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Par Emrys Harriet



Chapitre IX Les yeux de Klaudei

La bête avança ses pattes avant sur Emrys. Le jeune magicien était parfaitement conscient qu’il se trouvait en grand danger, mais ses jambes refusaient de bouger.
- Arrière, créature du mal, cria Horst.
Le maoisien tira une lasoflèche sur l’une des pattes du drocknite. L’animal hurla. Il releva ses affreux membres poilus et utilisa sa mâchoire pour retirer la flèche. Ensuite elle approcha la gueule sur ses proies. Là, Horst ne pouvait plus rien faire, car son carreau était vide. Bardolf le chargea, mais il fut rejeté en arrière, avec un violent coup de patte, et tapa contre le rocher. Le drocknite leva lentement une patte, sortit ses griffes tout en hurlant.
D’un seul coup, il arrêta tous mouvements. Ses yeux noirs devinrent blancs. Ensuite, il se redressa et resta immobile. Horst, stupéfait, se releva gentiment. Emrys avait trop mal à la hanche, alors il resta à terre.
- Mais qu’est-ce qui se passe ? S’interrogea le maoisien.
- Vas voir Bardolf, déclara Emrys. Il est sans doute blessé.
Horst se retourna pour se diriger vers son vieil ami. Puis il fut pétrifié.
- Par tous les anges, dit-il. Expliquez-moi, je vous en prie.
Emrys tourna la tête et demeura surpris comme son ami. Devant eux, se tint un maoisien sur le rocher. Celui-ci avait les yeux blancs comme le drocknite et autour de lui brillait comme une aura, également blanche. Il tenait un bâton dans sa main droite. Son regard fixait celui de la grande bête.
Il y eut un long moment de silence. Plus personne ne bougeait, comme si le temps s’était brutalement arrêté. Puis le drocknite gémit et s’enfuit. Alors, comme si ce simple geste fit reprendre le cours des choses, Horst se précipita sur Bardolf. Celui-là était inconscient au pied du rocher. Son sabre s’était échappé de sa main et reposait à quelques pas de lui. Son bouclier n’avait rien, même avec le fort coup qu’il avait reçu. Horst lui secoua les épaules en l’appelant, mais en vain, rien n’y fit.
Le maoisien, sur le rocher, descendit vers eux. Emrys le regardait toujours. Les yeux du vieillard s’éteignirent mais restèrent blancs. L’aura autour de lui avait disparu. Il s’approcha du jeune homme et lui tendit la main. Le magicien la lui prit et il se releva lentement, en s’aidant également de son bâton.
- Vous avez eu beaucoup de chance que je sois arrivé, fit le vieillard. Je vais vous aider à marcher jusque chez moi. Car c’est bien là que vous vous rendez.
- Klaudei Cecil ! S’exclama Emrys.
- Oui. Venez. Appuyez-vous sur moi.
- Et Bardolf ?
- Votre autre ami devra le porter. Il y a eu un très grand choc. Il ne se réveillera pas avant un moment. Allons. Plus vite vous serez chez moi, plus vite vous pourrez vous reposer.
- Mais comment avez-vous fait pour venir jusqu’ici ?
- Il n’est pas encore venu l’heure des questions, mon garçon. Venez.
Horst fixa le bouclier sur Bardolf et lui rangea son sabrolaser à sa ceinture. Puis le maoisien prit le loup-garou sur son dos et il suivit Klaudei et Emrys qui marchaient lentement devant lui l’un contre l’autre. Le jeune maoisien les rattrapa et resta à leur côté.
- Voulez-vous de l’aide ? Demanda-t-il au vieillard.
- Je sais très bien où je dois aller, si c’est cela que vous insinuez, Horst. Si vous voulez vraiment m’aider dépêchez-vous d’amener Bardolf chez moi et revenez vers nous. Je suis vieux et je ne crois pas pouvoir tenir ce jeune homme encore longtemps.
Horst se pressa sur le chemin qui menait à la demeure de Klaudei. Devant l’entrée se trouvait une vieille chaise, faite de branches d’arbre relées par des cordes. Le maoisien y déposa Bardolf. Il lui mit son bouclier au bras et son sabre à la main, comme s’il montait la garde. Puis il repartit le plus vite qu’il put. Il trouva Emrys et Klaudei pas très loin, sur le sentier. Il prit le jeune homme et le vieux maoisien continua seul.
Arrivé à la maison, le propriétaire ouvrit la porte et ils entrèrent. Horst aida Emrys à s’asseoir dans le salon et ressortit chercher Bardolf. Klaudei demanda au maoisien de laisser le loup-garou dans un canapé, afin qu’il puisse s’occuper de lui. Ensuite, il se rendit à l’étage montrer à ses deux invités leur chambre pour le reste de la nuit. La demeure du vieux banni était grande, sur deux étages, plus le sous-sol, et elle possédait même deux balcons, de chaque côté des façades.
Une fois sur son lit, Emrys, malgré le grand souci qu’il avait pour son ami Bardolf, s’endormit rapidement. Horst en fit de même, car demain, il repartirait pour Marbod. Le vieillard redescendit auprès de son dernier hôte et l’examina. Puis, il alla lui-même se coucher, après avoir remis du combustible dans le feu.

Le lendemain fut une matinée maussade. De gros nuages gris et noirs couvraient le ciel. Emrys se leva alors que c’était le milieu du matin et il descendit au salon. Là, il vit Bardolf toujours allongé et endormi. Le jeune homme fit le tour des pièces de la maison, mais il ne croisa personne. Alors, il retourna auprès de son ami. Quelques heures après, Klaudei entra. Il avait avec lui deux planches en bois qui avaient plus ou moins la même grandeur. Il se dirigea vers le salon. Emrys se demanda, s’il le voyait sous ces yeux blancs. Mais il n’eut point de réponse, car le vieillard avait l’air de mettre toute son attention sur le blessé. Il s’assit à côté de Bardolf, puis utilisa deux morceaux de tissu et fixa avec celles-ci, les deux planches contre l’avant bras droit du loup-garou, l’une côté paume et l’autre en face. Ensuite, il se tourna vers Emrys.
- Il a reçu un choc violent, fit-il. Cela lui a brisé les os. Il ne pourra pas utiliser son bras avant deux semaines au moins. Mais quand va-t-il se réveiller ? Ça, je l’ignore. Je vous propose mon hospitalité jusqu’à ce que ce jour arrive.
- Je vous remercie.
- Ce n’est rien Emrys. Cela me fait plaisir d’avoir de la compagnie. Vous savez, quant on est un banni, on n’a pas beaucoup de monde aux fenêtres à qui parler.
- Je comprends. Votre solitude doit vous peser.
- Oui et non. Je crois que si je retourne dans mon village, on se posera des tas de questions sur moi, comme vous vous en posez maintenant.
- C’est exact. Est-ce qu’il est venu le temps des questions ?
- Bien évidemment. Mais avant, je dois vous avertir que votre ami, Horst, est déjà reparti, très tôt ce matin, car il devait regagner Marbod pour ce soir.
- Ha ! Oui, répondit Emrys ne se souvenant plus de lui, car la santé de Bardolf le préoccupait trop. Je n’ai même pas pu le remercier.
- Oui. Je sais, c’est pourquoi je l’ai fait à votre place. Je sais aussi beaucoup de choses sur vous, Emrys Harriet, sur vous et vos intentions et ce pourquoi vous êtes chez moi.
- Vous connaissez mon véritable nom ! Vous saviez que je viendrai ici ! Mais comment ?
- Une chose à la fois, mon garçon. Vous devriez écouter l’histoire depuis le début, car c’est pour cela que vous êtes venu. (Emrys acquiesça de la tête.) Bon, très bien.
" Tout à commencé, il y a trente-cinq ans de cela. J’étais jeune et en quête d’aventures. Un jour, l’un de mes amis, Farbi qui était forgeron, vint à Marbod où je vivais. Il était parti autrefois, dans les contrées du Nord, étudier l’art des forgerons aslas. Il me raconta l’histoire de Benisis, le sabres perdu. Je lui déclarai, après m’avoir tout raconté :
- Pourquoi ne pas la retrouver et la rendre aux Harriet !
Il me répondit :
- D’accord, allons-y. Préparons nos affaires et partons.
" Et c’est ce que nous fîmes. Un jour, nous partîmes du village. Nous avions traversé, durant plusieurs mois, les terres de Maoise pour trouver cette arme, mais le temps ne voulut pas nous révéler ses secrets. Nous avions cherché par tous les temps et toutes les périodes de l’année, mais rien. L’espoir de trouver ce sabrolaser filait comme l’eau s’écoulant d’une cascade. Un jour, nous perdîmes la volonté et nous décidâmes de rentrer.
" Peut-être alors, le hasard nous donna la chance, car là, nous découvrîmes un chemin. Celui-ci devait être abandonné depuis plusieurs siècles et pourtant, nous le trouvâmes. En piteux état, était-il assurément, mais tout au bout de ce sentier, se trouvait l’arme en question. Elle était plantée dans une souche recouverte de mousses et de plantes, au pied d’un rocher et au bord d’une mare.
" Mon ami s’approcha du sabre, mais moi, j’avais un mauvais pressentiment. L’objet se trouvait en plein soleil et brillait d’un grand éclat blanc. Pour moi, cela avait quelque chose de bizarre et j’avais raison, car je remarquai des ossements parterre. Peut-être étaient-ils humains ou pas, mais une chose était sûre.
Le cylindre de métal ne devait pas être touché.
" Malheureusement, malgré mes avertissements, Farbi ne m’écouta pas. Il avait l’air possédé par la lumière du sabre. Je lui pris alors le bras, mais celui-ci me rejeta en arrière. Puis il empoigna l’arme à deux mains pour la retirer. Alors la lumière fut de plus en plus intense, comme si la pierre qu’elle enfermait voulut la protéger. Je n’eus qu’un seul réflexe, fermer les yeux, mais ce fut trop tard. Je perdis la vue et Farbi trouva la mort dans un immense hurlement.
" Quand le calme revint, j’ouvris les paupières. J’avais conscience que j’étais aveugle, mais malgré cela, il me semblait tout voir, autrement bien entendu, comme je vous vois maintenant.
" Je ne savais pas ce qui m’arrivait, mais je ne désirais point rester à cet endroit plus longtemps. Je pris donc toutes mes affaires et je partis, loin de ce lieu, pour retourner à Marbod. Les jours suivants, j’ai compris une chose. Le sabrolaser est destinée aux Harriet et à nul autre, et que si j’étais resté en vie, s’était pour les aider à la trouver. J’ai donc refait le chemin et y plaça des signes : correspondant au H en asla.
" Voilà toute l’histoire. Par la suite, à force de l’avoir racontée dans mon village, ils ont décidé de me bannir, mais comme ils me croyaient aveugle, ils m’ont construit cette belle maison dans le marais le plus ignoble de Maoise.
- J’ai compris l’histoire, mais je ne vois pas le lien avec tout ce que vous savez sur moi.
- J’ai remarqué, bien plus tard, comme je l’ai dit, que les gens me croyaient aveugle et il est vrai que je le suis. Mais le rayonnement de la pierre n’a pas fait que cela. Cet incident m’a donné la capacité de lire dans les esprits et également de plier des êtres à ma volonté. C’est de cette manière que je vous ai sauvé l’autre soir.
- Vous avez contraint le drocknite à partir.
- Ce ne fut pas facile. Un autre esprit le contrôlait déjà. Je pense que vous l’avez remarqué. Il a fait un moment avant de partir.
- Nigel ! S’exclama Emrys pensivement
- Quoi ?
- Bardolf a dit hier soir " C’est ce que je pensais, Nigel. " Après que l’on ait vu un homme entouré de loups, au bord du marais. Vous savez qui ça peut être ?
- Non, pas du tout. Il faudra que votre ami se réveille pour connaître la réponse. Je vais faire le repas.
- Vous voulez de l’aide ?
- Merci, mais cela ira très bien comme ça. Profitez pour vous balader à l’extérieur. Il ne fait pas très beau, certes, mais un peu d’air, cela fait quand-même du bien. Allez ! Sortez, mais ne dépassez pas la clôture en mur de pierre, je vous en prie.
Emrys se promena dans le domaine de Klaudei. Celui-ci était très grand, entouré d’un mur en pierres, arrivant à la hauteur des reins. La demeure était très spacieuse, mais elle commençait à accuser les signes du temps. Surtout l’extérieur qui n’était pas entretenu, car à son age, Klaudei ne pouvait point faire d’acrobaties. Après un moment, le vieillard vint l’appeler et ils passèrent les deux à table.

Bardolf ouvrit les yeux et tourna la tête dans tous les sens. Il reconnut à côté de lui, le rocher sur lequel il avait été envoyé, mais quelque chose n’allait pas. Il se leva et regarda attentivement les alentours. Il avait l’impression que le marais avait pris feu. Tout ce qui avait autour de lui était flou et vacillé. Les arbres et l’herbe changeaient de couleur passant de vert au violet en passant par des teintes bleutées. Le chemin et le rocher, eux, mélangeaient entre le noir et le blanc. Le ciel, lui, devenait alternativement bleu clair et bleu foncé. Le loup-garou aperçut des taches rougeâtres s’ouvrir. Des silhouettes en sortirent avant que les espèces de failles ne se referment.
- Qu’est-ce donc que cela ? Se dit-il à voix haute.
Ses paroles raisonnèrent durant une quinzaine de secondes. Puis il se retourna, entendant une autre voix retentir dans cette étrange immensité.
- Ce sont des démons. Ils ont surgi des enfers pour t’emmener avec eux.
La personne, qui se tenait sur le rocher en face de Bardolf, était un maoisien. Sa silhouette était blanche et elle brillait comme une étoile. Ses cheveux flottaient dans un vent qui n’existant pas et ses yeux était d’un blanc pur. Le loup-garou avait l’impression de pouvoir y voir son reflet.
- Pourquoi me veulent-ils ?
- Les anges du paradis ont jugé que tu devais rester sur Silaurs, mais les démons s’en moquent totalement. Si tu veux revivre, tu dois trouver le bon chemin pour revenir chez toi, dans ton corps. Mais si tu ne réussis pas, alors se seront les enfers qui t’attendent.
- Mais qui êtes-vous ? Cria Bardolf alors que le maoisien se détournaient déjà.
- Je suis le Guide des âmes perdues, répondit-il tout en s’éloignant.
- Où dois-je aller alors ?
- Suis ton cœur, conclut le maoisien en disparaissant comme un nuage.
- Mais comment dois-je faire ? Revenez ! Expliquez-moi !
Bardolf arrêta alors de parler. Il se retourna et observa les silhouettes noires qui approchaient dans sa direction. Il sortit alors son sabre et leva son bouclier contre lui en l’activant. Puis il se détourna et commença à courir sur le petit chemin qui, dans un temps normal, devait menait chez Klaudei.
Après un court instant, il s’arrêta net. Devant lui une large faille s’était formée et il en sortit plusieurs démons. Bardolf devait passer, il ne pouvait pas revenir en arrière. Il brandit son arme contre ses ennemis. Il remarqua très vite, qu’ils étaient déjà morts depuis longtemps et qu’il n’arrivait pas à les blesser, mais les chocs les repoussaient en arrière. Les silhouettes tombèrent les unes après les autres dans la crevasse. Puis le loup-garou sauta par-dessus le vide. Le trou se referma dans un énorme bruit sourd et désagréable qui fit se retourner Bardolf. Ensuite, il continua à courir jusqu’au moment où il entendit de grands hurlements. Il s’arrêta et aperçut que tout autour de lui se tenait une foule de démons.
Il était encerclé. Il ne lui resta plus qu’une seule chose à faire
- Par la lumière de Verum, cria-t-il, levant sa lame de lumière tout en fonçant contre les ombres.

Emrys resta chez Klaudei jusqu’au 36ème jour de printemps. Il avait très peur pour son ami et il demeura tous ces jours à côté de Bardolf jusqu’à ce qu’il se réveille. Voyant les yeux du loup-garou s’ouvrir, le jeune magicien afficha un immense sourire de joie.
- Emrys ? Fit le loup-garou, en tournant la tête de gauche à droite. Où sommes-nous ?
- Ne t’inquiète pas. Nous sommes en sécurité, chez Klaudei.
- Et les démons ?
- Quels démons ? Demanda Emrys, reculant la tête avec étonnement.
- Non. Rien du tout. J’ai dû rêver. (Il regarda son bras.) Pourquoi cela ?
- Le drocknite t’a frappé tellement fort que ton bras s’est cassé. Alors reste allongé.
- D’accord, mais ne retardons pas notre quête trop longtemps.
- Très bien. Nous partirons dans deux jours. Le temps que tu te sois habitué aux planches.
- Et où est Horst ?
- Il est reparti, il y a cinq jours déjà.
- Cinq jours ! J’ai dormi cinq jours !
- Un repos qui vous était nécessaire, Bardolf Oméya, déclara Klaudei qui approchait d’eux. Je suis content que vous ayez trouvé le chemin.
- Le Guide ! S’écria Bardolf. C’est vous que j’ai vu dans mon rêve.
- Oui, Bardolf. Mais ce n’était pas un rêve. Vous étiez prêt à nous quitter. Je n’ai rien dit à Emrys car il devait aussi se reposer.
Emrys voulut parler, car il ne comprenait pas la tournure que prenait la discussion, mais de sa bouche, aucun mot ne réussit à sortir.
- Mais comment se fait-il que je sois resté tout ce temps là-bas ? Demanda le loup-garou. Et pourquoi m’avez-vous abandonné ?
- Le temps n’est pas le même, là où vous étiez. Et votre destin ne pouvait être pris en charge que par vous-même. Je ne pouvais que vous guider.
- Mais comment êtes-vous…
- Il y a des choses que l’on ne peut point expliquer, même avec beaucoup de temps, Bardolf Oméya. Comprenez seulement que vous êtes vivant et que pour vous il n’est encore pas le moment de mourir. (Il se détourna vers la cuisine.) Je vous laisse. Vous devez avoir des choses à vous dire. Je vous indiquerai le chemin du sabre lorsque vous partirez.
Bardolf regarda Klaudei d’un air de méfiance. Connaissant son ami, Emrys savait que celui-ci était un guerrier et qu’il consacrait beaucoup plus de temps à affiner sa lame, plutôt que de se mettre à l’étude des choses spirituelles. Monsieur Cecil avait des dons, pour le magicien cela ne faisait aucun doute, mais pour le loup-garou, il restait un mystère qu’il ne pouvait pas définir de bon ou de mauvais.
- Tu ne veux pas que je continu avec toi, fit Bardolf en soupirant. Tu veux partir dans deux jours, puis me laisser dans un village pour que je puisse guérir.
- Il n’a jamais été question de cela, Bardolf, répondit Emrys. Je me demandais simplement qui était Nigel.
- Ha ! Je vois. Je suis à côté du sujet. (Il ne mit à rire, mais redevint vite sérieux.) Nigel est le chef des loups-garous qui t’ont poursuivi.
- Je croyais qu’il était tous morts.
- Moi aussi je le croyais, mais je pense que c’était lui. Il peut commander les bêtes féroces. Autrefois, il était un asla très généreux, mais la colère et la haine s’est emparé de lui lorsqu’il devint un loup-garou. Il a même voulu que je vienne à ses côtés, comme bras droit. (Il regarda son membre cassé.) J’espère que moi, je n’en aurai pas besoin.
" Maintenant, il sait que je n’étais qu’un espion, et il ne nous lâchera plus. Tel que je le connais, il va cesser d’attaquer, mais un jour il nous tombera dessus alors que nous l’aurons totalement oublié. Il faut que tu saches qu’il se fait appeler Le Seigneur Loup. Tu sais pourquoi, maintenant.
- Se peut-il qu’il soit lier aux foscioums ?
- Je ne sais pas, mais c’est très probable. (Il regarda son bras droit.) J’ai de la chance d’être gaucher. Je pourrai encore me battre, sans bouclier bien sûr, mais me battre quand même.
- Cela m’inquiète Bardolf. Si les foscioums sont au courant, alors nous sommes en grand danger.
- Le temps qu’il les mette au courant nous aurons le temps de disparaître. Il devra traverser Maoise, Sophus et Paitje. Ne t’inquiète pas trop, veux-tu. Continuons simplement notre route.

Les deux derniers jours se passèrent dans la tranquillité et le repos, même s’il y eut de violents orages. Emrys raconta à Bardolf l’histoire que lui avait dite Klaudei, ainsi que son rêve sur Joost.
Enfin, le temps de partir arriva, Emrys aida Bardolf à mettre son sac sur le dos et le jeune homme remit ses affaires sur lui, pour la première fois depuis longtemps, Mens sur son bâton. Ils se trouvaient sur le pas de la porte lorsque Klaudei arriva pour les saluer.
- Voici le moment de nous quitter, mes chers amis, déclara le vieillard. Suivez le chemin. Au grand rocher, partez vers le nord. Vous trouverez le premier symbole ainsi que la direction que vous devez prendre. (Il se tourna vers Emrys.) Bonne chance, jeune Harriet. Que vos ancêtres guideny vos pas et vous protègent ! (Puis il regarda Bardolf et lui donna un bâton.) Quant à vous, jeune loup-garou, vous devrez garder ces planches encore une semaine, mais votre force ne reviendra que dans longtemps. Tenez ce bâton. Vous êtes jeune et en excellente forme, mais la route et longue et périlleuse. Vous en aurez besoin. Allez maintenant. Le temps presse. Nous nous reverrons un jour.
Les deux aventuriers s’en allèrent alors, dans le soleil du matin. Fières étaient leurs allures et fortes étaient leurs volontés.
- Comment sait-il que je suis un loup-garou ? Demanda Bardolf, après s’être éloigné. As-tu dis quelque chose sur moi ?
- Je n’ai pas eu besoin de le faire Bardolf, répondit Emrys. Ce maoisien est un mage.
- Un mage dis-tu ? Je n’ai pas aimé le phrase : ‘‘pour vous il n’est encore pas le moment de mourir’’. Qu’est-ce que ça peut signifier ?
- Je ne sais pas Bardolf. Je l’ignore.
Pendant que ses deux invités s’éloignaient, Klaudei resta sur le palier, les regardant partir, comme deux silhouettes noires, entourées de blanc.
Oui. Nous nous reverrons Emrys Harriet, dans ce monde ou dans l’autre.