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Par Lusiana Windu
I
page 4
Quand Luke sortit de la salle de bain, Mara s’était rendormie, ses cheveux inondant la taie d’oreiller comme un soleil couchant qui incendie une prairie de ses rayons crépusculaires. Son visage était calme et reposé. Luke s’allongea précautionneusement à ses cotés, prenant garde de ne pas la réveiller.
Mara, dans son sommeil sentant la présence de son mari, se tourna vers lui pour se blottir au creux de son épaule, en souriant de bien-être. Luke sourit à son tour, en appuyant sa joue contre le front de la jeune femme.
Il aurait voulu pouvoir se rendormir aussi vite qu’elle. Mais il n’y arrivait pas. Il n’avait pas tout dit à Mara. Ce n’était pas tant son rêve qui l’inquiétait que ce qu’il sentait dans la Force depuis quelques temps. Il s’était produit un bouleversement. Il l’avait nettement senti. Malheureusement, il n’arrivait pas à en déterminer l’origine. Il connaissait la signature de chaque Jedi ou apprenti dans la galaxie. Mais il n’arrivait pas à savoir quelle était cette émergence qui remuait le fluide de sagesse. Luke soupira de lassitude. Depuis que la Nouvelle République avait signé le traité de paix avec l'Empire, peu de temps avant son mariage avec Mara, il avait espéré pouvoir enfin vivre à l'abri des tracasseries, voir carrément des ennuis dans lesquels il avait pris l'habitude de se plonger depuis le jour où deux robots avaient fait irruption dans sa vie, alors qu'il n'était qu'un garçon de ferme au milieu des dunes brûlantes de Tatooine. Il se rappelait une conversation qu'il avait eue un jour avec Yan.
«_Tu sais, Luke. Il y a des gens comme cela. Dès qu'ils pensent pouvoir souffler un peu, peinards dans un petit coin de paradis, il suffit qu'ils subodorent la plus petite particule d'embrouille pour qu'ils foncent tête baissée. Ils sont un peu comme les squalators de Brima IV qui peuvent sentir un nanogramme de sang dans des milliards de litres d'eau et se lancer dans la curée. » Lui avait dit Solo. "Tu es comme moi, P'tit Gars. Tu aimerais bien pouvoir passer quinze jours de vacances tranquilles. Mais au bout de trois jours, tu commences à t'ennuyer sec. Alors dès qu'une embrouille pointe le bout de son nez, tu peux être sûr qu'il ne te faut pas plus de dix secondes pour y être déjà jusqu'au cou. C'est comme cela, on ne se refait pas. »
Il se rappelait aussi des paroles de son maître de Dagobah.
«_L’aventure, l'excitation… un Jedi ne les cherche pas. »
Il sourit amèrement en secouant la tête de lassitude.
«_Cher Yoda, j'ai mis beaucoup de temps avant de bien comprendre ce que vous m'avez enseigné. » Murmura-t-il, les yeux dans le vague. »Mais de ce coté là, je n'ai pas fait beaucoup de progrès. »
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