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Par Lusiana Windu



II



Je marchais rapidement dans les couloirs du Temple. Je rentrais rapidement dans mon appartement. Sylcat n’était toujours pas rentrée. Bien. Je ne voulais pas la voir pour le moment. Je lui griffonnais rapidement quelques mots sur un cellulo. J’avais besoin de me préparer à un entretien avec les Maîtres du Conseil, un entretien que je savais qu’il allait être particulièrement houleux et éprouvant. J’avais besoin de m’isoler. J’étais Jedi. Et la première des choses que j’avais à faire c’était de retrouver mon calme. Je savais que je devais bien réfléchir à cette décision que je venais de prendre. Les conséquences allaient être très lourdes, pour moi, mais surtout pour Sylcat. Je devais aussi penser à Mace. Je savais que ma décision était la bonne. Mais je savais aussi que je l’avais prise dans un esprit qui était loin d’être serein. Je devais prendre du temps pour trouver dans le calme de la Force l’harmonie et la paix intérieure qui allaient me permettre d’affronter le Conseil.
Je ne voulais rien dire à Mace pour le moment, tant que je n’avais pas retrouvé cette paix qui me manquait à cet instant. Pourtant, je savais intuitivement que j’avais fait le bon choix. Je sentais le calme revenir au fur et à mesure que cette décision se précisait dans mon esprit.
Je pris un sac où je jetais rapidement quelques petites choses. Et je sortis de mon appartement. Le Temple était calme en ce milieu de nuit. C’était certainement ce qui allait me manquer le plus. J’aimais le Temple. Il était ma maison depuis vingt-sept ans maintenant. Mais l’oiseau devait quitter son nid un jour ou l’autre. Et le moment était venu pour moi.

Je ne pus me résoudre à sortir du Temple sans aller faire un petit tour dans le Jardin Bleu. J’y avais tant de souvenirs… Je ne voulais pas les oublier, même si je voulais me focaliser sur ce nouvel avenir que je commençais à me décider. Je savais que ces moments que j’avais passés à méditer ou à jouer dans le Jardin Bleu me seraient toujours précieux.
Il faisait sombre. J’entendais le murmure de l’eau de la fontaine qui m’avait tellement apaisée lorsque j’en avais eu besoin par le passé. Je m’approchais doucement, sans bruit pour ne pas troubler le calme de cet endroit. Je sentis alors une présence que j’aurais reconnue entre mille.
" _Bonsoir Qui-Gon.
_Il est bien tard. Toi non plus tu n’arrives pas à trouver le sommeil ?
_Les choses se sont passablement compliquées. J’ai besoin de méditer…
_J’ai bien senti que quelque chose te troublait. Tu veux m’en parler ?
_Non. C’est une décision que je dois prendre seule.
_Pourtant…
_J’ai dis non, Qui-Gon. Je n’ai pas besoin de ton aide. Je suis Jedi depuis dix ans, maintenant. Je crois savoir ce que j’ai à faire.
_Pourquoi es-tu sur la défensive à ce point ? C’est seulement envers moi ou bien envers l’Ordre tout entier ?
_Je t’ai dis que je n’ai pas envie d’en parler avec toi. Bonsoir. " Répondis-je abruptement en tournant les talons pour m’en aller.
" _Une minute, Jeune Jedi ! Si toi tu n’as rien à me dire, moi je n’en ai pas terminé avec toi !
_Si ! Tout est terminé ! Depuis douze ans, maintenant !
_C’est donc ça ! " Il se leva et planta son impressionnante carrure devant moi. Dans l’obscurité, il me sembla que son regard bleu était encore plus perçant et profond que dans ma mémoire. " Tu gardes au fond de toi des ressentiments depuis douze ans. Alors vas-y ! Vide ton sac ! Dis-moi enfin ce que tu as sur le cœur !
_Cela n’a rien à voir avec toi !
_Oh que si ! Je suis au centre de tout ce qui te perturbe. Et tu le sais ! C’est d’ailleurs pour cela que tu es si agressive envers moi !
_Pour qui est ce que tu te prends ? Tu crois être le centre de l’univers ? Et bien laisse moi te détromper. Tu n’es qu’un Jedi parmi tous les autres pour moi. Tu n’es même plus mon maître ! Ce n’est pas toi qui m’as conduite aux épreuves ! C’est Luminara !
_Ah oui ? Alors dans ce cas, réfléchis un peu. Si je te suis si indiffèrent maintenant, pourquoi est ce que tu me repousses à ce point ?
_Ce n’est pas moi qui te repousse. C’est juste que je n’ai plus de comptes à te rendre, et cela depuis que tu as accepté de ne plus être mon maître. J’ai parcouru bien du chemin depuis ce jour-là. Je ne suis plus la petite Lusie que tu as connue. Je suis moi aussi un maître. Tu n’as plus de leçon à me donner.
_C’est ce que tu crois ?
_Oui ! Tout ce que j’ai encore à apprendre, ce n’est certainement pas toi qui peux le faire.
_Et pourquoi ?
_Parce que tu penses être le meilleur exemple, sans doute ?
_Je ne suis peut-être pas le meilleur, mais je ne suis pas le pire non plus. Je suis donc tombé si bas dans ton estime ?
_Non… pas du tout ! " Répondis-je ironique. " Tu m’as montré une chose essentielle, au contraire. Tu m’as montré ce qu’il ne faut surtout pas faire. Tu m’as montré quel maître je ne veux surtout pas être.
_Merci. " Répondit-il en avalant l’insulte. " J’ai commis une erreur envers toi. Mais ce n’est certainement pas celle que tu crois.
_Et qu’est ce que tu t’imagines donc ?
_Je crois que tu m’en veux. Je crois que tu t’en veux des sentiments que nous avons éprouvés l’un pour l’autre. Je crois que tu m’en veux d’avoir laissé ces sentiments s’installer entre nous alors que j'étais ton maître. Tu m’en veux pour ne pas y avoir mis moi-même un terme avant que cela n’aille jusqu’où nous sommes allés.
_Et bien tu te trompes complètement ! Ce n’est pas ça du tout ! " Protestais-je avec véhémence. " Je ne regretterais jamais ce qu’il s’est passé entre nous. " Ajoutais-je à mi voix, à l’évocation de ce si doux souvenir.
" _Lusie, j’ai moi aussi des regrets que je traînerais toute ma vie comme un boulet.
_Il n’y a rien à regretter de ce que nous avons fait. Moi, je ne regrette pas. Je regrette seulement d’avoir été si jeune à cette époque. Les choses ne se seraient certainement pas passées comme cela. " Je reprenais mon attitude farouche.
" _Mais qu’est ce qu’il se passe à la fin ? Où est ce que tu veux en venir ? "
Je gardais le silence. Je sentais soudain la gravité de ma décision. Si je lui en faisais part, il allait la prendre comme un échec personnel. Et ce n'était vraiment pas le moment. Je savais ce qu’il venait de se passer. Maître Yoda m’en avait informée.
" _Tu m’as bien formée, Qui-Gon. Je regrette ce que je t’ai dit. C’est grâce à toi que je suis devenue Jedi. Luminara fut un bon maître, mais elle n’a pas eu la même importance dans mon enseignement que toi. Tu m’as appris bien plus de choses que tu ne le crois.
_Lusie, tu sais très bien que tu es l’élève dont je suis le plus fier.
_Je suis au courant pour Xanatos. " M’empressais-je de dire pour couper court à toute ambiguïté.
" _Qui n’est pas au courant ! " Répondit-il acerbe.
" _Ne le prends pas comme cela…
_De toute façon, ce n’est pas le sujet de notre conversation.
_Alors ? Tu vois ? Il n’y a pas que moi qui ne veuille pas aborder certains sujets. "
Le silence s’installa entre nous deux, un silence pesant, lourd de sous-entendus.
" _Lusie, j’ai… j’ai senti que…
_Que j’avais une grave décision à prendre ? " Il hocha la tête. " Oui, j’ai bien vu que tu avais senti quelque chose à mon sujet lorsque nous nous sommes revus dans le couloir. Il me restait à découvrir ce que c’était.
_Et alors ? Où en es-tu ?
_J’ai pris ma décision, Qui-Gon. " Répondis-je gravement.
" _J’ai senti que tu étais arrivée à un tournant de ta vie.
_Oui, c’est la conclusion à laquelle je suis parvenue moi aussi. Et c’est pour cela que je suis venue ici… pour bien réfléchir.
_Il faut que tu sois certaine que tu ne regretteras pas cette décision plus tard.
_Cela ne change rien à ce que je suis au fond de moi, Qui-Gon. Je suis et je resterais une Jedi jusqu’à ma mort.
_Qu’est ce que tu veux dire ? Que tu vas quitter l’Ordre ?
_Oui. C’est ce que j’ai décidé.
_Mais tu as pensé à ta sœur ? Elle est ton apprentie, elle n’a pas terminé sa formation.
_Sylcat est bientôt prête. Elle n’a plus besoin de moi pour devenir Jedi. Je n’ai plus rien à lui apporter de ce côté là. Au contraire, tout ce que je pourrais lui apprendre désormais serait en désaccord avec le Code. Je ne veux pas compromettre sa formation. Je dois m’en aller. Je suis… Je ne peux plus adhérer au Code Jedi. C’est pour cela que je m’en vais. Ce que nous impose le Code ne me correspond plus. Cela ne correspond plus à la vision que j’ai de ma vie, à ce que je veux en faire, à ce que je crois de notre nature de Jedi et d’être pensant. " Qui-Gon écoutait sans rien dire. " Cela fait longtemps maintenant que je sais que tôt ou tard… j’aurais quitté l’Ordre.
_Je crois que j’ai eu une bien mauvaise influence sur toi.
_Non, bien au contraire. Je crois profondément que tu m’as en fait montré ce qui est important dans notre vie. Tu t’es souvent opposé au Code et au Conseil, toi aussi. Et tu n’es pas le seul. Je ne peux plus continuer ainsi, à me mentir à moi-même, à fermer les yeux sur la réalité. Je suis Jedi. Mais je ne suis pas que cela. Et si je veux rester fidèle à moi-même, si je ne veux pas continuer à me perdre, je dois partir.
_Je comprends…
_Ne crois pas que…
_Non, je ne le prends pas pour un échec. Et je comprends un peu mieux certaines de mes erreurs… envers Xanatos, notamment…Merci, Lusie.
_C’est moi qui te remercie. Je connais maintenant la nature de la Force. Je me connais, moi, entant que Jedi et personne. Et c’est grâce à toi. Quitter l’Ordre n’est pas un échec, pour moi. C’est une nouvelle partie de ma vie, de mon cheminement personnel dans la Force. Je reste profondément attachée aux valeurs de paix, de justice, et d’abnégation que tu m’as enseignées. Mais je sais aussi que je n’ai pas que cela en moi. Et si je veux continuer à m’épanouir, je dois maintenant suivre mon propre chemin. Et ce chemin n’est pas celui que le Code veut m’imposer. Je continuerai d’être une Jedi, quoi qu’on en dise. Mais pas au sein de l’Ordre, pas tant que certaines choses du Code n’auront pas évolué.
_Qu’est ce que tu comptes faire ?
_Je ne sais pas encore… Je vais d’abord remettre ma démission au Conseil. Ensuite… je ne sais pas.
_Pourquoi n’irais-tu pas sur Hapes ? Je sais que la Matriarche t’estime beaucoup. Je pense qu’elle serait ravie que tu prennes en charge la sécurité de la Jeune Reine. Tu aurais ainsi un travail pour subvenir à tes besoins, tout en exerçant ton engagement de Jedi. La famille royale de Hapes est profondément attachée aux valeurs que l’Ordre nous demande de défendre.
_Oui… c’est une bonne idée. Je crois que je vais contacter la Matriarche. Merci, Qui-Gon.
_Merci à toi, Lusie. "
Le jour commençait à se lever. Une aube grise donnait des airs de fantômes aux arbres et aux fleurs du Jardin.
" _Je n’ai jamais cessé de t’aimer, Lusiana. Est-ce que…
_Non, Qui-Gon. Il est trop tard pour nous deux. Moi non plus je n’ai jamais cessé de t’aimer. Mais nos sentiments ne sont plus les mêmes que par le passé. Il ne faut pas que nous confondions ceux que nous éprouvons aujourd’hui avec le souvenir que nous gardons de ceux de nos premiers émois. Ils sont différents, même s’ils sont aussi forts. Nous ne pouvons plus revenir en arrière. Il faut juste que nous sachions tirer un enseignement de tout cela.
_Tu as toujours été bien plus sage que moi, Lusie.
_Non, juste d’une manière différente.
_Je t’aime, Lusiana.
_Moi aussi, je t’aime. Et le lien qui nous unit ne se brisera jamais. Tu resteras pour toujours celui qui m’a révélée à moi-même. Mais… d’autres événements m’ont appris d’autres choses sur moi, et …
_Ne dis plus rien, Lusie. " Me coupa-t-il en posant un doigt sur ma bouche. " Il faut que nous regardions vers l’avenir…
_Le passé ne peut plus être changé, seul le présent nous appartient. C’est le seul moment où nous pouvons agir pour faire de l’avenir ce que nous avons envie qu’il soit. " Continuais-je en reprenant une de ses leçons. " La Force est avec toi, Qui-Gon, pour toujours. La Force est notre alliée. Et surtout, sois fidèle à toi-même, comme j’ai décidé de l’être. "
Il me serra dans ses bras, je sentis son émotion. Je le quittais sur le seuil du jardin, et je m’en allais affronter mon destin. Affronter n’est pas le mot, je dirais plutôt, accomplir mon destin…

Je n’avais pas vu Mace qui rentrait au Temple. Par contre, lui m’avait vue. Il avait surtout vu cette accolade. Il se précipita vers moi, et m’arrêta en me prenant brusquement par le bras.
" _Qu’est ce que tu faisais avec lui ?
_Quoi ? " Je le regardais abasourdie.
" _Tu m’as très bien compris ! Qu’est ce que tu faisais avec Qui-Gon ?
_Qu’est ce qu’il te prend ?
_Lusiana, réponds !
_Primo, tu me parles sur un autre ton ! Secundo, commence par me dire pourquoi tu n’es pas venu à notre rendez-vous. Et tertio, puisque tu as si peu confiance en moi, tu n’es pas prêt d’avoir ta réponse. " Je le plantais là.

Ce n’était vraiment pas le moment qu’il vienne me chercher des noises. J’avais d’autre préoccupation qu’une crise de jalousie aussi puérile que déplacée. Je devais aller voir Maître Yoda pour l’informer de ma démission. Mais il me rattrapa.
" _Iana, qu’est ce qu’il se passe ?
_Il se passe que je ne peux plus continuer comme cela, Mace.
_Qu’est ce que tu veux dire ?
_Tout simplement que je m’en vais. Je quitte l’Ordre Jedi. Voilà ce qu’il se passe.
_Mais… tu ne peux pas ! c’est…
_Ecoute, Mace. Que cela te plaise ou non, je m’en vais. J’en ai assez de ces rendez-vous à la sauvette, j’en ai assez de faire semblant d’être d’accord avec le Code alors qu’il m’insupporte. Cela fait déjà un moment que j’y réfléchis. Et pendant que je t’attendais, j’ai enfin compris que je devais faire un choix. Cela a trop duré.
_Mais tu as pensé à ta sœur ? Elle a encore besoin de toi, elle n’est pas encore prête pour les épreuves.
_Elle fera comme moi, elle aura un autre maître.
_Et qu’est ce que Qui-Gon faisait avec toi ?
_Oh je t’en prie ! Arrête ! J’étais juste venue réfléchir dans le jardin, et il était là. Nous avons discuté. Voilà, c’est tout !
_Ce n’est pourtant pas ce que j’ai vu. Il t’a prise dans ses bras !
_Et alors ? C’est un crime ? Non mais qu’est ce que cela veut dire ?
_Je te croyais moins légère que cela ! "
Ma main s’abattit alors violemment sur sa joue.

Je le regardais complètement déconcertée. Qu’est ce que je venais de faire ? Des larmes commençaient à me brûler les yeux. Je savais que quitter l’Ordre ne se ferait pas sans heurt, mais j’avais tout de même espéré que Mace comprendrait. Au lieu de cela, alors que je venais de lui annoncer ma démission, il me faisait une crise de jalousie pour une petite accolade innocente. Je venais de prendre la décision la plus importante de toute ma vie, et lui ne s’attachait qu’à une image qui le blessait stupidement dans son amour-propre.
Il se frottait la joue aussi abasourdi que moi.

" _J’ai pris ma décision, Mace. Je m’en vais. Cette relation ne nous mènera nulle part. Tu viens de me le prouver. Et je ne peux plus rester au sein de l’Ordre. Que la Force te guide. "
Je partis en courant vers les appartements de Maître Yoda.


Le maître ne pouvait me recevoir. Je lui laissais donc un message, lui demandant de bien vouloir m’entendre en Conseil des Maîtres.
En attendant sa réponse, je décidais d’aller m’isoler dans le Jardin des Mille Fontaines. J’avais besoin de calme, de d’introspection. Je devais me préparer à cet entretien qui allait certainement être houleux. Mais j’eus bien du mal à me vider l’esprit de tout ce qui me préoccupait. Je m’attendais à ce que Mace vienne me retrouver, je pensais qu’il chercherait à rattraper cette rupture. Car c’était bien ce que je venais de faire. Je venais de rompre une nouvelle fois, tout cela à cause du Code Jedi ! Je partais, mais je n’étais pas certaine que Mace me suivrait. Et manifestement, il ne le ferait pas. Cela renforça un peu lus ma décision. Puisqu’il m’était interdis d’être heureuse au sein de l’Ordre dans ma vie de femme, puisqu’il était dit que je devrais toujours me séparer des hommes que j’aimerais si je continuais de suivre le Code, et bien on allait crever l’abcès et traiter le mal par le mal. Je quittais l’Ordre, sans doute par égoïsme, mais je trouverais bien quelque chose qui me permettrait de vivre en accord avec mon idéal de vie, me sentir utile aux autres sans sacrifier une partie de moi-même.

Hapes… Qui-Gon avait raison. Je devais contacter la Matriarche de Hapes et lui proposer mes services.
Mais avant toute chose, il fallait que je prépare cet entretien. Les maîtres n’allaient certainement pas se contenter d’une réponse évasive. Ils allaient me demander des explications. Quelles explications est ce que j’allais pouvoir leur donner sans compromettre Mace ? Lorsque Qui-Gon et moi nous étions aimés, les choses s’étaient faites plus simplement. Personne n’avait posé sa démission. Yoda avait pris tout à son compte. Il avait donné une vague explication au Conseil sur le fait que je devais changer de maître. Maître Undulli s’étant spontanément proposée, Yoda le recommandant vivement, personne n’avait jugé bon d’aller chercher plus loin un explication qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses. Cette fois, je devais assumer seule la responsabilité de ma décision. Et puis, il y avait aussi le fait que Sylcat allait devoir se trouver un nouveau maître. Je pensais alors à Anawatti, elle n’avait pas de Padawan en ce moment. Elle accepterait de prendre ma sœur sous sa tutelle. J’en étais certaine.

Je me rendis donc en salle de communication et commençais par appeler mon amie wookie. Elle sut d’emblée que quelque chose de grave venait de se produire, et m’assura de son amitié. Elle partait immédiatement pour Coruscant, afin de se proposer pour terminer la formation de ma jeune sœur. La Matriarche de Hapes ne chercha pas non plus à savoir pourquoi je quittais l’Ordre. Elle m’assura de sa confiance, et était ravie de pouvoir m’engager afin de protéger sa petite-fille, la Jeune Reine.

Tout s’arrangeait donc bien. Restait maintenant l’épreuve la plus difficile du moment : affronter le Conseil Jedi. J’étais résolu à ne rien leur dire. Je ne voulais pas compromettre Mace. Même si je lui en voulais de ne pas chercher à sauver notre relation, je continuais de l’aimer. Et je ne voulais pas que son avenir au sein de l’Ordre soit compromis, au cas où il déciderait de rester. Mais j’avais beau chercher, je ne trouvais aucun argument valable à opposer au Conseil. Je pouvais discourir sur les incohérences du Code… ou bien je pouvais aussi camper dans mon mutisme.
Je décidais de ne plus me soucier de cela. on verrait bien ce qu’il se passerait…
J’étais Jedi… et je savais que personne ne pourrait m’empêcher de l’être. A la vérité, il existait une personne qui pouvait m’empêcher de le rester : moi. J’étais Jedi parce que j’en avais fait le choix, dans mes actes de tous les jours, dans ma façon de penser ou d’agir. Tant que j'étais en harmonie avec la lumière de la Force, tant que je suivais ce qu’elle m’apprenait, j'étais Jedi. Et ce n’était pas le Code qui me la faisait ressentir. Je sentais sa présence bienveillante et apaisante tout autour de moi. Et je savais que le lieu importait peu. C’était juste une question d’état d’esprit. Je resterais Jedi, tant que je déciderais de le rester.

Je sentis avant que je ne vis un jeune Padawan venir me prévenir que le Conseil m’attendait. Je montais donc en haut de la vénérable tour.