Une demi heure plus tard, notre vaisseau plongeait en hyperespace. Pendant que Mace et moi procédions aux manœuvres, Qui-Gon avait commencé à soigner son padawan et sa presque future femme. Obi-Wan n’avait qu’une épaule et un genou de déboîtés. Par contre, Kiara était un précis de pathologie à elle toute seule. C’était à se demander comment elle avait pu résister au Sith aussi longtemps. Pour commencer, elle avait le péroné brisé en trois. J’ai dit le péroné, pas le périnée. Révisez donc un peu votre anatomie. Bref, ça, c'était pour la jambe gauche. Mais les bras n’étaient guère en meilleur état. Le cubitus était bien amoché. Le radius irradiait, la clavicule ne claviculait plus, le triceps pendouillait pire que celui d’une vieille rombière qui n’avait jamais entendu parlé du toutouyoutoute. le biceps n’avait plus que le bi, le ceps avait du être découpé pour finir dans l’omelette du soir. Elle avait en plus deux cotes cassées, trois dents déchaussées, les doigts en vadrouille, les orteils en quarantaine, la rate qui se dilate, le foie qu’est pas droit, le ventre qui se rentre, le pilor qui se colore etc…
Même les docteurs Carter, Ross, Benton auraient rendu leur stéthoscope en voyant les dégâts.
Mais nous étions dans une galaxie lointaine, très lointaine. Et nous disposions de deux panacées universelles. Mais non ! Il ne s’agit ni du sirop typhon ni du birlou. Je vous ai entendu ! Et j’ai les noms. Et laissez-moi raconter. Vous me distrayez là ! Où est ce que j’en étais d’ailleurs ? Ah oui ! L’universelle panacée oh ! Hé ! A la cuillère, ou bien dans un verre, rien ne pourra la remplacer. Il s’agissait de la Force, et accessoirement d’un peu de Bacta, en compresse, en bain bouillonnant, en intra veineuse, en soluté buvable… enfin, dite buvable. Je vous renvoie à la pop Bactade et à la fiche Bacta de la bibliothèque d’Ossus, pour comprendre pourquoi. En plus, ça ne vous fera pas de mal de réviser ce qu’est le Bacta.
Et pendant que Mace m’aidait à panser mes blessures, un bleu par-ci par-là, rien de méchant en fait, Qui-Gon, tel une Adriana Karambeu transsexuelle, faisait profiter ma sœur de ses talents de secouriste. Hélas pour elle, elle n’avait pas besoin de bouche à bouche. Et de toute manière, notre nouvel univers était bien plus avancé au niveau technologique, et il existait des masques d’assistance respiratoire ultra méga perfectionnés.
« _Lusiana, pourrais-tu m’aider, s’il te plaît ? » Me demanda Qui-Gon.
« _Bien sur.
_Pourrais-tu tenir le docteur Wells par les chevilles, afin que je me concentre dans la Force pour lui remettre la clavicule en place ? »
Je m’exécutais. Je me plaçais donc devant ma sœur, je lui repliais les genoux, et lui agrippais fermement les chevilles. Qui-Gon se concentra dans la Force. Et les os commencèrent à bouger. Malheureusement, il avait sans doute oublié d’ajouter de l’anesthésiant à sa concentration Jediesque. Au moment où la clavicule regagnait son logement, les tendons sans doute trop sollicités, exprimèrent leur désaccord. Kiara hurla de douleur en se débattant. Un coup de pied magistral m’atteignit en uppercut au menton, m’envoyant promener à l’autre bout de la banquette. Je me cognais l’arrière de la tête, et rebondissant vers l’avant, je me fracassais la mâchoire sur la table.
« _Désolé, Lusie. Ça va aller ?
_Oh ! Ch’est choli ! Des petits schnappi roches qui volent ! Schni ! Schna ! Schnappi ! Schnappi ! Schnappi ! Schnap ! »
Mace s’était précipité vers moi, alors que Minisith, le fils de Kiara, explosait de rire en crachant son bantha burger.
« _Iana ? Combien j’ai de doigts ? » Me demanda-t-il.
_Ben diche, comme tout le monde, chinon tu es mal fichu.
_Je vois. Allonge-toi.
_Pourquoi ? Che chuis pas fatiguée.
_Quoi ?
_Che chuis pas fatiguée ! Tu est chourd ou quoi ? Che parle franchais comme tout le monde.
_Franchais ?
_Oui, franchais ! Ah Chut ! bachique, quoi ! » Mace me posa alors la main sur le front. « He ! Mais che chuis pas malade. Ch’ai pas de fièvre.
_Je ne te prends pas la température. Je te soigne. Comment t’appeles-tu ?
_Luchiana, épouche Ikch.
_Epouse X ?
_Ben oui ! Chur les formulaires y’a touchours marqué pour les femmes marquer ch’il y a lieu epouche Ikch ou veuve Y. Alors moi, comme che chuis mariée, che chuis Luchiana épouche Ikch.
_C’est plus grave que ce qu’on pensait. » S’inquietat Mace.
Le fils de Kiara était affalé de rire sur la table. Le pauvre garçon était en train de s’étrangler tant il riait.
« _Nan mais il va che calmer le minichith ! Est-che que che me moque moi ?
_Iana, laisse-moi te soigner.
_Tu es docteur ? Depuis quand ?
_Iana, je suis Jedi.
_Cool. Et moi auchi che chuis Dchedi, tu chais ? Ch’est un nain vert et un tondu qui me l’ont dit. Chi, ch’est vrai !
_Le tondu en question c’est moi, je te rappelle.
_Toi ? Ah non. Impochible. Il était bien plus beau que toi quand che me chuis réveillée.
_Tu pourrais me laicher, pardon me laisser me concentrer s’il te plaît.
_te conchentrer ? de tomate ? » Mace et Qui-Gon se regardèrent autant inquiets que navrés. « Quoi ? Ch’est pas drôle ? Ch’est pourtant marrant ! Conchentré de tomate ! » Je me mis à rire, mais j’étais la seule. « Oki. Ch’est pas drole. Ch’arrete. Vagy. Choigne moi. Ch’ai quand même un peu bobo à la tête.
_Merci. »
Quelques secondes plus tard, j’étais à nouveau dans mon état normal, enfin celui qu’on me connaissait d’ordinaire. Par contre, la mâchoire me causait toujours un sérieux problème d’elocuchion.
« _Pour les dents, je crains qu’il ne faille attendre d’être rentré au Temple pour te poser une prothèse.
_Tu as de la chance, Sister. Sur Tamari, en plus de ton problème d’élocution, tu étais devenue sourde.
_Oui, che me rappelle. On en avait pris une chevere auchi che jour là. Ch’est bete. Chette hichtoire était pochtée chur le Legachy. Et elle était tellement longue que pour ch’en rappeler bonchour !
_On en inventera d’autres Sister.
_T’as raichon.
_Faudra que tu inventes un nouveau Feliz machin. » Dit alors Minisith. « Tu te rappelle, Lusie ? C’était trop drôle.
_Oh oui ! Un Xmas, Sister ! Qu’est ce qu’on avait ri !
_Oui. Mais chette fois, che pourrait plus te faire pacher à travers ton mec, vu qu’il est vivant. Et tu te ramachera plus la tronche dans les crevettes chauche coktail et les chuchis.
_Oui, mais si je l’ai en vrai et que je retrouve la même robe… » Kiara me fit un clin d’œil.
« _Lusiana, je crois que tu devrais éviter de trop parler. Ça permettrait à ton maxillaire de se reposer un peu. » Me suggéra Qui-Gon que nos histoires commençaient à lasser.
« _Et nous aussi par la même occasion. » Ne put s’empêcher de murmurer Mace. Qui-Gon pouffa.
« _Riez, mechieurs. Riez. En attendant, ch’est pas vous qui avez chenti quoi que che choit à propos de Palpatine. Ch’est Kiara et moi. Les Chichter de la Forche ! Et toc !
_Les quoi ?
_Les Sisters de la Force. » Répéta Kiara. « C’était notre surnom dans le monde du Web sur Terre.
_Quand est-ce que vous allez arrêter de vous référer à ce rêve ? Ce n’était qu’un rêve ! » Soupira Mace lui aussi un peu fatigué de nous entendre toujours parler de la Terre.
« _C’était plus qu’un rêve. » Repliqua Kiara. « C’est par ce rêve que nous nous sommes retrouvées. C’est par ce rêve que Lusiana a empêché Maul et Palpatine de m’enlever. C’est par ce rêve qu’on sait maintenant que la Sith est en train de revenir. Si Lus et moi n’avions pas fait ce rêve, dans neuf ans, quand Maitre Anoon Bondara et sa padawan Darsha Assant auraient du faire face à Dark Maul, ils auraient été tués sans pouvoir donner l’alerte au Temple. Alors Palpatine aurait eu les coudées franches. Il aurait manigancé un blocus commercial de sa propre planète pour provoquer la destitution du chancelier, prendre sa place, et ensuite provoquer une guerre qui lui donnerait les pleins pouvoirs. Il aurait ainsi pu recréer une armée républicaine pour soit disant affronter les troupes de la Confédération des Systèmes Indépendants qu’il aurait manipulé en sous main grâce au Comte Dooku, notre père, votre ancien mentor, Maitre Jinn…
_Je vous en prie, appelez-moi Qui-Gon.
_D’accord. Mais à la condition que vous m’appeliez Kiara.
_Et ch’est reparti ! Chichter ! Tu peux laicher les violons deux minutes ?
_Oui, pardon.
_Il y a quand même des choses invraisemblable. Jamais Maitre Dooku ne se laisserait abuser de cette manière par un politicien, encore moins par un Sith. N’oubliez pas, mesdames que Maître Dooku est un de nos maîtres les plus sages.
_Détrompez-vous, Maitre Windu. » Continua ma sœur. « Contrairement à ce que tout le monde pense, Maître Dooku est un homme qui commence à être en profond désaccord avec les canons de la doctrine Jedi. Et un jour, il se révélera tel qu’il est, un homme ambitieux et assoiffé de pouvoir.
_J’ai vraiment du mal à le croire. » Insista Qui-Gon. « Je lui dois tellement. N’oubliez pas, Kiara. Si je suis l’homme qui vous avez pu admirer dans votre rêve, je le dois à Maître Dooku.
_Mais vous n’êtes pas lui. Vous êtes droit et honnête. Même si vous êtes un Jedi rebelle et atypique, vous êtes profondément bon.
_Vous me flattez, Kiara. Je crois que la Force ne vous a pas réellement montré tel que je suis. J’ai plein de défauts, je vous assure.
_Cha, che chais. Mais Kiara a raichon quand même sur un point. Tu n’es pas Dooku. Et crois-moi. Dooku cache bien chon cheu. Mais continue Kiara. Raconte ce qu’il se serait paché chi nous n’étions pas venu empêcher le Tatoué de ch’en prendre à toi. Che chai pas chi cha ch’entend beaucoup mais ch’ai un peu de mal à m’echprimer.
_D’accord Chichter.
_Vagy. Moque toi.
_Pardon. Où est ce que j’en étais ?
_Au blocuche de Naboo par les Neimoidiens, manipulés par Palpatine.
_Ah oui. Et Dooku aura claqué la porte de l’Ordre Jedi après que Maul vous ait tué là où vous m’avez sauvée. C’était bien plus qu’un rêve. Ces visions nous ont été suscitées par la Force. Palpatine a donc manipulé les Neimoidiens qui ont assiégé Naboo, pour une histoire de taxe de routes commerciales. Et c’est là que vous entrez en scène, Qui-Gon et Obi-Wan. » Kiara continua à raconter l’histoire, revenant sur l’Ombre du Chasseur et Vent de Trahison, pour arriver à la Menace Fantôme.
_C’est quand même étrange. » Répondit Mace soucieux. « D’ordinaire, dans la Force, les visions ne sont pas aussi nettes. Il est très rare que la Force nous parle aussi clairement.
_Très difficile, de voir l’avenir, il est. » Cita ma sœur.
« _Je croyais que vous n’aviez jamais rencontré de Jedi avant ? » S’étonna Qui-Gon.
« _Effectivement. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir pu retenir les enseignement de Maître Yoda que la Force m’a permis d’apprendre durant ces quarante neuf jours de coma.
_Et il n’y a pas que les encheignements de Maître Yoda que tu connais chur le bout des chongles, Chichter. Un autre Maître a choué un rôle très chimportant dans ta formachion. » Ajoutais-je avec un clin d’œil complice.
Kiara rougit.
« _Quel maître ? » Demanda alors Obi-Wan.
« _Le même que le tien. » Répliqua Minisith.
Qui-Gon regarda alors intensément ma sœur.
« _Cela n’a rien d’étonnant. Vous êtes sœurs. Et votre connexion dans la Force est vraiment d’une intensité rarissime. Il est fort possible que l’enseignement reçu par Lusiana durant son apprentissage ai été transmis à Kiara dans la Force. » Expliqua Mace.
« _Oui, possible… ça doit être ça, en effet. » Approuva Qui-Gon sans grande conviction.
« _Oui, mais Maman a d’autres raisons pour avoir si bien retenu l’enseignement de Maître Qui-Gon. » Répliqua Minisith.
« _Seipher ! » Protesta Kiara embarrassée.
« _Quoi ? C’est pas vrai sans doute ?
_ça ne te regarde pas, premièrement. Et puis un petit garçon de sept ans ne participe pas à la conversation des grandes personnes.
_J’en ai marre de cette galaxie. Sur Terre j’avais seize ans. Et me voilà redevenu un bébé. En plus y’a même pas de Playstation ou de Wii ! C’est nase ! Je veux retourner sur Terre !
_Et laisser passer l’occasion de devenir Jedi ? » Lui demanda sa mère.
« _Avec le bol que j’ai, c’est Lus’ qui va devenir mon maître quand j’en aurais l’âge ! » Continua-t-il plus bougon que jamais.
« _Et alors ? Che chais que tu l’aimes ta tatie Luchie ! Oh oui, tu l’aimes pas vrai ? Un bichou ? » lui proposais-je en louchant et en approchant ma bouche en cul de poule de sa joue.
« _D’accord ! » Répondit-il en mordant à pleine dents dans son burger dégoulinant et en me gratifiant d’un sourire plein de sauce.
« _Ok. On verra cha plus tard. » capitulais-je.
« _Est-ce qu’on pourrait revenir à l’histoire de Maman et de Tante Kiara ?
_De toute manière, maintenant, nous avons réglé le problème. » rétorqua Qui-Gon.
« _Pas tout à fait. » Objectais-je.
« _Comment ça ? Maul a été éliminé, et le Conseil a suivi notre avis. Ils vont arrêter Palpatine dès son arrivée sur Coruscant. » Répondit Mace.
« _A la condichion que Palpatine se rende effectivement chur Coruchcant.
_Et où irait-il donc ? » Demanda Qui-Gon.
« _Korriban. » Suggéra Obi-Wan.
« _Yavin. » Proposa à son tour Seipher.
« _Korriban, je comprends. » dit alors Mace. « Mais pourquoi Yavin ?
_A cause de l’echprit d’Ekchar Kun emprichonné dans les murs d’un des Temples Macha… Mach… Oh Chut ! Chichter ! Dis-le à ma place.
_Oui, c’est vrai. Exar Kun est toujours vivant en esprit dans un des temples Massassis.
_Moi, ch’ai plutot une autre idée. » Dis-je alors.
« _Laquelle ?
_Tatooine.
_Tatooine ? qu’est ce qu’il irait faire sur Tatooine ? » Demanda Qui-Gon.
_Pas de chki en tout cas, ch’est chertain.
_Tatooine. Tu as raison, Sister. Il faut changer de cap. Nous avons oublié une donnée importante dans l’histoire. L’Elu.
_L’Elu ?
_Oui, Anakin Skywalker. C’est l’Elu.
_Celui de la prophétie ? Celui qui doit ramener l’équilibre dans la Force ?
_Oui. C’est lui qui risque de devenir Vador si son chemin croise de trop près celui de Palpatine. » Expliqua Kiara.
« _Ce n’est qu’une légende. » Répliqua Mace.
Comme je m’y étais attendue, Mace était toujours sceptique, autant que le jour où Qui-Gon avait demandé à ce que l’enfant soit éprouvé par le Conseil.
« _C’est une prophétie, Mace. » Riposta Qui-Gon. Ainsi, Qui-Gon croyait bien que le petit avait de l’importance, de la même manière que le jour où il avait mesuré son taux de midichloriens, la veille de la Course de la Bounta. « Cesse donc d’être à ce point campé dans tes certitude. » Continua-t-il. « La Force n’est pas une science qu’on peut démontrer par A+B. La Force est…
_Je sais ce qu’est la Force, Qui-Gon. Moi aussi je suis maître Jedi.
_Tu ne croyais pas à ce que Lusiana a vu en rêve. Tu dois tout de même convenir que tout ce qu’elle a dit s’est révélé juste, jusqu’à maintenant. Pourquoi le reste ne le serait pas ?
_Parce que c’est… C’est… Bon d’accord. J’admets que j’avais tort de douter autant. Mais nous avons modifié le cour du temps en intervenant. Il n’est donc pas certain que ce… Skywalker soit l’Elu.
_Nous ne chommes pas chertains non plus qu’il ne le choit pas. »
Mace soupira.
« _D’accord. D’accord. Allons-y. » Mace se leva et regagna le cockpit du vaisseau, pour nous faire changer de cap.
« _Che chavais bien que ch’oubliais de prendre quelque choche en partant de Coruchcant. » Dis-je alors.
« _Quoi ? » me demanda mon fils.
« _la crème cholaire.
_la crème cholaire ?
_La crème solaire. » Traduisit Seipher.