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Par Lusiana Windu



III



J’entrais. Les douze maîtres, assis en cercle tout autour de la salle, me regardèrent me poster au centre de la pièce. Je m’inclinais respectueusement.
" _Et bien, Maître Nakeji, nous parler, tu désirais. " Commença Maître Yoda. " Ta Padawan, auprès de toi n’est pas ?
_J’ai préféré tenir ma sœur à l’écart de cette discussion.
_Très bien. Nous t’écoutons. " Me dit Yundah la Twi’leck.
" _J’ai demandé à être entendue par le Conseil pour lui présenter ma démission. " Annonçais-je de but en blanc.

Un silence pesant s’abattit alors dans la salle. Mais j'étais calme. Le mot était lâché. J’en étais presque soulagée. C’était cela. J’étais soulagée d’avoir enfin eu le courage de faire ce pas.
" _Peut-on connaître tes raisons à une telle décision ? " Me demanda Maître Yundah.
_Elles sont personnelles. Je regrette.
_Tu t’imagines bien que nous n’allons pas nous contenter de cela. " Me dit-elle encore.
" _J’en suis consciente. Pourtant, c’est la seule réponse que vous obtiendrez de ma part. " Je me tournais vers Yoda." Je sais que vous pouvez lire en moi, Maître. Mais je vous demande de ne pas le faire. "
Yoda fronça le nez en soupirant.
" _Inquiet, je suis, à ton sujet.
_Ne le soyez pas. Je pars, l’esprit complètement libre et serein. Je n’ai subi aucune contrainte. J’ai pris cette décision complètement librement.
_Tu n’as pas le droit de partir, Lusiana. Tu es Jedi. Tu te dois à l’Ordre. "Gronda Maître Piell.
_Je suis Jedi, c’est vrai. Mais je ne me dois qu’à la Force. " Répliquais-je calmement.
" _Tu es bien ingrate envers ceux qui t’ont formée, éduquée, protégée.
_Je ne suis pas ingrate. Je continuerais de servir la Force, mais plus au sein de l’Ordre. C’est tout.
_Mais enfin ! Pourquoi tiens-tu tellement à partir dans ce cas ? " Insista mon ancien maître d’astrophysique.
" _Tout simplement parce qu’en mon âme et conscience je suis arrivée à la conclusion que je ne pouvais plus rester au sein de l’Ordre sans me trahir moi-même. Si je reste, je me perds. Je préfère donc partir. Ma place est ailleurs. Voilà la raison de mon départ.
_Qu’est ce que tu nous reproches alors ? " Me demanda Yundah sur la défensive.
" _Rien, je ne vous reproche rien, ni à l’Ordre dans son unité. Vous, les maîtres du Conseil, faites des choix. Je les respecte. Et c’est justement pour cela que je m’en vais.
_Tu ne trouves pas cela un peu paradoxal. Tu respectes les choix du Conseil, mais tu préfères t’en aller. Et parlons en, de ton respect envers tes maîtres.
_Lorsque vous faites des choix, lorsque vous prenez des décisions concernant l’Ordre, vous le faites en votre âme et conscience, sans toujours vous justifier. Et bien acceptez qu’il puisse en aller de même pour moi.
_Tu n’es qu’une insolente, Lusiana. " Me répondit-elle agacée.
" _Je sais, on me l’a souvent reproché.
_Lusiana, nous cherchons simplement à comprendre pourquoi une Jedi comme toi puisse décider de quitter tout ce qui fait sa vie.
_Mais je ne renonce à rien de ce qui fait ma vie, Maître Koon. C’est justement ce que vous n’arrivez pas à comprendre. Je ne renonce à rien de ce que je suis. Au contraire, j’ai décidé d’assumer entièrement tout ce que je suis.
_Dans ce cas, explique-nous pourquoi tu quittes l’Ordre.
_Tout simplement, pour suivre un des enseignements que j’ai reçus : Rester fidèle à soi-même quoi qu’il puisse arriver.
_Tu penses donc que l’Ordre Jedi ne te permet plus d’être fidèle à toi-même ? C’est complètement stupide !
_Maître Yundah, je ne me reconnais plus dans ce que décide l’Ordre Jedi. Appelez cela comme vous voulez, de la vanité, de la puérilité… j’y ai longuement réfléchi. J’ai longuement médité. Et j’ai enfin retrouvé cette paix, cette harmonie avec mon être profond depuis que j’ai pris cette décision. Je quitte l’Ordre, c’est le seul moyen pour moi d’être en paix.
_Je ressens pourtant une grande souffrance en toi. " Me dit Maître Koon.
" _Cette souffrance aussi, je l’ai comprise, Maître. J’ai réussi à la comprendre. Elle s’apaise. Il va me falloir un peu de temps pour que je la surpasse. Mais maintenant que j’ai réussi à déterminer son origine, je ne peux que la vaincre. Si je reste parmi vous, je me perds. Si je me perds, je ne peux plus servir l’Ordre comme on me le demande. Si je ne peux plus servir pleinement, je me perds encore plus. Enfin, si je me perds, je ne peux plus être Jedi. En quittant l’Ordre, je choisis simplement une autre route, mais je reste dans les voies de la Lumière de la Force. Et rien ne m’importe plus que de pouvoir continuer de servir la Force. Rester au sein de l’Ordre n’est pas la seule façon de servir la justice et la paix. Je choisis certes une voie différente, mais c’est celle qui me correspond le mieux. Je ne trouve plus d’épanouissement au sein de l’Ordre. Voilà pourquoi je m’en vais.
_Tu nous juges donc responsables de cet échec ! C’est incroyable ! De quel droit te permets-tu de juger tes maîtres ? De quel droit te permets-tu de mettre ainsi en cause le Code ? Cet échec est le tien, pas le nôtre ! " Gronda Maître Yundah.
Les autres maîtres acquiescèrent. Seul Yoda ne disait toujours rien. Je le voyais soucieux.
" _C’est vous qui parlez d’échec, pas moi. Je ne le considère pas ainsi. Je change de voie, c’est tout. Et c’est vous qui dites que je vous juge, pas moi. Mais peut-être sentez-vous qu’il y aurait matière à vous juger. Dans ce cas, ayez au moins l’honnêteté de vous remettre en question. " Ne pus-je m’empêcher de répliquer. Yundah me défia du regard. Je le soutint, avec calme et compassion pour cette vieille Twi’leck qui ne m’avait jamais comprise. " Je ne suis pas la première à quitter l’Ordre. Dix-neuf Jedi l’ont fait avant moi. Je ne juge pas leurs raisons. Elles leur appartiennent. Et je ne les connais que trop peu pour me permettre de les juger. Je ne peux parler que pour moi. Je n’ai pas le sentiment d’avoir échoué. Je pense plutôt que je viens de franchir une nouvelle étape vers une plus grande sagesse. Il s’agit de voir ce qui me convient à moi, Maître Lusiana Nakeji, qui ne conviendrait sans doute pas à quelqu’un d’autre. Il s’agit de moi, entant qu’individu. Je vous le redis. Je ne peux plus continuer dans la voie que vous, les Maîtres du Conseil, et l’Ordre en général, me proposez. Si je continue ainsi, je me trahis. Et en me trahissant, je trahis mes maîtres et la Force. Je ne veux plus continuer à me voiler la face, ni à me mentir.
_Et tu sais sans doute mieux que nous ce que la Force attend de toi.
_Oui, puisqu’il s’agit de moi.
_Ton orgueil t’égare. Tu as toujours été trop orgueilleuse. Tu n’as jamais cessé de nous défier ! Et maintenant, tu te permets de nous juger !
_Je ne vous juge pas. Je vous dis simplement ce que j’ai perçu dans la Force. Je dois m’en aller, parce que si je reste, je me mets en danger, un danger bien plus terrible que la mort. Si je veux continuer de pouvoir me regarder en face, il faut que je puisse rester fidèle à ce que je suis, et donc partir.
_Et bien, c’est ça ! Va-t’en ! De toute façon, tu aurais du être exclue de l’Ordre depuis bien longtemps ! " Vociféra Yundah.
" _Maître Yundah ! " La voix de Yoda coupa net tous les murmures. " Continue, Maître Lusiana.
_Je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai déjà dit, Maître.
_Y aurait-il quelque chose que nous puissions faire pour te convaincre de revenir sur ta décision ? " Me demanda Maître Piell.
" _Je crains que non, Maître. "

Les maîtres se concertèrent du regard. Je savais que sur eux douze seulement trois éprouvaient de la sympathie pour moi. Et je savais aussi que deux d’entre eux n’étaient pas fâchés de me voir enfin partir. La seule chose pourtant qui me fit de la peine ce fut de voir le regard plein de tristesse de Maître Yoda. Lui m’avait toujours soutenue et comprise. Et je le décevais terriblement.

" _La Force, avec toi, à jamais, est. " Me dit-il, tristement. " Des regrets, tu n’auras jamais, j’espère.
_Vous me manquerez aussi, Maître Yoda. Mais je dois suivre mon chemin. Mon destin n’est plus au sein de l’Ordre.
_Le destin… difficile à voir, il est, pour soi-même.
_Mon destin est de servir la Force. Et c’est ce que je continuerai à faire. Soyez-en certain. Que la Force soit avec vous. "

Je m’inclinais et sortis. Je passais la porte de la Salle du Conseil. Je m’attardais quelques instants sur le balcon qui dominait la ville. Je vivais ici depuis vingt-sept ans. Vingt-sept ans ! Cela représentait presque toute ma vie. Tant d’années passées dans ces salles de classe et d’entraînement, tant d’années passée à étudier à la bibliothèque, tant d’années à courir pour ne pas être en retard, à me faire réprimander, à rire et à pleurer. Anawatti, ma première amie… Goldie et ses deux tentacules qui frémissaient de malice lorsque nous échangions nos secrets d’adolescentes… Maître Yoda qui nous surprenait sans cesse, et Mace qui était toujours là pour nous tirer d’affaire… Et puis, il y avait eu Qui-Gon… vingt-sept années d’une vie qui en comptait trente…Je ne savais pas combien la Force m’en donnerait encore à vivre. Mais je savais que je venais de tourner une nouvelle page.

Je soupirais… il était temps que je m’en aille.

Je commençais à traverser le hall, lorsque j’entendis des éclats de voix à l’autre bout des arcades. Je me précipitais et trouvais Qui-Gon et Mace en train de se disputer âprement.
" _… C’est ta faute ! C’est toi qui l’a poussée à faire ça ! Qu’est ce que tu cherches ? T’as pas compris qu’il est trop tard ?
_Je t’assure que je n’y suis pour rien. Je ne savais même pas qu’elle avait décidé ça !
_A d’autres ! Pour qui veux-tu qu’elle fasse un truc pareil ?
_Peut-être bien pour elle ! Pour qui tu la prends ? Tu crois qu’elle est incapable de prendre ses propres décisions ? Et tu te prétends son ami !
_En tout, cas j’ai toujours été là quand elle avait besoin de moi ! pas comme quelqu’un que je connais !
_Ce sont des choses qui ne te regardent pas, Mace ! C’est entre Lusie et moi !
_Bien sur… comme ce qu’il s’est passé ce matin !
_Mais ma parole ! Tu es jaloux ! tu es…
_Ça suffit ! " Tous les deux se turent, stupéfaits de me trouver devant eux. " Pour qui est ce que vous vous prenez ? Vous oubliez où vous êtes, et surtout qui vous êtes ! Alors un peu de tenue, messieurs ! "

Cette fois, je craquais complètement. J’étais dans un état d’esprit tout de même assez complexe. J’étais soulagée d’avoir enfin franchi un cap qui se profilait depuis très longtemps à mon horizon. Je venais de clore la plus grande partie de ma vie. Je me lançais dans une nouvelle vie, loin de mes repères vieux de vingt-sept ans. Je n’avais tout de même pas passé que des mauvais moments au Temple, bien au contraire. J’y avais été plutôt heureuse. Et surtout, j’y avais des amis, des amis que je n’allais pas pouvoir revoir avant bien longtemps. Et ces deux là, les deux hommes que j’aimais le plus dans cette fichue galaxie, étaient en train de se disputer comme des chiffonniers, pour savoir lequel m’était le plus attaché, lequel m’aimait le plus. Deux des Jedi les plus sages et les plus puissants de cette époque se comportaient comme des collégiens jaloux et égocentriques.
Je les regardais sévèrement.
" _Je vous plains ! Vraiment, je vous plains d’en arriver à ce pugilat ! Comment osez-vous vous comporter de la sorte ? Passe encore pour des Padawan, et encore ! Je suis certaine que si l’un d’entre vous assistait à une telle scène entre deux padawans vous sauriez leur dire votre façon de penser. Mais de votre part ! C’est absolument intolérable ! Et vous vous prétendez des maîtres ! Bravo ! Félicitations ! C’est tout à fait digne de vous !
_Lusie, je…
_Tais-toi, Qui-Gon ! N’en rajoute surtout pas ! Ce n’est vraiment pas le moment. Mets-toi dans le crâne que nous ne sommes plus ensemble depuis douze ans et que je n’ai pas besoin de ta protection. J’ai besoin de ton amitié. Mais si tu es incapable de te comporter avec moi autrement que par le passé, alors tiens-toi à l’écart de ma vie ! et pour toujours ! " Je vis un petit sourire de satisfaction au coin des lèvres de Mace. " Quant à toi, si tu me fais si peu confiance pour croire que je puisse me laisser influencer dans mes décisions, et si tu crois que je quitte l’Ordre pour lui, alors vraiment, je me demande comment tu peux oser prétendre que tu es un ami. Je commence à être passablement fatiguée par votre attitude à tous les deux. Mais ce que je trouve de plus déplorable encore, c’est de voir à quel point deux soit disant grands maîtres bafouer ainsi toutes les règles de l’Ordre. J’ai au moins la franchise de m’en aller. Et franchement, en vous voyant, je me dis que vous n’allez pas me manquer ! "

Je les plantais là, et me rendis prestement dans mon appartement rassembler mes affaires.

Maintenant que j’en avais terminé avec le Conseil, je n’avais qu’une hâte, c’était de partir le plus rapidement possible. Sylcat n’était toujours pas là. J’aurais voulu tout de même la voir avant mon départ. Mais je n’en avais plus le temps. Le vaisseau du sénateur de Hapes qui devait m’emmener loin du Temple m’attendait. Je me promis mentalement de contacter ma sœur dès que je serais arrivée à destination. Je me mis rapidement en civil, et sortais pour toujours de mon petit appartement.

J’arrivais complètement abattue sur l’aire d’appontage du vaisseau de la Matriarche de Hapes. Deux sentinelles se mirent au garde à vous en me voyant. La rampe d’embarquement était descendue. Je soupirais, et je montais à bord en me contraignant à ne pas regarder, ni même jeter le moindre coup d’œil derrière moi. J’avais pris une décision, sans doute la plus difficile de toute ma vie. Je croyais que la décision que j’avais prise de quitter Qui-Gon serait la plus pénible. Je m’apercevais ce jour-là que quitter l’Ordre Jedi était pire. Mais je ne pouvais plus continuer de faire semblant d’obéir au Code, alors que je le violais continuellement rien qu’en pensant à Mace. C’était devenu insupportable. Et je sentais que je m’égarais, que j’avais emprunté une mauvaise voie qu’il était plus que temps de quitter. Je ne pouvais plus continuer d’enseigner les voies de la Force à Sylcat dans l’état d’esprit où je me trouvais. Je trahissais tout le monde. Je me trahissais moi-même.

J’arrivais dans la coursive qui conduisait au cockpit. Je vis des caisses entassées. J’arrivais alors dans le cockpit et je trouvais ma jeune sœur assise dans le siège du pilote, en train de commencer les procédures de décollage. Elle ne tourna même pas le regard vers moi.
" _Tais-toi et assied toi. " Se contenta-t-elle de me dire.
J’étais bien incapable de lui dire quoique ce soit.
Le vaisseau décolla une fois que les deux gardes furent montés à bord.
" _J’attends tes explications. " Dis-je enfin lorsque notre vaisseau eut plongé en hyperespace.
" _Est-ce bien utile ?
_Je reste ta sœur aînée. Et comme nous ne sommes ni au Temple, ni chez nos parents, tu restes sous ma responsabilité. Alors je t’écoute. Qu’est ce que cela veut dire ?
_Tu viens de démissionner de l’Ordre Jedi, mais cela ne veut pas dire que tu n’es plus Jedi, ni que tu ne restes pas mon maître. Qu’est ce que tu croyais ? Que j’allais te laisse t’en aller comme ça, en me laissant au Temple ? Je suis peut-être ta Padawan, mais nous sommes surtout sœurs. Premièrement, nous avons les mêmes parents. Deuxièmement, nous avons reçu la même éducation, celle du Temple, d’accord, mais nous avons été élevées de la même façon. Et troisièmement, quoi que tu fasses, quoi qu’il t’arrive, je reste et je resterais toujours ta sœur. Quoi qu’il t’arrive, cela me concerne. Alors, je pars avec toi. J’ai fait un choix, et il n’y a plus à y revenir. Je suis assez grande maintenant pour faire mes propres choix. Je n’ai plus treize ans. Si tu ne veux pas que je reste avec toi, je ne retournerais pas pour autant au Temple.
_Sylcat…
_Non, tu vas m’écouter. Je ne peux plus faire partie de l’Ordre Jedi. Pas dans ces conditions. Je ne suis pas d’accord avec les Maîtres du Conseil. Je crois profondément qu’ils sont dans l’erreur. Ils sont trop déconnectés de la réalité. Je crois profondément que d’aimer comme vous vous aimez, Mace et toi…
_Mace et moi avons rompu.
_c’est ça. On en reparlera une autre fois. Tout ce que je dis c’est que vous aimez comme vous vous aimez est vraiment un don extraordinaire, une chance incroyable. On n’a pas le droit d’empêcher deux êtres de s’aimer. Et moi, je ne veux pas devoir renoncer à un tel amour, si jamais la Force m’accorde de le rencontrer. Nous sommes des êtres doués de la Force, c’est un fait. Mais nous sommes aussi des êtres de chaire et de sang. Si nous voulons pouvoir garder notre intégrité, nous ne pouvons pas nier cette partie de nous, au profit de la Force. Pour être vraiment des Jedi accomplis, nous devons avant tout être des individus épanouis. "

J’écoutais ma sœur me dire tout haut ce que je n’avais pu exprimer devant le Conseil, pour ne pas compromettre Mace. Elle avait tout compris de mon dilemme.
"_Je te le répète, ce n’est pas parce que tu as démissionné que tu cesses d’être Jedi. En conséquence, tu restes mon maître. Et en plus, je deviens vraiment ta sœur, désormais, puisque même ça, le Conseil nous l’enlevait. Tu t’es battue contre eux pour que je devienne ta Padawan. Ils ne le voulaient pas à cause de liens de sang. Et tu leur as tenu tête. Et moi, je ne rentrerais pas au Temple tant qu’ils refuseront de réviser le Code. "
Des larmes silencieuses commençaient à couler sur mes joues. J’étais émue, touchée au plus profond de moi par ce que venait de me dire Sylcat. Elle me prit dans ses bras.
" _Pleure. Cela va te faire du bien. Tu as besoin de pleurer. Il faut que cela sorte, sinon, cela va continuer à te bouffer. Tu as traversé trop d’épreuves. Et tu n’as jamais réussi à vraiment évacuer toute la douleur de tes blessures. Pleure. "

Je m’effondrais tout à fait, pour la première fois. Tout revenait à la surface, dans une douleur insupportable. Toutes mes peines que je croyais évanouies depuis longtemps à force de lutter contre elles, revenaient à mon esprit. Je croyais les avoir définitivement enfouies, enfermées au plus profond de mon cœur. Mais elles étaient toujours aussi forte. Cette fois, elles revenaient, elles s’arrêtaient un instant, et puis, je les sentais s’envoler pour ne plus jamais revenir.
Sylcat me berçait doucement, comme pour apaiser un petit enfant. Je me laissais consoler. Personne ne l’avait fait auparavant. Même Mace n’avait jamais pu me consoler ainsi. Je comprenais à ce moment là, que c’était parce que je ne m’étais jamais laissée aller complètement. Je n’avais jamais réussi à me libérer totalement de ma carapace de Jedi que je m’étais construite au fil des épreuves que j’avais traversées.
" _Quoi qu’il t’arrive, je serais toujours là pour toi, tout comme tu le seras pour moi. Nous sommes sœurs. Et nous sommes attachées l’une à l’autre par un lien que les Maîtres du Conseil aussi puissants soient-ils, ne pourront jamais briser. Ce lien est bien plus fort que tout, parce qu’il s’est tissé à partir d’une chose que les Maîtres ne peuvent pas comprendre parce qu’ils se refusent à l’éprouver. C’est cette même puissance qui te lie toujours à Qui-Gon, et qui te lie pour toujours à Maître Windu. " Me dit-elle dans un murmure.