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Par Lusiana Windu



IV

Leia avait fini par calmer ses sanglots.

-" Voilà. C’est fini, maintenant. Dit doucement Yan en réussissant enfin à lui ranger les cheveux. Qu’est ce que tu faisais ici ?
- Je…je…je suis simplement sortie parce que je n’arrivais pas à dormir. Et… et je ne sais pas pourquoi, je suis arrivée ici. Oh ! Yan, je ne voulais pas te déranger…
- Mais tu ne me déranges jamais, voyons. Mais, dis-moi, qu’est ce qui t’a mise dans un état pareil ?
- C’est Vador…Il…il…
- Vador est mort, mon amour. Tu ne vas pas me dire que tu as vu un fantôme. Ton Jedi de frangin lui a mis une bonne raclée, en se payant le luxe de botter les fesses de cet empaffé d’empereur. Il ne pouvait pas en descendre un seul, tu penses. Monsieur donne dans le grandiose. Il lui fallait les deux pour se faire remarquer, comme d’habitude…Enfin, tu souris. Alors qu’est ce que tu as à craindre, maintenant ? Les deux hommes les plus géniaux de la galaxie sont auprès de toi. Bon, d’accord, le Jedi, c’est ton frère. Celui qui vient de démonter la tête de Palpatine, c’est ton frère. Mais tu avoueras, que le plus beau et le plus sympa c’est tout de même moi. Et que sans moi, jamais Luke ne serait devenu un Jedi. C’est grâce à mon vaisseau qu’il a pu arriver au sein de l’Alliance. Donc c’est moi le meilleur. Et tu sais quoi, Je suis fou amoureux de toi. Tu es si belle quand tu souris, je préfère cela. Sérieusement, tu as besoin de vacances. Et je t’emmène. La compagnie intersidérale du Faucon Millenium est heureuse de vous accueillir à son bord. Attachez vos ceintures. Attention au décollage ! "

Malgré elle, Yan avait presque réussi à la faire rire. Mais les choses étaient trop graves. Ce qu’elle avait à lui dire était tellement difficile, qu’elle ne pouvait vraiment goutter l’humour du pirate.

-" Yan, écoute-moi. C’est sérieux. Il faut vraiment que je te parle.
- Çà y est. C’est toujours au meilleur moment qu’il faut que tu reprennes tes airs de princesse. Bon, je t’écoute. S’empressa-t-il d’ajouter sous le regard menaçant de Leia. Dis-moi ce qui te tracasse. Vu ton air, cela va changer la face de la galaxie.
- Ce que tu peux être agaçant quand tu t’y mets. On ne peut pas être sérieux avec toi. Il faut toujours que tu tournes tout en dérision.
- Eh ! Mais j’essayais juste de te redonner le sourire, vu l’état où tu étais quand je suis arrivé. J’ai cru bien faire. Mais, à ce que je vois, mes manières de contrebandier déplaisent à Son Altesse. C’est bon, la prochaine fois, je me mêlerais de mes affaires.
- Tu es vraiment impossible. Il vaut mieux en rester là ; je ne crois pas que l’on puisse aller bien loin tous les deux.
- Tout à fait d’accord ! Hurla-t-il.
- Ce n’est pas la peine de crier !
- Je crie si je veux ! Je commence à en avoir marre ! C’est toujours pareil avec toi !
- Et tu crois que je n’en ai pas autant à ton service, peut-être ?
- Ah, oui ? Et qu’est ce que ta splendeur a à me reprocher ? Je vais te dire une bonne chose, toute princesse que tu es. Descend un peu de ta tour d’ivoire, cela ne te ferait pas de mal. Arrête de te prendre pour le centre de l’univers.
- Comment oses-tu ?
- Parfaitement ! Je me suis inquiété pour toi. Je me demandais s’il ne t’était pas arriver quelque chose de grave. Je me suis fais un sang d’encre. J’ai juste essayé de te réconforter, de te consoler, de te montrer que je t’aime et que tu pouvais compter sur moi. Mais apparemment, cela ne compte pas aux yeux de Ta Grandeur. Non, mais, pour qui se prend-il ce contrebandier ? Tomber amoureux d’une princesse ! Et puis quoi encore, J’ai eu pas mal d’idées complètement loufoques, dans ma vie. Mais là, je dois sire que cela dépasse toutes les plus stupides stupidités que j’ai pu faire. Et crois-moi, j’en connais un rayon ! "

Yan se tut d’un seul coup. Il envoya un pierre cogner dans une souche, d’un coup de pied rageur. Le silence s’était fait entre eux. Il lui tournait le dos, les mains sur les hanches, le nez vers le ciel. Les larmes lui troublaient la vue. Il se sentait humilié. Il avait livré son cœur à cette femme et elle se comportait toujours de façon aussi hautaine. Son visage s’était décomposé. Les secondes devenaient des minutes lestées de plomb. " Faire preuve de psychologie, qu’il avait dit le gamin. Encore une fois, tu as tout fichu par terre, mon pauvre Solo. Allez, va chercher Chewie et fous le camp dans le Faucon. Tu n’as plus rien à faire ici. " Pensait-il.

-"Dans le fond, tu as raison. Reprit-il. Nous sommes trop différents. Ça ne pourra pas marcher. "

Il soupira et prit le chemin de retour.

" - Yan, attends ! " Cria Leia.

Il s’arrêta mais refusa de lui faire face.

-"Yan, ne le prend pas comme cela…
- Ah, non ? Et comment faut-il que je le prenne, alors ? Je ne m’attendais pas à des remerciements, mais pas non plus d’être accueilli comme un Jedi dans un jeu de sabbac. Et c’est moi qui suis agaçant…
- C’est toujours la même chose, avec toi. On ne peut jamais discuter. Il faut toujours que cela se termine en dispute. C’est pénible à la fin.
- Toi aussi, tu es pénible Ta seigneurie. A croire que je suis incapable de faire quoique ce soit de digne de toi. Je suis toujours à coté de la plaque. Je t’aime Leia. Mais il vaut mieux que l’on reste bons amis ; si tu as besoin de moi, je suis au Faucon. "

Le visage de la princesse se décomposa.

-" Yan, attends… excuse-moi. Leia lui prit le bras. Je t’en prie, pardonne-moi. Je n’aurais jamais du te parler comme cela. "

Yan regardait dans le vide. Il souffrait. Mais quand il baissa les yeux sur la jeune femme, il vit tant de détresse dans son regard, qu’il la prit dans ses bras et lui embrassa légèrement le front.

-" Toi aussi, pardonne--moi. Je suis vraiment un idiot. Je parle toujours sans réfléchir. C’est vrai que je sui impossible.
- Non, c’est moi qui suis une vraie peste. Tu as raison quand tu dis que je me prends pour le centre du monde. Je devrais penser un peu plus aux autres.
- Et moi je choisis toujours très mal le moment pour plaisanter. "

Il l’avait fait asseoir sur la souche.

-" Alors qu’avais-tu de si important à me dire ? Cela avait l’air d’être sérieux.
- Oui, Yan. C’est très grave, et très difficile… très difficile à avouer.
- Tant que cela ? Bon alors, écoute-moi, avant. Si, j’y tiens. Je veux que tu saches que je me battrais toute ma vie pour que nous restions ensemble. Et même si je t’ai dit, tout à l’heure qu’il valait mieux rester bons amis, je ne t’aurais pas laisser partir comme cela. Je t’aimerais toujours. Quoique j’aie pu te dire. Et si tu me dis que tu ne m’aime plus je t’enlève à bord du Faucon, histoire de te rafraîchir la mémoire. Je te montrerais ce qui se cache derrière un vaurien corellien, contrebandier et général de l’Alliance Rebelle, de surcroît. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Et tu n’es pas prête de te débarrasser de moi. "

Il l’embrassa amoureusement. Mais Leia se dégagea à regret de ses bras. Il voulut se rapprocher d’elle, mais elle s’esquiva. Elle lui tourna le dos, effrayée d’avoir à affronter son regard.

-" Voilà. Commença-t-elle. Je n’ai pas le droit de te cacher la vérité. Mais je ne sais pas par où commencer. Je sais que tu m’aimes et c’est aussi parce que je t’aime qu’il faut que je te le dise, c’est trop grave.
- Mais de quoi parles-tu ? Et ou est le rapport avec Vador ?
- J’allais y venir. C’est le point le plus difficile à dire pour moi, et à entendre pour toi. Tu sais que Luke est mon jumeau.
- Oui, et je dois dire que cela m’a soulagé. Je ne me voyais pas l’affronter en duel pour ton cœur. Contre un Jedi, je n’avais aucune chance. "

Elle ne put s’empêcher de le taquiner malgré le poids de ce qu’elle avait à lui avouer

-" Oh, oh ! Général ! On avait peur d’un gamin de ferme. C’est pourtant toi qui te prétendais irrésistible !
- C’est cela, ri ! Tu as décidé d’être franche et de laisser tomber les masques. Alors moi aussi, je laisse tomber la frime, c’est tout.
- Excuse-moi. C’était stupide de ma part. Mais, avoue que tu l’as cherché.
- Oui, mais moi je n’en fais pas tout un patacaisse.
- OK, tu as gagné, monsieur-j’ai-toujours-raison.
- Bon, stop. On arrête, sinon, on va encore se disputer. Continue plutôt ce que tu avais à me dire.
- Tu as raison. Donc tu sais que Luke est mon frère. Ce que tu ne connais pas, c’est l’identité de notre père.
- Je croyais que c'était Bail Organa. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi vous avez été sépares.
- Non, tu te trompes, Bail était mon père adoptif. Notre père s’appelait Anakin Skywalker. Nous ne l’avons pas connu, ni Luke, ni moi. Enfin, si quelques instants. Mais nous ne savions pas qui il était. Toi aussi tu l’as rencontré…
- Moi ?
- Oui, mais tout le monde ignorait qui il était. Il n’y avait que l’Empereur, Obi-Wan Kenobi et Yoda qui étaient au courant.
- Pourquoi eux ?
- Il faut que je te raconte toute l’histoire… "

Yan écouta religieusement Leia lui expliquer le destin de son père.

-" Voilà, tu connais la suite. Tu as emmené Luke et nous en somme ici.
- D’accord princesse. Mais je ne vois pas le rapport avec Vador. "

Le visage de Yan se figea. Il blêmit. Il venait de comprendre. Leia lui tournait le dos, attendant sa réaction. Les des étaient jetés. Elle redoutait l’effet de la nouvelle auprès de l’homme qu’elle aimait et qui avait torturé gratuitement par son père. Elle venait de réaliser qu’elle pouvait être bannie de la Nouvelle République, après tout. Cela n’avait pas d’importance. Elle trouverait bien un coin dans la galaxie pour poser ses valises. Mais elle se rendait compte qu’elle ne supporterait jamais d’être bannie de la vie du corellien. Les secondes s’écoulaient, silencieuses et lourdes comme des heures.

- Tu veux dire que… qu’Anakin et Vador… que Vador était…. "

Il ne put en prononcer d’avantage. Et Leia ne put répondre que par un hochement de tête résigné. De grosses larmes recommençaient à couler sur ses joues.

-" Tu veux dire qu’en cédant au coté obscure, Anakin est devenu Vador ? Donc, que Vador… était…ton père ? "

Le silence était retombé. Y esquissa un pas vers le village. Mais il se ravisa.

-" Leia, tu n’es pas responsable des erreurs commises par ton père. "

Il la prise dans ses bras et la serra doucement contre son cœur. Il ne pouvait rien dire. Il comprenait maintenant le désarroi de la jeune femme. Lui-même était horrifié. Pendant une fraction de seconde, il avait été tenté de tourner les talons, et de s’enfuir à bord du Faucon, loin, très loin de ce cauchemar. La femme qu’il aimait était la fille de Vador. Quelle ironie du destin ! Il refusait d’accepter cela. Leia était la fille d’Anakin, pas de Vador. D’après ce qu’il avait compris, Anakin était un homme de bien avant de devenir Vador. Elle n’avait rien à voir avec le monstre sanguinaire qui avait mis à feu et à sang la galaxie tout entière. Luke et Leia étaient des amis trop fidèles pour être les enfants d’un monstre. Vador leur avait suffisamment gâché l’existence comme cela. Il aimait Leia. Elle avait de si beaux yeux et un si merveilleux sourire, rien à voir avec le rictus de scaphandrier de son père. Il était bien placé pour la connaître sa princesse, fière, droite, courageuse. Il avait tant partagé avec elle. Il n’allait pas faire table rase de tout cela. Elle était peut-être agaçant à toujours vouloir avoir le dernier mot. Mais c'était aussi pour cela qu’il l’aimait. Elle n’avait rien à voir avec l’image qu’il s’était faite d’une princesse. Elle était sophistiquée quand il le fallait. Et même dans le broyeur à ordure de l’Etoile Noire, elle gardait toute sa classe. Il ne pourrait jamais lui tourner le dos. Elle avait remué la galaxie entière pour le libérer de son enclave de carbonite. Son dernier souvenir avant sa congélation était son baiser. Le premier quand il en sortit était également la sensation des ses lèvres sur les siennes. La nouvelle serait certainement plus difficile à vivre pour elle que pour lui. Vador n’était qu’un ennemi pour lui, après tout. Tandis qu’elle serait pour toujours aux yeux de la communauté intersidérale, la fille d’Anakin, le Jedi déchu. Il n’avait pas le droit de l’abandonner alors qu’elle avait besoin de lui. Il n’avait pas le droit de lui faire payer les erreurs d’un autre.

Des larmes silencieuses s’étaient remises à couler sur le visage désespéré de Leia. Quand il s’en aperçu, il lui prit délicatement le menton et l’embrassa doucement.

-" Jamais, tu entends, princesse. Jamais je ne laisserais quelqu’un se mettre entre nous. Quoi que j’aie pu te dire, je ne t’aurais jamais laisser partir comme cela. Je suis peut-être un pirate, mais je ne suis pas un lâche. J’ai failli te perdre trop de fois. Et s’il faut combattre la galaxie entière, je le ferais. Je commence à en avoir l’habitude.
- Mais…
- chut. Maintenant, c’est à toi d’écouter. Tu seras toujours pour moi celle que tu as toujours été. Je ne vois pas pourquoi tu serais différente de celle que tu étais hier. "

Leia ouvrait de grands yeux incrédules. Il ne la repoussait pas.

-" Leia, tu es la jeune femme la plus merveilleuse que je connaisse. Qu’est ce que je suis à coté de toi ? Un vaurien qui se prend pour un héros. Ne crois pas qu’en te regardant, je vois le masque de Vador. D’abord, ton père c'était Anakin, pas ce demi-droid en robe du soir. Tu n’es pas responsable de ses choix. Il les a fait avant que tu ne naisses. C’est déjà bien assez difficile à chacun d’assumer son propre destin sans en plus s’occuper des chois des autres. Le sang est sur ses mains, pas sur les tiennes.
- Oh, Yan. J’aurais du te faire confiance. Je te demande pardon.
- Maintenant, tu vas faire plaisir à ton pirate préféré.
- Tout ce que tu voudras.
- Tu en es sure ? Lui demanda-t-il d’un air taquin.
- Je crois que je dois me racheter, non ?
- Il me semble, oui.
– Bon, alors qu’est ce que tu veux ? Je vais voir si Ma Grandeur peut accéder à votre demande…
- Tu vas répondre oui à ce que je vais te demander.
- Sans savoir ce que…
- Tu viens de dire qu’il fallait que tu te rachètes.
- D’accord, je n’ai pas le choix. C’est du chantage, cela. Ce n’est pas très digne d’un général de l’alliance.
- D’un général, non. Mais d’un pirate corellien, si.
- Je crois que je suis piégée.
- Tu va trouver un prétexte pour pouvoir t’échapper.
- De toute façon, je crains qu’il ne faille que j’abandonne ma carrière politique alors…
- Tu auras toujours mon soutien. Mais je crois qu’il faut que tu discutes avec ton frère. C’est une histoire de Jedi, et moi de ce coté là, je n’y connais pas grand chose.
- Mais…
- Ne commence pas à faire ta tête de Skywalker, sinon je t’enlève. Romantique, non ? Le pirate qui enlève sa princesse, un vrai conte de fées.
- Sauf que le carrosse ressemble plus à une vieille casserole rafistolée de partout !
- Je te rappelle tout de même que ma casserole a mis deux raclées aux étoiles noires ; excusez du peu.
- Mais oui, il est très bien ton zinc.
- Bon. Allez maintenant, il faut rentrer. Chewie risque d’avoir déjà démonté 6PO. Dans le fond, il y a eu quelque chose de bien dans tout cela.
- Ah, oui ? Quoi ?
- S’il ne t’avait pas retenue prisonnière, tu n’aurais jamais pu savoir quel mec super je suis. Dit-il en se retournant sur les cendres qui avaient fini de refroidir.
- C’est un point de vue. Mais oui, tu es mon héros, va !
- Je savais bien que je les faisais toutes craquer !
- Prétentieux ! S’écria-t-elle en s’élançant sur le chemin.
- Prétentieux ? Moi ? Leia ! Attends !
- Regarde ! Voilà Luke !
- Ça va vous deux ?
- On ne peut mieux. Répondit sa sœur.
- Bon, moi je vous laisse. Vous avez certainement des tas de choses à vous dire. Je dois aller préparer le Faucon.
- Tu vois qu’avec de la psychologie on arrive à tout.
- Psychologue, Yan Solo ? On aura tout entendu ! Répliqua Leia en riant.
- N’empêche que j’essaye de faire des progrès. On ne peut pas être bon partout. Je ne suis pas Jedi, moi. Je suis un simple mortel. Je rentre au village dare-dare, sinon je ne réponds pas de ce que Chewie aura fait de Bâton d’Or.
- Fait vite. Lui répondit Luke. Les doigts lui démangent de l’utiliser comme pièces de rechange pour ton rafiot.
- Je vois le tableau d’ici. Leia, on se retrouve au Faucon. A plus tard, Luke. "

Le corellien s’éloigna après avoir déposé un baiser sur les tempes de sa compagne.