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Par Lusiana Windu



IV

Je ne sais pas combien de temps je suis restée à pleurer dans les bras de ma sœur. Mais cela m’a fait tellement de bien… Cela m’a fait comprendre qu’on ne peut nier les sentiments que nous éprouvons. Nous devons vivre avec eux, et faire en sorte qu’ils s’accordent avec notre philosophie de la vie. L’amour que j’éprouvais pour Mace n’était pas pour le Jedi, mais pour l’homme dans son entier. J’aimais le Jedi, mais j’aimais surtout l’homme que la Force l’avait fait devenir.

Durant le voyage, j’ai passé le plus clair de mon temps à dormir et à méditer. Sylcat respectait mon isolement. Mais je sentais sa présence bien veillante.
Lorsque nous arrivâmes sur Hapes, la Jeune Reine vint elle-même nous accueillir. Elle était accompagnée de sa grand-mère, la Matriarche.
" _Soyez la bien venue sur Hapes, Maître Nakeji. " Me dit cette dernière.
" _Si vous le permettez, j’aimerais qu’on ne me donne plus ce titre. Je n’y ai plus le droit. J’ai démissionné.
_Vous avez démissionné de l’Ordre, c’est un fait. Mais vous restez tout de même Jedi à nos yeux. Et vous n’avez rien perdu de votre sagesse. "
Je m’inclinais respectueusement, la gorge encore nouée, le cœur encore meurtri d’avoir pris la décision de quitter l’Ordre qui guidait ma vie depuis tant d’années.
" _Ma sœur a besoin de se reposer. Elle vient de traverser une terrible épreuve…
_Nous comprenons, Padawan Nakeji. Nous avons donné des ordres pour qu’on ne vous dérange pas. Nous avons fait préparer vos appartements à la Forteresse des Récifs. Vous y serez tranquilles. Prenez le temps qu’il vous faudra.
_Non " Répondis-je. " Je voudrais prendre mes fonctions le plus tôt possible. J’ai eu assez de temps pour me reposer durant ce voyage. "
Sylcat et la Matriarche échangèrent un regard un peu soucieux.
" _Très bien. Dans ce cas, je vous propose un compromis. Puisque vous voulez prendre tout de suite vos fonctions auprès de ma petite-fille, je pense que quelques jours de vacances à la Forteresse ne lui déplairaient pas. "
C’était très diplomate à défaut d’être d’une grande subtilité. La Jeune Reine prendrait des vacances, pendant que je serais sensée la protéger. Mais à la Forteresse des Récifs, il n’y avait rien à craindre. La Matriarche savait aussi que Sylcat était maintenant arrivée à un niveau de maîtrise de la Force qui aurait du lui faire bientôt passer les épreuves, si je n’avais provoqué sa décision de m’accompagner envers et contre tous.

Nous nous rendîmes donc dans la résidence privée de la famille royale de Hapes. Une fois que nous eûmes quitté la capitale, la petite reine redevint l’enfant que j’avais connu deux ans auparavant. Elle devait respecter le protocole rigide de la cour, depuis son retour sur Hapes. Dès qu’elle eut dit au revoir à sa grand-mère avant de monter dans le waterspeeder, ce fut comme si elle avait déposé sa couronne. Elle se précipita dans mes bras.
" _Comme je suis contente de vous revoir, Maître Nakeji. Comme je suis contente de savoir que vous allez rester avec nous pendant très longtemps ! Vous m’avez tellement manquée !
_Moi aussi, je suis bien contente de vous retrouver, Altesse. "


Les trois jours qui suivirent notre arrivée sur Hapes furent trois jours de détente. Mes soucis étaient loin. Je devais tourner cette page, pour commencer un nouveau chapitre. Je ne savais pas quelle place allait maintenant occuper Mace. Je savais simplement qu’il resterait à tout jamais dans mon cœur. Il m’avait dit lors de notre première soirée sur Endor qu’il était près à quitter l’Ordre Jedi pour moi. Je ne le lui demandais pas. Ce serait son choix, s’il le décidait. J’avais fait le mien. Je lui avais dit que je ne voulais pas que notre relation soit un souvenir de plus. Mais j’ignorais comment allaient évoluer les choses. Les dés étaient jetés. Il était trop tard pour revenir en arrière.

La gaieté naturelle de la Jeune Reine à laquelle je m’étais tant attachée deux ans plus tôt me ravissait. J’oubliais très vite ma tristesse. La douleur commençait à s’apaiser. Je regardais Sylcat et Iorlaha s’amuser, à courir dans les jardins de la Forteresse. Je sentais aussi que ma jeune sœur s’était détendue. Je ne l’avais jamais sentie aussi en harmonie avec elle-même que depuis que nous avions quitté le Temple. Peut-être avais-je finalement pris la bonne décision…

Je n’avais pas encore terminé de totalement balayer les doutes qui venaient m’assaillir le soir. Je ne doutais pas à propos de ma décision, ni des conséquences pour moi. Je me demandais seulement quelles en seraient les conséquences dans la vie de ma sœur. Je ne doutais pas de l’influence que je pouvais avoir pour elle. Je ne doutais pas un seul instant que Sylcat avait quitté l’Ordre uniquement pour rester avec moi, et pas pour elle. Et je me sentais vraiment coupable. Mais je ne devais pas le montrer. Sylcat faisait un sacrifice incommensurable. Et je savais que ce n’était pas le moment de lui en parler. Le moment venu, je la renverrai au Temple.
Depuis le balcon de ma chambre, je regardais les étoiles qui commençaient à s’allumer dans le ciel hapien. La nuit commençait à tomber. Elle était douce en ce début d’été. Il était tard, et le soleil venait de disparaître derrière l’horizon violet de la mer. Iorlaha dormait dans la chambre adjacente. Et Sylcat, qui prenait très à cœur ses nouvelles fonctions de chef adjoint de la protection rapprochée de la Jeune Reine, était partie faire une ronde. C’était notre troisième nuit dans cette nouvelle vie. Je me demandais où pouvait être Mace, ce qu’il était en train de faire. Il me manquait terriblement. Je repensais à la dernière fois que nous nous étions vus. Je m’en voulais terriblement. Cela n’aurait jamais du se passer ainsi.

" _Les regrets ne servent à rien, Iana. "
Je sursautais en reconnaissant la voix de Mace. Je me retournais, et vis que je n’avais pas eu d’hallucination.
" _Comm… Comment…
_Comment est ce que j’ai pu entrer ? C’est simple. Sylcat m’a ouvert.
_Si tu es venu pour me convaincre de rentrer sur Coruscant, tu perds ton temps. " Répondis-je acerbe.
" _Je ne suis pas venu pour cela. "
Il s’approcha de moi, et voulu me prendre dans ses bras. Mais je reculais instinctivement. J’étais à nouveau perdue. Je ne savais plus quoi penser, ni comment me comporter. Je voulais qu’il me serre dans ses bras, et en même temps je me mettais sur la défensive, instinctivement.
" _Tu ne te doutes vraiment pas de la raison de ma venue ? " Me demanda-t-il doucement. Il me prit les mains et les porta à ses lèvres. " Tu pensais vraiment que je ne chercherais pas à te retrouver ? Je pensais que tu me connaissais mieux que cela. Tu n’as donc pas confiance en moi ?
_Tu es maître Jedi depuis bien plus longtemps que moi, Mace. Je ne te demande rien.
_C’est justement pour cela que je le fais. J’ai pris ma décision il y a déjà longtemps. Depa vient d’être admise à passer les épreuves. Et je ne doute absolument pas de sa réussite. Elle va devenir Chevalier Jedi. J’accomplirai ma part du rituel. Et ensuite, je serais libre comme l’air.
_Qu’est ce que tu veux dire ?
_Qu’une fois le rituel accompli, je n’aurais plus aucun compte à rendre à l’Ordre Jedi, si ce n’est de lui donner mon congé définitif.
_Quoi ? Tu…
_Je vais quitter l’Ordre. Cela fait très longtemps maintenant, que j’y pense. Ce Code n’est pas seulement obsolète, il est complètement idiot. Jamais la Force ne nous a demandé de nier une partie de ce que nous sommes. Je ne peux plus adhérer à ce genre de règles. Et comme je ne peux plus y adhérer, je démissionne. C’est aussi simple que cela. Tu as raison, Iana. Ce n’est pas le Code qui fait de nous des Jedi. C’est la Force elle-même, et la façon dont nous la comprenons. Le Code n’aurait du être là que pour nous guider, pas pour poser des interdits. Nous sommes des Jedi, parce que nous le sommes au plus profond de nous, pas grâce au Code. Et ce n’est pas parce que nous quittons l’Ordre Jedi que nous cessons d’être ce que nous sommes. Nous restons des Jedi tant que nous suivons les cinq vertus majeures : la Patience, la Justice, l’Abnégation, le Courage et la Sagesse. J’ai simplement attendu que tu sois prête à faire ce même choix que j’ai décidé lorsque je me suis rendu compte de la nature de mes sentiments pour toi. Et je voulais te laisser libre de ta décision. Si tu avais préféré rester au sein de l’Ordre, je serais resté pour rester près de toi. Ne plus te voir m’est insupportable. Mais tu n’es pas la cause de mon départ. C’est le Code lui-même qui a provoqué cette situation.
_Tu te rends compte des conséquences que cela va avoir ?
_L’Ordre Jedi court à sa perte s’il continue à camper sur ses positions, s’il refuse d’évoluer. Ne pas reconnaître ses erreurs est pire que de les commettre.
_Mace, l’Ordre Jedi a besoin de maître de ta valeur…
_Tout comme il a besoin de toi. Je ne suis pas plus indispensable à l’Ordre que tu ne l’es. Mais nous devons aussi penser à nous. Nous ne pouvons continuer ainsi.
_D’accord, je le suis.
_Maître Yoda…
_Silence, tous les deux. Silence. Parler, je dois. Et écouter attentivement vous allez. "

Maître Yoda se tenait sur le seuil de la baie vitrée grande ouverte. Je me morigénais intérieurement. Je ne l’avais pas senti arriver, pas plus que je n’avais senti l’arrivée de Mace. Je n’avais pas été assez attentive à mes sens. J’avais fait une grave erreur. Quelqu’un d’autre qu’eux auraient pu menacer la Jeune Reine. Les conséquences auraient pu être dramatiques.

" _Facile de vous tromper tous les deux, il a été pour moi. Un danger pour la Jeune Reine je ne suis pas. Et trop occupé l’un de l’autre vous êtes. " Gronda notre maître en s’avançant, le bout de sa canne frappant le sol de marbre au rythme de son pas.
" _Maître Yoda… " Commença Mace en prenant ostensiblement ma main.
" _Silence, j’ai dit. "
Il nous dévisagea l’un après l’autre, en soupirant. Il n’en disait toujours pas plus. Mais il avait l’air soucieux.
" _une situation très délicate… très délicate… un grave problème de conscience vous me posez…
_Maître Yoda… nous ne voulons pas vous mettre dans l’embarras. " Répondis-je.
" _En ce qui nous concerne, la situation est très claire. " Ajouta Mace très fermement. " Nous nous aimons. Et ce n’est pas une amourette, c’est vraiment très profond et très fort. Nous voulons être ensembles. Nous ne voulons plus nous cacher. Et puisque le Code nous l’interdit, nous avons fait notre choix. Nous avons bien réfléchi. Nous ne reviendrons pas sur notre décision.
_Bien réfléchi… hum ! Bien réfléchi vous pensez ? Et bien pas moi. Les conséquences de votre acte vous n’avez pas mesuré. Un schisme, vous allez provoquer.
_Nous nous doutons bien que cela va faire des vagues. Mais c’est peut-être ce dont l’Ordre a besoin. " Répondit Mace en défiant Maître Yoda du regard.
Notre vieux maître ne baissa pas les yeux. Il était manifestement très fâché.

" _Maître Yoda, comprenez-nous. Il fut un temps où je vous ai obéi. Mais j’en ai longtemps souffert. J’ai passé mon temps à lutter contre ma souffrance. On ne peut apprivoiser ce genre de souffrance. Mace et moi n’avons pas cherché à nous aimer. C’est ainsi. Quoi que nous fassions, nous nous aimerons. Lutter comme je l’ai fait, comme Qui-Gon le fait toujours ne peut nous conduire que sur un mauvais chemin. Nous avons simplement décidé d’accepter nos sentiments, de les faire grandir, et d’en faire des alliés plutôt que des ennemis comme c’est le cas quand on lutte pour ne plus les ressentir. Pour ma part, c’est ce que j’ai décidé de faire.
_La véritable raison de ta démission, voilà donc. La vérité tu ne nous avais pas dis. Je l’avais senti.
_Je vous ai dit la vérité, mais pas toute. Lorsque je vous ai dit que je ne me retrouvais plus dans le Code Jedi, c’était vrai. Lorsque je vous ai dit que je ne pouvais continuer ainsi à enseigner à ma sœur, c’était aussi vrai. J’ai d’autres choses à lui apprendre, mais des choses que vous réprouvez.
_Notre Code, tu te permets de juger.
_Oui, c’est vrai. Mais vous me jugez à travers ce Code. " Répondis-je en luttant de toutes mes forces contre l’agacement que je commençais à éprouver. " Je vous ai dit tout ce que j’avais à vous dire sur ce sujet. J’ai démissionné, il n’y a plus à revenir. Le Conseil a accepté ma démission. Je n’ai plus de compte à vous rendre sur la manière dont je compte mener ma vie.
_Tout ce que je suis, moi, entant qu’individu unique, vous ne le voyez plus qu’à travers ce Code. Il en est de même pour Lusiana, Qui-Gon et tous les Jedi un peu… hors norme. Ce qui fait la richesse d’une société ou d’un groupe, c’est justement ce que vous cherchez à nier, la diversité des personnalités. C’est parce que nous sommes tous différents que nous évoluons en confrontant nos points de vue, et nos idées. On dirait que vous voulez faire des Jedi des sortes de… clones ! " Continua Mace.

Le balcon était soudain devenu trop petit. J’avais un mal fou à garder mon calme.
Mace était arrivé, m’annonçant le plus simplement du monde qu’il avait démissionné lui aussi, à cause de moi. Et maintenant Maître Yoda nous faisait un de ses entretiens inquisiteurs du Conseil à lui tout seul. C’en était trop !
Maître Yoda ne disait plus rien. Il arpentait le balcon de long en large. Et le bruit de sa canne sur le dallage commençait à me taper sur les nerfs. Du calme, j'étais venue ici pour avoir du calme. J’inspirais profondément. Je croisais le regard de Mace. La tendresse que j’y lus termina de m’apaiser tout à fait. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, le prix à payer pour avoir enfin le droit d’être heureuse avec l’homme que j’aimais.
" _Un compromis, je vous propose. " Dit Maître Yoda au bout d’un moment.
Encore un compromis, pensais-je. Décidément ils se sont passé le mot !
Je fus gratifiée d’un de ces regards sévères dont Maître Yoda avait le secret et qui avaient le don de m’intimider.
" _Un mois de liberté…
_Maître Yoda… " Voulut intervenir Mace. Mais notre maître l’interrompit du même regard que celui qui m’avait fait comprendre que je pensais trop fort.
" _Aux épreuves, ta Padawan tu accompagneras, Maître Windu. Et ensuite, un mois de liberté, rien que pour vous deux. Mais au bout d’un mois, au Temple vous rentrez tous les trois.
_Et ensuite ? Qu’est ce qu’il se passera ? " Demandais-je en croisant les bras, me préparant à une nouvelle confrontation.
" _ Cette femme tu aimes, Mace. N’est ce pas ? L’aimer toute ta vie, tu penses vraiment ?
_Oui, Maître.
_Et toi ? Aimer cet homme toute ta vie tu penses ?
_Oui, Maître. "
" _Alors du bonheur je vous souhaite. Ensuite, votre devoir vous ferez, Maître Lusiana… Windu. " Je regardais mon petit maître vert, complètement abasourdie.

La situation aurait relevé du plus haut comique, si elle n’avait été aussi lourde de sens et de conséquences. Nous étions plantés là, Mace et moi, nous tenant résolument par la main comme si on avait voulu empêcher qui que ce soit de nous séparer. Nous regardions Maître Yoda, qui du haut de sa petite taille nous regardait tour à tour en nous posant ces questions.
" _Confiance en vous, j’ai. Et des maîtres de grande valeur vous êtes tous les deux. Une perte terrible pour l’Ordre, ce serait, si vous nous quittiez. Alors, un couple vous pouvez être. Mais de la discrétion je vous demande. Exceptionnelle cette situation doit rester. Des Maîtres Jedi vous êtes. Des Jedi au plus profond de vous, vous êtes. De tous ses combattants l’Ordre a besoin. Assez sages vous êtes tous les deux. La part des choses vous saurez faire, entre vos devoirs, et votre vie privée. "

Nous venions de comprendre ce qu’il venait de se passer. Maître Yoda venait de nous proposer de rester au sein de l’Ordre tout en vivant notre vie privée, à la condition que celle-ci soit discrète et qu’elle empiète le moins possible sur nos devoirs. Nous n’avions plus de raison de démissionner. L’Ordre Jedi était notre vie depuis notre plus jeune âge. Y renoncer nous coûtait énormément. Mais nous y étions résignés. Et Maître Yoda était là, nous donnant son accord, sinon sa bénédiction. Et il m’avait appelée Lusiana Windu !
Des larmes d’émotions, de joie, et de bonheur perlaient au coin de mes yeux. Je me baissais alors dans un geste tellement spontané qu’il étonna Maître Yoda autant qu’il me surprit moi-même. J’embrassais mon vieux maître sur les deux joues. Maître Yoda aurait pu rougir, il l’aurait fait. Jamais je n’avais eu une telle familiarité envers lui. Mais je vis que si je l’avais embarrassé, je lui avais aussi fait très plaisir.
" _Trop vieux je suis, maintenant. " Bougonna-t-il. " Les jeunes je ne comprends décidément plus. Un mois de liberté… ensuite…
_Vous pouvez nous faire confiance, Maître. Nous ne vous remercierons jamais assez. " Lui répondit Mace.
Maître Yoda nous regarda une dernière fois.
" _Le Conseil avec moi, pas d’accord il est. Mais un schisme nous ne pouvons nous permettre de risquer. Unis les Jedi doivent rester. Alors sur vous, je dois pouvoir compter.
_Maître Yoda, votre confiance nous touche infiniment. Vous n’aurez pas à le regretter. Nous saurons allier notre sacerdoce et notre vie privée. Vous pouvez compter sur nous.
_Regretter ceci, j’espère ne jamais avoir.
_Nous ne pourrons être que meilleurs chevaliers, maintenant. Nous vous montrerons que vous avez eu raison de nous faire confiance. " Promit Mace.
" _Au Temple nous nous reverrons. La Matriarche je dois aller voir maintenant. Et les épreuves dans quatre jours Depa devra affronter. La Force soit avec vous deux. "
Maître Yoda nous salua avant de nous quitter.

Mace et moi nous retrouvions seuls sur le balcon. La nuit était maintenant complètement tombée. Appuyés sur la rambarde du balcon, nous ne disions plus rien. Nous venions de vivre des émotions très fortes, et nous avions besoin de " digérer " tout ce qu’il venait de se passer.
Mace m’enlaça tendrement, et je posais ma tête sur son épaule. Nous retrouvions notre communion d’esprit. Nous nous retrouvions complètement l’un et l’autre dans nos présences respectives. Rien ne pouvait plus nous séparer. Même la mort ne le pourrait plus. La Force nous unissait dans l’amour qu’elle nous permettait maintenant de vivre.
" _Tu peux sortir de ta cachette, Sylcat. " Dis-je alors au bout de quelques secondes.
Ma sœur nous rejoignit sur le balcon.
" _Cela fait combien de temps que tu nous espionnes ainsi ? " Lui demandais-je.
" _Depuis suffisamment longtemps… Maître Windu. " Me répondit-elle malicieusement. " Je suis tellement contente pour vous deux ! " S’exclama-t-elle en nous serrant contre elle. " Mais je n’ai pas vu mon nouveau beau-frère embrasser la mariée. " Ajouta-t-elle faussement dépitée. Ce à quoi Mace répondit en s’exécutant immédiatement. " Et bien voilà ! Bon, je suppose que vous avez besoin d’un peu d’intimité. Je vous laisse. Je vais assurer la garde toute la nuit.
_Je ne crois pas que la Matriarche ait jamais cru que vous seriez les gardes du corps de sa petite-fille pendant très longtemps. " Répondit Mace. " Et je ne crois d’ailleurs pas non plus que la Jeune Reine soit menacée au point d’avoir besoin de Jedi comme escorte. Je crois que tu peux aller dormir, Sylcat.
_Tant que je serais payée pour cela, je ferais mon boulot correctement. " S’entêta ma sœur, en s’éloignant. " Passez une bonne nuit, les amoureux ! " Nous lança-t-elle depuis la chambre.

Mace et moi nous retrouvions à nouveau seuls.
" _Finalement, tout s’arrange. Nous allons pouvoir vivre comme nous le voulions.
_Mais notre relation de secrète devient discrète. Ce n’est pas encore une totale franchise, ça.
_C’est déjà une amélioration. Un pas après l’autre, ma chérie. Un jour viendra peut-être où les Jedi pourront se marier au grand jour.
_Maître Yoda a bien dit que cette situation devait rester exceptionnelle.
_Maître Yoda lui-même ne peut aller contre l’évolution des mentalités. Contentons-nous de ça. Nous venons de faire avancer les choses. C’est un petit pas. Mais c’est tout de même un pas de plus.
_Oui, tu as raison. N’en demandons pas trop. "
Mace se tourna vers moi.
" _C’est le plus beau jour de ma vie. Maître Yoda nous a… mariés, en quelque sorte. Et c’était ce que je souhaitais le plus, être ton mari.
_C’était aussi ce que je souhaitais.
_Je vais devoir repartir demain. Je dois accompagner Depa.
_Tu veux que nous rentrions avec toi ?
_Non, profite un peu de tes vacances. Mais puisque tu es maintenant réintégrée comme Maître Jedi, il faudra que tu assistes à la cérémonie.
_Avec joie.
_Mais pour le moment, ces instants appartiennent à notre vie privée. Le voyage m’a un peu fatigué. Et j’ai bien envie d’aller me coucher, en compagnie de mon adorable épouse. " Dit-il en m’embrassant tendrement.
" _Un mariage sans nuit de noces n’est pas un mariage. " Répondis-je en répondant à son baiser, avant de l’attirer dans la chambre.