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Par Lusiana Windu


Chapitre 24

Nous nous mîmes en route. Mon comlink sonna. C’était Mace.
« _Où en êtes-vous ? » Me demanda-t-il.
« _Nous continuons nos emplettes. » Répondis-je vaguement, pour lui faire comprendre que nous ne pouvions parler librement. « Et vous ?
_Nos affaires avancent. Nous allons chez Drazic. Je te rappelle plus tard.
_D’accord. »
La conversation avait été courte. Mais nous ne pouvions nous permettre d’en dire plus. Je me méfiais autant de Buzz que de Ad.

Pendant que nous nous acheminions vers le quartier des esclaves, Ad ne cessait de parler tout en trottinant à coté de nous. Je n’écoutais pas son baratin qui, pour résumer, consistait à nous vanter la manière dont il traitait son personnel par rapport à ses concurrents qui n’étaient que d’ignobles marchands de chair à bantha.
Pour moi, tout comme pour Kiara, prétendre disposer de la vie d’un être vivant, qu’on le traite mal ou bien, revenait à la même chose : la dégradation même du sens du vivant. Celui qui osait se livrer à ce genre de commerce valait bien moins que celui qui était vendu.
Ni Kiara ni moi ne l’écoutions. Nous n’étions occupées qu’à une seule chose : apercevoir Shmi Skywalker.

Ad nous fit entrer dans un des logements. Il était tel que celui que nous avions vu habité par Shmi. Celui-ci était occupé par une famille de Gran. A en juger par ce premier appartement, Ad ne mentait pas. Ces gens étaient pauvres, certes. Mais ils n’étaient pas moins bien lotis que certains individus libres que nous avions pu voir. Le rodien nous emmena ensuite dans une autre habitation. Cette fois, il s’agissait d’humains, un jeune homme à la carrure herculéenne, et une petite fille brune, au regard sauvage et au visage crasseux. Il s’agissait du frère et de la sœur. Ad nous affirma que la petite était une experte en électronique. Quant à son aîné, je remarquais sans peine que le malheureux n’avait pas toutes ses facultés mentales. Il nous regardait d’un air mauvais reluquer sa petite sœur. Il aurait été capable de tout pour peu qu’on se serait risqué à lui faire du mal. Sa carrure de molosse le rendait idéal pour tout ce qui était travaux de force. Tout en inspectant la petite, je lançais mon esprit pour toucher celui du frère et le rassurer quant à mes intentions. Je sentis son désarroi et sa douleur d’être ainsi traité comme une vulgaire marchandise, et d’être à la merci du premier qui aurait aligné suffisamment de crédits pour s’attacher sa personne. Je le sentis surtout désemparé à l’idée d’être séparé de sa sœur.
« _Combien pour ces deux-là ? » Demanda alors Kiara.
« _15000 crédits pour la petite. » Répondit Ad.
« _15000 pour les deux. » Marchanda ma sœur.
« _Non. J’en suis de ma poche.
_Tu es un menteur. Je peux lire dans ton esprit.
_Et comment pouvez-vous le faire ? Vous avez des dons de télépathie ou quoi ?
_ça se pourrait bien. »
Je commençais à craindre pour notre couverture.
« _C’est ça ! » Répondit le rodien incrédule. « Vous n’êtes pas Jedi que je sache !
_Et pourquoi ne le serais-je pas ? »
Ho ! Kiara ! Boucle là ! Tu vas nous griller !
« _Parce que les Jedi n’achètent pas d’esclave ! » S’écria Ad.
Kiara s’esclaffa avec lui.
« _Je vois qu’il ne faut pas t’en conter. Je te testais, mon cher Ad. Allez ! Combien pour les deux ? La petite pourrait être utile. Mais elle est encore bien jeune. Et elle a l’air plutôt revêche. Quant à son frère, il est encore moins futé qu’un rancor. On ne peut s’y fier. Et sans sa sœur, il a l’air de pouvoir devenir vraiment féroce et indomptable. Tu n’arriveras pas à le vendre sans la petite. »
Mais qu’est ce qui lui prenait ? Elle n’avait tout de même pas l’intention d’acheter ces deux enfants quand même !
« _17000 pour les deux. » Proposa alors le Rodien.
« _15000. Je n’en démordrais pas.
_16000 et je vous fais un prix pour vous célébrer notre première affaire ensemble. Faites un effort de votre coté, Noble Dame.
_Sister…
_C’est d’accord pour 16000 dataries.
_Dataries ? Des républicaines ? Non ! Je veux des crédits Hutt. Je veux du palpable.
_Les dataries feront l’affaire. » Dit alors ma sœur en le regardant intensément.
Je vis les doigts de ma sœur bouger subrepticement. Je commençais à sourire. Hé ! Sister ! Tu as oublié un détail.
« _Les dataries feront l’affaire. » répéta alors Ad d’une voix monocorde.
Quoi ? Mais comment avait-elle pu faire ça ? Normalement, il devait répliquer que ça ne ferait pas l’affaire, et nous donner du tour de passe-passe avé les mains ! Alors comment avait-elle fait pour qu’il se laisse influencer ?
C’est un Rodien, Sister. Me dit ma sœur mentalement. Ça ne marche pas sur les Toydariens. Mais sur les rodiens, si. Je te rappelle qu’il existe des Jedi rodien. Dree Vandap.
Tu parles trop, Sister. Lui répondis-je de la même manière.
En attendant Obelix et sa sœur nous appartenaient. Et bien nous voilà dans de beaux draps ! Pas besoin de prendre une douche sonique en rentrant au vaisseau, vu le savon que Mace allait me passer. Parce que forcement. C’était moi qui allais prendre pour avoir laissé ma sœur faire cela.
« _Nous faisons les formalités maintenant ? » Demanda Ad.
« _Je préfère, oui. » Répondit ma sœur.
Quelques pianotages sur leurs datapads respectifs plus tard, et ma sœur était l’heureuse propriétaire du colosse et de sa sœur.
« _Préparez vos affaires, et retrouvez-nous chez Ad. Ne vous inquiétez pas, vous serez bien traités. » Les rassura Kiara. Je sentis l’ondulation dans la Force. Kiara leur faisait comprendre qu’en nous obéissant, ils allaient enfin être libérés de leur sort de serf.

Ad semblait plutôt satisfait de la tournure des événements. Il continuait de nous caresser dans le sens du poil. Et plus nous acceptions de le suivre dans cette pérégrination marchande, plus il nous faisait de courbettes. Il voyait une petite négociation devenir une bonne vente, puis une bonne affaire et enfin il voyait se profiler une affaire plus que juteuse. Ces deux friquées allait lui faire casser la baraque et le faire devenir l’un des marchands de main d’œuvre les plus en vue de Mos Espa. Que dis-je ! Il deviendrait LE marchand de main d’œuvre de la planète. Il pesterait quand il se rendrait compte qu’il aurait du mal à utiliser les dataries que nous lui auront données. Mais il arriverait bien à s’en servir d’une manière ou d’une autre. Et puis, ce n’était pas mon problème. Oui, bon ! D’accord ! Kiara lui avait un peu bousculé les neurones pour qu’il accepte. Mais Qui-Gon était prêt à faire de même si Watto ne s’était pas révélé insensible au charme magnétique des doigts et du regard de mon ancien maître, et futur beauf’.