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Par Lusiana Windu


Chapitre 21

Nous avions passé de longues heures à étudier Tatooine et ses habitants, autant à bord du Reine de Hapes que pour la bibliothèque de notre vaisseau imaginaire que nous avions pompeusement baptisée Bibliothèque d’Ossus. Nous étions donc sur nos gardes. Mais nous savions aussi qu’on allait se méfier de nous. A moins d’être complètement inconscientes, deux femmes humaines ne se promèneraient jamais seules dans les rues de Mos Espa, d’autant plus que nous n’avions pas choisi nos frusques dans le catalogue de la Redoute ni à la Halle aux Falzards. A l’instar de ces animaux qui arborent des couleurs vives pour prévenir de leur toxicité, vraie ou fausse, et dissuader les prédateurs de les mettre au menu du soir, Kiara et moi, en nous promenant ainsi, sans garde du corps, dans des tenues hurlant « Pleines au as » à qui voulait le voir, attirions certes l’attention des gens que nous croisions, nous leur disions aussi de manière très explicite : qui s’y frotte s’y pique.
Nous étions comme ces femelles insectes qui attirent les males par leur sublime beauté et les tuent une fois leur affaire faite. Nous étions comme ces fleurs qui attirent de manière quasi hypnotique et dévorent l’insecte qui vient de les polliniser. Nous étions comme deux affiches d’Adriana Carembeu et de Laetitia Casta à un carrefour, captivantes et attirantes, mais qui vous fait tomber le pare-choc avant tout en vous retirant des points sur le permis.
Tatooine était une planète dangereuse. Et pour oser nous promener ainsi, nous devions l’être encore plus. Nous affichions clairement la couleur : Pas touche, sinon aïe ! Gare aux bobos !

Et nous étions effectivement dangereuses, profondément pacifistes, mais terriblement dangereuses pour celui qui nous forcerait à nous défendre. On nous fichait donc une paix royale.

« _Sister. » Commençais-je. « Nous n’allons pas passer la journée à faire les boutiques, surtout dans cette poussière et cette chaleur.
_Tu as raison.
_Les hommes risquent d’en avoir pour plusieurs heures.
_Sans doute, oui. » Approuva encore ma sœur, en regardant distraitement des vanneries aux motifs ethniques. « Tu as une idée de ce que nous pourrions faire ? »
Je pris le bras de ma sœur pour me rapprocher d’elle comme le font deux femmes complices qui s’apprêtent à partager leurs secrets. J’allais parler. Mais j’avais remarqué un jeune brownie qui faisait tout ce qu’il pouvait pour ne pas paraître nous suivre. Je l’avais déjà vu lorsque nous étions descendue de notre pousse-pousse à quelques pas de là. Puis nous l’avions croisé à nouveau remontant la rue. Je l’avais reconnus à ses vêtements, mais aussi aux peintures ethniques qu’il arborait sur son visage basané et tanné par le soleil et le vent.
Je fis un signe discret à Kiara pour lui faire comprendre que la rue avait des yeux, mais surtout des oreilles, malgré la cacophonie ambiante.
« _J’en ai vraiment assez de ces droïdes domestiques qui tombent en panne pour un oui ou pour un non. » Commençais-je à me lamenter. « En plus, ils ne sont bons à rien. Vraiment, pour leur faire comprendre quelque chose, il faut s’armer de patience. Leurs processeurs ont une logique qui me dépasse. » Kiara me regardait interloquée. « J’ai bien tenté d’employer du personnel, une gouvernante, un majordome. Mais les gens qui en ont vraiment les compétences demandent des salaires astronomiques. Quant à ceux qui ont des exigences plus raisonnables ce sont soit des bons à rien soit des voleurs. Vraiment ! Je ne sais plus quoi faire !
_Sister, à quoi tu joues ? » Me demanda Kiara en chuchotant. « J’ai peur de ne pas bien comprendre ?
_Tu as peur de ne pas bien comprendre ou tu as peur de trop bien comprendre ? » Répondis-je entre mes dents. « Je crois que je vais devoir me résoudre à acheter des esclaves. Tu sais que je m’y suis toujours refusée jusque là. Mais je ne vois plus que cette solution. » Soupirais-je faussement dépitée, jouant toujours mon rôle de riche patricienne.
« _Acheter des esclaves ? » S’offusqua ma sœur. « Mais tu n’y penses pas ! »
Je me tournais alors vers notre espion. Il faisait semblant d’être nonchalamment appuyé contre le mur de terre ocrée d’une lourde bâtisse, se grattant la tête, regardant ses ongles douteux, regardant ostensiblement dans toutes les directions, sauf la notre.
« _Hé ! Toi là ! » Lui criais-je alors. Il fit semblant de ne rien entendre. « Hé ! Toi ! Je te parle ! » Cette fois, il daigna s’apercevoir que je m’adressais à lui. « J’ai besoin de toi.
_Zweena ! Moi ? Mais je n’ai rien fait !
_Je sais que tu n’as rien fait. J’ai juste besoin de toi.
_De moi, Zweena ?
_Qu’est ce que ça veut dire Zweena ? » Me demanda Kiara discrètement.
« _En arabe, ça veut dire jolie ou belle. Je suppose que ça veut dire la même chose ici. » Répondis-je de la même manière. « Ça te dirait de gagner un peu d’argent ? » le jeune garçon nous regarda incrédule. « Et bien ! Réponds !
_Je… Qu’est ce que la Zweena veut que je fasse ?
_Nous ne sommes pas d’ici. Et j’ai un problème à régler. Je sais que tu as entendu notre conversation.
_Ah mais non, Zweena ! Je n’écoutais pas ! Parole d’honneur.
_Tu ne sais pas ce que c’est l’honneur. Alors évite de parler de ce que tu ignores. Et je te conseille d’éviter de nous prendre pour des mynock. Suis-je claire ? »
Il avala difficilement sa salive.
« _Oui, Zweena. Pas de problème. Que puis-je faire pour toi, Zweena ?
_Comme tu viens de l’entendre, j’ai quelques soucis avec mes droïdes domestiques. J’ai donc décidé de me procurer des esclaves. Tu dois bien connaître deux ou trois personnes dans le coin qui pourraient m’en vendre quelques uns.
_Oui, Zweena ! Oui ! Je connais bien la ville. Je peux te guider.
_Très bien. Alors allons-y.
_Oui, mais…
_Mais quoi ?
_Combien est-ce que je vais gagner ?
_Combien est-ce qu’on t’a payé pour nous suivre ?
_Personne ne m’a demandé de suivre les Zweena. » Je haussais un sourcil incrédule, le fameux doute Windu. « Promis. Personne. Je travaille tout seul. Je suis les voyageurs quand ils arrivent au spatioport. Et je regarde ce qu’ils font. Parfois, ils ont besoin de moi, alors je vais les voir pour leur proposer de les guider. Parfois ils n’ont pas besoin, alors je retourne au spatioport.
_Et quelques fois, tu les délestes de quelques babioles que tu t’empresses de revendre. » Rétorqua ma sœur.
« _Moi ? » S’offusqua-t-il. « Moi ? Ah non ! La Zweena m’insulte ! Je suis peut-être pauvre et je vis sur Tatooine. Mais je ne suis pas un voleur. Parfois, je fais des affaires… pas toujours très honnête. Mais tout le monde fait ça sur Tatooine. Mais ça ne veut pas dire que je sois un voleur.
_D’accord. Calme toi. Et peu importe d’ailleurs. Conduis-nous.
_Zweena, je veux bien travailler pour toi. Mais pour que les choses soient claires, il vaut mieux que les deux parties soient d’accord. C’est bien comme ça qu’on traite des affaires.
_Tu as raison. Mais d’abord, comment t’appelles-tu ?
_Buzz. Et toi ?
_Zweena 1 et Zweena 2. » Répondis-je sèchement. « Combien est-ce que tu demandes à tes clients d’habitude ?
_Ça dépend de ce qu’ils me demandent. Qu’est-ce que tu veux que je fasse pour toi ?
_Nous voulons juste rencontrer des marchands d’esclaves, et faire quelques achats si ce qu’on nous propose nous convient.
_Alors c’est un travail un peu spécial.
_Spécial ?
_Oui. Je peux vous avoir de bons prix. Mais la négociation n’est pas un simple travail de guide.
_Nous sommes des grandes filles. Et nous avons l’habitude de négocier nous-mêmes. Conduis-nous simplement chez les marchands. » Il fit la moue. « Tu te contenteras de ce petit travail. C’est ça, ou tu as perdu ton temps avec nous, et tu vas devoir retourner au spatioport.
_Mais… Je connais la ville mieux que personne ! Je pourrais faire bien plus pour toi, Zweena. Je peux te protéger.
_Nous n’avons pas besoin de ta protection. » Je m’approchais alors de lui en le fixant du regard. « Crois-tu que nous n’aurions pas les moyens de nous offrir les services d’une armée de gardes du corps si nous avions eu peur de quoi que ce soit ici ? Sais-tu à qui tu as affaire ? » Lui demandais-je en tintant ma voix d’une menace sourde et terrible.
« _Je… je pense que vous… vous êtes… des… des…
_As-tu déjà entendu parlé des guerrières mystril ? » Lui demanda alors ma sœur.
« _Oui. Oui. J’en ai déjà entendu parlé. Je n’en ai jamais rencontré, mais je sais que ce sont de redoutables guerrières.
_Et bien nous sommes pire quand on nous cherche. » Lui répondit-elle non moins menaçante que moi.
« _Je pense que tu es quelqu’un d’intelligent, Buzz. » Continuais-je. « Alors ? Que décides-tu ? »
Il réfléchit un instant.
« _5000 wupiyupi pour vous guider chez les marchands d’esclaves.
_2500. Pas une de plus.
_Ah non ! Sinon, je perds ma journée. » Protesta-t-il.
« _Tu as déjà perdu une bonne partie de ta journée à nous suivre. 2500 wupiyupi. C’est tout ce que nous te donnerons.
_Pas d’accord. » S’entêta-t-il en se renfrognant et en secouant la tête, faisant voler ses dreadlocks autour de son visage où peintures se mêlaient à la poussière.
« _Je me suis donc trompée sur ton compte. Je croyais que tu étais intelligent. Tant pis pour toi. Nous allons trouver quelqu’un d’autre, de plus raisonnable. Viens ma sœur. »
Je tournais le dos et commençais à remonter la rue.
« _Attendez ! » S’écria Buzz en s’élançant à notre poursuite. « Je vous propose autre chose. 2000 wupiyupi et un pourcentage sur les prix que je pourrais vous obtenir. Vous savez, les négociants font difficilement des remises aux étrangers. »
Kiara et moi ne nous étions pas arrêtées. Buzz avait un peu de mal à nous suivre.
« _Je croyais t’avoir dit que nous n’avions pas besoin de négociateur.
_Mais c’est la coutume ici. Et je suis un des meilleurs.
_Alors pourquoi es-tu si miséreux si tu es un si bon négociateur que tu le prétends ? Laisse nous. Nous allons nous passer de tes services.
_D’accord ! Vous avez gagné. 2500 wupiyupi et je vous sert uniquement de guide.
_Non. Maintenant, ce n’est plus que 2000.
_Mais ce n’est pas juste !
_La vie n’est pas juste, mon jeune ami. C’est à prendre ou à laisser. A toi de choisir.
_D’accord, d’accord. C’est bon pour 2000 wupi.
_Bien. Je crois que c’est un bon prix. Sinon, tu n’aurais pas accepté. Cela veut dire que j’aurais pu descendre encore.
_Ah non ! Alors là, pas question !
_Je plaisante. C’est drôle, n’est ce pas ?
_Oui ! Très ! » Répondit-il en me gratifiant d’un regard furibond.
« _Allez ! Fais ton travail. Conduis-nous.
_Buzz est à votre entière disposition, Noble Dame. » Répondit-il en singeant une révérence obséquieuse. « Par ici, je vous prie. »
Buzz nous précéda et nous guida vers une place bordée de lourdes bâtisses battues par le sable. Les rares ombres étaient aussi mouvantes que ceux qui les gêneraient. Des étales ambulant prenaient abri le longs des murs, là où les recoins des contreforts de terre donnaient une illusion de fraîcheur. Tout était terni par la poussière soulevée par les speeders et les pas lourds et sénatoriaux des Dewback et Ronthos transportant leurs charges de marchandises.