliait qu’ici aussi il y avait des saisons et qu’il pouvait faire mauvais temps.
Mais la neige avait quelque chose de différent. Hormis lorsqu’elle tombait en blizzard, la neige adoucissait l’atmosphère. Elle atténuait les bruits de la ville. Elle étouffait les pas. Elle ne glaçait pas les sangs comme la pluie. Elle ne pénétrait pas jusqu’aux os comme les giboulées battantes, nous faisant courir vers un abris. La neige, malgré le froid qui la faisait tomber, avait cette âme qui vous enveloppait de sa douceur. Des rires d’enfants, des flammes qui lèchent les bûches dans la cheminée. Les grands sapins verts se blottissant sous leur manteau angélique. Des glissades. Des paysages magnifiés. La danse malicieuse de ces petits bouts de barba papa aux saveurs de sorbets célestes…

Et la neige restera à jamais liée à notre première rencontre, un 4 janvier terrien. Elle avait commencé à tomber alors que nous sortions de la gare. Et le Jardin des Tuileries avait pris des allures intemporelles lorsque les flocons avaient commencé à recouvrir les buis et les statues.
Le lendemain, comme deux enfants, nous avions ri à grands coups de boules de neige. Et les enfants de la cité s’étaient réjouis de voir que des adultes savaient partager quelques instants d’insouciance.

Il neigeait sur Naboo. C’était un signe. Le signe que nous nous étions retrouvées, complètement retrouvées.

« _Allons-y. » Dit alors Kiara, s’éloignant à regret de la fenêtre.

Quelques minutes plus tard, nous étions dehors sur le parking devant le Centre Médical où Kiara travaillait.
« _Bon. Maintenant… lequel est le mien ? » Se demanda-t-elle.
« _Cherchons un rouge qui ressemble à un pot de yaourt.
_Oui. Tu as raison. » Elle jeta un regard circulaire autour d’elle. « Celui-là, là-bas.
_Hé ! Kiara ! » Lui criais-je alors qu’elle se dirigeait vers son speeder.
« _Oui ? » Demanda-t-elle en se détournant.
Elle fut frappée alors sur l’épaule d’une boule de neige qui lui éclaboussa la tunique.
« _C’est pas du jeu ! » Protesta-t-elle. « J’ai même pas mon manteau d’Ewok. Tu n’avais pas le droit.
_M’en fiche. C’est moi le maître.
_Et alors ? Moi aussi je suis une Jedi. »
Elle attrapa alors une poignée de neige qu’elle tassa en boule et me la lança.
J’esquivais en me mettant à l’abris derrière un autre speeder. Les hostilités étaient déclarées. Bonzaaaaiiiii !
« _Tu vas voir ce que tu vas voir !
_Défense d’utiliser la Force ! D’abord ce n’est pas éthique, et en plus c’est trop facile.
_Depuis quand est ce que tu as une éthique, toi ? » Me charria-t-elle en riant.
« _Depuis que tu es une gamine de vingt-cinq balais. Je ne peux plus t’appeler la Vioc. Ce n’est pas juste ! » Et vlan ! Un jet m’atteignit à la tempe. « Kiara ! Fais gaffe ! Tu n’es pas encore une Jinn !
_Et alors ?
_Alors si tu n’es pas gentille avec ta sœur aînée, elle pourrait bien user de son influence pour dissuader Qui-Gon de…
_Oh non ! Sister ! S’il te plait ! Tu ne ferais pas ça ! » S’écria-t-elle suppliante.
Elle venait de commettre une erreur. Elle avait baissé sa garde et j’en profitai.
Une masse de neige lui arriva directement sur le nez. Elle en resta interdite pendant que je m’esclaffais.
Elle rouvrit les yeux comme émergeant d’une tarte à la crème, et souffla pour dégager la neige devant son nez et sa bouche.
« _Traître !
_Non. Maître. Je viens de te donner une leçon, ma chere Petite Sœur. Ne jamais baisser sa garde. Ne jamais se laisser atteindre par ses sentiments lorsqu’on a à combattre. »

Des enfants étaient arrivés et regardaient intrigués ces deux adultes qui s’amusaient comme deux gamines.
L’un d’eux, plus téméraire sans doute, se risqua à nous lancer une boule. Les autres, inquiets, guettèrent notre réaction. Je jouais le jeu.
« _Qui a osé ? » Demandais-je d’un air faussement sévère.
Les enfants étaient partagés entre croire à un véritable mécontentement et éclater de rire.
« _Très bien. » Continuais-je. « Dans ce cas… »
En une seconde je confectionnais un nouveau projectile glacé et je me précipitais vers les enfants qui s’éparpillèrent comme une volée de moineaux. Mes grondements bestiaux terminèrent de les rassurer. Et ce fut l’explosion. Les enfants se lâchèrent et se liguèrent contre nous à grand renfort d’éclats de rire.

Obi-Wan arriva au milieu de la mêlée déchaînée.
« _Maman ! Tante Kiara ! Mais qu’est ce que vous faites ? Papa et Maître Windu vous attendent !
_Oups ! »
Les enfants s’étaient arrêtés en voyant mon fils surgir.
Pourquoi est ce qu’il arrivait celui-là ? On ne l’avait pas bipé ! On s’amusait bien !
Une petite fille m’interpella en tirant sur mon manteau.
« _Dis, tu ne t’en vas pas. Hein ? »
Son petit visage d’ange, rosi par le froid, ressemblait à ces images victoriennes dépeignant des scènes hivernales. Son manteau émeraude à basques bordée de fourrure douce, ses petite mains glissées dans son manchon douillet, et son écharpe aux couleurs acidulées lui donnaient l’air d’une apparition d’outre rêve.
« _Si, ma puce. Je le dois. » Répondis-je en m’accroupissant à sa hauteur.
« _Pourquoi ? On s’amuse bien. Tu ne veux pas continuer ?
_J’aimerais bien. Mais il faut que je m’en aille. _Tu reviendras ?
_Promis. Au revoir les enfants. A bientôt.
_Au revoir. A bientôt ! »