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Par Lusiana Windu



" _Ylohm outchak nor. "
" _Si vous cherchez un abri, vous êtes le bienvenu auprès de nous. Si vos intentions sont de nous nuire, sachez que nous le saurons très vite et que nous vous combattrons. " Lança Ma-Lahossa en basic.
" _Je suis Arhan, fils de Laknol et père de Yohm. Je suis un Guide de la Grande Puissance. Et je viens pour vous aider. " Dit alors le nouvel arrivant en faisant se coucher une bête énorme dont les formes faisaient penser à un bantha croisé avec un ikopi.

Il fit glisser sa capuche de fourrure, dévoilant un visage émacié et buriné sous une chevelure hirsute. Deux yeux d’un violet surnaturel s’ouvraient au milieu de son visage.

" _ La Padahatma va mourir si je ne la soigne pas.
_Si vous pensez que vous pouvez sauver ma mère, je vous en prie, aidez-la.
_La Grande Puissance m’a fait voir la Padahatma. Je dois vous emmener avec moi dans mon village.
_On ne peut pas la transporter pour l’instant. Elle a trop de fièvre. Elle ne peut être replongée en transe Jedi de guérison.
_Je vais faire tomber sa fièvre. Ainsi, elle pourra à nouveau être protégée par la Grande Puissance. Si vous le permettez bien entendu. "

Kiara et Ma-Lahossa échangèrent un regard. Ma-Lahossa opina de la tête.
Arhan approcha alors de moi. Il sortit un petit flacon du sac qu’il avait en bandoulière. Il le déboucha et le promena sous mon nez, me faisant respirer une substance à l’odeur sulfureuse et sucrée à la fois. Je fis la grimace, mais je ne pouvais bouger la tête pour me débarrasser de cette odeur.

" _Il faut attendre un peu maintenant, que cela fasse effet. "

Le Guide s’installa alors près des pierres surchauffées par le sabre laser. Il resta ainsi immobile pendant de longues minutes, sans parler. Kiara et Ma-Lahossa attendaient aussi qu’il veuille bien faire un signe. Au bout de quelques minutes, Kiara s’approcha de moi pour contrôler mon état.

" _Guide Arhan, ça fièvre est tombée. Lusiana, quelqu’un est venu nous aider.
_Ne parlez pas, Ô Padahatma. Je suis Arhan, Guide de la Grande Puissance. Elle m’a conduit ici pour vous aider. Il va vous falloir retourner dans le sommeil protégé de la Grande Puissance, afin que nous puissions vous transporter jusqu’à mon village où nous pourrons mieux vous soigner.
_Je vais vous aider à vous remettre en transe, Maître Lusiana. " Me dit Kiara. " On garde le même mot de réveil ?
_Oui… c’est le… plus simple. "

Kiara m’aida à me concentrer à nouveau dans la Force. Quelques instant plus tard, j'étais à nouveau dans les limbes de la transe Jedi.
L’homme me prit alors dans ses bras. Une espèce de berceau de végétaux tressés avait été sanglé sur le dos de la bête. Arhan m’y installa, et me recouvrit de fourrure. Sur l’ordre de son maître, l’animal se releva doucement.

" _Il va nous falloir marcher. " Déclara-t-il en prenant les rênes de l’animal. " Pour les enfants, il va falloir les porter. J’ai peur qu’ils ne s’agitent et tombe de la nacelle. Et la Padahatma est trop blessée pour supporter la présence de deux bébés près d’elle.
_Ne vous inquiétez pas. Nous les porterons. " Répondit Kiara fermement.
"_Marchez bien derrière Chiraz. Comme ça, vous ne vous perdrez pas. Il fait encore nuit. Mais vous pouvez sentir la Grande Puissance. Soyez à l’écoute de ce qu’elle vous dira pour savoir où poser les pieds. "

Les deux padawans s’emmitouflèrent dans leurs manteaux enveloppant contre elles les enfants.

Alors commença une longue et terrible marche dans l’obscurité.
La petite troupe remonta péniblement la pente du canyon dans la neige et les rochers. Arhan et son animal marchaient à pas réguliers et lents. Le vent leur sifflait dans les oreilles et leur glaçait le sang. Combien de temps dura cette marche, je n’en avais pas conscience.

La fièvre me reprit. Et il fallut à nouveau me sortir de ma transe thérapeutique. Je me mis à délirer. Je ne supportais plus les douleurs. Les compresses de perigène ne faisaient plus d’effet. Et j’avais épuisé le stock d’antalgique des trousses de secours que Kiara et Ma-Lahossa avaient emportées. Les images du passé se mêlaient à mes angoisses du présent. Des visions du futur ? Peut-être aussi. Je ne me rappelle pas de ce que je vis pendant mon délire fiévreux. Je gémissais. Je poussais des petits cris. Je m’agitais.

" _Il va falloir nous arrêter. " Suggéra Kiara.
" _Nous avons encore beaucoup de chemin à faire. " Répliqua le Guide.
" _Elle est trop mal. Il faut lui faire tomber la fièvre. Elle ne va pas pouvoir continuer à le supporter très longtemps. " Protesta alors mon amie.
" _Il faut continuer ou elle va mourir. " Répondit le Guide sans s'arrêter ni ralentir, ni même un regard envers les deux jeunes femmes.

Kiara n’insista pas.

Ma fièvre ne tombait pas. Le jour commençait à poindre. La neige avait repris. La marche se faisait de plus en plus difficile. Le tapis blanc leur arrivait maintenant à la hauteur des genoux. Et leurs pas étaient de plus en plus lourds de fatigue.
Vers le milieu de la journée, Arhan arrêta son animal. Il nous conduisit à l'intérieur d'une grotte qu'il connaissait. Celle-ci était déjà sommairement aménagée de quelques meuble spartiate, des nattes sur le sol et des ustensiles de cuisine qui attendait à même le sol près d'un âtre encore encombré de cendres. Kiara et Ma-Lahossa se déchargèrent rapidement de leur lourd barda. Elles posèrent les petits au sol avant de s'écrouler elles-mêmes épuisées. Arhan déposa alors la nacelle me contenant. Puis, il se mit à faire du feu, à partir d'une plaque séchée d'excréments d'animaux et d'une sorte de pierre jaunâtre qui se mit à diffuser une lumière bleue lorsqu'il la frotta vivement avec une lame de métal. Lorsque la plaque de fumier séché fut en contact avec la lumière bleu, la paille s'enflamma diffusant une odeur âcre et doucereuse. Arhan alla alors dans un recoin de la grotte. Là des pierres avaient été entassées, à disposition. Il en prit quelques-unes dans ses bras, et les disposa sur la paille en feu. Les pierres se mirent aussitôt à crépiter. Elles passèrent du gris cendré au rouge vif, mais pas de ces rouges des pierres de laves en fusion. Elle avait cette couleur presque artificielle des gemmes Corusca, celles que l'on appelle les Cœurs de Thrantas, chez les élégantes qui aiment s'en parer, Ame de Sith, chez les Jedi qui évitent de les utiliser pour leur sabre. Elles avaient cette couleur de cinabre, à la fois fascinante et inquiétante.

Une douce chaleur commença alors à émaner du foyer de pierres. Arhan approcha le trépied et y déposa une marmite qu'il venait d'emplir de neige. Elle ne mit pas longtemps à fondre. Pendant ce temps, Kiara s'occupait de moi, laissant les enfants aux soins de Ma-Lahossa. Les petits allaient bien. Ils semblaient ravis de cette aventure. L'atori, lui, s'était couché à l'entrée de la pièce. Il avait tourné la tête vers l'intérieur. Mais son corps faisait comme un barrage, une isolation entre l'atmosphère qui se réchauffait à l'intérieur, et la tempête qui hurlait à l'extérieur. Liu Ken était particulièrement intrigué par l'animal. Il ne cessait de tendre ses petits bras vers lui, en poussant des petits cris. Sa sœur par contre dédaignait l'animal et semblait n'avoir qu'une idée en tête : cavaler à quatre pattes pour explorer l'abri. Ma fille avait bien du mal à les surveiller tout en cassant de la nourriture déshydratée pour leur préparer une bouillie.

" _Arhan, elle perd toujours beaucoup de sang. La blessure à la jambe s'est ouverte de nouveau. Et nous n'avons plus de bacta. Les compresses de perigène ne sont pas assez efficace pour des blessures de cette gravité. "

L’homme découvrit alors mes pansements souillés et fit une grimace soucieuse.

" _Le dahijuri devrait prendre fin après demain. Vous allez pouvoir utiliser à nouveau vos instruments électroniques.
_Le dahijuri ?
_C’est une période durant laquelle les champs électromagnétiques de notre planète sont complètements perturbés. Cela se produit une fois par ans, quand Artonis passe son solstice d’été.
" _Nous sommes en été ? " S’exclama Ma-Lahossa.
" _Oui, nous venons d’y entrer. Quand notre planète approche de son point de solstice, elle entre dans la zone de son orbite la plus proche de notre soleil. Tout le temps qu’elle traverse cette zone, les champs magnétiques de Arto notre soleil sont trop forts. Et tout l’équilibre est perturbé. Il y a des séismes de toutes sortes, et le climat lui-même devient fou. Demain, Artonis aura quittée cette zone et tout va commencer à redevenir à la normale. " Leur expliqua le Guide.

Pendant qu’il parlait, il avait sorti de sa veste une petite bourse de cuir qu’il délaça pour en sortir une poudre à la couleur douteuse. Il en prit quelques pincées et les mélangea à un peu d’eau bouillante. Il prit ensuite d’autres poudres et les mélangeait une à une. Il prit alors un linge propre et l’enduisit de cette pâte rustique avant de me l’appliquer sur la jambe. Il marmonnait des incantations incompréhensibles tout en resserrant les pansements. Kiara me raconta que ce faisant, elle ressentit la Force osciller tout autour de nous.

" _Vous êtes Jedi ? " S’étonna-t-elle.
" _Jedi ? Vous voulez dire Padahatmé ? Non, je ne le suis pas. Je n’ai pas eu de maître pour m’apprendre. J’ai juste reçu de mon père les connaissances qu’il tenait lui-même de son père. Elles lui venaient de sa mère qui elle-même les avait reçues de ses ancêtres depuis le jour où le Padahatmé Ulic Qel-Droma s’était arrêté dans les Qiars et leur avait appris à ressentir et à comprendre la Grande Puissance.
_Ulic Qel-Droma ? " Demanda ma fille.
" _C’était un grand Padahatmé.
_L’histoire que l’on m’a appris de lui est sensiblement différente. " rétorqua-t-elle
" _C’était il y a fort longtemps. Sans doute que vos livres d’histoire sont plus précis que nos souvenirs.
_Sans doute que les souvenirs que votre communauté a de lui ne concernent qu’une petite partie de sa vie trépidante.
_Vous êtes bien sage pour votre jeune âge. Sans doute tenez-vous cela de votre mère.
_D’autres maîtres s’amuseraient de cette remarque la concernant. Et je rends grâce à la Force de me l’avoir donnée pour mère et pour maître.
_Et votre père ? Il n’est pas Padahatmé ?
_Si. C’est le maître de Kiara. Et si la Force m’accorde le don de parvenir à la moitié de sa sagesse, je serais un chevalier comblé. " Ma-Lahossa se tut.

Kiara l’observait, soucieuse.

" _Dès que nous le pourrons, il faudra lui donner du sang. " Déclara Arhan. " Il faudra trouver quelqu’un de compatible.
_Je suis sa fille. Vous prendrez mon sang.
_Nous ferons les analyses.
_Bien sur.
_Avez vous réussi à prévenir quelqu’un avant l’accident ?
_Nous n’en savons rien. " Répondit Kiara. " Nous avons prévenu le Temple Jedi. Mais nous ne savons pas s’ils ont reçu notre message.
_Coruscant est loin, très loin d’ici. Si les secours que vous avez demandé sont partis tout de suite, il leur faudra dix jours standards pour arriver. Il faut espérer aussi que les danisiens ne les empêchent pas de parvenir jusque dans les Qiars.
_Pourquoi les empêcheraient-ils ? " Demanda ma fille.
" _Jeune Padawan, Artonis n’est pas un monde simplement perturbé par le Dahijuri. Le poison est dans les âmes autant que dans la terre. Et la colère habite les maisons. La guerre civile fait rage depuis des années.
_La guerre civile ? Mais pourquoi ?
_Notre monde est pauvre et n’intéresse pas les puissants. Voilà pourquoi sur Coruscant personne ne se soucie de notre monde.
_La guerre civile est quand même une chose vraiment importante. La République est aussi là pour éviter que de telles choses arrivent. Pourquoi vous battez-vous ?
_Comme je vous l’ai dit, le poison est dans la terre. Nous, les Qiaris, sommes nés avec ce poison dans le sang. Nous paraissons humains, mais nous ne le sommes plus complètement depuis tous ces siècles que nous vivons ici. Les colons de Danis n’ont pas connu la même évolution que nous. Mais le poison n’est pas partout dans nos terres. Il n’est dangereux que dans les Qiars. Mais pas pour nous. Nous vivons avec. Par contre, le poison n’est pas la seule chose que nos terres renferment. Il y a un cristal qui pourrait procurer beaucoup d’argent pour certains s’ils pouvaient l’extraire. " Expliquait Arhan. " Ce poison, c’est le stéromycoloxydril. C’est ce qui nous donne les yeux violets. Le cristal, c’est ce que vous appelez du karidoine. Il paraît qu’on en fait des bijoux en ville, et que ça se vend bien.
_C’est un cristal violet qui ne fait pas partie des pierres les plus précieuses de la galaxie, mais c’est quand même assez prisé en effet. " Répondit Kiara. " Et c’est pour ce cristal que vous vous faites la guerre ?
_Les danisiens ne constituent pas une communauté très importante. Ils ne sont guère plus d’un million de personnes. Et cette communauté n’est pas très riche. L’extraction du karidoine leur procurerait des revenus assez conséquents.
_Mais vous extrayez vous-même le karidoine ? " Demanda Ma-Lahossa.
" _Non. C’est trop dangereux.
_Mais les danisiens pourraient vous apporter la technologie qui vous permettrait de le faire avec plus de sécurité. Et vous pourriez partager les revenus.
_Vous ne comprenez pas, Padawan Kiara. Le karidoine de Artonis n’est pas exploitable. Il n’est pas tout à fait comme celui qu’on trouve ailleurs dans la galaxie. Nous avons beau le dire aux gens de Danis. Ils ne veulent rien entendre. Ils ne nous croient pas. Ils pensent que nous voulons garder le karidoine pour nous. Ce n’est pas le cas. Alors ils cherchent depuis très longtemps à s’emparer de nos terres et à nous en chasser. Mais nous ne pouvons les laisser faire. S’ils pénétraient sur nos terres, ils seraient alors contaminés par le stéromycoloxydril. Ce serait terrible pour ces gens. Ils ne pourraient plus jamais quitter cette planète, même pour quelques heures.
_Mais… " Kiara resta interdite. " Vous nous emmenez bien dans votre village. " S’écria-t-elle.
" _Vous n’avez rien à craindre. Le Padahatmé Qel-Droma avait découvert que les midichloriens protègent contre le stéromycoloxydril. C’est pour cela que nous ne craignons rien. Il paraît qu’il y a un autre peuple qui est comme nous, sensible à la Grande Puissance, sur une autre planète. Il nous a enseigné que ce sont les midichloriens qui sont dans notre sang qui nous protège contre le Poison.
_C’est fort possible. " répondit Kiara.
" _Vous ne semblez pas convaincue, Padawan Kiara.
_Guide Arhan, je vous fais confiance. Quel intérêt auriez-vous de nous duper ?
_Je suis au service de la Grande Puissance, Padawan Kiara. Je suis au service du Bien. Je ne vous mentirais jamais. D’abord, même si j’en avais l’idée, vous le sentiriez. Vous êtes toutes les deux Padawan du Grand Temple. Je ne suis qu’un Qiaris qui a appris de son père. Je n’ai jamais eu de maître véritable.
_Cela ne fait pas de vous quelqu’un d’inférieur à nous, Guide Arhan.
_Merci, Padawan Kiara.
_Maintenant que nous sommes là, nous pourrons vous aider à faire cesser cette guerre et à raisonner les gens de Danis. Je vous le promets. " Déclara ma fille.
" _La Grande Puissance vous a guidées jusqu’à nous. Rien n’arrive par hasard quand la Grande Puissance intervient. "