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Par Lusiana Windu



Le jour commençait tout juste à se lever sur la ville qui ne s’endormait jamais. Un voile de brume, léger comme une mousseline douillette enveloppait les immeubles démesurés. Les premiers rayons de l’astre du jour irisaient de reflets arc-en-ciel leurs facettes de verre et de métal. A travers le brouillard matinal, planant mollement entre les bâtiments comme un oiseau au gré d’une brise légère, un vaisseau argenté trouvait son chemin dans le labyrinthe des rues profondes et larges comme des canyons. Lentement, le pilote faisait voler l’engin, décrivant des courbes majestueuses et gracieuses vers son aire d’atterrissage.
Ma-Lahossa se tenait derrière moi, silencieuse. Nous étions arrivées quelques minutes auparavant. Durant le voyage qui nous ramenait de Yaga Minor. Je lui avais longuement parlé des troubles que j’avais ressentis ces derniers jours. Elle ne m’avait pas posé de question. Elle s’était contentée d’attendre que je veuille bien parler. Mais je n’avais pu le faire plus tôt. La douleur était trop intense. Elle était trop vive. Je ne lui avais pas tout raconté. Elle n’avait pas besoin de tout savoir.
En attendant le vaisseau qui ramenait Mace, Obi-Wan et son nouvel apprenti, des images remontant d’un lointain passé me revenaient en mémoire. Vingt-six ans ! Cela faisait maintenant vingt-six ans que Qui-Gon et moi avions du mettre un terme à notre idylle, et étouffer nos sentiments. Pourtant, je n’avais pu oublier ces merveilleuses sensations que j’avais ressenties pour la premières fois à ses cotés, puis dans ses bras. J’étais une toute jeune fille alors. Depuis, le temps avait bien passé. Notre fils était devenu un homme, je m’étais mariée avec Mace. La vie avait suivi son cours pour Qui-Gon comme pour moi, au gré des missions que le Conseil Jedi nous confiait. J’avais eu un mauvais pressentiment, lorsque l’on avait demandé à Qui-Gon et Obi-Wan de se rendre discrètement auprès des autorités neimoidiennes qui instauraient un blocus autour de la planète Naboo. Mais la vie des Jedi est ainsi faite. Les risques sont notre quotidien. Nous avons reçu un don extraordinaire, celui de défendre la vie. C’est un don merveilleux, mais aussi une très lourde responsabilité. Défendre la vie, la protéger… cela veut dire affronter ses agresseurs. Cela veut dire s’interposer. Cela veut aussi dire prendre les coups, se trouver face au danger et parfois, donner sa propre vie pour en épargner d’autres. Qui-Gon était un Jedi hors du commun à bien des égards. Il était entêté et n’en faisait souvent qu’à sa tête. Il était souvent en conflit avec les maîtres du Conseil. Mais il avait un instinct exceptionnel. Il avait surtout une sagesse que peu d’entre nous possédions. Sa générosité allait bien au-delà de l’altruisme. Il était malicieux et drôle. C’était un homme merveilleux. C’était un ami très précieux. Personne ne me connaissait mieux que lui. Il était mon premier amour, celui qu’on ne peut jamais oublier, celui sans qui il ne peut y en avoir de dernier. J’avais terminé ma formation auprès de Luminara. Elle avait su m’aider à me retrouver. Elle avait su m’aider à cicatriser la plus atroce de toutes les blessures. Elle avait su m’aider à surmonter l’épreuve de la séparation. Et j’étais parvenue aux épreuves. Mais c’était Qui-Gon qui m’avait réellement formée. Tout ce que je savais de la Force, je le lui devais. Maître Undulli n’avait fait que m’aider à me reconstruire, à retrouver la bonne voie. Elle m’avait aidé retrouver au fond de moi ce que je savais déjà.
Je devais tout cela à Qui-Gon. Il avait été bien plus qu’un maître. Je ne serais jamais devenue Jedi sans lui. Sans lui, je n’aurais sans doute jamais su ce qu’être femme voulait dire. Je n’aurais sans doute jamais su aimer Mace, s’il n’avait fait naître en moi les premiers émois de l’amour. Je lui devais d’être Jedi. Mais je lui devais surtout d’être moi.
La douleur de sa mort m’appartenait. Je ne pouvais la partager avec ma Padawan. C’était une douleur personnelle, privée, intime.

Le vaisseau venait de se poser. Les répulseurs avaient poussé leur dernier souffle. Et les moteurs s’étaient tus. L’écoutille s’ouvrait lentement.