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Par Lusiana Windu
II
Page 18
Absorbée par ses pensées, Lusiana arriva presque sans s'en rendre compte au bord d'un lac au milieu d'une clairière. Un petit véhicule, aux formes rondes et douces attendait, caché dans les branchages qui plongeaient dans le miroir sombre de l'eau. Lusiana monta dans l'engin en exhortant une nouvelle fois la droid de se dépêcher. Maudissant un peu plus les affres du destin qui l'avaient amené à servir une maîtresse aussi impétueuse, Rébécca prit place tant bien que mal aux cotés de Lusiana.
Le bongo s'enfonça alors dans le lac. Naviguant entre les algues, les rocher et les racines des arbres, la princesse et son droid arrivèrent bientôt en vue d'une multitude de bulles d'or flottant entre deux eaux. A mesure qu'elle approchait, les bulles grandissaient et une ville aquatique se précisait, telle une vision de rêve fantasmagorique. Lusiana barra son engin vers un quai d'appontage et pénétra dans le hangar en traversant une membrane élastique qui absorba le véhicule avec un bruit de déglutition. Une fois le moteur coupé, la princesse souleva la verrière du cockpit, et sauta à bas, avant de se diriger avec la même détermination dans le dédale qui unissait les bulles les unes aux autres, Rébécca toujours sur ses talons. Des créatures au museau lippu et aplati s'écartaient sur son chemin en la saluant d'un petit geste discret. Lusiana entra alors dans un des nodules d'habitation. Il n'y avait pas de murs véritables, mais des parois constituées de la même membrane transparente que celle du garage à bongo. Des poutrelles et des solives d'un matériau végétal donnaient aux nodules leur architecture ventrue et exotique. Des voiles de mousseline aérienne ornaient les baies qui s'ouvraient sur les profondeurs sous-marines, et derrières lesquelles nageaient doucement des bans de poissons argentés et étincelants sous la lumière diaphane de la ville aquatique. Tout n'était que douceur et tranquillité dans cette cité magique.
Mais Lusiana n'avait pas le temps de s'attarder aux délices de cette sérénité. Sa chambre était très peu meublée, un lit étroit collé à l'une des baies, un coffre de bois de facture ancienne orné de clous dorés, une penderie dissimulée derrière une tenture. Tout le reste de l'espace était occupé par un bric à brac sans nom qui s'éparpilla d'un bureau, prenant plutôt des allures d'établi vers des étagères dont on ne pouvait plus distinguer le matériau de fabrication tant elles étaient encombrées. Partout, du sol au plafond, ce n'était que composants électroniques, data cartes, outils et pièces détachées de toutes sortes. Pourtant, la princesse semblait se retrouver parfaitement dans ce capharnaüm. Elle se mit aussitôt au travail.
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