Par Emrys Harriet
Chapitre V
Le Prisonnier Caché
- Alors seigneur Harriet ? Je suppose que vous préfèreriez vous détendre en un autre lieu ?
La question était tellement narquoise que Sul’Furik s’en étonnait encore.
- Allez au diable, monstre.
La réponse résonna dans les tréfonds du château de Bekreq. Même avec peu de forces, Emrys tenait tête. Sul’Furik en éprouvait tout de même de l’admiration pour ce pitoyable humain.
- J’ai détruit le Spectre, continua le souverain. Et je vous détruirai aussi.
Le monstre noir éclata de rire. Depuis que le seigneur Zemkherr avait retrouvé l’homme à moitié mort sur l’île, il l’avait gardé en vie sachant qu’il lui serait utile.
Sul’Furik ne comprenait les motivations de son maître.
Pourquoi avoir envoyé un clone de cet homme dans l’espace, alors qu’il aurait pu nous ramener la couronne de Verum ?
Oui. Zemkherr voulait détruire l’Ordre Jedi de l’intérieur. Prendre un noble roi, pour l’infiltration semblait une bonne idée. Malheureusement, ils étaient sans nouvelles du clone.
N’avait-il pas pu envoyer de messages ? Ou le déclencheur psychique n'avait pas encore agi ?
Qu’importe ! Zemkherr avait pris le rôle du Spectre afin d’envahir le reste de Silaurs et ainsi faire revenir l’espion, peut-être même les Jedi qui l’accompagnaient et les détruire tous.
Sul’Furik eut un large sourire avant de s’approcher du prisonnier et lui prenant les cheveux, tira sa tête en arrière.
- Tu peux dire ce que tu veux, humain, cracha-t-il. Tu n’es rien pour nous. Nous pouvons être toi et tout ce que nous voulons.
L’immense tache noire relâcha sa prise et le jeune homme pendouilla lamentablement par ses bras enchaînés. Puis, Sul’Furik s’apprêta à quitter la cellule lors qu’il se retourna.
- J’allais oublier ! Tu as de la visite.
L’instant d’après, un homme fut projeté violemment dans la pièce et la porte se referma alors que l’impitoyable monstre éclata de rire.
Emrys se battit pour ouvrir les yeux. Il distingua la forme floue de l’homme que l’on venait d’enfermer avec lui.
Rami !
Il voulut tirer sur ses chaînes, mais elles étaient trop solides. Le Fluide ! Il ne le sentait lui depuis longtemps. Depuis qu’il était ici !
- Pourquoi m’as-tu abandonné? Cria-t-il avant de perdre à nouveau connaissance.
Le Spectre !
Quel horrible nom !
Zemkherr n’aimait pas l’idée de devoir se cacher sous les traits d’un autre. Mais c’était, à son sens, le seul moyen de faire revenir le clone d’Harriet au bercail. S’il s’était présenté tel qu’il est, les gens de Silaurs n’auraient pas senti le besoin de réclamer leur sauveur.
Ce qu’ils ne savent pas c’est que c’est moi qui le garde.
Zemkherr sourit Pour une fois, tout se passera comme il le prévoyait.
Soudain une porte s’ouvrit, le faisant sortir de ses songes.
- Sul’Furik ! S’exclama-t-il. Comment se portent nos prisonniers ?
- A merveille mon seigneur.
- Bien. Je tiens à ce qu’il reste en vie. Si le clone a échoué, il nous sera utile. Est-ce les aslas ont eu le temps d’envoyer un message avant la destruction de Temaru.
- J’ai un rapport selon lequel, un d’entre eux est sorti du centre avant l’effondrement.
- Bien. Et Mervin ?
Sul’Furik se gratta le cou et Zemkherr le dévisagea.
- Alors ? Cria ce dernier.
- Il semblerait que nous ayons quelque difficulté à prendre l’île, mon seigneur. Les aslas ont dû trouver un moyen de nous détruire.
Le seigneur noir se reteint de frapper son second. Cela n’aurait servi à rien.
- Non. Les Grees ont été plus rapides que nous. Il nous fallait la porte, mais ils ont averti les aslas… Ce n’est pas grave. Ils sont encerclés et personne d’autre ne saura comment nous battre. Vous avez fait du bon travail Sul’Furik, mais la partie n’est pas finie.