Les propos de cette personne m'interpellèrent. Je ferai l'affaire? Mais pourquoi? Que veulent-ils? Tu ne vois donc pas? Tu es leur marionnette! Tu n'es rien! Tu n'as pas d'identité! Tu es faible! HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!!!!!!!
Il fallut toute la force de deux hommes pour tenir mes griffes à l'écart de mon corps. Les blessures que je m'étais infligées saignaient abondamment, et le sang se répandait à flots sur le sol de la forêt. Mais, pire que tout, c'étaient ces cris, ces hurlements, qui déchiraient le silence de la forêt, qui vrillaient les tympans des deux personnes autour de moi. Des hurlements de fureur. D'angoisse. De désespoir. Ce désespoir qui finiraient par avoir raison de moi.
- Eh! Calme-toi! On ne te veut pas de mal! Arrête! Tu vas finir par te tuer à force de te lacérer le visage!
En guise de réponse, je continuais de gémir.
- Qu'y a-t-il? Tu ne sais pas parler?
Je répondais d'un signe de tête négatif.
-Je vois... Comprends tu ce que je dis, au moins?
Le regardant dans les yeux, je répondais par un mouvement de tête affirmatif. Allons! Voilà que tu joues les bêtes apprivoisées! Tu es bête pour te laisser embobiner de cette façon!
-Bon, puisque tu ne sais pas parler, on va procéder autrement. Il te suffira de penser des images de ce que tu veux exprimer, et je comprendrai. Maintenant, peux tu me dire ce que tu fais sur Yavin IV?
Yavin IV... Ce nom sonnait comme un nom de planète... Ce que je ne comprenais pas, c'était le chiffre...
- Yavin IV est l'une des lunes de Yavin. Tu vois cette planète là-bas?
Il me montra ce que j'avais autrefois pris pour une tache dans le ciel. Je hochais la tête affirmativement.
-C'est Yavin.
Je buvais littéralement les paroles de mon interlocuteur. Moins j'étais ignorant, mieux je me portais. Au fur et à mesure que les questions que j'avais en tête trouvaient une réponse, j'étais de plus en plus euphorique. Et, comme à chaque fois, elle en profitait pour revenir me tourmenter. Elle, ma malédiction. Alors petit, tu as perdu tes griffes, tes crocs, ta férocité? Tu es devenu doux comme un agneau? Mais non! Tu n'es pas un agneau!! Tu es fait pour tuer! Pour occire! POUR MASSACRER!! Tu souffriras toute ta vie! Le seul moyen que tu as pour apaiser ta douleur, c'est de massacrer! Tue-le!! Tue-le!! Tue-le!! Tue-le!! Tue-le!! Tue-le!! Tue-le!!!
Là, quelque chose se brisa en moi. L'esprit embrumé, je me jetais, toutes griffes en avant, sur mon interlocuteur, transformé par la folie en un monstre hideux. Avant que je puisse l'atteindre, je fus repoussé par une force impressionante qui me fit voltiger cinq mètres plus loin. Je me tordais de douleur, blessé jusque dans mon corps par les mots, les simples mots, plus aiguisés que des poignards, de ma malédiction. Ses attaques étaient si violentes que mon corps lui-même en souffrait.
J'entends les deux personnes discuter. L'une d'elle a l'air particulièrement en colère:
- Nous devrions le tuer! Ce petit vermisseau doit crever!! Non seulement il a essayé de vous attaquer, mais en plus il ne sait même pas parler!!!
Joignant le geste à la parole, il se dirige vers moi, l'air menaçant. L'autre personne l'arrête d'un mouvement de main.
- Arrête. S'il se sent en danger, ou s'il est de nouveau sujet à une crise comme celle qu'il vient de passer, tu risques de rejoindre la Force. A vrai dire, j'ai de la chance d'être encore en vie.
Ses propos m'étonnèrent, encore plus qu'ils n'étonnèrent la personne qui avait voulu me tuer.
- Maître, que voulez-vous dire?
- Je ne t'ai donc rien appris? Je t'ai toujours dit de rester alerte! Si tu avais fait attention, tu aurais senti cette fluctuation dans la Force. S'il avait su l'utiliser, il m'aurait tué. Regarde
Il montra quelque chose du doigt derrière lui. Je relevais la tête pour regarder. Un buisson entier avait été ravagé.
-J'ai eu de la chance...