Conclusion
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Georges Lucas et les auteurs de l’Univers Etendu font de leurs héroïnes des femmes mues par un idéal, luttant pour une cause commune comme ces femmes militantes, souvent issues de mouvement minoritaires qui défilaient pour défendre leurs idéaux, souvent au mépris d’elles-mêmes. Ce sont ces militantes que l’on trouvait dans les manifestations de soutien aux minorités raciales, comme Angela Davis, ces femmes qui plaquaient sur leur guitare, des accords rageurs comme Joan Baez, ces femmes issues de l’après-guerre qui revendiquaient, elles aussi, le droit à l’expression, ces femmes qui ont creusé la route de leurs consœurs qui deviendront des chefs de file de mouvements politiques défendant souvent un idéal de liberté et de compassion. Que les moyens de réaliser leurs idées ou non leur soit donné n’est pas notre propos. Elles ont la volonté de faire bouger les choses, de faire avancer le monde, de s’insérer dans un univers d’hommes qui souvent, considérait les femmes que comme de charmantes maîtresses de maison, des femmes de compagnie tout aussi charmante quand ce n’était pas d’agréables passe-temps pour hommes en mal d’aventure.
La femme SW est loin du cliché type de la femme de nos sociétés occidentales. Elle pourrait être rattachée à l’exécutive woman, une femme qui ne se contente plus de la vie imposée par les clichés sociologiques : la femme parfaite maîtresse de maison, qui attend son époux avec le tablier de cuisine à fleurs ceint autour de la taille, en mitonnant des plats qu’elle aura préparé avec amour et pour lesquels elle aura tout juste un merci et encore. Elle n’est pas cette femme qui, dans nos sociétés, fait partie du décor de l’homme, restant dans son ombre, discrète, le servant comme s’il était un maître. La femme SW revendique son émancipation, sa place dans la société, son rôle, souvent un rôle important. Elle est sénatrice comme Padmé Amidala, femme politique, présidente comme Mon Mothma, militaire comme l’Amirale Daala, femme de main et exécutrice de basses besognes comme Zam Wesell.
Loin de vouloir chercher des excuses à ces pestes que nous adorons détester, nous devons bien avouer qu’elles apportent tout de même une note bien particulière à cet univers guerrier et aventureux qu’est le monde de Starwars. Leur nature de femme en fait des personnages certes pervers et diaboliques au possible, mais aussi tout de même attachants et plus à plaindre qu’à blâmer.
Nous rêvons de grandeur, de lumière. Nous rêvons de côtoyer des héros nobles, courageux. Nous succombons à l’attrait de l’image qui fait des hommes de la saga, des mâles dans la force de l’âge dont l’aura attire les femmes dites faibles que nous sommes. Nous rêvons à ces hommes devenus inaccessibles par les interdits du dogme qu’ils servent comme ces chevaliers Jedi qui déambulent dans leur Temple sacré. Nous ambitionnons de les faire dépasser ce dogme. Au contraire, nous sommes subjuguées par l’attrait de certains qui avancent les notions du mal et de la violence (soft dans l’univers starwarsien) car, dans la vie réelle, nous n’osons nous adonner à ce penchant. Nous sommes attirés par ces seigneurs Sith inquiétants et machiavéliques dont nous devenons l’égérie occulte. Nous nous projetons dans ce monde où nous vivons à travers nos rêves, les films, les livres, cette vie qui nous fait souvent dire : il y a longtemps, bien longtemps dans une galaxie lointaine, je serai une princesse qui délivrerai mon monde natal, je serai….. et dans notre tête et notre cœur, nous le sommes.
Et si les héroïnes de Starwars ne font pas rêver seulement le public féminin, mais aussi le public masculin, ce n’est pas seulement du fait qu’elles sont jolies et ont quelques tenues mettant leurs merveilleuse formes en valeurs (la robe de voiles de Padmé sur la terrasse de la Villa des Lacs, son corset de cuir décolleté le soir au dîner, ou bien le « bikini » aguichant de Leia dans le palais de Jabba). Le regard des hommes sur les femmes a aussi changé au fil du temps. Il n’est plus choquant de nos jours de voir des femmes armes à la main, risquant leur vie pour de nobles causes, des femmes chefs d’Etat, où à la tête de légions. Et l’univers de Starwars n’est pas en reste, suivant l’évolution des mentalités, ou bien les précédant, comme l’a fait Georges Lucas en nous montrant en 1977 une jeune femme qui ne se contentait pas seulement d’être jolie à l’écran et d’être en détresse, mais qui sait prendre les choses en main dès qu’elle en a l’occasion. et lorsque Padmé apparaît à l’écran vingt deux ans plus tard, personne n’est étonné que derrière cette jeune femme aux riches atours et au maquillage compliqué se cache une grande dame, généreuse et courageuse.
C’est le caractère communs à toutes ses femmes, aucune d’elles ne recule devant le danger. Toutes prennent leurs responsabilités, avec leur sensibilité, avec leurs idéaux et leurs moyens. Toutes nous montrent un aspect de la personnalité complexe de la femme en général. Elles sont nous, et nous sommes elles, dans nos rêves et aussi, quelque part dans notre réalité.
Kiara Jinn et Lusiana Windu
Sources documentation :
www.Starwars.com
Starwars Encyclopedia (Stephen J.Sansweet)
Starwars : La Magie du Mythe (Mary Henderson)
et tous les romans de la saga