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Par Lusiana Windu
VIII
Page 90
Quand les jeunes gens eurent quitté le carré, Leia remarqua pour la première fois que Daala n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle avait de profondes cernes noires autour des yeux. Elle n'avait plus que la peau sur les os, et ressemblait plus à une vieille femme usée et fatiguée qu'à l'officier fier et autoritaire qui commandait jadis des légions entières.
" _Maintenant, nous allons pouvoir discuter calmement. " Déclara Leia. " Alors, Daala. Dites-nous ce que vous êtes venue faire sur Chandrila.
_Tout d'abord, je tiens à préciser que nous ne sommes pas venus pour vous nuire, Excellence…
_Content de vous l'entendre dire. " Ironisa Solo. " Mais si vous le permettez, nous en jugerons par nous-mêmes.
_Yan ! Continuez, Daala. C'est bien nous que vous êtes venus trouver. N'est ce pas ?
_En effet, Excellence. " Répondît l'ex-amiral.
_Allez-vous, oui ou non, cracher le morceau ? "S'impatienta le corellien. " C'est vous qui êtes venus nous trouver. Nous ne vous avons pas sonné. Alors, mettez-vous à table. Nous sommes en vacances. Et par votre faute, elles sont sérieusement écourtées.
_Yan !
_Ben c'est vrai quoi ? Pendant des années elle n'a pensé qu'à nous faire la peau et maintenant, elle déboule sans prévenir, alors que nous prenons nos premières vacances en famille depuis… depuis bien avant que cette famille existe ! Alors si cela ne lui fait rien, j'aimerais autant savoir très vite si cela vaut le coup que nous nous replongions dans notre routine habituelle, ou bien si pour une fois, nous pouvons nous reposer ! Nous vous écoutons. " Dit-il en la fusillant du regard, les bras croisés sur la poitrine.
Daala hésita à répondre, décontenancée par le corellien qu'elle avait autrefois torturé. Elle chercha alors du secours auprès de Beuys qui l'encouragea en silence. Elle prit une profonde inspiration.
" _Je sais tout le mépris que je vous inspire. Mais il n'y a que vous qui puissiez m'aider. " Murmura-t-elle en baissant les yeux. " Je ne vous demande pas de le faire pour moi, mais pour mon fils. " Ajouta-t-elle. " La dernière fois que nous nous sommes rencontré, vous veniez de sortir des griffes de Belderion le Hutt, Excellence. Et vous m'aviez permis de retrouver Liegeus. " Rappela-t-elle.
" _Lester est son fils, si j'ai bien compris. " Supposa Leia.
" _Oui. Nous avons eu quelques belles années de bonheur ensemble. Nous formions une vraie famille. J'occupais un poste important au Conseil de la Compagnie Indépendante des Colons. Et Liegeus avait repris ses recherches scientifiques. Il entra alors en contact avec le Professeur Zyliss. Zyliss lui demanda de venir travailler avec lui sur Artonis VII sur le borshenium. C'est à cette époque que nous nous sommes aperçus que Lester n'était pas un enfant comme les autres.
_Expliquez-vous. " Ordonna à nouveau Solo. " Qu'est ce qu'il a de spécial ? " Le corellien regarda tour à tour les trois Jedi. " Non ? C'est une plaisanterie !
_Je ne crois pas, Yan. A ton avis pourquoi est ce que Jacen s'est empressé d'emmener Lester avec lui ? " Lui demanda son ami et beau-frère.
" _Lester est sensible à la Force ? Cela a dû vous faire un sacré choc. Et maintenant, vous venez demander de l'aide aux Jedi après avoir voulu détruire leur Académie ? Vous ne croyez pas que vous y allez un peu fort ? Allons, Daala ! Vous n'avez pas besoin de nous pour protéger votre fils de quoi que ce soit. Vous n'êtes peut-être plus à la tête de toute une armada depuis déjà un bon moment, mais il doit bien vous rester quelques petites choses de ce que vous avez pu apprendre à Carida et auprès de ce cher bon vieux Tarkan. Vous savez ? Le désintégrateur de planète !
_Yan, ce n'est pas le moment de régler les comptes du passé.
_Laissez, Excellence. Je comprends parfaitement les ressentiments que j'inspire au général Solo. Je ne mérite pas votre mansuétude, encore moins votre pardon. Nous avons passé trop de temps à nous combattre cruellement. Mais je vous assure que j'ai changé. Jetez-moi en prison pour le reste de mes jours, si vous le voulez. Je me rends. Mais il faut que vous aidiez Lester. J'en ai assez de la guerre. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'ai été soulagée lorsque la Paix de Bothawui a été signée. Je ne suis plus cet officier impitoyable et cruel que vous avez combattu. J'ai compris dans quel égarement j'étais durant toutes ces années passée à servir l'Empire. Aujourd'hui, je n'aspire plus qu'à une seule chose, vivre en paix, sans plus me préoccuper ni de politique ni d'idéologie. C'est ce que les Colons de Peduccis Chorios souhaitaient également, avant de… " la voix de l'ex amiral s'étrangla dans sa gorge.
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