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Par Lusiana Windu


Chapitre 20

Je conservais toujours à bord du Reine de Hapes une garde robe de déguisements qui pouvaient me servir durant mes missions. Mace m’accompagnant de temps en temps, il y avait aussi quelques tenues masculines de différentes sortes. En deux temps trois mouvement, nous étions dans la peau de nos personnages. Nos hommes s’étaient habillés de tenues plus en adéquation avec leur statut. Ce n’était pas le grand luxe non plus. Nous étions en voyage, pas dans une réception. Mais les étoffes étaient suffisamment précieuse pour faire croire à un porte feuille bien fourni. Mace s’était affublé d’une fausse barbiche noire, et il avait changé la couleur de ses yeux. Du brun profond, ils étaient passés au gris bleu, avec des nuances mauves qui lui donnaient un air énigmatique.
Qui-Gon avait aussi changé la couleur de ses yeux, au grand damne de ma sœur. Et il s’était teint en brun avec l’aide de quelques chenilles de Tanlass.
Kiara et moi devions nous faire passer pour deux adorables sottes, les potiches de service. Un maquillage bien marqué, des vêtement vaporeux laissant deviner nos formes, changement de couleur d’yeux et de coiffure pour nous blondir, quelques bijoux en verroterie mettant en valeur un décolleté vertigineux, quelques foulards pour nous protéger des outrages des soleils, et nous étions transformées en bimbos d’Alerte à Malibu.

Mos Espa s’ouvrit à nous lorsque nous franchîmes les portes du spatioport après les contrôles douaniers. Le compte en banque de Kiara nous fut d’un grand secours pour payer un bakchich à l’officier de contrôle. Il nous fallait maintenant trouver Drazik et Watto.

Nous marchâmes quelques minutes dans les rues encombrées, surchauffées et poussiéreuses de la ville du désert. Entre Ronthos, speeder démantibulés, pousse-pousse poussifs, droïdes, Dewback beuglant avançant de leur pas de sénateurs entre les immeubles bas, les étales colorés et odoriférants, il y avait beaucoup de chose à voir pour des voyageurs novices. Seul Seipher pouvait afficher ouvertement sa curiosité. Kiara, pardon, Ithil et moi ne le pouvions guère. Cela aurait attiré l’attention sur nous. Ma sœur prit alors l’attitude pincée et offusquée d’une précieuse incommodée, détestant par dessus tout cette planète, et ne souhaitant qu’une chose : retourner dans les salons chics qu’elle avait l’habitude de fréquenter.
« _Oh Maman ! Regarde, une Eopie ! Et regarde là ! Un vrai Bantha ! Tu crois qu’on va voir des Wookies ? »
Fred s’extasiait de se retrouver ainsi propulsé sur la planète qu’il avait pu voir uniquement par cinéma et DVD interposés. Et nous avions nous aussi envie de nous exclamer avec lui, et de tout découvrir. Mais nous ne le pouvions pas. Nous avions une mission à remplir.
J’avais oublié à quel point je n’aimais pas le soleil. Je commençais à avoir mal au crâne.
« _Je suppose qu’ils ne vendent pas de Ray-Ban ici. » bougonnais-je.
« _Des quoi ? » Me demanda Mace.
« _Des lunettes de soleil.
_Tu en as dans ton sac. J’ai vu que tu les oubliais. J’y ai pensé.
_Je t’adore.
_Sister, j’ai aussi de quoi te soulager la migraine. N’oublie pas que je suis médecin.
_Est-ce que vous pourriez vous en tenir à vos rôles. Vous allez finir par nous faire repérer. » Gronda Qui-Gon entre ses dents.
« _D’accord. Mais des dames de notre qualité ne marchent pas à pied dans les rues d’une telle ville. » Répliqua Kiara d’un air faussement offusqué.
Qui-Gon sourit.
« _C’est vrai. Je te prie de me pardonner, mon cœur. J’aurais du y penser. » S’excusa-t-il.
Jouait-il vraiment le jeu, ou bien prenait-il prétexte de notre mission pour dire à mots couverts ce qu’il avait envie de dire à ma sœur sans oser le faire franchement.
Je connaissais suffisamment mon ancien maître pour savoir à quoi m’en tenir. Il y avait de la romance dans l’air. BONHEUR ! Kiara ne savait pas encore sur quel pied danser à ce sujet. Mais elle avait décidé d’y croire le temps de la mission. Advienne que pourra. On verrait ensuite.
Obi-Wan arrêta deux pousse-pousse.

Avant que nous montions dans les véhicules, quelque chose me dit que nous ne pouvions continuer comme ça.
« _Nous sommes six étrangers à voyager ensemble. Nous allons attirer l’attention. De plus, Ithil et moi sommes censées être deux adorables potiches stupides à souhait. Nous n’avons rien à faire dans des négociations commerciales. De toute manière, deux hommes qui viennent traiter des affaires sur une planète comme Tatooine ne s’encombrent pas de deux oies aussi jolies soient-elles.
_Que proposes-tu ? » Me demanda Qui-Gon.
« _Vous deux, vous faites comme prévu, vous allez trouver Watto et Drazic.
_Et vous ? Qu’est ce que vous allez faire ? » Me demanda alors Mace.
« _Ce que deux adorables idiotes sont censées faire pendant que leur plein aux as de maris gagnent ce qu’elles ont déjà dépensé. » Répondit Kiara qui avait parfaitement compris où je voulais en venir.
« _J’ai peur de comprendre. » Bougonna Mace.
« _A toute à l’heure ! » Répondis-je en m’éloignant pour arrêter un autre véhicule.
« _Maman, je peux rester avec Ob… Ben ?
_Pas de problème, à la condition que tu me promettes d’être sage.
_Mais… » Commença à protester mon ancien maître.
« _Fred doit commencer à apprendre à traiter les affaires. Il sera bien mieux avec son père. Ce sera nettement plus instructif pour lui que de rester dans les jupons de sa mère à faire les échoppes de fanfreluches. » Rétorquais-je.
Fred me remercia d’un grand sourire enjoué. Pour une fois, je ne le forçais pas à nous suivre sa mère et moi.
« _C’est bien les femmes, ça ! » Soupira Qui-Gon. « Je suppose que nous n’avons pas le choix.
_Bonne journée ! » Leur cria à son tour Kiara.
Qui-Gon nous regarda partir, enfin, il regarda surtout ma sœur s’éloigner.
« _Ne te fais pas de soucis pour elle. » Tenta de le rassurer Mace. « Je connais Ia… Neve. Elle a une idée derrière la tête.
_C’est bien ce qui me fait peur, justement. » Bougonna d’avantage mon ancien maître. « Elle oublie que Ki… Ithil n’a aucune expérience. En plus, elles ne connaissent pas la ville et ces dangers. Nous sommes quand même sur Tatooine.
_Elles sont comme nous, vieux frère. Et elles la connaissent mieux que nous grâce à… enfin, tu comprends. » Continua Mace en évitant de trop parler.
« _Et c’est censé me rassurer ? » Demanda encore Qui-Gon en montant dans le pousse-pousse. « Sais-tu où se trouve l’échoppe de Watto le Toydarien ?
_Doki. » Affirma le petit droïde.
« _Très bien. Alors allons-y.
_Oki-doki. »

Pendant ce temps, dans notre pousse-pousse :
« _Tu n’es pas très sympa quand même. » Me dit Kiara en riant.
« _Pourquoi ? C’est toi qui a laissé Fred avec eux, mère indigne.
_Je ne parle pas de Fred. Il est ravi d’être avec eux. »
Je regardais ma sœur intriguée. Elle avait un petit sourire en coin.
« _D’accord. J’ai compris. Moi aussi j’aurais préféré resté avec M… Shadi. Mais nous avons une mission.
_Alors le shopping, ce n’est qu’un prétexte ?
_Oui et non.
_Explique-toi.
_Je me demande ce que Gardulla pourrait bien donner à faire à une esclave enceinte, ou alors en charge d’un nouveau né.
_Je n’en ai aucune idée.
_Si elle est à Mos Espa, nous avons peut-être une chance de la rencontrer dans les rues ou dans le souk. Rappelle-toi que j’ai certaine expérience des souks et des médinas. On peut y apprendre plein de choses. Personne ne se méfiera de deux décolorées attifées comme des poules de luxe.
_Nous risquons surtout des problèmes.
_Pas plus que les gars. Et puis, nous avons quand même tenu plusieurs rounds contre Tyson Maul. Ce ne sont pas quelques contrebandiers avinés qui vont nous faire peur quand même. » Répliquais-je.

Pendant notre petite promenade qui devait nous conduire dans le quartier des échoppes, nous observions tout, notant tout, attentives au moindre détail. Nous avions besoin de toutes les informations qui nous manquaient à propos de cette ville, de tout ce que Jojo ne nous avait pas montré.
J’avais l’impression de me retrouver dans les rues d’Erfoud ou de Risani que j’avais bien connues au Maroc. Nous étions dans un de ces bleds colorés, bruyants, surchauffés, poussiéreux, mais si accueillants.
« _Leur soleil assassine missa peau. » Me plaignis-je.
« _Tu aurais préféré Hoth ?
_A la limite, oui. Avec quelques remontées mécaniques, une bonne paire de lattes bien fartées, et un peu de vin chaud. » Répondis-je. « Tu sais que j’aime bien le planté de bâton ! » ajoutais-je avec un clin d’œil.

Nous nous étions mises à marcher au gré des ruelles au fil des étals. Des épices, des fruits, des petits animaux pendus dont on nous affirmait qu’il s’agissait des mets les plus raffinés de la galaxie. Mais les chubas et les nalla-frogs de Gragra la Swokes Swokes ne nous mettaient guère en appétit. Pas de doute, nous étions en plein fief des Hutt.
Je manquais de me faire écrasé le pied par un dewback qui remuait sa lourde carcasse de saurien en cadence et en beuglant. Et partout, des êtres tous plus étranges les uns que les autres. C’était un véritable musée vivant des costumes et des masques des studios d’Hollywood. Sauf que nous n’étions pas dans les sables de Tunisie. Nous étions sur Tatooine.
Nous faisions comme si rien ne nous étonnait. Mais en réalité, nous étions émerveillées et toutes excitées d’être ainsi au cœur d’une des planètes les plus importantes de notre chère galaxie, enfin selon l’histoire que nous lui connaissions.
Nous nous attendions à chaque détour de rue à découvrir l’envers du décor. A chaque porte devant lesquelles nous passions, nous nous attendions à nous trouver face à des techniciens, des maquilleuses, des preneurs de son, des cameramen ou des figurants se soulageant de la chaleur en sirotant ces sodas dans des gobelets rouges.

Mais les rues se succédaient les unes aux autres. Les boutiques se répondaient par-dessus les éopies lourdement chargées, les charrettes à bras poussées ou tirées par des droïdes parfois, par des esclaves le plus souvent.
Les speeders qui passaient en trombe n’étaient pas mus hors champ de camera par des bras hydrauliques. Pas de réalisateur qui criait : « Action ! » ou « Coupez ! On la garde ! »
Nous entendions d’autres mots, d’autres cris. Nous ne les comprenions pas mieux ni moins bien que ceux des souk du Sahara. Ils étaient tout aussi vivants et colorés. Parfois c’était des mots, des syllabes, qui, même si nous en ignorions le sens, sonnaient de manière familière à nos oreilles. D’autres langues ressemblaient à des cliquetis compliqués ponctués par des snores nasales ou des claquements de dents. Des grognements qui auraient pu appartenir à des animaux de sommes ou de féroces individus d’une espèce belliqueuse sortaient de la gorge de toutes petites créatures qui s’invectivaient d’un coté à l’autre de la rue en gesticulant.
Nous observions tout. Nous étions attentives à tout. Regarde. Observe et apprend. C’était le premier enseignement que nous recevions au Temple. Il était valable dans n’importe quelle circonstance de la vie.