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Par Lusiana Windu


Chapitre 23

Nous n’étions pas parvenus de l’autre coté de la place que Ad nous avait rattrapés.
« _Noble Dame ! Il ne faut pas vous fâcher comme ça.
_Vas-t-en. Je ne traite pas avec des miséreux de ton genre.
_Je vous prie humblement de me pardonner. Je ne voulais pas offenser une dame de votre qualité. Je vous ai mal jugée. Et vous avez raison. Je ne suis qu’un misérable nuna. C’est pour cela que je n’ai pas su voir à qui j’avais affaire.
_Puisque ton sens du jugement est à ce point incertain, je ne crois pas que tu pourras me fournir la qualité de marchandise que j’exige. » Répondis-je avec froideur.
« _Demandez. Et je vous fournirai exactement ce que vous voulez.
_Je cherche du personnel domestique de qualité. Mon époux est très exigeant sur la manière dont on le sert.
_Je comprends. Mais les affaires sont dures. Et c’est vrai que nous n’avons pas l’habitude d’avoir des gens aussi raffinés que vous dans notre modeste ville. Mais je suis bien certain de pouvoir vous trouver ce que vous désirerez.
_Je veux du personnel robuste et en bonne santé.
_J’ai ce que vous voulez, Noble Dame.
_Si tu traites ton personnel de la même manière que tu entretiens ton… agence, je doute que nous ayons la même conception de la qualité. Tu ne mets pas vraiment de soin à accueillir et satisfaire les personnes comme nous. Tu n’as pas le standing que nous avons l’habitude de voir chez nos fournisseurs. Je préfère m’adresser à quelqu’un d’autre. » M’entêtais-je sans daigner m’arrêter.
« _Je promets que les esclaves que je peux vous fournir sont…
_Ne les nomme pas ainsi ! » Grondais-je.
« _Et pourquoi pas ? C’est bien ce qu’ils sont. Non ?
_Peut-être. Mais dans le monde qui est le mien, celui des gens bien élevés, on ne les nomme pas ainsi. C’est du personnel dévoué et non rémunéré.
_Bien. Comme vous voudrez, Noble Dame. » Répondit-il humblement. « Il vous suffit d’accepter de voir le personnel que je peux vous vendre, et vous serez convaincue que je dis vrai. Je peux vous fournir ce que vous voulez. Toutes les espèces. Des mâles, des femelles, des enfants, des familles. Des adultes sans enfants, des enfants sans les parents. J’en ai de toutes les espèces. Qu’est ce que vous préférez ? J’ai un herglic. C’est très gentil un herglic. C’est impressionnant par sa carrure. Mais ils sont doux comme des eopies. J’ai aussi des kubaz. C’est vous la cliente, Noble Dame. C’est vous qui décidez. »
Son discours nous écœurait. Mais nous devions jouer le jeu.
« _Accordez-moi un quart d’heure. » Insista-t-il encore. « Je vais les faire venir devant vous et vous pourrez faire votre choix. »
Je m’arrêtais un instant. Ad se rendait compte qu’il avait sans doute loupé l’occasion de faire une vente juteuse. Et il tentait de rattraper le coup. C’était l’occasion rêvée.
« _Avant de voir ton personnel, nous voudrions voir dans quelles conditions tu les fais vivre.
_Je ne comprends pas.
_Nous voulons voir le quartier de la ville où tu les loges. » Expliqua alors Kiara. « Et nous le voulons maintenant. Buzz, trouve-nous un véhicule.
_Un seul Zweena ?
_Un seul. » Insista ma sœur. « Ad et toi pouvez marcher à pied. »
Je ris sous cape. Je soupçonnais Kiara de tenir là une petite revanche sur Ad plus que sur Buzz. Depuis que j’avais émis l’idée d’acheter des esclaves, je sentais ma sœur bouillir à l’intérieur. Elle n’avait envie que d’une chose : attraper Ad par le col et le plaquer contre le mur pour lui passer l’envie de s’adonner d’avantage à ses activités dégradantes. En l’obligeant à marcher à pied à coté de nous, confortablement installées dans notre véhicule, elle l’humiliait de la même manière qu’il avilissait les êtres qu’il vendait. Ce n’était pas très Jedi, mais comment lui en vouloir ? Et puis n’étions-nous pas sensées être deux personnes de la haute ? Il était inconcevable que nous traitions sur un pied d’égalité avec ce gagne-petit.

Je n’avais bien sur aucunement l’intention d’acheter qui que ce soit. J’avais dans l’idée de faire croire que j’étais une acheteuse, ceci afin de pouvoir visiter le quartier des esclaves sans qu’on s’en étonne. Seules, Kiara et moi aurions attiré l’attention, surtout attifées comme nous l’étions. Il était bien loin le plan que nous avions élaboré dans le vaisseau. En arrivant sur la planète, il m’était apparu que ce plan ne serait pas crédible. Kiara et moi, ou plutôt Ithil et Neve, ne pouvaient se contenter d’être deux sublimes idiotes. Cela n’avait pas de sens. Mais nous nous étions rendues compte de ce défaut dans notre manœuvre que trop tard. Nous ne pouvions plus changer de tenue. Nous n’avions plus d’autre choix que de nous faire passer pour de riches aventurières qui avaient l’habitude de fréquenter la pègre, et qui n’avaient pas trop de scrupules à traiter des affaires aussi louches que celles de leurs époux, et suffisamment fructueuses pour leur permettre de se saper comme des holos de mode. En étant accompagnées par un négociant dans le quartier de la main d’œuvre, cela serait peut-être inhabituel, mais pas surprenant outre mesure.

Ad hésitait pendant que nous prenions place dans notre véhicule.
« _Et bien ? Veux-tu faire affaire avec nous ou pas ? » Demandais-je sévèrement.
« _C’est que…
_C’est que quoi ?
_Deux dames comme vous dans le quartier des esclaves, c’est très dangereux. Il faudrait faire venir des gens pour assurer votre protection. »
Kiara planta alors son regard dans les facettes des yeux du Rodien.
« _Ecoute-moi bien, espèce de face de raie. Nous n’avons pas l’habitude qu’on nous dise non. Nous avons l’habitude qu’on accède à ce que nous exigeons. Et nous savons nous charger nous-mêmes et à notre manière des gens qui se mettent sur notre route. C’est notre dernier avertissement. Soit tu fais en sorte que nous soyons satisfaites, soit tu dégages en priant le ciel de ne plus jamais nous croiser. »
Le Rodien prit peur. Il recula en cillant des paupières.
« _D’accord. D’accord. Allons-y. Mais je vous préviens ! Je ne suis pas responsable s’il arrive quelque chose !
_S’il arrive quelque chose, nous saurons nous défendre avant même que tu aies trouvé un trou de scurrier pour t’y terrer. » Répondis-je.

Comme quoi, d’avoir passé autant d’heures que Kiara et moi à étudier pour faire des fiches pour la bibliothèque du Legacy n’avait pas été du temps perdu.