Obi-Wan s'en voulait. Il ne savait pas ce qu'il lui avait pris. Ewi-Lan avait été trop loin. Il le savait, mais pourquoi cette gifle ? Il parcourait le désert, avec la peur au ventre. S'il lui arrivait quelque chose, il ne se le pardonnerait jamais.
Il n'arrivait pas à réfléchir correctement. Il voulait juste trouver sa fille, la mettre en sécurité, veiller sur elle. Ewi-Lan était ce qu'il y avait de plus cher à ses yeux. Il était désespéré, ne sachant plus ce qu'il devait faire. Il avait encore été dépassé par les événements.
Il n'arrivait pas à se concentrer. Il le fallait. Il ne voulait pas perdre Ewi-Lan comme il avait perdu Siri. Il essaya mais il y avait comme un blocage dans sa tête. Son esprit refusait d'aller plus loin. C'était la première fois que ça lui arrivait, cette peur si tenace. C'était la première fois qu'il ressentait vraiment une peur si profonde.

Il ne lui restait plus que son intuition. En espérant qu'elle ne lui fasse pas défaut aussi. Il devait aller vers les canyons, c'est la qu'elle devait être. Il se remit à courir mais quelque chose l'arrêta dans son élan, un cri.
C'était Ewi-Lan ! Les hommes des sables ? Ou peut-être d'autres bêtes sauvages ? Il se mit à voir des scènes atroces ce qui lui arracha un cri de désespoir .

- NON !!!

Il s'élança en reprenant sa course. Il courut. Il courut à en perdre haleine. Il essaya de se concentrer sur la Force. En vain ! Elle l'avait, elle aussi, abandonné. Il ne lui restait que l'adrénaline et la volonté de retrouver sa fille.
Il arriva au bord du canyon. Il pouvait en faire le tour, mais il sera sûrement trop tard. Il commença à escalader la haute falaise et se sentit lourd et penaud. La Force l'avait décidément bien abandonné. Il continua à grimper. Ses muscles lui faisaient mal, ils lui brûlaient.
Il ne fallait pas qu'il abandonne. Ewi-Lan, sa fille, était en danger.
Ses mains étaient moites et sanglantes, et elles glissaient. Il faillit tomber plus d'une fois. Il était Maître Jedi mais à cet instant il se retrouvait dans la peau d'un simple novice. Le simple novice qu'il avait été il y longtemps. Le " lourdobiwan " comme certains l'appelaient au temple.
Ses gestes étaient maladroits et il avait de plus en plus de mal à se hisser.

Et l'inévitable arriva.
Il était à bout de force et d'énergie. Il ne fit pas attention à une pierre branlante sur laquelle il s'appuya. Elle tomba, son pied suivit la chute et ses mains ne purent le rattraper. Il tomba à la suite deux mètres plus bas.
Il se cogna la tête sur un rocher et perdit connaissance, un filet de sang coulait de son oreille.