Par Maitres Lusiana Windu et Kiara Jinn
Introduction
Lors de la sortie de la Menace Fantôme, Nathalie Portman répondait à un journaliste:
« Les femmes ont une place essentielle dans Starwars. Elles sont fortes, elles ont du tempérament, elles agissent. J’aime beaucoup jouer ce genre de femmes, qui ne ressemblent pas à des poupées de porcelaine. »...
Pour ce qui et de la poupée de porcelaine, on a pu voir dans les deux premiers volets de cette saga qu’elle en avait les costumes. Mais on a pu voir aussi et avant tout une Padmé Naberrie qui, malgré son jeune âge, occupe le poste le plus important de sa planète, prend des décisions, agit, se donne entièrement à sa cause, et n’hésite pas à jouer du blaster pour venir à bout des aventures dans lesquelles George Lucas l’a imaginée.
Mais qu’en est-il des autres ? La Princesse Leia Organa est la première figure féminine à apparaître sur les écrans en 1977, dans Un Nouvelle Espoir. D’autres suivront, Beru Lars, Toryn Farr, Mon Mothma, et plus récemment, Padmé Naberrie, Shmi Skywalker, Zam Wesell, sans compter les suivantes de la Reine Amidala, et les femmes Jedi. Quelle importance ont donc ces femmes pour que des milliers de fans féminines des tous les âges se retrouvent en elles, s’identifient et rêvent de vivre leurs exploit ? Et bien au-delà des films, dans tous les livres de l’Univers Etendu, on se rend compte que les femmes ont une place bien à elles et qu’elles ne sont pas là que pour servir de faire valoir aux héros masculins.
Starwars, comme toutes les œuvres, cinématographes ou littéraires, ne peut échapper au climat culturel et sociologique qui entoure l’époque de sa création. Cet univers est le fruit de l’imagination d’un homme qui, comme tout un chacun, a subit des influences par ses lectures, les films qu’il a pu voir, son entourage, proche ou moins proche, bref par la société dans laquelle il vit. Et tout naturellement, lorsqu’il imagine des personnages féminins, ceux ci ne peuvent échapper à certaines connotations issues de cette société.
Concernant, les femmes, rappelons quelques faits majeurs de l’évolution de leur rôle dans notre société occidentale. Lors de la première guerre mondiale, les femmes vont remplacer les hommes aux usines pendant qu’ils seront au front. En 1920, le dix-neuvième amendement de la constitution américaine leur accorde le droit de vote. Durant l’entre deux guerres, ce mouvement d’émancipation des femmes continue. Et lorsque la seconde guerre mondiale éclate, les femmes vont s’impliquer d’avantage dans l’effort de guerre. Non seulement elles vont reprendre le chemin des usines, mais elles vont aussi prendre part au combat. Elles vont devenir personnel soignant près des zones de combats, elles vont aussi jouer un grand rôle dans la résistance européenne.
On aurait pu croire que les femmes avaient définitivement conquis la place et la reconnaissance qui leur revenait dans la société qui devait se reconstruire à partir de 1945. Mais ce n’est pas le cas. Les inspiratrices des Padmé et autres Leia s’essouffle. Les femmes retournent à leur foyer, redeviennent de bonnes petites épouses s’occupant principalement du bien être de la famille, sans plus prendre de part active dans la construction de nouvelles valeurs. Ce n’est que plus tard, lors de l’émergence de mouvement de réflexion sur la condition humaine, et en particulier sur la condition féminine, avec pour égérie des femmes comme Jane Fonda, Angela Davis, ou Joan Baez que les jeunes filles commencent à se démarquer de leurs mères. Les femmes sur les écrans de cinéma prennent alors un nouveau visage. Les héroïnes de Starwars, nées au milieu des années 70 n’échappent pas à cette révolution culturelle.
A travers différents portraits, on s’aperçoit tout d’abord que les femmes de Starwars sont jeunes, dynamiques et surtout engagées dans la lutte éternelle qui oppose le bien au mal. Padmé et Leia en sont les exemples les plus flagrants. Telle mère, telle fille, pourrait-on dire. Et bon sang ne saurait mentir. Jaïna Solo, fille de Leia, est la digne héritière du lignage familial.
Le deuxième trait qui est commun à toutes ces héroïnes, de premier ou de second plan, c’est qu’au-delà de leurs aventures extraordinaires, elles vivent les mêmes problèmes que nous, simples mortelles terriennes. Exacerbés sous la plume des auteurs, et sous l’objectif de la caméra de Georges Lucas, elles doivent concilier engagement personnel et vie de femme. Et c’est dans leurs histoires d’amour qu’elles prennent toute leur noblesse.
Enfin, dans toute bonne histoire qui se respecte, pour que le tableau soit complet, il faut aussi des « méchantes », ces pestes que l’on adore détester. Si nous nous attachons tellement aux figures nobles et charismatiques, il ne faut pas oublier non plus que sommeil en nous un aspect moins reluisant de notre personnalité. Ce coté que nous refoulons sans cesse nous est révélé à travers ces femmes qui osent ce que la morale et les codes de nos sociétés nous empêchent de faire.
Les femmes dans l’univers de George Lucas, sont en fait, ces femmes que nous aimerions être, dans nos rêves de Terriens qui imaginent l’étendue de ces mondes par le rêve. Ces femmes vivant des aventures extraordinaires, ces femmes vivant jusqu’au bout, ces femmes dans lesquelles nous projetons l’alternative imaginaire à une vie réelle qui ne nous satisfait pas toujours. Ce sont des femmes héroïques, ayant souvent une destinée qui nous fait fantasmer, comme Leia, la sénatrice Amidala, ainsi que toutes les autres…
