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Par Ami Durron
II
Envolés mes grands principes, envolés les " protégez les animaux ", et autres " soyez bons avec les animaux "…
Nom d’un Bantha !!! Si jamais je ne récupère pas mon sabre laser en entier et si jamais j’attrape ce...petit voyou, je garantis que le ferais rôtir farci au Nerf d’Alderaan avec la sauce aux champignons de ma mère !!!
Enfin, façon de parler…
Le pire était que je n’étais même pas en colère, en tous cas pas contre le Singus Capus, mais surtout contre moi, contre mon inattention.
Evidemment, si je ne récupérais pas mon arme, je me ferais virer du Legacy en premier lieu mais surtout, ce qui me peinait, c’était que j’allais décevoir tout l’équipage et le Conseil en premier lieu, Maître Kiara en particulier, elle qui m’avait tant aidée à la suite de la mort de mon premier Maître. "Eh bien, ma fille" dis-je, 'tu as une bien curieuse façon de la remercier après tout ce qu’elle a fait pour toi…".
Je savais bien que je n’avais pas fait une faute digne d’une cour martiale, mais je n’avais, pour une fois, pas fait attention à mon sabre, alors qu’il est l’arme du Jedi et sa seule possession. L’extension de son propre bras. La fin de ma carrière de Jedi était proche si je ne faisais rien…
Et puis, évidemment, je retournerai, après mon départ forcé du vaisseau, sur Coruscant où ils ne manqueraient certainement pas de me faire comprendre mon erreur de la même façon.
Bref, je n’aurais plus qu’à faire mes bagages et retour à l’envoyeur !!!
Uniquement car j’aurais manqué d’attention et que j’aurais été, pour une fois, seulement une fois dans ma vie, un peu trop sûre de moi…
Je me voyais déjà, penaude, rentrer chez moi, ou bien retrouver, dans le Corps Agricole, les jeunes élèves qui n’avaient pas été choisis pour être padawans. Ils riraient probablement beaucoup de me voir rappliquer, éjectée alors que j’étais si près des épreuves !
NON ! Cela ne sera pas ! " Secoue-toi, Ami ! " me dis-je.
Cependant, j’étais assez ennuyée car je me refusais à " forcer " mentalement l’animal. Ce serait certainement la dernière possibilité d’action que je choisirai. Selon moi, utiliser mentalement une autre personne ne devait pas faire partie des actions d’un Jedi se vouant au Côté Lumineux, même l’action en question était dirigée vers un animal, un être dit " non-pensant ". Mais après tout, qui sait si l’animal ne ressentirait pas l’intrusion dans sa tête, qui sait s’il ne se rendrait compte de rien ? J’en étais personnellement pas sûre.
Et surtout, je pensais que si un Jedi obligeait mentalement un animal à faire quelque chose, alors il n’aurait qu’un pas à franchir avant de tenter la même question sur un être dit pensant. Si le résultat obtenu sur l’animal était bon selon lui, plus rien ne l’empêcherait, toujours selon moi, à faire la même chose sur quelqu’un. Et alors, qui sait où cela le mènerait-il ? Le Côté Obscur pourrait bien ne plus être loin…
Cela n’était que mon point de vue personnel, et probablement qu’un Jedi bien entraîné saurait faire la part des choses et saurait s’en tenir à ce qui est juste. Cependant, il est des fois où on réagit d’une façon qui serait différente des autres fois et personne ne pourrait prédire la façon dont il se comporterait face à telle ou telle situation. Il aurait été prétentieux, voire même dangereux de le croire.
Ainsi donc, j’avais fait mon choix de ne pas le forcer et, de toute évidence, lui même ne me rendrait pas mon sabre de sa propre volonté, au moins dans l’immédiat.
Je sortis donc de ces pensées pas particulièrement agréables et regardai l’étrange spectacle qui se jouait devant moi. Ka’Apu semblait trouver mon arme fascinante. Il la tournait et la retournait entre ses pattes avant, la passait d’une main à l’autre, la tripotait en tout sens, la mettait à la bouche. Je priai d’ailleurs la Force que par inadvertance, il ne l’active pas. Car sinon, je serais vraiment dans de beaux draps !!
Je dois bien avouer que je ne savais trop que faire, et je craignais par dessus tout que quelqu’un entre dans le jardin et découvre le désastre, surtout si c’était un des Maîtres, car je n’étais pas très sûre de leur réaction, quoique (qui sait ?), peut-être auraient-ils trouvé la situation plutôt cocasse, tout en m’intimant de la régler au plus vite. Je fis quelques pas pour retrouver le calme, mais je choisis de rester toujours en alerte au cas où.
Je réfléchissais toujours à la question lorsque j’entendis, derrière moi, des bruits de pas s’avancer dans ma direction. Je priai la Force que ce fut Ithil, à qui je pourrai, sans souci confier mon problème. Mais je sentis immédiatement que cela n’était pas elle, car je ne reconnaissais pas sa signature dans la Force. Surprise, et un brin déçue et inquiète, je me retournai : c’était Kenta, le frère de mon ami Shin, qui faisait son entrée dans mon champ de vision, à ma grande surprise.
Il n’hésita pas, contrairement à d’habitude, et engagea la conversation :
- "Bonjour, Ami ! Euh… Vous allez bien ?"
- Super ! On ne peut mieux, merci !, répondis-je d’une voix faussement enjouée.
Il dut se rendre compte que quelque chose clochait chez moi car il reprit, d’un ton plutôt inquiet :
- J’ai pas cette impression-là pourtant. Je ne peux évidemment pas le savoir comme vous le pourriez grâce à vos pouvoirs de Jedi, mais je vois clairement que vous êtes un peu…agitée, est-ce que je me trompe ?
- Et bien, pour être honnête, vous n’avez pas tout à fait tort : j’ai quelques petits soucis effectivement…
- Je peux peut-être vous aider ?
J’hésitais un peu à sa proposition. J’aurais pourtant souhaité que personne ne soit au courant de cette gaffe, qui pouvait vraiment se finir moyennement bien . Pourtant, s’il y avait quelqu’un sur ce vaisseau avec qui je ne risquais rien sur ce point là, c’était bien Kenta. J’inspirai profondément et me lançai :
- Promettez-moi d’abord quelque chose : jurez moi que vous garderez le secret sur cette histoire si tout se passe bien !
Il me regarda avec des yeux ronds de surprise :
- Oui, mais…c’est si grave que çà ?
- Promettez-moi que cela restera entre nous deux, s’il vous plait !
- OK, je promets que je ne dirais rien….Waouh, j’aurais pas cru que j’allais faire quelque chose de répréhensible un jour sur ce vaisseau…et surtout pas avec vous !
- Qui vous a dit que c’était répréhensible ?
- Ben, j’imagine que si vous ne voulez pas que cela se sache, c’est bien parce que cela pourrait vous causer des ennuis, sinon des soucis de la part de vos supérieurs, non ?
Je soupirai et fis un léger sourire :
- Peut-être quelques soucis si cela ne s’arrange pas. Et c’est pour cela que vous pourriez m’aider, en tous cas j’espère !
- Ah ! Mais que ne ferais-je pour vous être agréable ?
J’eus du mal à réprimer un sourire :
- N’en faites pas trop quand même, votre seule aide me suffira…
Je me retournai et désignai le grand arbre à quelques mètres. "C’est par là !". Je lui saisis le bras et le traînai à ma suite.
Je m’arrêtai ainsi sous l’arbre du "délit" et pointai du doigt Ka’Apu que l’on pouvait apercevoir sur la 4ème branche.
- Voilà !
- Quoi " voilà" ?
- Voilà, regardez ce que tient le Capus sur la branche, là, à notre droite, finis-je un peu lasse.
Il se pencha brièvement vers moi, l’air intrigué mais releva à nouveau la tête vers la branche. Quelques secondes plus tard, il réagit :
- Mais…c’est quand même pas ?…Non, c’est pas possible ! On dirait bien que c’est un sabre laser, bien que je ne sois pas expert en la matière ! C’est…le vôtre ?!?
Je poussai un énorme soupir :
- Ben…oui
Je ne m’attendis pas vraiment à cette réaction de la part de Kenta mais il partit en un énorme éclat de rire.
- Ho !Ho !Ho ! Oh je ne me serais jamais attendu à une chose pareille ! Ha !Ha !Ha C’est trop drôle, excusez-moi…
Il s’éloigna de quelques pas pour s’appuyer à un autre tronc d’arbre, les épaules toujours secouées par cet indicible fou rire.
Après de (longues) minutes, il se retourna à nouveau vers moi, s’essuya les yeux encore humides et parut désolé au vu de la tête que je devais faire en le regardant.
- Oh, Ami, excusez-moi, c’était plus fort que moi. Je ne m’attendais pas à çà, j’imaginais quelque chose de beaucoup plus grave !
- Moi je trouve que c’est assez grave comme ça, répliquai-je en grognant un peu.
- Mais enfin, c’est pas compliqué, il suffit d’aller le chercher !
- Oh ben merci du conseil ! Vous imaginez bien que j’y avais déjà pensé !
- Et alors ?, m’interrogea-t-il.
- Et alors j’ai fait chou blanc et en plus j’ai des courbatures partout, répondis-je, en faisant la grimace et en repensant à ma chute.
- Vous n’avez pas du vous y prendre correctement, laissez moi essayer !
Il s’avança vers l’arbre où était perché mon "voleur" puis s’arrêta et se retourna une nouvelle fois vers moi :
- Oui, je sais "il ne faut pas essayer", mais j’y vais quand même !
Un peu étonnée, mais surtout amusée, je murmurai : "Mais je n’ai rien dit moi !"
Je vis donc Kenta, particulièrement déterminé, s’approcher de l’arbre. Il fit une pause, sembla étudier la texture du tronc, puis se tournant, me déclara avec un sourire canaille :
- Maintenant vous allez découvrir une nouvelle facette de ma personnalité !
Puis il commença à grimper, avec une agilité surprenante. Il montait d’une manière souple, mais solide, et ne semblait pas hésiter le moins du monde. Il finit par atteindre la branche où était installé Ka’Apu, fit mine de s’arrêter mais l’animal, qui frémit un peu, ne bougea pas. Je ne comprenais pas où Kenta voulait en venir, mais je vis qu’il choisît de s’installer sur la branche qui surplombait celle du voleur. Il avait bien compris qu’approcher frontalement l’animal serait un échec, et il décida ainsi, peut-être, d’après ce que j’essayais de comprendre, de le surprendre pour lui reprendre l’arme.
Mais connaissant ce que j’appellerais l’ " ingéniosité " de l’animal, je n’étais pas sûre de l’issue favorable de l’action…
Il se glissa facilement sur la branche, dépassa un peu Ka’Apu, et s’installa pour l’observer. Il devait probablement échafauder une stratégie. Je le vis commencer à bouger et tendre le bras.
Mais je ne suivis pas la suite du mouvement car quelque chose d’inquiétant m’alerta. Un picotement qui typiquement prévient d’un danger imminent. La Force frémissait et m’alertait.
Je criai brusquement à Kenta :
- Kenta ! Dégagez vite de là !
Surpris il détourna la tête :
- Hein ? Quoi ? mais qu’est ce qu’il y a ? J’y suis presque !
- Sautez tout de suite ! Il y a danger !!
- Mais enfin, quoi ? Je vais pas sauter maintenant !!! Et puis quel danger ?
La sensation de danger imminent se renforçant, je me précipitai vers l’arbre en hurlant à nouveau :
- SAUTEZ !!!!!!
Mais cette fois-ci, je ne lui laissai pas le temps de répliquer et d’une pichenette de la Force, je le fis basculer dans le vide. Au même instant, le Capus appuya par inadvertance sur le bouton du sabre laser (je ne sus comment il avait pu y parvenir, ce n’était pourtant pas si facile !). La lame verte sortit dans son vrombissement sonore caractéristique et transperça la place qu’occupait Kenta quelques fractions de secondes auparavant.
Tandis que je m’évertuai, tant bien que mal, à ralentir la chute de Kenta, qui pestait tout en tombant vers moi, je ne vis pas que, de surprise autant que de peur probablement, Ka’Apu avait lâché le sabre, désactivant du même coup l’arme.
Je ne parvins pas à freiner suffisamment la chute de mon acolyte et celui-ci atterrit brutalement sur moi. Le choc me surprit malgré tout et me fit basculer en arrière, embarquant de facto Kenta que j’avais instinctivement serré dans mes bras au moment de l’impact.
La force d’inertie nous fit rouler, l’un toujours contre l’autre, vers le bas du petit sentier qui menait à l’arbre.
Je finis par atterrir sur le dos ("Bon sang, c’est la deuxième fois en une heure !"), juste avant que Kenta finisse lui aussi son dernier tour…à plat ventre tout contre moi.
Voilà bien une situation gênante, dans laquelle je souhaitais que personne ne me voit. (Quoique cela n’était pas si désagréable que ça…). Mais d’étranges et agréables sensations affluaient, me faisant totalement oublier ce qui se tramait dans le Jardin.
Ce fut Kenta qui me sortit, involontairement, de ma torpeur. Il remua un peu, s’écarta de moi légèrement, puis me déclara en souriant malicieusement :
- Eh bien, on ne s’ennuie pas avec vous ! Je savais bien que nous allions faire des "choses répréhensibles". Je vous l’avais bien dit !!
Complètement "réveillée", je m’assis et je bafouillai :
- Quoi ? Mais…On n’a rien fait de répréhensible ! Pas ma faute si vous vous imaginez des choses…
- Oh allez, mais je n’imagine rien du tout…je plaisantais, Ami !
Souriant finalement, je lui glissai doucement :
- Alors, c’est çà, la fameuse "nouvelle facette de votre personnalité" que vous vouliez me faire découvrir ? Intéressant, çà…
Il fit mine d’être vexé et rétorqua :
- Ah non, pas du tout ! C’est vous qui avez provoqué cette situation, je suis totalement innocent !
J’éclatais de rire à cette remarque, ce qui eut pour effet de me détendre enfin. Kenta m’interrompit par une réflexion, me ramenant ainsi à la réalité de ma situation, que je venais, pour un temps, d’occulter :
- Au fait, mais où est le sabre laser ??
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