Par Emrys Harriet

Hécatombe !
Voilà le seul mot que le cœur de Silaurs hurlait. Tout le monde pouvait l’entendre. Aubriel ne savait plus quoi faire. Il avait déjà évacué les villes et villages du nord. Au moins son peuple était à l’abri.
Mais pour combien de temps ?
Les forces du Spectre étaient trop puissantes. Même avec le soutien des autres armés, Aubriel ne voyait qu’une issue à cette nouvelle guerre : La mort.
Le seul qui pourrait nous redonner l’espoir, c’était Emrys.
Tout le monde en était conscient. Emrys était devenu le symbole de la persévérance, de la volonté et de l’espérance. Sa seule présence auprès des soldats leur donnait le courage et la force qu’ils n’avaient jamais eue, pour faire régner l’ordre et la liberté.
Malheureusement Emrys Harriet était loin d’ici. Les avait-il oublié ? Sans nul doute.
Audriel soupira. Il se résignait à avertir le souverain de Roald.

Un bruit de tonnerre résonna dans la cour de Temaru. La capitale était attaquée. Des cris de terreur de certains citadins s’élevaient, alors qu’une vague noire s’abattait sur les remparts de la ville des aslas.
- Aux portes !
Rami Falko criait des ordres, alors qu’il se dirigeait vers le palais de la cité.
Murdock accourut vers lui, un sabrolaser à lame bleue dans la main.
- Général Falko, déclara-t-il. Nous n’allons pas tenir longtemps. Rien ne peut en venir à bout.
- Je le sais, capitaine. Il nous faut avertir Emrys. Le Spectre est bien plus puissant qu’avant. Il faudra se préparer au pire.
- Avons-nous une chance ?
Rami ne répondit pas. Cela n’aurait servi à rien. La cité était perdue et tout le monde le savait. Il restait à espérer que le centre de communication reste debout suffisamment longtemps pour envoyer un message à Emrys.
Murdock partit à toutes jambes, laissant Rami monter les marches menant au palais.

Aubriel entendit la porte s’ouvrir violemment. Rami, le meilleur ami d’Emrys, et son général, entra en trombe.
- Mon seigneur, déclara ce dernier. Il faut quitter la ville. Ils vont tout détruire.
- Qui suis-je pour abandonner les miens à cette mort sauvage. Ne devrais-je pas être avec eux ?
- Ils ont besoin de vous, mon seigneur. Mais pour cette guerre et non cette bataille, car elle est perdue d’avance. Vous devez quitter la ville et trouver refuge en Roald. Murdock envoie un message à Emrys. Et il viendra. Vous devez l’attendre. Partez ! Je les retiendrai !
Le regard d’Aubriel se durcit, mais il n’en voulait pas à Rami, mais aux monstres qui le chassaient de chez lui.
- Bonne chance mon ami, déclara le souverain avant de rejoindre la porte arrière de la cité.

Murdock arriva au centre de communication. Bien entendu, le bâtiment était vide. Il se plaça maladroitement au centre du champ de l’holocaméra, puis activa le fréquence d’enregistrement et de diffusion.
- Mon seigneur Emrys ! Déclara-t-il. J’ai l’immense regret de vous annoncer que le Spectre a survécu.
"Il est retourné sur l’île Bekreq. Les derniers événements laissent à penser qu’il se trouve bien plus puissant qu’auparavant. Son armér est moins nombreuse et pourtant nos troupes n’arrivent pas à contenir ses assauts répétés
Nous avons envoyé des renforts sur l’île Mervin, afin de protéger la Porte Stellaire, mais nous craignons de devoir la transporter sur le continent. Si cela doit se faire, elle sera certainement placée à l’Académie des Mages"
Soudain, il y eut une explosion et Murdock tourna brièvement la tête avant de se remettre en place.
- Je ne sais pas si je pourrai émettre encore longtemps, votre majesté, continua-t-il. Ils ont déjà pris le Lagon d’Eneas. Toutes les régions du nord sont en alerte, mais nous ne pouvons pas protéger toutes les côtes. Temaru est trop exposé et ils nous arrivent dessus… (Une autre explosion retentit et l’asla se mit à terre, alors que plusieurs débris passèrent au-dessus de lui.) Seigneur Emrys ! Il nous faut votre aide. Reveniez ! On ne peut battre tout seul le Spectre. Revenez.
Murdock ne put dire autre chose. La salle commença à s’effondrer. Il sortit le plus rapidement et tomba nez à nez avec un des soldats ennemis. D’un geste rapide, il activa son sabre et perfora le corps de l’individu, puis la retira. Le monstre baissa son regard sur sa plaie. Murdock en fit de même et en resta estomaqué en la voyant se refermer.
Puis, l’adversaire, d'un sourire carnassier, abattit sa lame sur le capitaine asla.
Murdock tomba sur le dos et la dernière chose qu’il vit, fut le ciel étoilé, baigné du rouge des flammes qui consumaient la ville.

Rami attendait de pied ferme, arc à faisceau au poing. Lorsque les premiers monstres arrivèrent, il tira toute une série de flècholaser. Mais ce ne fut pas suffisant. Les ennemis foncèrent sur lui, ignorant la mort qui pourrait les prendre. L’humain n’eut pas d’autre choix que de sortir ses lames. Il se battit violemment, mais ce n’était pas assez.
Il sentit une grande douleur l’atteindre à la tête et il sombra dans les ténèbres du monde.